AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 487 notes
Cher Benoit,
.
Ce roman, je l'attendais, je le voulais, parce que tes deux premiers, toutes les personnes autour de moi le savent, je les ai adorés !!!
.
Là, j'étais vraiment fébrile, je voulais retrouver ton style, cette écriture qui dit brutalement, sans hésiter, qui attaque directement là où ça fait mal, qui a le don de trouver cette expression qui résume à elle seule plusieurs idées, avec beaucoup de punch, et toujours ces phrases qui vont à l'essentiel, sans équivoque, et avec lesquelles, du premier coup c'est compréhension assurée.
.
Et puis je peux te l'avouer, j'aime bien quand ça gratte un peu, quand ça bouscule dans les certitudes, quand ça démonte les clichés et que ça met en pleine face ce qu'on ne regarde pas toujours. Cette fois encore j'ai été servie. J'ai savouré, avec jubilation. Hors de question de ne rater ne serait-ce qu'un mot. Toi le pansement quand il faut le retirer, tu arraches d'un coup, efficacité assurée.

Tes personnages, tu les choisis toujours très bien, et Maxine, Zack et Baloo n'ont pas fait exception. Tu nous les rends attachants, on les adopte rapidement, on les surveille avec attention, on est prêt à tout pour eux. On se doute bien que tu ne vas pas tout nous révéler dès le début. Parce que cette intrigue… on tire des plans, on essaie d'anticiper, on a chaud au coeur parfois, les tripes un peu serrées, les dents crispées…on se dit que cette fois, ça ne va pas passer, que ça va forcément exploser…avec toi on ne sait pas comment ça va se terminer, on te sait pleins de surprises, de révélations de dernière minute…et là encore suspense assuré….
.
.
Jusqu'à la fin, j'ai été scotchée, avec cette impression de regarder un film projeté à grande vitesse sur grand écran, les bras collés au siège, emportée par le rythme, le récit, les situations, en demandant encore plus, ne voulant pas que cela s'arrête, accro parce que tes romans, à chaque fois c'est addiction assurée…
.

Ce livre, c'est le jeu gagnant, le carré d'as assuré !!!.
.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          122
C'est cru, c'est violent, c'est trash; ça se lit vite, ça va vite se faire oublier.

Ça, c'est " Joueuse ".

Un mélange de bons samaritains, de voyous, de soulards, de tricheurs, de violeurs, de justiciers, le tout sur fond de parties de poker.
Un peu lassée de suivre toutes ces descriptions des joueurs vicieux, de "soudards des jeux de cartes", qui s'accumulent au fil des pages.
Ok, Maxine a pour objectif de se venger d'un traumatisme et pour cela, elle cherche à se motiver, ou plutôt se détruire ??, en jouant avec des partenaires plus que louches dans des arrières salles de troquets de quartiers craignos. Et forcément, à côtoyer de tels gentlemans, la partie se termine sous les insultes et les coups voire les balles de révolver.
Même chose pour Zack et Baloo, chacun ayant un traumatisme à exorciser.
Mais j'ai fini par friser l'overdose de ces bastons.

Cette histoire de vengeance d'un acte horrible, à force de tourner autour du pot en agitant des personnages plutôt caricaturaux, du black costaud qui ne réfléchit qu'avec ses poings au beau gosse de service, en passant par la case sensibilité avec un enfant pas comme les autres et qui est en souffrance, m'a peu convaincue. Trop tirée par les cheveux.

Si on ajoute à tout ceci un livre qui s'est décomposé entre mes mains ( pb de colle, de reliure ?? ) , je passe sans état d'âme à la lecture suivante.
C'est bien dommage car la lecture du résumé était très alléchante.

