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Citations sur Journaux de 1950 à 1962 (46)

Je veux écrire parce que je ressens le besoin d’exceller dans un moyen d’expression et de traduction de la vie. Je ne peux me contenter de ce travail colossal que représente le fait de simplement vivre. Oh non, il faut que j’organise la vie en sonnets et sextines, et procure un réflecteur verbal à l’ampoule de soixante watts que j’ai dans la tête. L’amour est une illusion, mais j’y succomberais volontiers si je pouvais y croire.
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Attitude philosophique : vivre et boire la vie jusqu'à la lie: pourvu, pourvu que je n'arrête pas de penser, et ne me mette pas à subir, par aveuglement, par appréhension! Je veux goûter et célébrer chaque jour, et ne jamais avoir peur d'une expérience douloureuse ; ne jamais m'enfermer dans un noyau de torpeur insensible, garder une attitude critique face à la vie, me poser des questions, et ne jamais choisir la solution de facilité. Apprendre à penser, penser à vivre, vivre pour apprendre - avec une perspicacité, une compréhension et un amour toujours neufs.
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Chez moi le présent c'est pour l'éternité, et l'éternité ça bouge tout le temps, ça fond et ça coule. Cette seconde, c'est la vie. Et quand elle est passée, elle est morte. Mais on ne peut pas recommencer à chaque nouvelles seconde, il faut partir de ce qui est mort. C'est comme les sables mouvants... sans espoir dès le départ. Une histoire ou un tableau peuvent raviver un peu la sensation, mais c'est insuffisant, vraiment insuffisant. Seul le présent est réel, et je sens déjà le poids des siècles qui m'étouffent. Il y a cent ans vivait une jeune fille comme moi je vis aujourd'hui. Et elle est morte. Moi je suis le présent mais je sais que je passerai aussi. Les grands moments, les éclairs brûlants passent comme ils viennent, dans d'incessants sables mouvants. Et moi je ne veux pas mourir.
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Dans la vie, il n'y a jamais qu'une seule fois, une seule chance ! Il faut tout organiser et synchroniser de telle manière que, lorsque la chance frappe à la porte, vous soyez là à attendre, la main sur la poignée.
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Mon désespoir : avoir des idées, manquer de savoir-faire. Et aussi, manquer d'idées. Combien de filles après leurs études s'endorment dans le mariage, et on les retrouve vingt-cinq ans plus tard, la rosée de leurs yeux prise en glace, avec le même regard, aucune évolution hormis les accréditions externes, comme la coquille d'une bernacle. Attention.
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Vient un temps où toutes les issues sont bloquées, comme par de la cire. On est là dans sa chambre, on sent un picotement douloureux dans tout le corps, qui vous serre la gorge et vient se contracter de manière inquiétante en deux petites poches de larmes derrière les yeux. Il suffit d'un mot, d'un geste, et tout ce que vous refoulez - ressentiments putrides, jalousies gangrenées, vains désirs inassouvis - tout cela jaillit de vous, éclate en larmes de colère impuissante, en sanglots gênants et pleurnicheries qui ne s'adressent à personne en particulier. Pas de bras pour vous entourer, pas de voix pour dire : "Là, là, dors, ça va passer".
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Ecrire est un acte religieux, une manière d'ordonner, corriger, réapprendre et réaimer les gens et le monde, tels qu'ils sont et pourraient être. Créer une forme qui ne se perd pas, contrairement à un jour de dactylographie ou d'enseignement. Le texte écrit reste, voyageant de son côté dans le monde. Des gens le lisent et réagissent comme face à une personne, une philosophie ou une religion, ou encore une fleur: ils aiment ou non. Cela les aide ou ne les aide pas. On a le sentiment de rendre la vie plus intense - on donne plus, on scrute, interroge, regarde et apprend, on crée cette forme, et on reçoit plus en retour: monstres, réponses, couleur et ligne, connaissance. On le fait d'abord pour la chose en soi. Si cela rapporte de l'argent, très bien. On ne le fait pas d'abord pour l'argent, on ne s'assied pas à sa machine à écrire pour l'argent. Non qu'on le refuse. C'est vraiment le rêve quand une profession vous assure la subsistance. Avec l'écriture, c'est très aléatoire. Comment vivre dans une telle insécurité? Et, bien pire, avec de temps en temps des passages à vide, ou des pertes de foi en l'écriture elle-même? Comment vivre avec çà? Bien pire encore que tout cela, le pire absolu serait de vivre sans écrire. La question est donc comment vivre avec le moindre mal et le minimiser.
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Écrire est un acte religieux, une manière d'ordonner, corriger, réapprendre et réaimer les gens et le monde, tels qu'ils sont et pourraient être. Créer une forme qui ne se perd pas, contrairement à un jour de dactylographie ou d'enseignement. Le texte écrit reste, voyageant de son côté dans le monde. Des gens le lisent et réagissent comme face à une personne, une philosophie ou une religion, ou encore une fleur: ils aiment ou non. Cela les aide ou ne les aide pas. On a la sentiment de rendre la vie plus intense - on donne plus, on scrute, interroge, regarde et apprend, on crée cette forme, et on reçoit plus en retour: monstres, réponses, couleur et ligne, connaissance. On le fait d'abord pour la chose en soi. Si cela rapporte de l'argent, très bien. On ne le fait pas d'abord pour l'argent, on ne s'assied pas à sa machine à écrire pour l'argent. Non qu'on le refuse. C'est vraiment le rêve quand une profession vous assure la subsistance. Avec l'écriture c'est très aléatoire. Comment vivre dans une telle insécurité? Et, bien pire, avec de temps en temps des passages vides, ou des pertes de fois en l'écriture elle-même? Comme vivre avec ça?
Bien pire encore que tout cela, le pire absolu serait de vivre sans écrire. La question est donc comment vivre avec le moindre mal et le minimiser.
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Je me sens étrangement joyeuse. Jouir du présent comme si je n'avais jamais vécu avant et devais mourir demain, au lieu de penser que "le meilleur c'était hier et ce sera demain, mais jamais aujourd'hui". Le secret de la sérénité, c'est une adoration fervente de l'instant. L'ironie veut que la plupart des gens éprouvent cela naturellement.
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Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand dehors le ciel est tout simplement rose et les toits tout simplement noirs : cette disposition photographique de l'esprit, qui paradoxalement dit la vérité sur le monde, mais une vérité sans valeur. Ce que je désire, c'est une pensée synthétique, une force 'constructive,' qui pousse avec fertilité et fabrique ses propres mondes avec plus d'inventivité que Dieu.
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