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EAN : 9791094391044
253 pages
Editions Jerkbook Jean-François Pissard (22/07/2015)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Si Woody est instable, il a des circonstances atténuantes. Son père, disparu trop tôt, était un artiste fou chez Disney. Et sa mère, qui vit dans le souvenir de son époux qui en a toujours aimé une autre, est neurasthénique et coule des jours erratiques dans un château de retraite en Suisse. Woody, lui, aime Dana et veut absolument devenir le mari auquel elle aspire. Stable dans un emploi qu'il n'a pas encore trouvé, et stable dans l'expression de son amour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De but en blanc, une constatation : les romans de JF Pissard que j'ai eu le plaisir de lire ont au moins trois points communs (obsessions ?) : l'enracinement dans une région que je connais bien (toponymie d'un lieu par-ci, élément de syntaxe sûrement inconscient par-là), un regard sociologique souvent drolatique porté sur le quotidien, et un désir de cerner les rouages et ressorts de la psychologie féminine.
L'Éducation conjugale est écrit un peu comme le journal de bord égo-centré d'un homme qui veut comprendre les femmes... et surtout la sienne. Les scènes, dans une transcription cinématographique, iraient du romantisme d'un Lelouch au burlesque d'un Pierre Richard ; d'un zoom sur deux mains tendrement prises à un plan large sur un bon coup de pied au c**. Mon passage préféré reste celui des retrouvailles avec la mère, en Suisse, teinté d'un humour un peu british, cadencé par un phrasé subtil qui rend l'atmosphère vraiment touchante.
Ensuite, le personnage principal retourne valdinguer dans ses expériences. C'est que c'est un drôle d'énergumène, ce Woody ! Pas toujours fin il faut l'avouer, mais il met du coeur dans ce qu'il fait ; un grand gamin, un ado attardé un peu couard - de nos jours on dit« adulescent » -, pas fondamentalement inadapté socialement, mais sacrément tête-à-claque. Ses copains un peu lourds, ses expériences professionnelles hétéroclites et décousues, toute sa routine à la limite du borderline.
Mais un immature conscient du fossé qui le sépare de sa compagne. Et, il l'aime, oh que oui ! Mais bon sang, on se dit qu'il a de la chance de l'avoir, sa Dana, car plus d'un lecteur mâle aimerait être à sa place, c'est-à-dire à côté de cet archétype de femme belle et intelligente. Mais que fiche-t-elle avec un gonze pareil ?
Alors Woody avance, il teste, se goure, fait des bourdes (et pas que des petites). le zigue nous est tantôt attachant, tantôt agaçant. le genre à tenter l'improbable… pour arriver à des résultats catastrophiques parfois prévisibles. Il veut savoir, le Woody, s'imprégner de l'esprit féminin, alors il écoute attentivement Mireille Dumas à la télé, pioche dans les magazines pour nanas adolescentes puis dans les livres de Simone de Beauvoir, preuve « d'avancées psychologiques » assez irréfutables ; et le voilà qui tente aussi l'épilation intégrale, le port de jupe avec croisement et serrement de jambe (à essayer, avec une balle de ping-pong), etc. de savoureuses analyses étayent ce difficile apprentissage comme celle sur l'absence de pédagogie sexuelle chez les garçons : « Nous ne sommes que des autodidactes ». Bien vu. Woody gagne en lucidité, il sait qu'il ne sait rien, donc il en sait un peu plus que la moyenne des hommes qui eux croient savoir. Oui, on sent qu'il progresse, Woody, à force de prendre des claques réelles et figurées, et nous aussi (nous, lecteurs masculins néanderthaliens).
Un roman distrayant et turbulent, par un écrivain qui aime les femmes. Les aime vraiment, avec sensualité et respect.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Et il n'y a pas que moi que l'alcool descend. Maman perd pied petit à petit. Ce faisant, apparaissent à ses lèvres des cigarettes : une, deux, puis trois... Avec le temps, maman n'échappe pas à ses démons : l'alcool, le tabac, et peut-être même pire… mais de cela je ne suis pas sûr. Avec Dana, nous l'écoutons nous parler, malheureux, sans oser une parole de travers qui pourrait faire figure de leçon de morale, de reproche, de condamnation. Car celui dont maman nous parle, tout d'abord sans l'évoquer, puis petit à petit en l'effleurant, puis en resserrant sa pensée et ses mots sur lui, pour finir à en faire un point fixe obsessionnel, celui dont maman nous parle, c'est de son mari… mon père.
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Et la voilà qui détale comme une lapine de Garenne vers le lac, les seins ballottant comme des fous, pour finir sa course en plongeon gerbant. Je ne sais pas alors ce qui me prend, mais moi qui suis de nature pudique, je quitte mon slip, je le mets sur la tête et je cours comme un malade dans le sillage de Dana, le sexe qui me flagelle les cuisses - le haut des cuisses pour être précis - et je plonge à sa suite dans un splash qui me pique le ventre et ce qu'il y a en dessous. J'imagine que les gens qui nous ont vu faire sont suffoqués. Quand à Dana, elle rit tellement qu'elle en boit la tasse. Je lui fais du bouche à bouche, tendrement enlacé contre elle. Et l'on se dit, sans le traduire par des mots : "Que c'est bon de faire les cons !". Et aussi, verbalement :
- Je t'aime.
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J'ai de la tendresse pour ces magazines pour jeunes filles, de candides magazines pour candides jeunes filles, en passe de s'extraire de leurs chrysalides pour s'envoler vers de jeunes mâles mal dégrossis ressemblant plus à des bourdons chauds du dard qu'à des butineurs de pistil.
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Des regards masculins se posent parfois sur les jambes nues de Dana, mais j'essaie de ne pas y penser. Après tout, c'est comme un beau tableau. Ils ne vont pas le décrocher.
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Le lendemain nous voit renaître en pleine méforme.
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