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3,65

sur 288 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman presque choral. Il s'agit beaucoup de Fred, qui raconte la vie en zone radioactive. La surveillance par les drones, Sarah qui est l'ombre d'elle même, et Vic qui n'est plus. Il raconte ses amis, ceux qui sont restés. Il raconte le compteur Geiger, les nouveaux venus, les dangers. Mais il raconte aussi la liberté et l'humanité.

Les terres animales sont les terres de la survie, du retour aux sources, des bases, des besoins primaires.

Il n'y a pas de plans, pas d'avenir, pas de projet, pas de perspectives . Il y a du jour après jour.

Et Laurent Petitmangin l'écrit très bien
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C'est un coin de campagne reculé, un massif, qui a connu dix Fukushima. Irradié, contaminé, condamné ; une zone morte. Pourtant, ils sont quelques-uns à vivre toujours là. Certains pour l'argent, dédommagés par le gouvernement pour occuper le terrain ; d'autres, comme Fred et Sarah, pour honorer le souvenir de disparus. Vic, leur fille emportée par la maladie, repose dans le cimetière du village.
Ils sont un petit groupe, réduit à sa plus simple expression. En dehors de Fred et Sarah, il y a là un second couple, Lorna et Marc, et enfin Alessandro. Leurs seuls voisins sont à une quinzaine de kilomètres : un groupe de petits vieux qui eux non plus n'ont pas voulu quitter leur région, leur histoire. Ils seront rejoints bientôt par une famille d'Ouzbeks délogés de leur refuge par les intempéries, ouvriers survivants des travaux de déblaiement de la centrale endommagée.
Les besoins ont été réduits à l'essentiel. On récupère l'eau de pluie, on cultive le minimum sur les parcelles les plus épargnées par la radiation, on élève quelques poules recluses dans des poulaillers protégés.
Les autorités ont bien tenté de les déloger, par la persuasion d'abord, par la force ensuite, mais ils ont tenu bon, porté par la détermination de Sarah qui refusait d'abandonner sa fille. Alors la zone contaminée a été clôturée, électrifiée ; suffisamment étendue pour leur laisser de quoi vivre en « pillant » les réserves laissées sur place lors de la fuite.
Leur perspective, c'est trois ans. Elle n'est pas clairement exprimée, juste acceptée. Une vie en combinaison protectrice à l'extérieur, une vie entourée d'amis à l'intérieur. Dehors, tout paraît « normal », le mal est invisible, pernicieux, caché, à l'affût. La nature a repris ses droits, luxuriante. Il leur faut cependant garder constamment à l'esprit qu'elle reste mortelle.
Et puis il y a cette question qui revient sans cesse : pourquoi rester ?

C'est un court récit que propose Laurent Petitmangin, une histoire qui va à l'essentiel, dans une situation dystopique pas vraiment localisée, ni dans l'espace ni dans le temps, qui s'apparente à un grave accident nucléaire. Pour autant, pas d'intrigue post-apocalyptique, ce qui intéresse l'auteur ce sont les humains, leurs failles, leurs espoirs, leur essence.
En s'attachant alternativement aux différents membres de ce quintet plongé dans cette atmosphère de fin du monde, il écrit une partition aux accents humanistes.
Chacun à sa manière s'interroge. Vaut-il mieux vivre « libre » dans un monde qui pourrit sur pied, ou entravé dans une société trop policée ? Il est aussi question de l'attachement à la terre, aux racines, de l'amitié qui remonte à l'enfance, et face à ces points d'interrogation, les hommes n'ont pas toujours les mêmes réponses que les femmes.
Un événement (heureusement que je ne lis jamais les quatrièmes de couverture) viendra bouleverser le fragile équilibre de cette mini communauté et faire exploser les certitudes « recomposées ».

Laurent Petitmangin pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements. C'est une aventure à la fois belle et triste. En précipitant leur « fin », il offre à ses protagonistes une parenthèse « (dés)enchantée » sur fond de compteur Geiger, comme un retour à l'essentiel des relations humaines, avant de fondre leur espoir dans le drame et le renoncement, puis de conclure sur un final déchirant.
Un roman pas drôle du tout…
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Partir ou rester sur des terres meurtris après une catastrophe nucléaire ?

