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3,48

sur 89 notes
Ce livre est un petit miracle. Et nous n'avons pas souvent dit cela, chez Ô Grimoire. Il s'agit, d'abord, d'un très bel objet : cette couverture, avec ce motif doré sur fond noir, qui attire irrésistiblement l'oeil, avec ce motif presque indécelable en noir sur noir, qui vous a un faux air de Gustav Klimt – et notamment de Pallas Athéna -, c'est très beau !

Ensuite, cette histoire qui semble simple mais qui est tellement complexe, à commencer par Milo et Faith. Comme dans Today we live, comme dans D'innombrables soleils, il y a cette évidence du lien, qui vous tombe dessus. Milo et Faith sont faits l'un pour l'autre, ils l'ont tous les deux senti tous petits. Mais cette évidence est contrecarrée par la volonté du groupe. Alors Faith commet l'incroyable, et fait bannir Milo. Plutôt séparés que proches mais espacés. Et c'est une évidence, ici, qu'ils ne peuvent vivre séparés, mais qu'ils ne peuvent pas non plus vivre ensemble. Que, toujours, il y aura entre eux pour les dissocier, la dimension du collectif. Ce qui pourrait être la pression sociale. Ou, plus tard, une reine, donc le pouvoir. Cette première partie de la trame de cette histoire est tragique, au sens strict du terme.

Autour des reines et de leur destin, s'organise une deuxième trame. Edda, Alba, Helle ont le pouvoir. Certaines font tout pour le garder, même l'impossible, l'impensable, l'inimaginable. Elles tuent, elles traquent, elles brisent tout ce qui pourrait leur résister. Mais, parfois, elles cèdent. Et d'autres, parmi leurs consoeurs, finissent par préférer laisser le pouvoir aux hommes, en contradiction évidente avec ce qui semble devoir marquer le renouveau de l'humanité… mais qui s'avère finalement n'être qu'une même approche de l'humanité. Dans ce livre, les femmes sont fortes, mais pas parce que c'est leur rôle. Certaines sont dures, brutales, violentes, même, parce qu'elles sont ainsi, par nature. Cela se voit parce qu'elles ont le pouvoir, mais ce n'est pas parce qu'elles ont le pouvoir qu'elles sont ainsi.

Et puis il y a cette épopée. Milo qui doit accomplir, lui aussi, son destin, qui est le jouet des dieux et des reines, qui est tabou, esclave, mort-vivant, caché puis révélé, porte à lui seul une troisième trame de l'histoire. Milo qui doit retrouver ses origines, retracer le fil de sa destinée pour pouvoir, enfin, occuper sa place. Et on retrouve ici, alors, de ce souffle épique qui balayait les plaines de l'Iroquoisie, dans Loup et les hommes.

Les reines, c'est comme un condensé, dans lequel on retrouve les thèmes chers à l'auteure – l'amour immédiat mais potentiellement impossible, l'épopée et les grands espaces, la catastrophe et la place de l'humanité -, mais avec encore davantage de souffle que les livres précédents. Je n'oserai pas dire que c'est le livre de la maturité – qui suis-je pour dire cela ? -, mais c'est pourtant bien ainsi que je l'ai reçu !

Alors, êtes-vous prêts, vous aussi, à embarquer avec Milo et Faith ?
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Quelle claque, quel souffle épique, tragique, grandiose !
Empruntez quelques-unes des intrigues politiques et familiales du Trône de Fer, placez vos personnages, figures torturées, hypersensibles, violentes, passionnées, profondément humaines dans notre monde transfiguré par une chute des civilisations modernes, de laquelle de nouveaux royaumes ont émergé sous une égide majoritairement matriarcale, pour le meilleur et pour le pire…
Une épopée qui possède le ton d'un roman d'aventure et la portée d'un essai de sociologie.
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Dans "Les reines", l'auteur nous propose une dystopie post-apocalyptique de plus de 500 pages qui m'a tenu en haleine une bonne semaine, tant il est riche en détails, en rebondissements et en descriptions autant foisonnantes que fascinantes. Car ce roman est à la fois une épopée, un récit initiatique, et une tragédie grandiose.

