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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Agent secret, espion, traitre, sorte de Masque de fer, Triste Sire, négligé, homme du secret...voilà tous les sobriquets dont le narrateur s'affuble en toute connaissance de cause, en toute honnêteté.
Eh oui...c'est qu'il a fait profession de l'imitation, ce « raté de la réussite ». En effet, il sort des Beaux-Arts avec des résultats médiocres, ce qui lui cause encore plus de dommages que s'il avait raté. Car personne ne veut de lui. Il se marie, cependant, mais comble de malchance, sa femme meurt en couches, lui laissant une toute petite fille, Isabelle. Il leur faut vivre, donc il enseigne bon gré mal gré le dessin dans une école de jeunes filles. Puis il jette cette profession qu'il exècre aux orties, dans une crise qu'il qualifie lui-même de folie furieuse. Et c'est à partir de ce moment que tout s'enchaine, qu'il va devenir un copieur hors pair ! Mais l'engrenage se grippe... Quand le faux prime sur le vrai, même si l'apparence est sauve, l'Art perd de sa crédibilité, et là, c'est la dégringolade...

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire les espoirs et les déboires du personnage principal, narrés avec une douce ironie et une clairvoyance douce-amère. le monde de l'Art et de ses déviances, mais aussi une réflexion un peu désenchantée sur le lien paternel et une vision de l'amitié vierge de toute illusion...tout ceci fait partie du déballage loin d'être assommant d'un virtuose de la contrefaçon.

Bravo à Grégoire Polet, cet auteur belge, authentique, lui !
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Quel formidable roman que celui que nous offre Grégoire Polet, Bruxellois de naissance, avec Excusez les fautes du copiste. Un roman qui vous accroche dès la première ligne et que vous ne pouvez plus quitter sans l'avoir traversé du début à la fin.

Car sitôt que vous aurez fait connaissance avec Sylvain Crêtes, le héros, peintre peu doué parce que sans imagination, veuf et papa d'une petite Isabelle, dévoreur de livres qu'il achète selon le choix de son bouquiniste attitré, vous ne pourrez plus déposer le roman de Grégoire Polet dont le héros se laissera prendre au jeu de copier des peintres peu connus puis de plus en plus connus après avoir d'abord été restaurateur de tableaux. Ce qui l'amènera à passer du rôle de copiste à celui de faussaire.

Ce roman au « je » qui se veut une confession est à lui seul un tableau et les quelques personnages qui gravitent autour de Sylvain Crêtes n'ont rien à envier aux personnages de Brueghel qui l'amusaient et auxquelles il prêtait des vies.

Un roman sur la peinture, sur la création, sur l'amitié, sur les bonnes intentions comme les mauvaises, qui ravira quiconque dès le premier chapitre.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Moi j'aime les loosers magnifiques surtout quand ils sont Belges...
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Sylvain, jeune veuf, père d'une Isabelle adorée, diplômé sans honneur en art est prof de dessin pour des gamines qui n'en ont pas grand chose à faire. Jusqu'au jour où d'illustrateur "au noir", il devient copiste...
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Dans ce petit roman, Grégoire Polet interroge la création, la subtile différence entre art, artisanat et copie. Il parle aussi de notre relation aux autres. Deux sujets parfois casse-gueules qu'il traite avec adresse et humour.
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A travers l'histoire d'un faussaire génial, Grégoire Polet se livre à une réflexion sur le vrai et le faux, sur ce qui légitimise l'art ou au contraire renvoie l'artiste aux oubliettes de l'histoire. Son héros n'est doué que pour une chose: copier. Alors, comme ses propres oeuvres n'intéressent personne, pas même lui et que dispenser des cours de dessins l'ennuie, il se lance à corps perdu dans le métier de faussaire. Jusqu'à toucher aux limites du genre.

Contrairement à Madrid ne dors pas, que j'avais trouvé passablement mal écrit et surtout sans consistance, ce second roman de Grégoire Polet m'a semblé très réussi. Les personnages sont crédibles et assez attachants et ils servent admirablement le propos de l'auteur qui invite à remettre en question la notion même d'oeuvre. L'intrigue ne manque pas de rebondissement et de piquants, les situations peuvent être drôles ou émouvante, à tel point qu'on accepte les invraisemblances les plus criantes. Bref, j'ai passé un bon moment avec ce copiste.
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En Belgique, comme ailleurs, le parcours d'un faussaire est semblable à celui d'un autre faussaire. Formé par l'enseignement classique des Beaux-Arts, cet homme, est un excellent technicien mais ne sera jamais un artiste. Il n'a pas de monde intérieur et original donc il n'a rien à exprimer. Après avoir donné des cours de dessin, il se découvre un talent, celui de se fondre dans l'univers de peintres célèbres (de Rubens à Rik Wouters). Très vite, il mène une vie aisée grâce à ces faux tableaux, en réalité, un monde en toc, frelaté et nauséabond.
Ce petit livre pose donc les questions suivantes :
1) L'art est-il une valeur immuable ou fluctuante, intellectuellement parlant ?
2) L'art s'enseigne-t-il ?
3) La valeur esthétique d'une oeuvre d'art dépend-elle de la signature de son auteur ? Ainsi toutes les créations de Picasso sont-elles des chefs-d'oeuvre ?

