AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782073053923
Gallimard (15/02/2024)
3.54/5   14 notes
Résumé :
"Éloge, élégie ? À peine ai-je posé les yeux sur ma Belgique et sur la mer et l’enfance, qu’une mélancolie intempestive se lève, comme une vapeur ou une brume.
Peut-être incommode, en début de livre.
Et pourtant.
Et pourtant, tout Belge sait que les choses commencent par du brouillard ; tout matin, par cette humidité opaque que les yeux ou les phares des autos doivent vaincre.
Marie Gevers parle de “la source du gris”, qui est à la fin “u... >Voir plus
Que lire après Petit éloge de la BelgiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Raconte-moi la Belgique !

C'est ce que fait l'auteur sur une bonne centaine de pages en voyageant seul ou en compagnie de célèbres compatriotes ou d'illustres visiteurs du Royaume, tels le graveur Albrecht Dürer (1471-1528) et l'écrivain Stefan Zweig.

Grégoire Polet, né à Bruxelles (Uccle) en 1978, aborde ainsi les faits et événements qui ont marqué son enfance et adolescence, allant de Sandra Kim, née Caldarone, qui à 13 ans a gagné l'Eurosong festival en 1986 à Bergen en Norvège avec le tube "J'aime la vie", en passant par l'atelier du peintre James baron Ensor (1860-1949) à Ostende, jusqu'aux tueurs du Brabant, une bande de bandits cagoulés, qui ont semé la terreur avec leurs braquages sanglants sur les parkings des grandes surfaces commerciales.

En souvenir à son grand-père, l'auteur remonte le temps jusqu'à 1914, la visite de Stefan Zweig en Belgique et la Première Guerre mondiale, tout en s'arrêtant sur 2 artistes de l'époque : le peintre, architecte et décorateur Henry van de Velde (1863-1957) et le génial guitariste et compositeur Django Reinhardt, né Jean Reinhardt en 1910 à Liberchies près de Charleroi dans le Brabant Wallon et mort en 1953 à Fontainebleau.

Il se réfère également aux frères Oscar et Marcel Thiry, auteurs du
"Le tour du monde en guerre des autos-canons belges, 1915-1918, suivi de Lettres inédites à leur famille pendant la Première Guerre mondiale". le récit de 2 volontaires liégeois sur le front en Russie et qui a été heureusement réédité en 2003.

Le grand guide de l'auteur n'est autre que le diplomate et écrivain belge, le prince Charles-Joseph de Ligne, né à Bruxelles en 1735 et mort à Vienne en 1814, pendant le Congrès qui entendait redessiner la carte de l'Europe après les guerres napoléoniennes et dont la boutade "le Congrès ne marche pas, il danse" est restée célèbre.
C'est le même prince qui signait ses oeuvres par une simple ___ ligne.
Ce maréchal du Saint Empire permet à l'auteur de rencontrer la tsarine Catherine II de Russie et son amant Grigori Potemkine.

Comme j'habite à La Panne, au bord de la mer du Nord, les belles phrases sur le littoral belge n'entraînent pour moi évidemment pas un dépaysement, bien que j'ai été touché par son évocation du tram de la côte qui lie la frontière hollandaise à la frontière française et les vers de la poétesse anversoise Marie Gevers (1883-1975) dans son "Tourisme pour rêveurs".