Un Nouveau Monde s'est créé sur les ruines de l'Ancien monde dont le lecteur ne saura pas grand chose, sinon qu'il ressemblait beaucoup au notre et qu'il n'a pas survécu à ce que les hommes ont appelé "la Chute".
Les êtres humains ont renoncé au progrès matériel et les femmes ont pris le pouvoir. Elles sont devenues les Reines, réduisant les hommes à de simples géniteurs ayant perdu leurs anciens privilèges, voire à des esclaves, à présent à leur merci. Les Cinq royaumes du Nord sont gérés par des femmes devenues les maîtresses du monde, les "gardiennes de toute forme de pouvoir", qui se transmettent la couronne de mère en fille.
Sur les routes d'autrefois toujours existantes, se croisent des peuples d'origine diverses, les survivants sont devenus chasseurs, nomades, artisans. Les livres sont bannis car ils ne contiennent plus que des choses inutiles pour la vie d'aujourd'hui.
Parmi ces peuples, les Fils du vent, les gitans d'autrefois, sont devenus les "enfants chéris de la Terre". Ils sont les seuls à avoir gardé de nombreuses coutumes ancestrales. Milo Gray appartient à la tribu des Britannia. C'est un magnifique jeune homme roux et très charismatique. Faith qu'il a recueilli après la disparition de ses parents, alors qu'elle était toute petite, est devenue une belle et attirante jeune femme. Ils sont inévitablement tombés amoureux au fil des ans, mais la communauté interdit leur union, la considérant comme un inceste.
Un jour Faith commet l'irréparable et Milo est banni à vie de la communauté. Il part sur les routes et commence alors pour lui un long voyage fait de découvertes et de solitude. Il est attiré par les Terres du Nord où vit la Reine Alba, isolée sur une île battue par les vents au large de l'Ecosse, avec pour seule compagnie, son servant. Alba est la sybille de l'Ouest, elle est la seule à avoir accès à des livres de l'Ancien Monde. Elle connait tout du passé et de l'Histoire de l'Ancien Monde et peut prédire ce que le nouveau monde va devenir. Elle possède le don de vision et peut délivrer des oracles à ceux qui s'aventurent jusque dans son domaine, une terre hostile et prise la plupart du temps dans les glaces. Avant de s'isoler sur son île, elle a été la Reine des Hautes Terres, une reine renommée et puissante. Désormais c'est Helle, son Amazone, et amante qui règne à sa place. Mais cette dernière va bientôt mourir et elle détient un secret...
Pendant ce temps, Faith se sauve et rejoint une troupe de théâtre qui va l'emmener avec eux sur les routes en direction du Royaume d'Edda, le royaume des Amazones, des femmes qui la fascinent depuis qu'elle est toute petite par leur force et surtout leur grande liberté.
Mais Edda est cruelle, jalouse et possessive. Elle est persuadée d'être investie d'une mission : établir une société qui élève les femmes et relègue les hommes au rang d'individus inférieurs. Pour elle, les femmes ont été suffisamment méprisées dans le passé et tiennent à présent leur revanche. Elle va tomber folle amoureuse de la jeune femme...ce qui scellera à jamais son destin, ce que Milo et Faith ignorent, et ni elle ni lui n'y pourront rien changer...