Commenter  J’apprécie          82
Benoît Philippon revient en librairie avec son troisième roman, Joueuse, qui remixe un paquet de thèmes du polar (la mafia, l'univers du jeu, les bars interlopes, les politiciens véreux et les sales types en pagaille), pour en faire au choix une sorte de Vampires de John Carpenter, où la Team Crow serait un gang de chasseur d'agresseurs sexuels, ou alors une nouvelle version de L'Agence Tout Risque en mode pro-féministe. le tout avec souvent l'impression de voir le pilote d'une série qui pourrait par la suite s'étendre sur cinq saisons.
Commenter  J’apprécie          10
Première découverte en 2020 de Benoît Philippon. Certains diront qu'il était grand temps.. Ils auraient raison ! Impossible d'expliquer ce qui m'a tant fait hésiter à le découvrir, peut-être un peu son précédent roman ayant pour héroïne une grand-mère déjantée, ne sachant pas trop ce qui m'attendait, du burlesque, du roman noir comique ? Toujours est-il que ce n'est pas trop mon genre de porter un auteur aux nues. Et pourtant… Vous savez maintenant que lorsque je crie au génie, il faut se précipiter chez son libraire. Vous faites comme vous voulez, je vous livre simplement ma propre expérience : quelle injure de ne pas avoir lu cet auteur plus tôt ! Je ne vais pas finasser, et vous obliger à lire la totalité de cette chronique avant de vous livrer ma redoutable conclusion (et mes plus plates excuses) cet écrivain est un virtuose des mots. Je le place désormais au panthéon de mes auteurs-talismans, à suivre, à savourer pleinement, à me nourrir de son phrasé. Je me suis littéralement délectée de son écriture. C'est la première chose que je voudrais que vous reteniez : il écrit prodigieusement bien, un talent d'écriture racé qui flirte avec le prodige. C'est piquant, précis, drôle, parfois satirique ou cynique. Sa respiration graphique est imagée, originale, inhabituelle, ses associations de mots savoureuses : ainsi, dégustez le génocide du houblon, l'ego dans les glandes, le Thermomix du cul… et j'aurai pu en relever des centaines. Je ne parle même pas de la flagrance des idées, balancées de ci de là qui déclenchent de vraies réflexions tant elles sont vraies, sincères et finalement évidentes. Les pages succèdent aux instants de silence pour en savourer les combinaisons. Une quintessence d'idées profondes, un travail vraiment remarquable autant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme, pas grand-chose à dire si ce n'est les éloges cités plus haut, qu'en est-il sur le fond ? L'histoire s'articule autour de deux personnages spécialistes de poker professionnel, Zack et Baloo. le premier calfeutré « dans sa carapace émotionnelle » a appris le mensonge, le bluff et la manipulation. « Être un roi parmi les losers plutôt qu'un prince parmi les winners » est sa marque de fabrique, la motivation qui l'aide à avancer. S'il est « mort à l'intérieur », obligé de cacher ses sentiments aux autres pour mieux user de manipulation, il n'a pas d'attente, pas d'engagement. Il peut apparaître comme facile à détester et pourtant, que je l'ai aimé ce gars au coeur barricadé ! Son compère Baloo tempère parfois son manque d'empathie, il « prêche la bonne parole aux âmes en perdition sur son chemin de croix ». S'il a quelques problèmes avec lui-même, il est le sauveur des dames en détresse, un homme dont la conscience le taraude pour rester sur le droit chemin, celui de la justice. Ce duo s'équilibre parfaitement. Attachant, il peut aussi être tranchant lors d'une impossible communication verbale qui ne peut se régler qu'à la force des poings. Lorsqu'ils rencontrent Maxine, « une putain de guerrière », Zack et Baloo ouvrent la porte de leur duo pour une mission spéciale : participer à la partie du siècle, mise de départ 500.000 euros. Maxine « humilie les hommes pour se purifier. Par cette vengeance, elle cautérise ses plaies. » Elle est un « cheval en panique », « brûlée de l'intérieur », une sorte d'âme en perdition qui cache des secrets inavouables et de terribles souffrances. Benoît Philippon a donné vie à trois personnages de toute beauté, créant un attachement immédiat pour trois personnalités très différentes, mais complémentaires, en les faisant grandir, s'épaissir, « s'humaniser » dans un road trip qui sonne comme un parcours initiatique les menant sur le chemin de la vengeance, et donc de la guérison. Sur la route, Maxine prend sous son aile un quatrième personnage, Jean 7 ans, battu, et surdoué. Il a l'intelligence des mots, mais aussi des émotions, une maturité certaine dont il fait profiter ses compères, « il a un truc, une sorte de pouvoir. » L'apparition de ce gosse, solaire, lumineux, ajoute à l'ensemble, une humanité singulière à ce trio qui semble dénué de toute émotion, mais qui au fond ne l'est pas. Les émotions sont simplement verrouillées à double tour pour s'affranchir de toute forme de vulnérabilité.

