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Agent secret, espion, traitre, sorte de Masque de fer, Triste Sire, négligé, homme du secret...voilà tous les sobriquets dont le narrateur s'affuble en toute connaissance de cause, en toute honnêteté.
Eh oui...c'est qu'il a fait profession de l'imitation, ce « raté de la réussite ». En effet, il sort des Beaux-Arts avec des résultats médiocres, ce qui lui cause encore plus de dommages que s'il avait raté. Car personne ne veut de lui. Il se marie, cependant, mais comble de malchance, sa femme meurt en couches, lui laissant une toute petite fille, Isabelle. Il leur faut vivre, donc il enseigne bon gré mal gré le dessin dans une école de jeunes filles. Puis il jette cette profession qu'il exècre aux orties, dans une crise qu'il qualifie lui-même de folie furieuse. Et c'est à partir de ce moment que tout s'enchaine, qu'il va devenir un copieur hors pair ! Mais l'engrenage se grippe... Quand le faux prime sur le vrai, même si l'apparence est sauve, l'Art perd de sa crédibilité, et là, c'est la dégringolade...

J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire les espoirs et les déboires du personnage principal, narrés avec une douce ironie et une clairvoyance douce-amère. le monde de l'Art et de ses déviances, mais aussi une réflexion un peu désenchantée sur le lien paternel et une vision de l'amitié vierge de toute illusion...tout ceci fait partie du déballage loin d'être assommant d'un virtuose de la contrefaçon.

Bravo à Grégoire Polet, cet auteur belge, authentique, lui !
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L'histoire de ce roman est loin d'être prévisible. le personnage principal incarne un peintre sans créativité : un thème que, personnellement, je n'avais pas rencontré jusqu'alors dans mes lectures. Veuf et père d'une fille qui excellera dans la musique, ce peintre extrêmement attachant, écrit sa confession après avoir franchi l'irréparable : il analyse sa vie et se met à nu. Il s'agit du portrait d'un artiste dépressif qui devient copiste (faute de créer lui-même) et puis…faussaire. La frustration de devoir sa célébrité « aux faux » le conduit à un acte irréparable : la destruction de tableaux originaux et leur remplacement par des copies qu'il exécute lui-même. L'intrigue sort des sentiers battus. J'ai lu ce roman quasiment d'une traite.

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Pour rompre un peu l'immersion où je suis depuis quelques jours dans l'univers De Toulouse-Lautrec, je choisis de faire une petite pause récréative avec ce roman que je me promettais de lire depuis longtemps.

Le démarrage fut quelque peu déroutant et assez peu séduisant… c'est quoi ces pleurnicheries de looser ?
Et puis, petit à petit les choses ont pris de l'épaisseur, et surtout dans nombre de directions. Pour résumer, ce roman qui n'a l'air de rien aborde de très nombreux sujets tous plus pertinents et sensibles les uns que les autres.
Par exemples :
Pour qui ne se serait pas posé la question, la différence entre copiste et faussaire, sachant que l'un et l'autre peuvent être confondus ;
La question du processus créatif et de son authenticité, (valeur pourtant revendiquée haut et fort aujourd'hui), de sa valeur aussi, face aux techniques de reproductivité moderne…
L'art et l'artiste se réduiront-ils à un simple savoir-faire mécanique de techniques picturale et reproductible au service des marchés ?
Au-delà des questions d'art et d'esthétiques, il y a aussi un sujet très peu souvent abordé, celui de la relation père-fille qui sont abordées ici tout en finesse ; quelques pages à cet égard sont sublimes.
Les questions de vérités et de mensonges mais aussi de personnalité aussi sont abordées, indépendamment de son auto-dévaluation du début, mais lorsqu'il s'identifie ou fait référence, en plusieurs endroits, au héros de Bruges-la-Morte par exemple n'est pas simple note littéraire…

Jusqu'à la fin même, s'il devient aphone après avoir ingéré toute cette peinture …. Que veut nous dire l'auteur ? Est-ce l'impossibilité de trouver une autre voie d'expression ? Qu'il n'est plus en mesure de communiquer désormais de quelque chose de lui-même ?

Et encore quantités d'autres sujets de réflexion se cachent dans ce petit bouquin …. car s'il n'a l'air de rien comme ça, de prime abord, « ne tirez pas trop vite sur le copiste ».
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Quel formidable roman que celui que nous offre Grégoire Polet, Bruxellois de naissance, avec Excusez les fautes du copiste. Un roman qui vous accroche dès la première ligne et que vous ne pouvez plus quitter sans l'avoir traversé du début à la fin.

Car sitôt que vous aurez fait connaissance avec Sylvain Crêtes, le héros, peintre peu doué parce que sans imagination, veuf et papa d'une petite Isabelle, dévoreur de livres qu'il achète selon le choix de son bouquiniste attitré, vous ne pourrez plus déposer le roman de Grégoire Polet dont le héros se laissera prendre au jeu de copier des peintres peu connus puis de plus en plus connus après avoir d'abord été restaurateur de tableaux. Ce qui l'amènera à passer du rôle de copiste à celui de faussaire.

Ce roman au « je » qui se veut une confession est à lui seul un tableau et les quelques personnages qui gravitent autour de Sylvain Crêtes n'ont rien à envier aux personnages de Brueghel qui l'amusaient et auxquelles il prêtait des vies.

