AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 2062 notes
Sans point ni virgule, juste des mots les uns après les autres pour consigner ses pensées, les ordonner, rendre compte de sa réalité, et ne pas sombrer. Joseph Ponthus partage son quotidien d'ouvrier dans une conserverie de poissons et un abattoir breton. Jour après jour, à la chaîne. À la ligne.

À travers cette « monotonie lancinante », l'auteur interroge notre part de machine. Jusqu'où peut-on supporter l'aliénation ? Cette sensation instinctive que notre corps n'est plus qu'un objet auquel on demande des actions répétées, littéralement insensées et soumises à leur seule efficacité.

Jouant sur les mots, la répétition et la scansion, À la ligne, sous-titré Feuillets d'usine est plus qu'un poème, c'est un chant dédié « aux prolétaires de tous les pays, aux illettrés et aux sans dents ». Un texte original et vivifiant. À lire, forcément.

Retrouvez ma chronique complète sur Fnac Experts :
Lien : https://www.fnac.com/A-la-li..
Commenter  J’apprécie          25919
Un livre qui secoue, et pas uniquement parce qu'il chamboule la syntaxe habituelle, aucune ponctuation, des retours à la ligne comme dans une poésie, des vers libres sans rime.

Ce genre de procédé peut vite tourner à vide et sentir l'artificiel à plein nez , sauf que là, il prend une ampleur dingue en scrutant le quotidien à l'usine d'un intérimaire. Comme si l'usine dictait son urgence.

A la ligne donc pour chaque phrase.
A la ligne de production, l'autre nom euphémisant politiquement correct pour désigner le travail à la chaîne.
Chaque ligne pèse une tonne et revient sans fin, heure après heure, jour après jour avec son lot de souffrances, précarité, horaires délirants, aliénation du geste répétitif, corps maltraités, de la conserverie de poissons à l'abattoir.

L'usine comme une balle dans la gueule, comme une déflagration mentale et physique.
Une lutte des classes.
Une lutte tout court. Souvent l'auteur fait des parallèles avec la Première guerre mondiale, audacieux mais limpide lorsqu'on le lit.

Un récit autobiographique. Joseph Pontus écrivait chaque soir deux heures pour ne rien oublier des détails du quotidien. Pas un intellectuel à l'usine pour voir comment c'est, juste un homme qui n'a pas le choix s'il veut bouffer. S'en suis une chronique de l'usine dans laquelle l'humour a toute sa place, malgré tout, surtout malgré tout :

« Certains ayant vécu une expérience de mort
imminente assurent avoir traversé un long tunnel
inondé de lumière blanche
Je peux assurer que le purgatoire est juste avant le tunnel de cuisson d'une ligne de bulots. »

Une journal intime empli de poésie où on découvre que les souvenirs de vers d'Apollinaire, de Hugo, de Cendrars, des chansons de Trénet peuvent vous faire tenir dans l'adversité. Le manuel rejoignant l'intellectuel.
Un livre de fraternité même si le capitalisme a gagné. Des bonbons Arlequin Lutti que l'on suçotte avec «  les yeux ronds de la joie enfantine » pour fêter un anniversaire, parce que le patron en a plein dans son bureau.
Souvent bouleversant.

«  L'autre jour à la pause j'entends une ouvrière dire
à un de ses collègues
Tu te rends compte aujourd'hui c'est tellement
speed que j'ai même pas eu le temps de chanter. »