J'ai aimé le parallèle proposé par l'auteur entre le poker et la vie. Certaines cartes sont distribuées au départ, mais rien n'empêche de changer sa main, à coup de tentatives, de sentiments, de mensonges, de bluff, de révélations de vérités. Ce roman délivre également un formidable message sur l'amitié, mais pas de celle qu'on garde à tout prix. Elle est le fruit d'une concordance de valeurs morales et de lignes à ne pas dépasser. « Ce qui te sauve, c'est que t'as jamais perdu le contrôle, mais je te surveillais. Et je flippais, mec. T'as pas idée comme je flippais… Parce que si je t'avais surpris à déconner avec l'une d'elles, ne serait-ce qu'une fois, si t'avais passé la frontière, du bout de l'orteil, je t'aurais cassé toutes les dents. Une à une. Et crois-moi, ça m'aurait brisé le coeur. Mais je t'aurais cassé les dents… C'est réconfortant de savoir que son meilleur ami veille sur soi. Même si ça veut dire se faire ravaler la façade. » Enfin, ce texte est résolument féministe et fait la part belle aux femmes par l'intermédiaire de Maxine. Si elle s'attaque au « résidu du mâle alpha », ce n'est jamais sans raison, et vous comprendrez d'où lui vient cette nécessité jouissive d'une humiliation cruciale des exactions commises par les hommes sur les femmes. Certains passages sont jubilatoires et je dis merci à Benoît Philippon d'avoir eu le courage d'orchestrer quelques chutes de piédestal, « une castration nette et sans bavure. » Maxine a le courage que nous devrions toutes avoir, malgré les blessures qui ont germé durant l'enfance et qui changent à jamais notre personnalité. J'y lis un espoir que s'en sortir est possible, parfois la baraka change de main.

Sans rien dévoiler, un petit mot sur la fin directement adressé à Benoît… J'ai personnellement souvent rêvé de ce moment où enfin des choses essentielles peuvent être dites parce qu'il est capital pour l'autre de les entendre, et pour le locuteur de les formuler. Cette fin magistrale est le paroxysme du roman. Elle vous fait dresser les cheveux sur la tête, vaciller et blêmir, tant la justesse des situations et des mots est authentique. Une fin à la hauteur de cet incroyable roman.

Je ne sais pas s'« ils ont raison chez Disney », mais il en faut peu pour être heureux. Moi, en tout cas, il m'en faut peu. Un roman de cette qualité et je touche les étoiles du doigt. Joueuse  est un très grand roman. D'ailleurs, je crois que votre libraire vous attend….

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          70
Il y a des livres qui vous projettent littéralement dans la vie de papier de personnages inoubliables. Ceux qui proposent des scènes cinématographiques qui défilent littéralement devant vos yeux. D'autres qui offrent des dialogues si forts et uniques que vous en ouvrez grand les yeux (et qui détendent vos zygomatiques). Certains qui évoquent des sujets de société qui vous touchent au coeur, avec un engagement sincère. Et ceux qui sont écrits avec une plume aussi personnelle qu'enthousiasmante.

Tous ces livres ne font rarement qu'un. Joueuse est de ceux-là, rares.

Jouissif ! Ce troisième roman de Benoît Philippon est jouissif de la première à la dernière ligne. Avec des pics d'émotions d'une rare intensité.

Avec Mamie Luger, l'écrivain avait déjà créé un personnage mémorable, immortalisant une mamie de 103 ans, gravée au panthéon des personnages du roman noir (oui je suis dithyrambique, et je n'ai pas fini de l'être dans cette chronique).

Avec Joueuse, il passe un autre cap. Il nous fait don, non pas d'un personnage qui marque de manière indélébile l'imaginaire, mais de quatre d'un coup !

J'en ressors enthousiasmé et touché comme rarement, emballé totalement.

La vie est un jeu où les cartes ne sont pas distribuées avec équité, où il faut tirer son épingle (du jeu) et donner un sens à ce vaste bazar. Trois des quatre « héros » de cette histoire sont des joueurs invétérés, tous accros au poker, mais pour diverses raisons. Leur point commun : des failles béantes dans leurs passés qu'ils tentent de colmater grâce aux cartes et à la gagne. Jusqu'à la partie ultime où ils jouent bien davantage que leur pognon.

Aucun résumé ne pourra vous laisser imaginer le flot d'émotions, d'étonnement et de réjouissances qui vous attend en entrant dans la partie. Cette histoire se vit avec les tripes et le coeur. Un écrivain qui a tous les talents et qui progresse de livre en livre de manière assez ahurissante.

