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4,3

sur 2090 notes
Le style particulier de ce texte, fait de vers libres sans ponctuation, donne un rythme formidable à ce livre. Les mots choisis avec soin et venant du fond des tripes provoquent en nous des émotions fortes et vives. Joseph Ponthus nous livre son expérience de l'usine avec un réalisme formidable et une poésie délicieuse qui font de ce bouquin un petit chef d'oeuvre ! Ce livre est totalement surprenant, tant par le fond que par la forme et mérite vraiment d'être découvert !
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Joseph Ponthus est né en 1978. Après des études de littérature à Reims et de travail social à Nancy, il a exercé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne où il a notamment dirigé et publié Nous… La Cité (Editions Zones, 2012). Il vit et travaille désormais en Bretagne.

Un livre viscéral qui lève le voile du silence d'un monde opprimé

C'est par les vers d'Apollinaire que s'ouvre le livre

“C'est fantastique tout ce qu'on peut supporter”

L'univers d'un lettré, ancien élève d'hypokhâgne, quadragénaire, un éducateur social, au chômage qui se voit contraint d'accepter un travail d'ouvrier, intérimaire dans une conserverie de poissons et un abattoir en Bretagne.
Un choc frontal qu'il va décrire en vers, sans ponctuation, à la ligne comme il travaille. Des lignes comme des routes qui ne mènent nulle part, sans avenir. Une succession de verbes en cadence pour accentuer l'automatisme aliénant rythme le récit.
Comment tenir face à la cadence infernale, dans le froid, le bruit et l'odeur nauséabonde, le covoiturage contraint, les cauchemars, si ce n'est en se récitant des poèmes d'Apollinaire, en chantant Trenet, en s'inventant un monde parallèle tout en égouttant du tofu.

” Ne pas dire que l'on en chie à l'usine mais l'écrire » comme un cri empli d'humanité, de rage et d'humour où l'on ressent l'atmosphère étouffante, oppressante. La nuit qui s'abat sur les êtres qui sont las d'y être.

Entre les lignes, des odes touchantes à sa femme, à sa mère et à Pok Pok son chien, alternant joie et fatigue en convoquant Perec
“De ce lieu, la trace est inscrite en moi et dans les textes que j'écris”

Il n'aura plus la même vision après cette expérience en usine…
Un témoignage fraternel tout en pudeur et dignité rendant toute l'humanité à ces invisibles qu'il n'oubliera pas.

On a le coeur chagrin de ces vies minuscules empreintes de monotonie.
La liberté est ailleurs, intérieure et vivante !!!
Pour finir en poésie, lire au chapitre 65 “Tous ces textes que je n'ai pas écrits …” que je vous laisse découvrir sans en dévoiler toute la beauté.
Un livre poignant et saisissant.

Éditions : La Table ronde
18 euros

E.L


Lien : http://presscat.org
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La couverture ne m'a pas vraiment emballée. le titre n'est pas non plus très engageant.
Et puis à la lecture, il ressort une certaine humanité, quelque chose d'universel.
Il n'y a pas de ponctuation, beaucoup de retour à la ligne, c'est assez facile à lire, « ça coule », c'est poétique sans emphase.
C'est un un témoignage sur les travailleurs sur les chaînes dans des usines alimentaires, entrecoupé parfois d'une mission dans le secteur d'activité de l'auteur : éducateur.
La précarité pour les intérimaires. Préparer des plats que l'on ne peut s'offrir. Crustacés, fruits de mer, bulots et autres joyeusetés.
Les carcasses de porc. Prépare de la béchamel des heures durant.
Le froid, l'odeur, l'entraide, la camaraderie.
La vie de couple avec les décalages dus au travail de nuit.
Cela interpelle aussi les consommateurs que nous sommes.
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En janvier 2019 les Editions de la Table Ronde publient un premier roman comme on en voit rarement. Un ovni, une pépite, qui vous bouscule, vous ébahit, et vous émeut. L'auteur, Joseph Ponthus est travailleur social, et a pris sa propre expérience comme matière première à cet ouvrage unique, tant sur la forme que le fond. Ecrit en vers libres, saccadés, scandés, la poésie du texte vient renforcer et magnifier la dureté du vécu.

Par amour, il part s'installer en Bretagne sans trop s'inquiéter, il trouvera forcément travail dans sa branche. Mais les offres viennent à manquer, il faut bien vivre, et il se tourne provisoirement vers l'intérim. le voici devenu ouvrier, dans des conserveries de poisson, puis d'abattoirs, au gré des missions qu'on lui propose.
Joseph Ponthus / Photo La Table Ronde

Joseph vit dans son corps, dans sa chair, mais aussi dans son esprit la dureté de ces postes en usine, physiques, éreintants, aux horaires impossibles qui minent sa vie sociale et sentimentale. le provisoire dure, s'installe, et Joseph tente d'oublier ses journées à la chaîne dans ses moments volés hors du travail : les promenades avec son chien, l'air de la mer, l'héritage culturel de sa vie d'avant, celle où il lisait Apollinaire, Dumas, parce qu'il le pouvait. Et dans de journal qu'il tient, où il nous livre ses pensées, de plus en plus fragmentées au fil des mois, écrasées par le poids du rythmes de travail décousu et saccadé.

