AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 450 notes
Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir !... ..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Commenter  J’apprécie          42
Peur de l'étranger, différences culturelles et quiproquos, intégration... l'herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs ? Sous des devants de conte rural sale et drôle, Maurice Pons nous offre une panoplie humaine superbe avec en prime comme personnage principal un "auteur en devenir" procrastinateur qui laisse pensif.
Commenter  J’apprécie          43
Quel drôle de roman qui m'a parfois mis le coeur au bord des lèvres! Siméon arrive dans une étrange contrée montagnarde qui ne connaît que deux saisons : quarante mois de pluie continue suivis de quarante mois de gel bleu mais comme il a connu le désert et la chaleur, il semble s'en accommoder ; on comprend aussi qu'il a besoin de croire à un nouveau départ. Il espère faire son nid dans cette communauté et enfin pouvoir concrétiser son métier d'écrivain. Malheureusement, l'endroit et les habitants ne sont pas pour la plupart ce que l'on peut qualifier d'accueillants... Ils sont méchants, sales, paresseux, vulgaires... mais vu les conditions peut-on le leur reprocher ? Difficile à dire... Dans la pourriture, ne s'épanouit que la pourriture.
C'est un texte étrange aux résonnances multiples, peut-être désespérément inspiré des évènements de 40-45 et pour une part visionnaire quand il aborde la problématique de l'immigration. Entre autres.
J'ai très souvent pensé au magistral Rapport de Brodeck en lisant ce roman, même si le ton et le registre sont complètement différents, il y a tant de points communs que je ne peux pas imaginer que Claudel ne s'en soit pas inspiré.
Une expérience de lecture à faire, mais il faut être bien accroché.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert les Saisons par l'intermédiaire d'une lecture téléphonique mise en place par le Théâtre de la ville durant le confinement et délivrée par l'un des artistes en résidence. J'ai entendu le début du roman, et j'ai eu envie de lire la suite.
Autant le dire de suite, ce roman est un choc littéraire.
Maurice Pons nous propose de suivre les aventures de Siméon à son arrivée dans un village immonde, aux conditions de vie apocalyptiques et peuplé d'une horde de vivants qu'il semble difficile de qualifier d'humains.
La lecture est parfois difficilement soutenable. Aux moeurs et modes de vie écoeurants des habitants se mêlent l'absurde souhait de Siméon de répandre la culture et le savoir, et seul le style de Maurice Pons, très descriptif, presque anthropologique, nous maintient dans ce cauchemar.
Dans ce complet chaos, il est dès lors difficile de comprendre le message de l'auteur. Il est possible que le roman ne soit qu'une énorme farce. L'auteur a peut-être voulu montrer la difficulté d'être artiste, en particulier dans un milieu tout entier consacré à la survie. La place de l'étranger, et du bouc-émissaire, est également un thème. Mais au delà, il me semble pour ma part que le roman ne propose ni plus ni moins qu'un récit de la lutte entre le Bien - représenté par Siméon - et le Mal - représenté par le village. En quelque sorte Jesus en enfer.
Commenter  J’apprécie          40
Livre culte, chef d'oeuvre annoncé ! peut-être pas en phase lors de la découverte et la lecture de ce roman, mais je n'ai pas été captivé. Certes l'écriture est magnifique, et grâce à cette très belle littérature, je suis resté accroché à l'histoire de Siméon, un écrivain, étranger, arrivant dans un village niché dans une vallée ou règne un climat oscillant entre des pluies incessantes, le gel qui vitrifie tout et la neige qui engloutit tout. Siméon, sort d'un enfer pour retomber dans un nouveau cauchemar de laideur, de bêtise, d'horreur et de pourriture. Mais, à trop vouloir en faire, la métaphore perd de son impact. le message que souhaite transmettre Maurice Pons est noyé dans ces torrents de décrépitudes.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre est une vraie découverte (merci la grande librairie). En dépit de sa noirceur, il est d'une grande humanité et se déroule dans un univers onirique digne de Kafka.
A la fois inclassable et irracontable, 'Les saisons' est un grand livre qui, de façon incompréhensible, est encore très méconnu en France.
Commenter  J’apprécie          41
Quand Siméon arrive dans un village qu'il ne connaît pas, c'est la "saison pourrie" : il pleut, il pleut sans discontinuer. Tout est boue, humidité, noirceur, le ciel est lourd, bas... On apprend que c'est le seizième mois de cette saison. Vivement les prochaines!... Non : les prochaines seront faites d'un gel bleu qui glace la pourriture, puis de la neige, annonciatrice des futures pluies.
Le pays n'est pas nommé. Il se cache au creux des montagnes. Siémon, lui, vient des déserts trop chauds, d'une contrée où l'on assassinait, enfermait dans des cages, trainait les corps morts.