J'ai trouvé ce fascicule, baroque et surréaliste dans son style et vocabulaire, agréable et instructif à lire. C'est un peu dommage que Grégoire Polet ne souffle mot de la BD belge, un de nos plus importants produits d'exportation.
Mais ses trouvailles et tournures de phrases valent la peine de lire, comme celle à la page 109 par exemple : "... tout lieu est une occasion d'aimer".
Commenter  J’apprécie          584
Quel plaisir j'ai eu à lire ce petit éloge de la Belgique qui jongle entre passé et présent, lâchant l'encre (le e est volontaire) dans la mer de la mémoire collective pour mieux nous emmener sur les îles plus ou moins connues de personnages en lien avec la Belgique, ou le territoire belge. Mémoire collective de belges d'une certaine génération dont fait partie Grégoire Polet: celle des trams de la côte belge (un peu intemporelle), du désastre du Heysel et du naufrage du "Herald of Free Enterprise", ou celle de la Belgique victorieuse de l'Eurovision (une référence à Sandra Kim qui ne parlera qu'aux belges nés avant 1980) et de l'URSS au mondial de football. Ces lieux où ces évènements servent de point d'ancrage pour nous emmener dans l'histoire, grande ou petite avec pour charnière la guerre de 14-18. Sous le gris du ciel belge, on croise Zweig venu visiter Emile Verhaeren, les écrivains Oscar et Marcel Thiry, Rik Wouters, sculpteur et peintre, Henry van de Velde, architecte du Bauhaus ... et beaucoup d'autres. Ces figures de l'histoire prennent le rôle de personnages de ce récit à qui l'auteur raconte sa "Belle Magique".
J'ai beaucoup aimé le rythme et la plume de Polet. Je ne le connaissais que de nom et l'envie est grande de partir dans d'autres de ses mots-voiliers.
Sa façon de raconter la Belgique par petites touches, de voyager dans le temps et l'espace, d'une plume travaillée et souvent poétique, m'a parlé, enchanté. J'ai découvert quelques personnages, quelques bouts d'Histoire que je ne connaissais pas. Je passais du livre à Wikipédia pour compléter, trouver un angle moins romanesque à ce récit dont j'ai du mal à qualifier la forme (peut-être un long poème en prose est le qualificatif qui lui va le mieux). Tout n'est pas dit. Ceci n'est pas une encyclopédie de la Belgique. En fait j'aimerais dire "Ceci n'est pas un éloge de la Belgique" mais j'ai peur d'une phrase un peu trop cliché, stéréotypée. Tout ce que le texte de Mr Polet réussit à éviter avec talent.

Une lecture de nuit ... qui a enchanté et prolongé mon insomnie tant je n'arrivais pas à refermer ce livre. L'aube est venue et la pluie dehors me rappelait que j'étais bien dans cette Belgique qui ma vu naître. Moi qui ne me suis jamais senti belge ...
Commenter  J’apprécie          50
L'auteur commence à la mer, sous la pluie, avec des vers de Marie Gevers. Quel plus beau début ? (Tout le monde) Tous les Belges se souviennent de leurs vacances à la mer du Nord, du tram de la côte, des nuages dont on peut contempler indéfiniment la course. C'est là qu'avec l'auteur, nous allons croiser James Ensor, Stefan Zweig à la veille de la guerre 14-18, l'architecte Henry van de Velde. Au cours de ses réflexions, de ses observations, Grégoire Polet mêle l'histoire contemporaine de la Belgique et les combats des « anciens Belges » si j'ose dire, ceux qui avaient déjà l'esprit belge bien avant la Révolution de 1830 et la constitution de ce petit pays aujourd'hui bien divisé parfois. Les tueurs du Brabant en 1985, la victoire de Sandra Kim à l'Eurovision en 1986, le naufrage du Herald of Free Enterprise en 1987, événements qui ont marqué l'adolescence de Grégoire Polet, côtoient le tour du monde des autos-canons belges de 1915 à 1918, les deux frères Oscar et Marcel Thiry engagés eux aussi dans cette guerre, le prince Charles-Joseph de Ligne, plus souvent en voyage que dans son (beau) château de Beloeil, qui a rencontré la grande Catherine de Russie et a participé au congrès de Vienne en 1815.

Au fial, un voyage entre passé et présent, dans une Belgique originale, culturelle, ouverte à la vie (la vie toute la vie ! chantent les choeurs de Sandra Kim) et à la devise nationale « L'union fait la force ».
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          130
Pour continuer dans la littérature belge, Petit éloge de la Belgique est hymne au plat pays. Bon nombre de citoyens reconnaitront leurs vacances passées "à la mer" . Pour le reste, le récit retraçant l'histoire De Belgique, est franchement décalé, volontairement anachronique et même surréaliste. La Belgique n'est-elle pas le pays du surréalisme ?
Commenter  J’apprécie          110
Dans cet essai, l'auteur couche sur le papier son amour de la Belgique. Pour ce faire, il aborde les événements qui ont marqué son enfance, son adolescence et sa vie d'adulte. Il remonte jusqu'à son grand-père et il fait intervenir d'illustres personnes qui ont aussi vécu des moments en sol belge. Par exemple, Stefan Zweig (1881-1942) a passé du temps en Belgique en 1914 et il le fait intervenir dans son texte. Mais encore, il parle du peintre, architecte et décorateur Henry van de Velde (1863-1957). de plus, il mentionne le célèbre gitan joueur de guitare Django Reinhardt (1910-1953) qui est né près de Charleroi en Wallonie.

