J'ai vu passer beaucoup de citations ou de critiques de cette oeuvre sur Babelio,
il y a eu de nombreux articles sur cet auteur après son décès.
Je comprends un certain enthousiasme, mais je ne le partage pas totalement. Et je vais commencer ma critique sur ce qui m'a le moins séduit personnellement, tout en reconnaissant les qualités d'écriture du texte et sa force.
Peut-être ai-je certaines limites en partie parce que l'oeuvre est inclassable - à la fois journal intime, documentaire social, reportage écologiste, récit de thérapie... J'apprécie la poésie engagée, oui, mais là, j'ai trouvé que le mélange des genres était un peu trop important. Ensuite, j'ai bien fait de continuer, mais le premier chapitre m'avait rebuté, donnant l'impression du voyage en immersion d'un intellectuel en milieu populaire, qui regarde les prolétaires avec un regard condescendant. Ce n'est cependant pas le cas ensuite, mais je trouve que l'auteur insiste un peu trop sur ses références littéraires d'une certaine élite - je le dit d'autant plus que j'ai un parcours étudiant similaire. Je préfère la subtilité.
Au contraire, j'ai préféré les passages où il montre comment la culture, la poésie, le chant, l'art en général -
Apollinaire ou la chanson française, permet de sauver tout le monde en apportant de la beauté au monde.
Et ce sont sans doute les passages sur la beauté, sous toutes ses formes, qui sont les plus forts, en apportant de l'émotion.
Il y a de la beauté dans tout, il suffit de la voir : la beauté d'une femme qui se maquille pour paraître séduisante même en tenue d'usine, la beauté de la joie d'un chiot qui retrouve son maître, la beauté d'un appel téléphonique avec ses non-dits de souffrance et d'amour, la beauté de l'amour d'un couple, la beauté de la solidarité entre travailleurs... Derrière le froid de l'usine, le caractère répétitif, machinal, purement physique, des gestes accomplis, la chaleur vient des relations humaines.