Voilà un roman très prenant qui ne nous lâche plus une fois planté le décor dans ce monde nouveau où les femmes ont pris le pouvoir. Les personnages sont bien présents. L'auteur a des talents de conteuse et sait décrire de manière très réaliste mais néanmoins poétique, l'univers qui entoure ses personnages.
L'histoire est dense mais facile à suivre. le roman nous questionne sans cesse sur la place de l'homme et de la femme dans nos sociétés, leurs réactions face au pouvoir et à l'amour. le lecteur n'a qu'une envie, connaître le destin qui attend chacun des personnages, enfin pour être honnête j'ai surtout eu envie de connaître celui de Milo, car Faith n'est pas un personnage attachant, elle a un caractère détestable, on ne comprend pas vraiment où elle veut en venir, elle est bien trop instable et imprévisible à mon goût.
Deux voix s'entremêlent : celle du récit de la vie de Milo et Faith, entrecoupé de leurs aventures, de légendes, de brefs retours vers les coutumes conservées ou pas de l'Ancien monde. Et une voix off, transcrite en italique qui est, le lecteur le devine très vite, celle d'Alba, seule sur son île hostile des Terres du Nord, prise par les glaces.
Vous vous en doutez cette dernière nous apprend beaucoup de choses qui ne sont pas dites ou qui sont survolés dans la première.
Le théâtre est bien présent dans une grande partie du roman. C'est finalement ce qui reste de l'Ancien Monde, qui permet aux hommes de revivre et de rêver. A la cour d'Edda, la troupe à laquelle Faith appartient, joue Othello, une pièce considérée comme un "plaidoyer contre la tyrannie des hommes" qui condamne leur jalousie, "leur assimilation de l'amour à la possession", mais une belle histoire d'amour. Mais au fil du récit on retrouve aussi Antigone, Macbeth et de nombreuses références à la mythologie.
Les personnages sont tous bien décrits et présents. Bien entendu Milo et Faith tiennent le haut du pavé mais Helle, Alba et Edda ne sont pas en reste tout comme les personnages secondaires auxquels le lecteur s'attache aussi comme Novak, devenu l'ami de Milo, lui qui se sent femme dans son corps d'homme, Erwan, le servant d'Alba, et bien d'autres.
L'auteur ne fait appel à aucun cliché. Elle observe les êtres qu'elle a elle-même créés et cherche à comprendre comment l'amour peut mener ces femmes à commettre l'irréparable : infanticide, torture, jalousie et j'en passe pour vous laisser découvrir tous les détails et rebondissements de ce roman.
Car c'est bien l'amour qui est au centre du roman et l'espoir de retrouver l'être aimé, d'être aimé, de connaître une vie paisible.
Mais le monde n'est pas meilleur parce qu'il est question d'amour et que les femmes le dominent à présent. L'amour provoque lui aussi des trahisons, de la déception, de la colère, de la passion, du ressentiment et des envies qui mènent à la cruauté.
Le lecteur découvre les tensions entre les peuples, les coutumes des uns et des autres, les jalousies, les secrets de famille, et les prophéties. Il vit avec les personnages, les suit dans leur périple sur terre ou sur mer, a froid avec eux dans les châteaux mal chauffés d'Ecosse, a peur dans l'arène. Il passe par de nombreux ressentis parfois contradictoires, il s'interroge, pourquoi tant de cruauté, pourquoi faut-il que la femme réplique les défauts des hommes pour finir par se connaître enfin et par savoir ce qu'elle veut faire de sa vie ?
A la lecture de certains passages, j'ai trouvé quelques longueurs... mais toujours j'ai eu envie de poursuivre, de connaître le destin de Faith et de Milo pour savoir ce qu'ils allaient devenir. La fin est ouverte et n'apporte pas de réponses précises à certaines de nos questions.
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J'apprécie beaucoup l'oeuvre d'Emmanuelle Pirotte mais vraiment pas les romans d'anticipation / les dystopies. Dès lors, je me suis forcée à lire les 188 premières pages de ce roman mais, là, je n'en peux plus, je jette l'éponge et ne saurai donc jamais si Milo retrouve ou pas Faith.
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Il est des livres qui vous transportent avec un plaisir sans limite, au coeur d'un imaginaire si fertile que vous en oubliez, l'espace de quelques pages, votre propre réalité.
« Les Reines » fait partie de ceux-ci. A cheval entre une épopée, une dystopie et une tragédie antique. Dans ce roman brillamment mené par Emmanuelle Pirotte, le mythe flirte avec l'histoire. L'écriture est magnifique, l'histoire haletante, les personnages vivants, vibrants, cruels.
La passion souffle sur ce livre avec autant de force que les éléments de la nature qui y a repris ses droits.

Sur les vestiges de notre civilisation, dénommé « L'ancien monde », une ère nouvelle s'est ouverte, plus archaïque, sous le signe du féminin. Les femmes, reines guerrières et amazones, ont pris le pouvoir, réduisant l'homme à son rôle d'ensemenceur. Ces femmes toutes puissantes règnent avec la même cruauté. Sur ces terres bercées de légendes, quelques peuples nomades subsistent pourtant. Comme les Fils du Vent, tribu Gypsie dont les règles et croyances proviennent de l'Ancien Monde.
Milo est de ceux-ci. Mais sa passion dévorante pour Faith, jeune femme libre à la féminité aussi extravagante qu'envoutante, lui vaut d'être banni.
L'odyssée de leurs retrouvailles ne fait que débuter et les mènera de scènes de théâtre en arènes, sur les routes des Hautes Terres, à la rencontre de la cruelle Reine Edda et de la mystérieuse Alba, prophétesse exilée.
Ce sont ses confessions qui nous happent au début du livre. Ce sont ses prophéties qui nous envoutent et nous mène en voyage dans ces pays fouettés par les vents et le froid.