Au-delà de ces aspects de l'intrigue, il est jubilatoire d'imaginer ce rapin des banlieues bruxelloises roulant dans la farine tous ces nouveaux riches qui veulent s'acheter un vernis culturel en même temps que des "grands noms". Et c'est bien fait pour leur g .... !
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Ce livre se penche sur un homme qui a deux amours: l'art mais il n'est pas très doué et sa fille qu'il aime comme la prunelle de ses yeux et dont il est seul à s'occuper sa femme étant morte en couche. Mais élever un enfant a malheureusement un coût que Sylvain a de plus en plus de mal à faire face avec son petit salaire de professeur. Il va alors s'engager avec des connaissances sur les pentes glissantes de la reproduction artistique. Il va d'ailleurs se faire emporter et trébucher. Il va devenir faussaire. Il a trouver son talent artistique, s'en délecte mais l'histoire ne peut bien se terminer. Il nous raconte tout n'omet rien. Il s'agit de la confession d'un homme qui jette un regard sans concession sur sa vie.

Dans ce petit livre Grégoire Polet nous fait voir comment il est aisé de faire les mauvais choix pour des raisons positives, comment il est aisé de basculer et de prendre la solution de facilité. Il nous amène aussi à nous interroger sur ce qui fait une oeuvre d'art, le vrai et le faux. Il nous introduit dans les coulisses du monde de l'art. Nous nous laissons prendre au jeu. je ne manquerais pas de m'interroger devant certain tableau au Louvre si ce sont des vrais. En outre je ne verrais plus un tableau de Brueghel de la même manière.
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Dans ce roman de ses débuts, Grégoire Polet nous raconte la petite histoire d'un faussaire de génie dans une prose simple, facile à lire et à comprendre, dans laquelle il insère des petits commentaires intéressants, qui invitent à la réflexion sur le monde de l'art, sur sa justice, sur sa vérité, réflexion que l'on peut aisément transposer à notre vie de tous les jours, en dehors de toute considération artistique.

De plus, ce roman est intéressant de bout en bout, jusqu'à l'épilogue qui consiste en un ultime rebondissement inattendu.

Un court roman très intéressant, que je peux recommander à ceux qui s'intéressent au monde de l'art et qui aiment les petites réflexions formatrices
Lien : http://leslecturesduprofesse..
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman de Grégoire Polet, Bruxellois de naissance, et dont le récit se déroule à Bruxelles et à Ostende!!
Dès la première ligne j'ai accroché et senti de l'empathie pour Sylvain, ce peintre raté pour cause de manque d'imagination et de surcroît, veuf avec une charmante petite fille, Isabelle. Sans ami, sans doute un peu dépressif, il se lie d'amitié avec un bouquiniste, enseigne à contre coeur dans une école de fille, puis de fil en aiguille, devient peintre copiste et finalement faussaire génial, grassement payé et recherché pour ses talents.

De ses études Sylvain raconte :

"J'ai choisi l'art, donc. Et j'ai réussi mes études si médiocrement que c'était, au fond, la pire manière de les rater. Réussir mal, c'est s'engager dans une voie oú l'on est manifestement destiné à être assez mauvais, et dont un échec plus franc nous aurait judicieusement détournés. J'ai magnifiquement raté ma réussite"

"Le vrai, le faux, ce sont des inventions commerciales, des plus-values de marchants, des mensonges de maquignons, des arguments d'hypocrites. C'est une manière de créer des supériorités, de justifier des exclusions".

Mais au-delà de la vie de Sylvain, de ses tâtonnements, de ses interrogations et de ses errements, Grégoire Polet évoque également à travers ce texte les questions d'amitié, d'amour, de paternité, de vérité, de solitude, et nous propose de vraies pistes de réflexion sur l'art.

Tout çela dans un petit roman bref mais dynamique que je vous recommande de lire sans hésitation.
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