Cinq jeunes Fred et Sarah, Marc et Lorna et Alessandro refusent de quitter les lieux après l'accident ; Vic., la fille de Fred et Sarah est enterrée dans ce lieu, rester près d'elle fait partie de leurs motivations. Un mur est construit pour isoler les terres souillées du reste du monde... espérance de vie faible, autant rester dans cette belle vallée, la leur... ils sont « chez eux ». Une nouvelle vie s'organise sous la surveillance de drones, une organisation est mise en place pour ceux qui restent.
L'attachement au lieu, l'amitié sont-ils suffisants ? Et que faire quand une vie nouvelle s'annonce ? Rester ou partir avec les autres de l'autre côté du Mur ?

L'auteur nous interroge sur la pertinence du choix. Rester pour vivre quoi ?
Le livre est bien écrit, il se lit aisément, les personnages choisis sont bien présentés, l'analyse psychologique est pertinente. Mais voilà, l'histoire de ces survivants ne m'a pas emportée, je suis passée à côté...
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Un livre à l'écriture fluide qui se dévore d'une traite. Mais personnellement je n'ai pas trouvé les personnages très attachants et je pense que la forme chorale aurait gagnée à être multipliée. le côté post apocalyptique est réussi mais il est dommage qu'on n'insiste pas plus sur la catastrophe nucléaire. Mais ça reste un beau texte.
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Quand on y pense, c'est fou quand même. Il y a eu ce petit bout de terre, pas plus beau qu'un autre, avec ses petits villages un peu déglingués dont on a l'habitude par ici, ses forêts, sa centrale dont on a l'habitude ici aussi. Ce petit coin donc. Et l'accident. Il a fallu tout évacuer, zone sinistrée, c'est dangereux, partez !

Tout le monde est parti, ou presque. Quelques-uns sont restés et ont continué à vivre là. Alors certes, la vie a changé un peu. Pour sortir, il fallait enfiler une combinaison de protection et accepter le ballet des drones de surveillance au-dessus des têtes. Et les interactions humaines se sont raréfiées faute de participants, mais la bande d'amis est restée et de nouveaux visages sont arrivés. La balade pour le cimetière est toujours la même. Des projets prennent vie et signent le début de quelque chose. Un nouveau départ ?

Quand on y pense, c'est fou quand même. En arrivant à la fin des « Terres Animales », on n'a pas forcément compris pourquoi certains sont restés mais ce n'est pas grave. On a cheminé auprès d'eux et de leurs âmes, le tout servi par la plume toujours aussi parfaite de Laurent Petitmangin, et c'est un beau voyage.
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Dans un monde après apocalypse, cinq survivants tentent de continuer à vivre sur une terre désolée. La radioactivité fait rage à chacun de leurs mouvements. Ils se couvrent d'une tenue de protection, vivent dans une ambiance d'avant Internet & wifi. Dans un environnement sauvage, ils vont dans les villages chercher des conserves dans les maisons abandonnées. Fred & Sarah restent sur cette désolée car leur fille y est enterrée. Alessandro, Lorna & Marc ne veulent pas quitter cet endroit non plus. Mais quand Sarah est de nouveau enceinte, l'équilibre vacille.

A travers 220 pages, Laurent Petitmangin livre une histoire d'après-monde. Comment se reconstruire quand la vie n'a plus de sel. Sous leurs airs de zadistes, nos cinq compères continuent de vivre dans un monde stoppé dans le temps. Ils pourraient vivre dans un possible monde sans radioactivité. Ils s'y refusent. Pénitence ou rejet du monde? Un peu des deux, ce qui importe c'est l'après. Un jour après l'autre. L'auteur scrute, incise la notion de couple. Comment élever un enfant dans un monde désolé? On peut clairement se poser la question au vu des évènements tragiques qui surviennent dans le monde chaque semaine. L'auteur ne se positionne pas. Il élabore une stratégie de repli, confronte ses héros à la naissance d'un enfant et les avis divergents qui naissent. le final, brutal & foncièrement réussi, démontre tout le talent de Petitmangin. Une rentrée littéraire 2023 réussie pour l'auteur.
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Avec l'inflation et la montée des prix de l'électricité, les politiques en ont remis une couche sur l'indépendance énergétique nécessaire à notre pays. Et pour cela dans leurs discours, rien n'est meilleur et plus économique que l'énergie nucléaire. Alors on y va de son refrain sur le besoin d'une politique volontariste d'investissement dans les infrastructures. Par contre, les mêmes promoteurs de la fusion ne parlent jamais des risques encourus par la population quand une "défaillance" a lieu dans ces installations. Avec Tchernobyl et plus récemment Fukushima, nous savons que quand un accident majeur arrive, les conséquences sont dramatiques pour l'environnement mais aussi les populations. Laurent Petitmangin s'empare de ce sujet dans "les terres animales", paru à la Manufacture des livres.