J'ai été emportée par cette épopée sauvage, qui explore les arcanes de la cruauté féminine et redéfinit les contours de l'humanité. Comment le rapport au pouvoir et à la possession nous affaiblit-il et pousse l'Homme à sa propre perte? Même dans un monde dénué de progrès technologique ou de domination masculine, les réflexes destructeurs reviennent et s'insinuent. Hommes et femmes brûlent du même mal. Et c'est presque pire lorsque l'infanticide est une femme.
C'est passionnant, vibrant, avec la juste dose de fantastique propre aux légendes. Eblouissant.
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J'ai beaucoup aimé la façon dont l'autrice reprend les codes de la tragédie pour les appliquer à son récit mais pourquoi faire des femmes des tyrans sanguinaires et des assoiffées de sexe? Pourquoi les faire reproduire toutes les erreurs du patriarcat dénoncées par l'autrice? de plus, certaines pistes très intéressantes sont évoquées mais pas exploitées. Un travail intéressant mais pas abouti
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Un peu déçue de voir la tournure que prend la société matriarcale des Reines, où forcément les femmes reproduisent les erreurs des hommes du Vieux Monde, forcément... Oui oui tout est question de pouvoir, mais tout de même... L'ensemble m'a paru un peu trop long, le rythme aurait gagné en vigueur avec quelques pages ou chapitres de moins. Mais je dois reconnaître qu'Emmanuelle Pirotte nous fait voyager, des steppes aux contrées battues par le vent du nord, des campements gypsies aux châteaux en passant par les arènes, le souffle romanesque promis par la collection Cobra est au rendez vous.
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Nous sommes dans le futur, 500 ans après "La Chute", entendez par-là, la disparition de notre monde actuel, disparition de la majorité de la population, des technologies, de la science en partie responsable du déclin, des livres et du savoir et du patriarcat.

Sur les ruines de nos civilisations, un nouveau monde s'est bâti. C'est bien dans une dystopie, dans un récit post-apocalyptique qu'Emmanuelle Pirotte nous emmène. Dans un monde où la population se fait rare, on va voyager des Hautes Terres des Grandes Îles au Royaume des Amazones du Danemark, sur les flots de la grande mer aux Hébrides.

Un pacte a été fait avec la Terre-Mère donnant le pouvoir aux femmes.

On va suivre deux jeunes, des Gypsies issus de la tribu Britannia : Milo et Faith. Ils sont inséparables, ils s'aiment et pourtant Milo, sera exclu des siens, banni, condamné à errer dans ce monde pour y trouver sa place, apprendre à survivre seul.

C'est alors une épopée qui commence à travers l'Europe centrale, avec au Nord, le domaine des Amazones et de leur reine Edda du Danemark, qui rêve d'étendre encore son territoire...

Sur une île rocher au large des Hébrides, on découvre Alba, une ancienne reine cruelle, une recluse devenue "sybille ", une oracle qui communique avec la Terre-Mère. Elle se livre dans son journal, en parallèle à L'histoire de Milo et Faith.

Peu à peu on comprendra pourquoi elle en est arrivée là.


Ce récit est juste magnifique, il nous emporte ailleurs. L'écriture est superbe, riche, exigeante parfois mais elle nous emporte dans un long poème épique, dans une tragédie.

Si cette histoire se passe dans le futur, elle n'en reprend pas moins les codes de la mythologie; Enée chez Virgile, Oedipe et Sophocle, Electre et Eschile mais aussi la tragédie Shakespearienne car l'amour passion est également au rendez-vous à plus d'un titre, Faith joue d'ailleurs une très belle Desdémone dans Othello.

Des secrets pimenteront le récit et vous tiendront en haleine.

Une question centrale est le pouvoir aux femmes. La question est posée: pour un mieux ou non ?

Je n'ai pas envie de vous en dire trop si ce n'est que des secrets pimenteront le récit et vous tiendront en haleine. D'autres thématiques abordées : le changement climatique, le respect du vivant, l'inversion des rôles, la limite du progrès et de la science et indirectement la littérature.

Je peux vous dire que lorsque l'on arrive au bout de ces 528 pages, on n'a pas envie que cela s'arrête, on voudrait rester encore avec ces beaux personnages.

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Le Vieux Monde n'est plus… Vive le Monde Nouveau !

Leçons ont été retenues des erreurs passées... le pouvoir sera désormais dévolu aux femmes ; celles qui dans l'Histoire ont le plus souvent été brimées, méprisées, enchaînées, démontreront qu'un autre monde est possible.
Voici venu le temps des Reines.