C'est le coeur léger et plein d'espoir qu'il arrive ici et se réjouit de cette pluie qu'il prend pour une bénédiction. Il apportera la beauté, créera son livre, son chef d'oeuvre, dans un grenier au dessus du café de la veuve Ham dont le corset est "crasseux, d'une crasse séculaire de cathédrale"(22).
Mais comment voir l'espérance, la bonté et la beauté en ces lieux, quand on est reçu dans une auberge sale, où la "Cinq Tonnes", la grosse mégère atteinte d'éléphantiasis, est à califourchon sur un homme dont elle presse le nez rempli de sébum pour en tirer les vermisseaux?

Dès qu'il arrive, un villageois tente de le chasser en lui lançant un crâne de mouton. Siméon a la mauvaise idée de donner un coup de pied dedans : il s'entaille l'orteil. La pourriture va pouvoir agir et sévir.

Parmi ces villageois, il y a le rebouteux, le Croll, dans une tanière effrayante. Il est une sorte d'ogre et, malgré ses pratiques barbares, il n'est pas un mauvais homme. On trouve aussi Louana, petite fille déjà vulgaire, qui aime se jucher sur une croix, au-dessus d'un tas d'immondices. Même la caresse est étrange : "cette main molle et rugueuse faisait à Siméon l'effet d'une caresse de pieuvre". (41)

Les Saisons, en trois parties, raconte par impressions le long pourrissement de la vie, des espoirs.
Dans la première partie, Siméon est agaçant, avec son optimisme, sa naïveté, on dirait sa bêtise car n'importe quel benêt se rendrait compte, dès les premiers instants, qu'il a mis les pieds dans un enfer. Cet aspect optimiste et candide aurait pu être un peu moins accentué.
Ce livre dit la vanité de l'écriture et de l'art. Il est d'un grand pessimisme et d'une belle noirceur.

“C'est pourriture! C'est pourriture et compagnie!” , dit le Croll en découvrant l'intérieur du pied de Siméon. Mais tout autour aussi : c'est le ventre des génitrices dont le foetus est mort-né, couvert de chenilles blanches. (143) Tout est pourriture, tout se gangrène...

Un jour, pourtant, arrivent deux cavaliers noirs, porteurs de rêve...



Souvent , l'atmosphère m'a fait penser à des clips comme Sans Logique, Désenchantée et au film Giorgino. Laurent Boutonnat pourrait adapter aisément ce roman pour le cinéma.
Lien : http://edencash.forumactif.o..
Commenter  J’apprécie          40
Sorte de roman initiatique au pays de la lentille et de la pourriture. Inclassable, possédant plusieurs niveaux de lecture, cette quête loufoque vers le bien-être, vers le recueillement, dans un pays ou la pluie laisse la place au gel, le gel à la neige et la neige à la pluie, se déroule sur un mode naïf, burlesque. Une ode à l'écriture et un conte cruel pour adulte, drôle et terrible.
Commenter  J’apprécie          40
Un climat hostile, des habitants rustres et isolés, un paysage des plus mornes. le cadre n'est pas très accueillant, pourtant on assiste à l'arrivée d'un étranger, Siméon, qui comme le lecteur est à la fois dégoûté et fasciné par ce monde.

Ce livre m'a fait pensé au Désert des Tartares de Buzatti. L'endroit est un peu irréel, des plus hostile et pourtant le personnage principal, bien décidé à ne pas rester, semble pris au piège d'une étrange attraction dont il ne peut se défaire.
Commenter  J’apprécie          40
A lire !
Livre fable étonnant, plus de 50 ans après sa sortie. J'ai hésité longtemps, puis j'ai commencé à lire les premières pages, sans vraiment m'arrêter. Déroutant et important face à une société et ses démons du quotidien. Sans compter la touche écoligique, peut-être encore plus forte aujourd'hui
Indispensable.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1114) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}