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Citations sur Journaux de 1950 à 1962 (46)

L’avenir ? Mon Dieu, va-t-il empirer sans cesse ? Ne pourrai-je jamais voyager, m’intégrer, avoir un but, un sens ? Jamais avoir du temps – de longues plages de temps, pour examiner des idées, étudier la philosophie, formuler les vagues désirs qui bouillonnent en moi ? Que vais-je devenir ? Une secrétaire ? Une mère de famille banale, cherchant à se justifier, secrètement jalouse des possibilités de développement intellectuel et professionnel de mon mari, alors que moi je serais entravée ? Vais-je étouffer mes aspirations et désirs gênants, refuser de me regarder en face, et avoir le choix entre la folie et la névrose ? / Personne à qui parler. Personne à qui demander conseil. Le psychiatre est le dieu de notre époque. Mais il coûte cher. (p. 80)
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Et c’est là que j’ai commencé à comprendre la différence entre être vivant et mort-vivant ou malade-vivant. Quand j’étais malade (à la fois physiquement, comme le montraient les symptômes, et mentalement, car j’essayais de fuir quelque chose), je cherchais à me retirer de tout ce qui me rappelait douloureusement la vitalité – partir me cacher, seule, dans le calme d’une eau stagnante, et ne pas être comme un morceau de bois mutilé immobilisé près de la rive d’un fleuve au tumulte joyeux, et sans cesse déchiré par le courant impétueux. (p. 63)
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Je n’aime personne ; personne sauf moi. C’est assez choquant à admettre. Je n’ai rien de l’amour désintéressé de ma mère. Rien d’un amour pratique, diligent. Pour être brève et brutale, je n’aime que moi, mon être chétif avec ses petits seins insuffisants, et mes très maigres talents. Je suis capable d’éprouver de l’affection pour ceux qui sont le reflet de mon univers. (...) J’envie les hommes pour la liberté physique qu’ils ont de mener une double vie : leur carrière et leur vie sexuelle et familiale. J’ai beau faire semblant d’oublier cette jalousie, elle est toujours latente et insidieuse, venimeuse. (p. 49)
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La liberté et une latitude absolue t’attendent au coin du calendrier. Ce n’est pas toute la vie qui est perdue, seulement l’été de tes dix-huit ans. Et pendant tout ce temps, quelque chose de bien aura peut-être germé dans ce petit recoin sombre, engourdi.
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Tu appuies sur le bouton et la voix sort du mur, hygiénique, efficace et impersonnelle. ''Je suis à votre service, qu'y a-t-il pour votre service ?'' Et toi, tu dis à la voix qui attend dans le mur : ''Je crois que je ne veux pas dîner. Je ne me sens pas bien et je ne veux pas manger.'' Un clic au loin, et bientôt les pas légers qui se rapprochent dans le couloir; et elle te tend un verre de breuvage blanc au goût de menthe, frais et clair comme du lait. Elle dit : ''Vous aurez du thé avec de la crème et des toasts tout à l'heure.'' Et tu dis très bien et te détournes parce que tu vas pleurer. Derrière la fenêtre peinte il pleut à verse et tombent sans bruit toutes ces choses ratées passées et à venir qui viennent du ciel d'hier où gisent tous les petits morts-nés retardés de demain.
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Et quand je lis, Seigneur, quand je lis la prose économe, tendue, lumineuse, de Louis Untermeyer, et tous les éclats distillés par ces poètes les uns après les autres, je me sens éteinte, impuissante, pâle et mièvre, totalement absurde. Il y a en moi une faible et morne étincelle de sensibilité. Mais faut-il vraiment que je la perde en préparant des oeufs brouillés pour un homme,... en ayant sur la vie des aperçus de seconde main ; faut-il que j'alimente mon corps mais laisse ma capacité à percevoir puis articuler ces perceptions s'enliser et s'assoupir à force de ne plus servir ?
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