Tout aussi bouleversant que le passage à La Grande Librairie de l'auteur où il a dit avec classe et sincérité que lui, le chômeur ( les usines dans lesquelles il travaillait n'ont pas vraiment aimé son livre ), s'il devenait riche grâce aux livres, se referait les dents, parce que, les dents, ça coûte cher.
Commenter  J’apprécie          20321
Voila un livre hommage, un récit que j'attendais, un hommage donc que rend Joseph Ponthus à tous ces précaires, ces invisibles, ces sans grades comme dirait Michel Onfray.
Dans ce roman auto biographique on découvre grâce à la plume singulière de l'auteur un univers : L'USINE .
Un univers que je connais car j'y passe huit heures par jour depuis l'âge de vingt ans.
Des précaires j'en vois tous les jours, des ouvrières et ouvriers intérimaires.
Dans " A la ligne " Joseph Ponthus nous raconte son quotidien à l'abattoir et à la conserverie où il travaille. Levé à l'aube, la fatigue du corps, la peur du lendemain, des contrats au jour le jour selon les besoins de l'entreprise.
" A la ligne" est un roman atypique , un récit sans ponctuation, un livre qui s'écoute comme un slam.
Dans " A la ligne" rien n'est inventé ni exagéré, les cadences à tenir, les conditions de travail déplorables, j'ai même retrouvé des analogies comme regarder le ciel et respirer à plein poumon l'air du dehors après le pointage de fin de poste où alors chanter et siffler pour se vider la tête.
Après avoir lu ce livre vous regarderez autrement ces objets et cette nourriture qui sont notre quotidien, ces gens qui triment huit heures par jour pour approvisionner notre société de consommation sans la moindre reconnaissance.
Salutations à mes ami(e)s de galère, Pierre, Daniel, Abdel, Virginie, Yanis, Angélique, Marc et Robert…Que j'ai rencontré et celles et ceux que je rencontrerai.
Un livre que je vous recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie          20135
Voilà un livre vraiment pas ordinaire ! Tout d'abord, Joseph Ponthus applique son titre en allant À la ligne très souvent, un peu comme dans des vers libres mais c'est une allusion directe aux travaux dont il parle, ces Feuillets d'usine que tout un chacun devrait lire pour se rendre enfin compte de ce qui se passe derrière les murs de ces établissements gourmands de main-d'oeuvre intérimaire.

Ensuite, il se passe complètement de toute ponctuation, ce dont je serais incapable mais cela n'a nullement gêné ma lecture, même lorsqu'il énumère des chanteurs, par exemple. C'est osé et c'est réussi !

« J'écris comme je pense sur ma ligne de production divaguant dans mes pensées seul déterminé
J'écris comme je travaille
À la chaîne
À la ligne »

Joseph Ponthus dont c'est le premier roman, aime écrire. Il le dit plusieurs fois mais explique sa situation : éducateur social, il a choisi de suivre son épouse en Bretagne et ne trouve plus qu'un remplacement chaque été pour exercer son métier. le reste du temps, il bosse là où on l'embauche, plutôt dans des conserveries et dans un abattoir.
Tout ce qui est écrit est vécu ou ressenti mais c'est en même temps un formidable tableau social de ce qui se passe dans ces usines qui emploient deux tiers d'intérimaires. de plus, l'auteur ne cache rien de ses souffrances physiques et morales, parle de ses rapports avec ses camarades de travail, des pauses sur lesquelles on rogne au maximum et des horaires sans oublier les problèmes de déplacement, fondamentaux quand on ne possède pas de voiture.
Il faut tenir, résister à la souffrance physique et passer ces heures interminables. Là, Joseph Ponthus a une force incroyable : sa culture, son amour et sa connaissance des auteurs, des chanteurs.
De temps en temps, il s'échappe du travail comme lorsqu'il se rend devant le monument aux morts sur l'île de Houat où est inscrit le nom de l'arrière-grand-père de son épouse, un homme qui a été tué au Chemin des Dames, en 1917. Avant de citer la formidable Chanson de Craonne, il écrit :

« Antoine le Garun
Marin pêcheur
Mort dans la Grande Boucherie
Dans la plus grande offensive inutile de la Grande Boucherie
Mais
Mort pour la France »

Ainsi, sans la moindre ponctuation, ce livre est un cri de souffrance, de douleur mais aussi d'amour et de foi dans le travail et la solidarité humaine. Ce texte a une force incroyable et devient un témoignage d'une terrible vérité lorsqu'il parle de son travail à l'abattoir. l'214 peut diffuser des vidéos mais les mots de Joseph Ponthus sont forts que les images les plus horribles.

Chaque semaine, dans Charlie Hebdo, Luce Lapin nous appelle à ouvrir les yeux et à voir les animaux comme des êtres vivants, comme nous, alors qu'ils sont abattus, découpés comme de la marchandise.