Entre les différents royaumes ainsi gouvernés voyagent des communautés nomades comme celle des Britannia, qui vivent selon des coutumes moins traditionnelles, où les hommes et les femmes coexistent dans une harmonie égalitaire.
Parmi eux se trouve Milo, un jeune Gypsy de vingt ans et Faith une toute jeune adolescente au tempérament de feu et incandescente, deux êtres aux liens forts et puissants, élevés comme frère et soeur mais qui nourrissent l'un pour l'autre des sentiments tout autre, interdits. Un beau jour, au plus fort de son sentiment de frustration de ne pouvoir vivre cet amour proscrit par la communauté, Faith dévoile intentionnellement leur attachement réciproque et fait alors de Milo un « marhiné », un maudit, le conduisant ainsi au bannissement de sa tribu.
Commence alors pour chacun des deux jeunes gens un voyage initiatique hors norme, au travers des différents territoires et cultures, marqué de rencontres exceptionnelles et inoubliables parmi les plus humbles et les plus puissantes. Et même si leurs routes se sont séparées, il ne fait aucun doute qu'ils seront amenés à se retrouver…

Les Reines est un roman épique puisé dans différents registres, depuis la mythologie jusqu'au théâtre, où les tragédies qui se jouent sous nos yeux invitent nos jeunes héros à rencontrer fantômes, voyantes et amazones guerrières… En un souffle shakespearien nous parviennent les jalousies et les vengeances, les passions et les haines, les folies et les doutes. Et l'amour aussi, la fraternité, la beauté et la magie des sentiments. Comme une proclamation de leur caractère intemporel…
Car même l'avènement d'un nouveau monde ne peut venir à bout de l'immuable : le Pouvoir qui rendait cruel et fou, rend à présent les souveraines cruelles et folles. le patriarcat a laissé sa place au matriarcat, mais n'est-ce pas l'autre face de la même pièce ? Les excès, les abus, les exactions demeurent.
Grâce à la plume talentueuse d'Emmanuelle Pirotte et à cette dystopie féministe, se trouvent transposées d'une manière originale et troublante les questions très actuelles sur l'égalité des sexes et comment l'envisager. L'auteure nous emmène à dépasser les écueils d'une réflexion manichéiste qui exclut ou oppose en nous parlant d'humanité, avec force de réalisme et de lucidité.

J'en veux encore !!
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J'ai lu plus de la moitié du roman sans jamais commencer à entrevoir où cette histoire voulait en venir. Les enjeux et objectifs des personnages ne sont jamais bien définis, même implicitement. On ne sait pas trop où ils vont, ce qui les anime, leur pourquoi, hormis diverses histoires d'amour plutôt insipides et convenues, et ça donne à cette histoire quelque chose d'assez vain, d'assez creux. Les personnages sont victimes plutôt qu'acteurs de leur destin, ils se font chahuter et emporter par les événements mais en sont rarement la cause, du moins pas souvent de manière volontaire et calculée.
L'essentiel du propos est finalement de dépeindre un monde d'après, dans lequel l'ordre social a été renversé et où ce sont les femmes, à présent, qui règnent sur une partie du monde. Sauf qu'il n'y a rien de nouveau : c'est juste une société matriarcale construite exactement sur le même modèle que la société patriarcale que l'on connaît, avec tous ses travers, toutes ses injustices, toutes ses inégalités et toute sa violence. Les rois despotes sont devenus des reines despotes, les hommes mégalomanes sont devenus des femmes mégalomanes, bref, il n'y a aucune construction vraiment intéressante dans ce monde à présent dominé par les femmes, on a juste inversé les jeux de pouvoir et de domination et ça n'a vraiment aucun intérêt à mes yeux.
En fait, je m'attendais à un roman plutôt féministe et au final, c'est le sentiment tout à fait inverse qui m'a accompagnée tout au long de ma lecture. Chacun des personnages féminins a quelque chose de détestable, tandis que les personnages masculins ne sont qu'innocence et honnêteté et subissent les travers haïssables des femmes.
Clairement, ce roman n'aime pas ses femmes. Il ne laisse aucune chance aux femmes de manière générale, il dit juste qu'elles feraient aussi mal, voire pire que les hommes si elles prenaient le pouvoir. C'est réducteur et décevant.
Ce roman s'intitule Les Reines et parle soi-disant de femmes qui règnent, mais c'est plutôt une déclaration d'amour aux hommes. C'est décevant là aussi ; ça le serait moins si ce n'était pas également une déclaration de mépris à peine voilée à la femme. du moins c'est ainsi que je l'ai ressenti. Je ne suis pas allée au bout de ma lecture, du coup. Rien dans ce texte ne me parle.
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