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4,3

sur 2090 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu ce livre avec tout le film d'horreur dans la tête et croyez moi que scream et fredy peuvent aller se rhabiller au vestiaire ,fin de mission.
Je connais personnellement le milieu de l'agro-alimentaire, j'ai vécu quelques moments de viande aussi dans mes jeunes années et mes souvenirs enfouis dans les tréfonds de ma mémoire me sont revenus par le pouvoir de cette écriture tellement conductrice.
En mêlant l'aspect technique à la littérature Joseph ponthus réussi à sensibiliser le lecteur mieux que nimporte quels documentaires télévisés.
A partir de son haut niveau culturel, l'auteur tient le choc dans cette dure réalité. Les livres le sauve et l'écriture aussi ,on le sent au bout de chacune de ses phrases. La construction du livre se fait en paragraphes ciselés où l'on revient abruptement à la ligne comme une allégorie au travail à la ligne de production.
Les premières pages du livre ne m'ont pas saisi au coeur et puis peu à peu je me suis retrouvé dedans jusqu'au épaules et je ne suis remonté à la surface qu ' à la fin ,totalement éprouvé par cette abominable réalité qui fait réfléchir au rapport que nous entretenons avec les bêtes. J'ai beau avoir connu la vie à la ferme étant gamin, j'ai beau avoir vu les vaches monter dans le camion avec la peur dans les yeux, ça me brisait le coeur mais si j'avais su la suite de l'histoire horrible pour les vaches comme pour les hommes ,mon coeur d'enfant aurait été blessé à jamais
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OVNI dans mes lectures, sans ponctuation, ce sont ici les pensées les plus simples et les plus vraies que nous rend l'auteur dans cette oeuvre autobiographique.

Éducateur spécialisé en manque de travail, il se résigne à travailler comme intérimaire dans l'industrie agroalimentaire bretonne, d'abord la poissonnerie puis dans les abattoirs animaux. Les tâches sont parfois absurdes, mécanique quand la mécanique ne répond pas.

Outre les nombreuses allusions littéraires et musicales, on suit ce personnage qui, peu a peu,s'épuise à la tâche, anxieux de ne pas retrouver un poste, qui gère sa vie par automatismes : le café clope, la sortie du chien, on aperçoit de loin sa compagne, beaucoup d'échanges se font par téléphone.

Beau témoignage des hommes de labeur loin des analphabètes de Macron.
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Description saisissante de la vie des ouvriers en usine. Esclavage moderne et volontaire. Conditions de travail, pénibilité, fatigue, manque de reconnaissance, horaires décalés. Passer sa vie à la gagner dans la douleur. Est ce donc cela la vie? La modernité ? Il est urgent de retourner la table.
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Joseph Ponthus
Enfile les mots
A la chaine
Avec coeur et rancoeur.

Sa vie d'interim à l'usine
Pas besoin de discourir
Les crevettes, les bulots, les carcasses
Les bottes dégueulasses
La machine qui trace
Le dos qui craque
En ligne de mire
La pause : café clope
A l'ombre de la pointeuse.

Qu'importe l'atelier
Les chefs lorgnent sur la productivité
Les ouvriers sur les heures écoulées
Plus la force de chanter
A peine celle d'aimer
Ah vivement l'aube
Ah vivement demain
Il est l'heure de partir
Et déjà temps de revenir.

Une lecture intense.
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Ce livre est une suite de ressentis et d'impressions de Joseph Ponthus (décédé en février 2021) lors de ses travaux dans différentes usines : usine de poissons et de crustacés puis un abattoir. Ce livre n'a aucune ponctuation, c'est un enchainement de phrases courtes avec des retours à la ligne. C'est assez déroutant au départ mais on s'y fait très vite. Dans Wikipédia, j'ai trouvé un commentaire de l'auteur : « l'usine […] a donné le rythme : sur une ligne de production, tout s'enchaîne très vite. Il n'y a pas le temps de mettre de jolies subordonnées. Les gestes sont machinaux et les pensées vont à la ligne. ».
C'est un livre plein de sensibilité, les chapitres écrits à sa maman et à sa femme sont très beaux et émouvants. C'est aussi un livre sur la violence des conditions de travail de ces hommes qui, comme l'auteur, poussent ou nettoient toute la journée ou plutôt toute la nuit. Un livre témoignage sur ce monde du travail souvent ignoré ou caché. La vie y est dure, les salaires bas et la précarité règne. Exploitation de l'homme par l'homme. Point à la ligne "
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bouée de sauvetage
sans ponctuation
voici
un journal de bord émouvant de simplicité
sur le travail éprouvant d'un amoureux de la littérature, de sa femme
avec des chansons plein la tête pour survivre dans ce monde impitoyable
ponctué par les seuls retours à la ligne
du labeur harassant