« J'écris comme je travaille

A la chaîne

A la ligne »
p.15

C'est un roman sur l'aliénation du travail par l'exploitation des plus fragiles, les ouvrier intérimaires, victimes sans voix car suspendues au bon vouloir des missions. C'est un roman sur la brutalité et la violence du travail sur le corps et l'esprit. On se blesse, on s'abîme, on souffre, on s'oublie, trop abattu.e par les heures dans le froid à porter, à traîner et porter des charges surdimensionnées. On s'égare, on s'évade, on veut oublier en rentrant.

Mais c'est aussi un roman sur la solidarité et l'amitié entre exploités, ces petits instants hors du temps où l'on souffre, respire et chante à l'unisson. On ne forme plus qu'un, siamois muets de conditions insoutenables.
Lien : https://lesmauxdits.fr/2020/..
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Un seul mot pourrait définir ce bouquin : Réussi !
Au début, je me suis dit "sans ponctuation, ça risque d'être chaud.." mais des les premières pages, c'est fluide, c'est léger, c'est drôle, c'est vrai, c'est sincère, c'esr cru, c'est profond, c'est magique..

Bravo pour ce premier livre Joseph Ponthus !

Coup de
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Excellent roman ! Un enchantement du début à la fin. Cela fait plus de 6 mois que je l'ai lu et j'ai encore des passages en tête, des rythmes, des refrains. Roman choral non et encore, l'auteur s'adresse à nous, à lui-même lorsqu'il travaille la nuit, lorsqu'il s'évade en poésie, en chansons : roman musical, sûrement.
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Je n'ai pas été enthousiasmée et ai abandonné au bout de 102 pages. Pour moi, l'auteur est dans une posture et l'écriture me semble prétentieuse...
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Un journal d'usine arraché à la fatigue exténuante des jours. La complainte de l'intérimaire qui tente d'arracher du beau au quotidien qui en manque tant, du sens à l'absurdité. Une écriture de la survie, très brute. Un texte poignant, écrit en vers, ou plutôt à la ligne, qui ne cherche pas à embellir ni à enlaidir la réalité. Un livre extraordinairement authentique.
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Un livre ouvrier plein de poésie et d'espoir, décrivant notre société, exposant la vie précaire des intérimaires, esclaves des temps modernes. Un homme qui face aux difficultés, aux épreuves physiques, sait faire preuve d'humanité et de compréhension envers ses compagnons de galère. Un homme qui s'appuie sur ses connaissances littéraires pour résister, un homme qui traverse les tempêtes en chansons. Un livre social qui culpabilisera ceux qui se plaignent de leur destin quand bien d'autres sont plus malheureux. Un texte sans ponctuation qui pousse à ouvrir les yeux, à ouvrir son coeur, pour voir autour, s'ouvrir aux autres, pour plus de solidarité.
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J'ai découvert ce livre en regardant La Grande Librairie. le parcours de l'auteur ainsi que l'éloge de François Brusnel m'ont donné envie de le lire.
Le titre À la ligne renvoi au travail à la chaîne qui s'appelle désormais travail à la ligne.
J'ai eu beaucoup de mal au début de ma lecture. le style est tellement particulier que celle-ci en devient compliquée.
Absence totale de ponctuation.
Les phrases sont coupées et je dois lire leur suite à la ligne suivante.

J'aurais pu abandonner ce roman si je n'avais pas suivi cette émission. Grâce à elle je sais pourquoi l'auteur à choisi cette forme d'écriture. le but est de prendre le rythme des machines des chaînes de production sur lesquelles il travaille chaque jour.
Joseph, qui est éducateur de formation, par vivre en Bretagne pour rejoindre celle qu'il aime. Ne trouvant pas de travail dans son secteur, il décide de s'inscrire dans une agence intérim. Celle-ci l'envoi travailler à l'usine.
Il y découvre la vie d'usine, du travail à la ligne.
La difficulté du travail.
La fatigue, tant physique que mentale.
Pour arriver à tenir, il s'évade en évoquant Apollinaire et en chantant Trenet.
Un beau livre qui reflètent à merveille le quotidien de ces hommes et ces femmes aux horaires impossibles.
Aux intérimaires qui ne savent pas s'ils travailleront le lendemain…
Une vie basée sur l'incertitude…
Lien : https://leslecturesdemy.word..
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