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4,16

sur 2078 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Simplement bouleversant, deux mots qui résument complètement ce roman.
En tournant la dernière page, j'ai pris conscience de la profondeur de cette histoire et je suis longuement resté les yeux dans le vide, comme abasourdi par le poids des derniers mots, percuté par le dénouement et par la façon dont un livre, cet objet si léger et simple d'apparence, peut offrir, par les mots qui le composent, des émotions aussi intenses et authentiques.
Derrière un récit simple et plutôt commun, l'histoire d'un père qui élève seul ses deux garçons, l'auteur nous offre un récit poignant débordant d'humanité. Au travers de cet homme confronté aux turpitudes de l'existence, aux joies et aux peines, aux manques mais aussi aux déceptions et aux espoirs jusqu'au drame qui affecte directement ou indirectement ses enfants, l'auteur nous offre une figure de père touchant, autant par la force que par la fragilité qu'il laisse transparaître. Son impuissance face aux choix de ses fils et leurs conséquences, sa vision de leur destinée et, malgré tout, l'amour qu'il ne cesse de leur donner en acceptant de pardonner leurs actes, parfois avec une certaine fatalité, sont d'une sincérité rare et ne peuvent que toucher le papa de deux garçons que je suis. Et que dire de ses deux enfants qui garderont jusqu'au bout le désir de rester digne aux yeux de leur père, de le ménager de leurs peines et de leurs colères face aux évènements de la vie.
Je ne m'attendais pas à une lecture qui touche autant au coeur. le récit est plutôt commun dans l'ensemble dans le sens où nous suivons les pensées de cet homme, veuf, père, d'un milieu social modeste, dans son quotidien: matchs de foot du dimanche, école, moments partagées avec les copains, combats politiques entre partis au pouvoir et faux espoirs portés par les syndicats… Mais c'est justement la simplicité et le côté intimiste du récit qui finissent par lui donner sa noblesse et sa beauté. Les yeux posés par ce père sur le destin de ses fils, les maux que porte son âme sont empreints d'humilité et de sensibilité et j'ai eu peine à accepter le dénouement tant j'ai été pris moi-même dans le tourbillon de la vie de ces trois hommes au coeur déchiré mais toujours battant.
Une lecture atypique remplie d'humanité qui nous montre autant l'amour et la bienveillance d'un père pour ses enfants que leur respect en retour; autant le courage d'un père pour protéger ses fils que la force de caractère de ces derniers pour tenter d'épargner leur « cher Pa » déjà bien malmené par la vie, comme si la destinée de chacun ne tenait qu'à un fil(s). Comme pour nous rappeler ce qu'il faut de nuit pour gouter les joies d'un jour sans nuage.
Une leçon faite de joies autant que de souffrances, une vraie leçon de vie.
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L'apocalypse ne s'annonce pas avec fracas et éclairs. Elle ne vous adresse pas son plan de carrière par anticipation, au début d'une vie qui clapotis gentiment au bord du fleuve de vie. Elle passe en catimini et vous frôle, laissant sur votre bras une marque indélébile, qui vrille le cours du temps. Il faut alors tant de courage pour affronter les éléments, que le combat exige une rançon. le père, seul, au départ agonisant de la moman, devra déposer à l'entrée son livret de famille. Élever seul ses deux fils. Les faire pousser avec amour et droiture. Les aimer coûte que coûte. Et échouer comme on trébuche sur une route mal éclairée.
Cet homme travaille à l'entretien des caténaires de la SNCF, engagé auprès des représentants syndicaux des cheminots comme on s'engage dans un club de copains, sur fond d'un quartier au paysage de Moselle. de retour chez lui, il est le père, responsable de deux jeunes fils, qui poussent dans l'esprit de préserver leur père, inversant le rôle des responsabilités. Aussi, le réveil n'en est que plus douloureux lorsque l'un d'eux ouvre une boîte de pandore : rejoindre la rive opposée à celle sur laquelle marche le père. Peut-on aimer son enfant sans qu'il marche dans vos pas ? Peut-on continuer à le comprendre avec encouragement, lorsque sa main reste si loin de la vôtre ?
Pour moi, la question semble évidente, et le lien est trop fort pour rompre ou devenir élastique quoiqu'il arrive. Mais qu'en sais-je, depuis ma place préservée, ne vivant pas le dilemme de rechercher en permanence l'aval de celui qui a disparu.
Quelle douleur que cette fin, qui ejecte le lecteur de sa route balisée...quelles répercutions que cette lecture du premier roman noir d'un auteur attaché à sa terre. Laurent Petitmangin, un nom à retenir !
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J'ai été impressionnée par la profondeur de l'amour qu'un père peut porter à un fils. Un homme confronté à une première bascule tragique dans sa vie, voit ses fils aller là où il peuvent, l'un par choix de vie, l'autre par défaut. le père respecte les choix autant qu'il peut, il fait au mieux. Malheureusement, deuxième bascule tragique : et chacun s'en sort comme il peut, le père fait encore au mieux pour le fils perdu.
Comment ne pas me demander ce que j'aurais fait à sa place ? C'en est vertigineux.
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Suite au décès de sa femme, un homme se retrouve seul à élever ses deux fils. Il faut gérer la perte et réinventer un futur à trois. Quand le grand dérape, le père a du mal à le remettre dans le droit chemin, surtout qu'il faut aussi s'occuper du plus jeune. Peu à peu, le dialogue avec l'aîné se rompt.