Ce ne sont que quelques exemples de personnes que la lectrice ou le lecteur croise durant sa lecture. Il y a bien entendu le paysage belge qui est là avec ses brouillards, sa mer du Nord, ses ciels, ses grisailles.

Ce que j'ai pensé

Je suis allée deux fois en Belgique car mon conjoint est Wallon. Sa famille demeure dans ce pays. Cependant, je connais peu ce territoire, ses habitants, sa culture. Alors, j'ai bien apprécié lire cet essai. J'ai vraiment aimé découvrir l'extrait de la romancière Marie Gevers (1883-1975) au début de l'essai.

«La source du gris murmure ainsi un soir de mortes eaux, à marée basse, au bord de la mer du Nord, et la joie est grande… ». (p. 12)

Comment ne pas apprécier cet extrait? Je suis déjà allée en vacances à la mer du Nord. C'était en juillet, il faisait froid, la mer et le ciel étaient gris. La beauté était partout dans cette nature remplie de mystère.

J'ai aimé aussi connaître un peu plus les célèbres personnes qui ont façonné la réputation de ce pays. Bien sûr, la mort est partout; elle s'avère associée aux deux guerres; elle est reliée aux tueries des nazis, etc. Lorsque je me promène dans des lieux en Belgique, je retrouve des plaques commémoratives mentionnant le nom de personnes mortes sous les balles des Allemands, des Nazis durant une des guerres.

Le peuple belge m'apparaît toujours comme un mystère, mais bon. J'ai encore le temps de le découvrir par le biais d'amis et de la famille de mon conjoint. Ce livre m'a tout de même permis d'en apprendre un peu plus sur lui. Alors, si vous voulez plonger durant quelques heures dans cet essai, il ne faut pas hésiter. C'est surréaliste, c'est un kaléidoscope où l'auteur joue avec l'ironie, la tendresse, les différents styles. C'est tout sauf ennuyant; c'est un chant d'amour à un territoire pour le nommer, pour se l'approprier, pour le faire vivre à travers le brouillard et pour faire naître des apparitions.

C'était ma participation au mois belge organisé par Anne et Mina.

Connaissez-vous Grégoire Polet?

Bien à vous,

Madame lit
https://madamelit.ca/2023/04/23/madame-lit-petit-eloge-de-la-belgique-de-gregoire-polet/
Lien : https://madamelit.ca/2023/04..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
LeSoir
19 septembre 2022
C’est d’abord comme un brouillard. Le gris. La « source du gris » comme dit l’écrivaine Marie Gevers, qui est aussi « une grande joie ». En Belgique, tout commence par l’humidité, par la pluie que les phares de l’auto peinent à percer, par « un ciel si bas qu’il fait l’humilité », chantait Jacques Brel, par la mélancolie, qui est aussi un chemin vers la lumière.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Éloge de la Belgique, oui, comme terre, paysage, qui est à tous, partagée. Qui est un fruit (d’or, oui d’or) offert à toute main qui passe et qui voudrait. À tout passant, bienvenue!» (p.39)
Commenter  J’apprécie          10
La source du gris murmure ainsi un soir de mortes eaux, à marée basse, au bord de la mer du Nord, et la joie est grande… ». (p. 12)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Grégoire Polet (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grégoire Polet
L'Europe et la place des langues : Grégoire POLET, Laurent GAUDÉ, BESSORA
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

Français ou Belge ?

Georges Simenon

Francais
Belge

10 questions
430 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature française , littérature belgeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..