"Il y a q'il n'y aura jamais
de
Point final
à la ligne"
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Une fois l'étonnement passé face à sa forme, ce long poème en vers libres dénué de ponctuation se lit à un rythme syncopé. La langue est d'une grande fluidité, le portrait est touchant, le propos est intelligent et, entre esprit critique et sens aiguisé de la dérision, il brise autant d'idées reçues sur le milieu prolétaire qu'il en conforte d'autres.
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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J'ai vu passer beaucoup de citations ou de critiques de cette oeuvre sur Babelio, il y a eu de nombreux articles sur cet auteur après son décès.
Je comprends un certain enthousiasme, mais je ne le partage pas totalement. Et je vais commencer ma critique sur ce qui m'a le moins séduit personnellement, tout en reconnaissant les qualités d'écriture du texte et sa force.
Peut-être ai-je certaines limites en partie parce que l'oeuvre est inclassable - à la fois journal intime, documentaire social, reportage écologiste, récit de thérapie... J'apprécie la poésie engagée, oui, mais là, j'ai trouvé que le mélange des genres était un peu trop important. Ensuite, j'ai bien fait de continuer, mais le premier chapitre m'avait rebuté, donnant l'impression du voyage en immersion d'un intellectuel en milieu populaire, qui regarde les prolétaires avec un regard condescendant. Ce n'est cependant pas le cas ensuite, mais je trouve que l'auteur insiste un peu trop sur ses références littéraires d'une certaine élite - je le dit d'autant plus que j'ai un parcours étudiant similaire. Je préfère la subtilité.
Au contraire, j'ai préféré les passages où il montre comment la culture, la poésie, le chant, l'art en général - Apollinaire ou la chanson française, permet de sauver tout le monde en apportant de la beauté au monde.
Et ce sont sans doute les passages sur la beauté, sous toutes ses formes, qui sont les plus forts, en apportant de l'émotion. Il y a de la beauté dans tout, il suffit de la voir : la beauté d'une femme qui se maquille pour paraître séduisante même en tenue d'usine, la beauté de la joie d'un chiot qui retrouve son maître, la beauté d'un appel téléphonique avec ses non-dits de souffrance et d'amour, la beauté de l'amour d'un couple, la beauté de la solidarité entre travailleurs... Derrière le froid de l'usine, le caractère répétitif, machinal, purement physique, des gestes accomplis, la chaleur vient des relations humaines.
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L'usine décrite de l'intérieur, telle qu'on ne peut l'imaginer sans l'avoir vécu; l'usine microcosme asservissant avec ses règles et ses habitudes...
Il y a les odeurs, les charges lourdes, la répétition des actes, l'ennui, les néons, le froid, la productivité...
Il y a la fatigue, les douleurs, l'angoisse du dimanche soir, la lassitude... qui empêchent de penser, de rêver... et d'écrire.

Un roman autobiographique dans lequel Joseph Ponthus expose magnifiquement le monde du travail ouvrier en abattoir ou usine agroalimentaire. Ce n'est pas son domaine mais il est devenu intérimaire par la force des choses, il faut bien manger.
Un roman écrit d'une façon poétique avec des métaphores, des citations et des mots rares.
La mise en page particulière telle un poème et le style sont surprenants. C'est intense, esthétique et décalé.
Le moyen pour l'auteur de s'accrocher au réel a été la littérature et donc l'écriture; cela fonctionne et cela touche.
Un premier roman très réussi. Auteur à suivre.
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Un type qui fait des études superieures, qui écrit, qui pense le monde et qui nous décrit (en prose, s'il vous plaît !) son boulot quotidien en tant qu'ouvrier en usine. Pas' n'importe lesquelles, les pires du monde, celle de l'agroalimentaire : une conserverie de poisson' crevettes, bulots, crabe et abattoir. Des tonnes de coquillages morts qu'il remplit à la pelle dans des caisses, des millions de pauvres crevettes écrasées dans des boîtes, le froid glacial et humide durant toute la journée de travail - le sang, la mort', les carcasses de plusieurs centaines de kilos qu'il faut pousser toute le journée sur des rails, les'animaux qui chient de terreur. Franchement, ça dégoûte de la vie moderne, du système économique. Je ne sais pas comment l'auteur pouvait continuer à boulotter à la va vite des crevettes sur la chaîne de travail ou à manger du steack à la cantine de l'abattoir. Les humains devenus des assassins sans haine de toutes les autres formes de vie que la leur, aliénés par leur voracité à bouffer, bouffer tout ce qui les entoure et pour ce faire à rendre esclave d'autres hommes pour qu'il fasse le sale boulot. Édifiant, glaçant, triste. A lire absolument .
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