Puis vient le temps des questions, a-t-on fait ce qu'il fallait, a-t-on été un bon parent, était-on présent au bon moment ? Toutes ces questions que n'importe quel parent se pose, mais qui rongent quand ça a mal tourné.


J'ai aimé ce livre, court mais prenant, qui retrace simplement la vie après le décès. Quand il faut se substituer au parent manquant, être présent pour les enfants alors que soit même on est en plein chaos. C'est une remise en question, la culpabilité quand ça a mal tourné. Et l'éternelle question, si j'avais agis autrement, est-ce que ça aurait mieux tourné ?


L'écriture est simple mais prenante. Agréable à lire et qui va droit au but.


A lire avec des wraps au poulet avec des chips et des yaourts à boire (p. 102)

Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes

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SENSIBLE & FULGURANT ✨️

Un père élève seul ses deux fils. Maintenant que "la moman" n'est plus, il se démenène et fait de son mieux. Ses garçons grandissent et peu à peu ils deviennent des hommes. Leurs caractères s'affirment et ils choisissent ceux qu'ils veulent devenir. Une vie faite de petits rien, jusqu'à la rupture du lien entre Fus, l'aîné, et son père.

Ce qu'il faut de nuit c'est une histoire de famille, de convictions. de transmission et de pardon. de liens qui bousculent et font tout basculer. de petits riens qui peuvent à jamais changer une existence...

J'ai été très touchée par ce récit intense et tout en nuances. Je l'ai même trouvé un peu court, j'aurais adoré qu'il dure un peu plus longtemps.
Peut on tout pardonner à son enfant même lorsqu'il a commis le pire? C'est l'une des questions soulevées dans ce roman rempli d'amour, tout en justesse et en délicatesse.

Difficile de vous en dire plus au risque de spoiler sur les destinées de ces trois hommes.
Plongez vous simplement dans ces pages, et laissez vous porter. Il a remporté le prix des lecteurs du @livredepoche, catégorie roman et c'est si mérité !

"Que toutes nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foulitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde où taulards."

Un superbe premier roman et une très belle plume que j'espère relire bientôt ! Un court roman que je recommande absolument. ❤️

Et vous qu'en avez-vous pensé? Vous êtes tenté.e.s? 😇
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•MON FILS•
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🦊 Laurent Petitmangin signe un tendre premier roman sans jamais faire la leçon. En mettant en scène ce père aux deux enfants qui sont bien différents l'un de l'autre. Où la « moman » partie trop tôt, viendra en toile en fond offrir quelques justifications. L'un poursuit ses études loin du domicile familial, l'autre suit une voie alternative. En jouant avec les situations et en insistant subtilement sur la chute d'un enfant, sur la crainte d'une déperdition, ce père y croit toujours. Il ne peut se résoudre à abandonner son fils aux mains d'un extrémisme. lui qui l'accompagnait tous les dimanches matin au foot en l'admirant. Dès les premières pages, je me suis identifié, j'y ai vu mon père au bord du terrain, criant mon nom. Comme si cela allait me faire marquer. Lui qui venait de se faire réprimander par l'arbitre pour avoir crié un peu trop fort après ce dernier. Ce fameux transfert du père à l'enfant. Fus et Gillou. Deux frères. Deux trajectoires différentes mais un seul et même coeur de père•••
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🦊 Au coeur d'une Lorraine en proie aux difficultés, cette jeunesse tente de s'extraire. Ce père qui essaie de sortir la tête de l'eau, l'éducation devient sa seule préoccupation. L'amour qu'il porte à Fus, anti-héros par excellence, m'a sauté aux yeux. le vilain petit canard mais adoré par son père, qu'il défendra coute que coute. Les émotions de ce roman transparaissent sans faux-semblant, tout est à chaque fois si spontané. Et puis, la politique en toile fond vient se mêler à ce trio qu'on pensait indestructible. Si l'un des deux frères s'efface, l'autre occupera le devant de la scène. Parfois agaçant, parfois insupportable, Fus m'a moins touché que ce père. Ce dernier passant par tous les états, seul demeurent sa nostalgie, son absence de réaction et sa capacité à surmonter. Surmonter. Toujours surmonter. Enlever cette chape de plomb. Émerger•••
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🦊 Étrangement, si le récit se met en place, on ressent une certaine tension. Palpable. Angoissante. Telle un nuage de fumée qui entourerait les acteurs maudits. L'écriture est à la fois nerveuse et en apesanteur, on ne cache pas ce roman. Crescendo. Jusqu'à l'apothéose. Crescendo. On avance, on recule mais surtout on tente de survivre. le père travaillant à la SNCF, modeste, tente de continuer à nourrir ses deux gosses. Des vacances au camping. L'un collera des affiches Front National, l'autre envisage l'ENA. Sans jamais s'opposer, ils se complètent. L'un s'efface, l'autre revient. Dans une sorte de confidence, Laurent Petitmangin nous offre un très beau roman sur l'essentiel. Sans fioritures, sans manichéisme, il tape fort sur notre substance humaine•••
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un père qui se retrouve seul avec ses deux enfants après la mort de sa femme. Deux enfants qui ont besoin d'un père pour continuer à avancer et se construire. Alors que les deux garçons grandissent, un faussé se creuse entre les trois hommes de la famille. L'aîné en vient même à s'investir dans le parti politique dont les idées défendues vont à l'encontre des principes du père… Jusqu'au jour où ce fils en question se retrouve à l'hôpital avant d'être jugé…