Benoît Philippon sait, mieux que personne, rendre ses scènes visuelles, dont certaines sont d'anthologie. Est-ce une surprise quand on connaît le pedigree du bonhomme ? Il est aussi réalisateur de films, de films d'animation et scénariste.

Rajoutez des dialogues à tomber, drôles et poignants. Et une plume qui sait tout écrire, tout décrire, tout ressentir. La beauté et la puissance des mots, avec une sacrée verve. A la fois « à l'ancienne » (quand on savait se flinguer avec classe avec de simples mots) et pourtant résolument moderne.

Mais son exploit le plus grand est bien sa manière de façonner ces quatre personnages. Leurs cassures, mais aussi leurs aspérités qui les rendent complexes et profonds, m'auront marqué comme rarement. Sans oublier que tout est histoires de rencontres, même si elles se déroulent de manière abrupte.

Et, cerise sur le gâteau, le sieur Philippon a des convictions et s'en sert de ciment pour bâtir ses histoires. Il n'a pas attendu la vague #metoo pour se faire entendre à travers ses écrits, mais il est donc complètement dans l'actualité. Ses héroïnes sont tout sauf des victimes expiatoires, elles se battent pour leur honneur. Et les hommes de ses histoires, ceux auxquels on s'attache, défendent (ou tendent également vers) ces valeurs.

Joueuse est un livre singulier, d'une qualité rare. Intrigue, personnages, dialogues, écriture, valeurs… tout concourt à en faire un livre mémorable. Et surtout totalement jouissif ! Benoît Philippon met tellement de talent dans tout ce qu'il touche que s'en est limite indécent.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
Commenter  J’apprécie          403
« Une guerrière badass qui cache une fêlure abyssale ». Ça, c'est Maxine. Effectivement une femme bien badass et qui ne se laisse pas faire. Joueuse de poker, elle a dû apprendre le bluff et le self defense pour se plonger sans cet univers testostéroné. Mais attention, elle n'est jamais, au grand jamais, décrite comme une plantureuse karatéka en cuir. L'auteur a toujours eu une sensibilité pour les femmes dans ses romans et c'est fortement le cas ici. Maxine est une femme qui a des ovaires mais qui n'est pas un fantasme masculin !

Mais il n'y a pas que Maxine dans Joueuse. Il y a un duo attendrissant, à la Des souris et des hommes, avec un grand costaud carrément moins bête que dans le roman de Steinbeck. Zack, plus petit, plus sec, plus intuitif, protégé par son frère de sang, Baloo, un grand noir balaise qui déteste l'injustice. Tous les deux aussi joueurs de poker. Alors ouais, entre deux descriptions de tentative de viol, Benoît Philippon te colle Il en faut peu pour être heureux dans la tête et ça, c'est de la magie d'avoir du Disney en lisant un roman très noir et très sombre ! Malgré cette sombre noirceur malsaine, Benoît Philippon, avec sa plume bien à lui, y distille un peu de lumière et de sourires. Ce mélange fait du bien et remue les tripes dans un sens comme dans l'autre.

Maxine propose à Zack une partie qu'il ne peut pas refuser. Il lui impose Baloo, son coéquipier. Et un troisième larron que je vous laisse découvrir par vous-même. Cette joyeuse bande file vers la dernière partie de poker.

Une fin en tension tellement intense que j'ai zappé plusieurs respirations ! En apnée ! Une partie de poker haletante et même si vous n'aimez pas ça, ce qui est mon cas, c'est impossible de ne pas suivre le jeu vu ce qui est au milieu de la table. La mise d'une vie. Une mise de dingue et une fin de dingue ! Merci Benoît !

PS : J'ai beaucoup apprécié les clins d'oeil aux deux romans précédents, l'un plus subtil que l'autre. Mais attention, ça spoile Mamie Luger ! Ce livre est un one shot mais je vous conseille très vivement de lire cabossé et Mamie Luger avant ! Deux coups de coeurs pour moi.
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
Commenter  J’apprécie          30
Revenir ici poser une critique plus longue lors de la parution ! Un énorme merci déjà à l'éditeur pour l'avoir reçu en avance ! Quel bonheur de retrouver l'écriture de l'auteur, sa façon de nous trimballer avec ses personnages ! ça pique, ça touche au coeur, ça m'a laissée sur le carreau ! Encore une fois !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (971) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20400 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}