À la ligne rappelle aussi que l'homme sait si bien exploiter son semblable pour toujours plus de profit, quitte à détruire sa santé, sa vie familiale et abréger son passage sur Terre.

Dans la tête de l'auteur fourmillent sans cesse poèmes et chansons. Il invente des stratagèmes pour tenir, pour supporter la souffrance. Même les temps de repos sont pollués par l'idée de reprise du travail, ce travail tant désiré, tant recherché mais dont ce capitalisme qui règne en maître, organise la pénurie afin d'exploiter au mieux les ouvriers et de réaliser toujours plus de profits.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          1637
Atypique. Remarquable. Captivant.

Atypique, le récit. dans sa forme, des vers libres sans ponctuation, dont on oublie vite le caractère construit, emporté par le rythme du récit, qui se traverse sans difficulté, porté par une respiration en filigrane.
Atypique l'auteur, au parcours singulier, de la littérature, qui émerge au gré des citations et des références, au social, pour en arriver à un travail alimentaire qui sera la source d'un si bel écrit.

Remarquable, pour l'originalité de ces confidences, sans langue de bois, en appelant une chaine une ligne et un contremaître un conducteur de ligne, comme le veut le politiquement correct. La précarité au jour le jour, qui ne peut se permettre le coup de gueule et la grève. L'intérimaire est en première ligne, pour les retours de bâton.

Captivantes, les expériences successives, de la crevette au bulot, jusqu'à l'abattoir, et toujours les mises en scène lors des visites ou des contrôles, et pour fil rouge la fatigue, immense, qui pourrait saturer et anéantir tout le temps hors de l'usine. Et l'on se dit quel courage pour s'abstenir à tout de même écrire.

A la ligne , ou à la chaine, sans fin, sans répit, puisse ce superbe texte, donner la possibilité à l'auteur de sortir de cette existence aliénante.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          1582
C'est un uppercut que j'ai pris en pleine poitrine, ce récit autobiographique m'a laissée KO.
Je suis au sol, fatiguée, épuisée, haletante, saturée, en sueur, sentant le sang et la peur.
Je suis boxée de tous côtés, je savais un peu, pas autant, cela se passe dans les usines.
Je soupçonnais les douleurs, l'abrutissement dû au rythme, aux cadences infernales
Je me doutais de l'odeur du sang qui coagule le cerveau, neurone après neurone.

Poissons, crevettes, puis un cran au-dessus, les abattoirs, ou aucun salaire.
Le salaire de la douleur, le salaire parfois de l'horreur, le salaire de l'honneur.

C'est un témoignage fort, qui inspire le respect, pour tous ces ouvriers.
Qui chaque jour se lèvent, parfois à une heure inhumaine, pour nous.
Pour que le pays marche, coure, se nourrisse… voici livrées les coulisses.

Je comprends que ce livre écrit à la sueur de l'usine ait reçu un prix,
Le prix de l'effort inhumain qui est demandé à ceux qui ont peur d'avoir faim.