Un roman dont le style jette sur les pages des sentiments bruts : la détresse, la colère, mais aussi l'espoir et l'amour. Si le fond politique ne m'a pas séduite, ce roman dépeint une histoire de vie, où l'amour règne en maître.
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Ce qu'il faut de nuit
Laurent PETITMANGIN

La vie n'est pas simple quand un papa se retrouve seul à élever ses deux fils.
Cette vie est pourtant joyeuse et faite de petits rituels qui rendent heureux.
Seulement un enfant a besoin de l'Extérieur aussi pour se construire.
Et cet Extérieur peut devenir dangereux et apporter le pire.
Ce papa va s'éloigner de Fus, son fils aîné sans réussir à conserver sa complicité avec Gillou le plus jeune.
Trois vies gâchées à jamais...

C'est un roman plein de la tendresse et de la maladresse d'un père face à son fils.
Une histoire de détresse.
J'ai été très très touchée par cette histoire, j'ai été très triste pour ce fils que son père n'aime plus autant qu'avant.
Et attendrie par le plus jeune tellement complice de son grand frère.
C'est un roman sur l'amour filial, sur l'unité de la famille face à l'épreuve et sur l'amour qu'on porte à nos enfants... à perpétuité.
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Dans une petite ville de Lorraine, un père élève seul ses deux fils adolescents qui sont entrain de devenir des hommes depuis le décès de la “moman” d'un cancer. Cet ouvrier à l'entretien des containers de la SNCF fait ce qu'il peut pour faire tenir debout sa famille. Entre les matchs de foot tous les week-ends qui unissent ces 3 hommes, leur vie est faite de petits rituels entre bienveillance et amour gauche car le père ne sait pas toujours comment faire face avec ces deux fils et ce n'est plus les rendez-vous à la section locale du PS qui va l'aider, il faut dire il n'y a presque plus personne qui vient. Mais quand son fils aîné va choisir une voie que le père ne peut s'expliquer, il va se retrouver confronter entre l'amour de sa famille face à des idéologies inverses de celles qu'il avait cru lui inculquer.
Dans ce monologue, Laurent Petitmangin nous fait écouter la voix d'un homme, la voix d'un père issu de la France périphérique. Cette France qui vit comme elle le peut loin de l'agitation des grandes villes, qui tisse avec des bouts de chandelles sa vie. Autant singulier que touchant, c'est un hommage vibrant et poignant d'un père pour ses enfants confronté au pire qu'il aurait imaginé et qui se révèle devant nous, oubliant ses idées, son passé pour simplement l'amour de ses enfants.
Avec une écriture pudique et pleine d'émotions, l'auteur bouleverse le lecteur dans un roman social émouvant. Il nous fait lire la vie des hommes d'aujourd'hui, entre triste vérité et douloureuse justesse.
Un court roman par son nombre de page mais un grand roman par sa force. C'est avec émotion et pincement au coeur que j'ai refermé ce livre qui ne peut laisser personne indifférent tellement Laurent Petitmangin nous conte, entre réalité froide et sensibilité poétique, l'amertume de la vie.
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Un magnifique premier roman sur la confrontation de deux générations et de deux mondes diamétralement opposés, d'un père qui milite dans le monde ouvrier face à son fils qui, petit à petit, finit par adhérer aux idées du Front national.
Les pensées de ce père, qui doit jongler entre ce qu'il considère comme une trahison et la vie de son second fils qui part à Paris pour faire des études, sont extrêmement bien exploitées et retranscrites.
Le seul petit bémol serait qu'il aurait été appréciable d'avoir le même traitement pour le fils, d'avoir la retranscription de son ressentiment envers son père, histoire d'avoir une véritable confrontation complète et pas uniquement au niveau des éléments factuels du récit.
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