Le pire est arrivé. Malgré cette catastrophe nucléaire, Fred, Sarah, Marc, Alessandro et Lorna ont choisi de rester sur leurs terres ensemble, malgré toutes les contraintes que cela engendre. Cloisonnement, confinement, combinaison, autarcie sont leur lot quotidien. Etre toujours sur ses gardes pour ne pas être infecté, rester ensemble et soudé face à l'adversité, cela demande une rigueur et une force mentale à toute épreuve. Mais cet équilibre va être perturbé par un évènement inattendu qui va modifier en profondeur les rapports entre les membres de cette petite communauté.

Laurent Petitmangin livre une copie post apocalyptique mais sans entrer dans le champ du survivalisme ou du gore. Il s'attarde plutôt sur les rapports humains , sur les comportements de "résistants", celles et ceux qui restent qui restent sur leurs terres, quitte à devoir retrouver l'instinct animal. il plonge assez habilement le lecteur dans une ambiance quelque peu malaisante, voire malsaine sur certaines situations. Avec l'économie des mots, le style Petitmangin campe l'atmosphère sans le décrire, nous fait sentir la pente dangereuse empruntée par Sarah ou Marc mais sans la raconter. C'est fin, sans concession, parfois un peu déroutant mais "les terres animales" reste une bonne sortie pour la rentrée littéraire 2023. le roman, au delà de l'intrigue, nous fait bien prendre conscience qu'aucun choix, qu'il soit en matière de politique énergétique comme de vie face à l'horreur, n'est jamais sans conséquence.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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Un petit village tranquille et banale de la campagne française.
Mais il n'y a plus rien de banale depuis l'accident il y a 2 ans.
La centrale nucléaire voisine a explosé et la zone est confinée. Une contamination 10 fois plus importante que Fukushima.
Le village est évacué mais quelques personnes refusent et décident de rester.
Ils sont 5 dans ce village et quelques uns dans les village autour.
Le quotidien se vit au jour le jour avec un sursis qu'ils ont fixé à 3 ans.
Ce petit groupe soudé va cependant être perturbé par un événement qui n'avait aucune chance d'arriver.
Un roman qui se lit comme une étude sociologique d'un groupe dans une vie post apocalyptique.
Mais il manque quelque chose pour en faire un coup de coeur.
Trop court peut-être, pas assez innatendu dans les comportements.
Une lecture agréable mais sans plus.
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Ambiance post-apocalyptique pour ce roman où quelques personnes ont décidé de rester dans une zone condamnée suite à une catastrophe nucléaire. Toute sortie est définitive et ils ont chacun des raisons de vouloir rester dans cette zone, malgré l'impact certain sur leur durée de vie. Roman choral, on est tour à tour dans la peau de chacun d'eux et l'on voit leurs relations évoluer
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Le récit démarre après une catastrophe nucléaire qui contamine une large zone dont un village au milieu de la montagne. 5 amis font le choix - malgré le risque évident et des autorités insistantes - de rester dans ce creux de verdure qui abrite tant de souvenirs.

Mais pourquoi choisir de rester dans ce lieu qui les condamne à une mort prochaine ?

Loin d'un simple récit de survie, ce livre détail avec pertinence la psychologie des personnages ainsi que les relations humaines.
Au centre de ce livre ce trouve un couple faisant le deuil de leur fille. L'auteur montre à merveille l'irrationalité de la perte d'un enfant et la détresse qu'elle engendre.

Le récit se déroule dans une nature aussi florissante que contaminée qui illustre très bien tous les paradoxes devant lesquels se trouvent les personnages.

Ce roman est en plus mené d'une très belle plume qui offre une lecture fluide et qui prend aux tripes.
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