Un roman sur la peinture, sur la création, sur l'amitié, sur les bonnes intentions comme les mauvaises, qui ravira quiconque dès le premier chapitre.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Sylvain est un peintre sans grand imagination, mais il a épousé la femme de sa vie, a une adorable petite fille et habite une grande maison. Tout bascule à la mort de sa femme : il reste seul avec sa fille dans la grande maison. Il est obligé d'accepter un travail qui ne le passionne pas et le rend morose et déprimé. Puis un jour, on lui propose de faire des copies de tableaux de grands maîtres pour de riches clients qui préfèrent conserver les originaux au fond d'un coffre. Sylvain accepte, car il a un talent particulier pour faire des copies. Les clients, les commandes se succèdent, de moins en moins légales. Sylvain gagne de plus en plus d'argent et se laisse entraîner dans un tourbillon infernal. Il va aller de plus en plus loin dans la copie, jusqu'au point de non retour.

Un roman sympathique à lire, sur un thème peu habituel. le style est vif et agréable. On suit sans peine les aventures du copiste, qui, attiré par l'attrait du succès anonyme et de l'argent, glisse peu à peu dans l'illégalité. Cet ouvrage pose en même temps des questions essentielles sur l'Art et la copie.
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Moi j'aime les loosers magnifiques surtout quand ils sont Belges...
.
Sylvain, jeune veuf, père d'une Isabelle adorée, diplômé sans honneur en art est prof de dessin pour des gamines qui n'en ont pas grand chose à faire. Jusqu'au jour où d'illustrateur "au noir", il devient copiste...
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Dans ce petit roman, Grégoire Polet interroge la création, la subtile différence entre art, artisanat et copie. Il parle aussi de notre relation aux autres. Deux sujets parfois casse-gueules qu'il traite avec adresse et humour.
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A travers l'histoire d'un faussaire génial, Grégoire Polet se livre à une réflexion sur le vrai et le faux, sur ce qui légitimise l'art ou au contraire renvoie l'artiste aux oubliettes de l'histoire. Son héros n'est doué que pour une chose: copier. Alors, comme ses propres oeuvres n'intéressent personne, pas même lui et que dispenser des cours de dessins l'ennuie, il se lance à corps perdu dans le métier de faussaire. Jusqu'à toucher aux limites du genre.

Contrairement à Madrid ne dors pas, que j'avais trouvé passablement mal écrit et surtout sans consistance, ce second roman de Grégoire Polet m'a semblé très réussi. Les personnages sont crédibles et assez attachants et ils servent admirablement le propos de l'auteur qui invite à remettre en question la notion même d'oeuvre. L'intrigue ne manque pas de rebondissement et de piquants, les situations peuvent être drôles ou émouvante, à tel point qu'on accepte les invraisemblances les plus criantes. Bref, j'ai passé un bon moment avec ce copiste.
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En Belgique, comme ailleurs, le parcours d'un faussaire est semblable à celui d'un autre faussaire. Formé par l'enseignement classique des Beaux-Arts, cet homme, est un excellent technicien mais ne sera jamais un artiste. Il n'a pas de monde intérieur et original donc il n'a rien à exprimer. Après avoir donné des cours de dessin, il se découvre un talent, celui de se fondre dans l'univers de peintres célèbres (de Rubens à Rik Wouters). Très vite, il mène une vie aisée grâce à ces faux tableaux, en réalité, un monde en toc, frelaté et nauséabond.
Ce petit livre pose donc les questions suivantes :
1) L'art est-il une valeur immuable ou fluctuante, intellectuellement parlant ?
2) L'art s'enseigne-t-il ?
3) La valeur esthétique d'une oeuvre d'art dépend-elle de la signature de son auteur ? Ainsi toutes les créations de Picasso sont-elles des chefs-d'oeuvre ?

Au-delà de ces aspects de l'intrigue, il est jubilatoire d'imaginer ce rapin des banlieues bruxelloises roulant dans la farine tous ces nouveaux riches qui veulent s'acheter un vernis culturel en même temps que des "grands noms". Et c'est bien fait pour leur g .... !
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un roman fade et trop prévisible, peu mieux faire
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Jeune auteur belge très prometteur ayant déjà quelques ouvrages à son actif, Grégoire Polet nous offre ici un récit original, rafraîchissant, et au final très séduisant malgré quelques maladresses

Un artiste en quête d'accomplissement...

Un homme vit seul avec sa jeune fille, pianiste qui atteindra plus tard un très haut niveau. Embourbé dans un état dépressif, son horizon se résume aux quatre murs qui les entoure et au marché au livre où il achète par sacs entiers de vieux ouvrages.

Il donne des cours de dessin et vivote, améliorant occasionnellement son quotidien en dessinant pour des livres pour enfants. Son grand malheur est là: doté d'une technique géniale, il n'a malheureusement aucune créativité et ses oeuvres personnelles sont dénuées de toute originalité, d'un quelconque presqu'affligeant.

Cet homme est un peintre dont la destinée semble vouée à marcher dans les pas de ses prédécesseurs... Ce don pour la copie des maître est à la fois un talent pouvant devenir très lucratif et une malédiction étouffant sa propre personnalité.
ourage vont vite comprendre comment tirer profit de cette aptitude et voici notre peintre, poule aux oeufs d'or, faussaire sur commande...

Un véritable trafic va naître, tandis que ne le lâchera pas cette étrange frustration - malgré l'enrichissement et un succès factice , celle de n'être reconnu que par des imitations, d'être enfermé dans un monde de faux (tout est faux, des oeuvres aux amis) et de copies. Et un jour lui prendra une idée folle et très dangereuse: et s'il détruisait à jamais l'original, qu'adviendrait-il? Les gens s'en rendraient-ils compte?

Ouvrage très agréable à lire, avec une intrigue originale
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