Je n'ajouterai pas une seule ligne. Chapeau bas, monsieur PONTHUS.
Commenter  J’apprécie          11413
Une lecture introspective en raison du sujet traité et de la façon dont il est abordé.
Et une lecture étonnante en raison du style bien sûr, aucune ponctuation, des petites phrases, parfois seulement un mot, le tout mis à la ligne.
Des chapitres courts, parfois une page ou deux, des scénettes, de simples réflexions ou dialogues intérieurs.
Il y a des façons de "gagner" sa vie qui sont plus dures que d'autres, c'est un fait, et si on ne le sait pas, ou qu'on ne s'est jamais posé la question, ce témoignage va combler une lacune.
Ce livre m'a beaucoup parlé, il m'a ramené à mes premières années de travail, j'ai bossé près d'un an en intérim (manutentionnaire, préparateur de commandes) et j'ai retrouvé certains "codes" évoqués dans ce récit, l'incertitude de la prochaine mission qu'on ne peut de toute façon pas refuser sous peine d'être "grillé", mais aussi une sorte de connivence ou de solidarité entre intérimaires.
Quoi ? où ? combien de temps ? Pas de congés payés, c'est parfois un choix, mais pas toujours...
Ce livre nous instruit sur le fait qu'il y a des tas de boulots difficiles, ingrats et mal payés, et qu'en plus on est content de trouver car il faut bien manger...
Des boulots qui vous flinguent la santé et vous abîment la tête.
Chanter dans sa tête, oui, je me rappelle, d'ailleurs ça m'arrive encore quand j'ai besoin de faire le vide et que je ne peux pas lire ;)
Il s'agit d'un témoignage, d'une tranche de vie, mais aussi d'un don d'une certaine façon par sa sincérité et sa vérité qui pourtant reste pudique et nous encourage nous même à une belle introspection.
C'est le genre de lecture qui vous aspire, jamais ennuyeuse, même dans ses répétitions.
En un mot, merci monsieur Joseph Ponthus !
Commenter  J’apprécie          9911
Joseph Ponthus a travaillé d'abord comme éducateur spécialisé, à la maire de Nanterre ; puis son mariage en 2015 le conduit en Bretagne, à Lorient, où il ne trouve pas de travail dans son domaine. Il s'inscrit donc dans une agence d'intérim et il va alors enchaîner différentes missions dans l'industrie agro-alimentaire, conserveries de poisson et abattoirs bretons entre autres.
Grâce à l'amour de son épouse et de sa mère, à Apollinaire et à Trenet, aux livres et aux chansons qu'il a aimés en général, sans oublier son chien Pok Pok, il parvient à supporter la fatigue, la répétition des gestes, le bruit, le froid, les odeurs, les cadences infernales.
C'est cette vie que Joseph Ponthus va retracer de façon extrêmement puissante et poétique dans À la ligne Feuillets d'usine.
L'écriture est particulièrement originale. Il s'agit d'un long poème sans ponctuation, retournant sans cesse à la ligne où chaque mot est percutant et décrit formidablement bien cet univers de travail à la chaîne.
Ses mots, ses lignes sont autant de clichés photographiques instantanés qui nous restituent à la fois le ressenti du travailleur intérimaire qu'il est, et l'ambiance au travail.
Il réussit un véritable tour de force en construisant une poésie du réel. le rythme du récit en fait un livre captivant qui décrit bien la violence accablante de l'usine. Un livre atypique et subjuguant.
Commenter  J’apprécie          863
Ces Feuillets d'usine constituent un document inestimable qu'offre Joseph Ponthus sur une certaine condition ouvrière.
Cette écriture de notes alignées et non ponctuées, collent à ce quotidien morne et effrayant d'usines de conditionnement de poiscailles et de barbaque. C'est hallucinant.... Mais Joseph tient et parvient a écrire en un temps volé à son repos. Mais comment fait-il?
L'usine a sa musique, sa poésie de l'enfer, ses acteurs au service d'une consommation ahurissante qui flambe pendant les fêtes.
L'usine a ses héros invisibles, qui trient, aiguillent et gerbent les tonnes de bulots et les carcasses de bestiaux.
Je sors de cette lecture presque cassé et vidé, comme Joseph (moins, tout de même, n'exagérons rien) après sa vacation... Pendant que lui, rompu de fatigue va faire faire son tour au chien, Horusfonck- des auteurs qu'il ne connaît pas va entamer un autre livre.
À la ligne? Une très belle lecture immersive, fluide et puissante.
Merci à vous, monsieur Ponthus.
Commenter  J’apprécie          796
La malédiction s'est rompue avec ce livre, j'ai oublié instantanément les lectures insipides ou décevantes de ces derniers jours dès que j'en ai lu les premières pages. J'appréhendais cette lecture, le livre était sur mon étagère depuis pas mal de temps, j'en avais pourtant lu des critiques élogieuses mais tant le sujet que la forme sous laquelle il est traité me faisaient peur. Ces phrase destructurées, sans ponctuation comme un flot continu de ressentis, d'émotions, ce "déversement" en quelque sorte, est-ce-que je n'allais pas m'y noyer ? En plus ça se passe dans une usine de conditionnement en poissons et coquillages-crustacés au début (mais oubliez la chanson : l'ambiance n'est pas à la plage !), puis dans un abattoir. Nous avons tous en tête les fameuses vidéos d'une association de lutte contre la maltraitance des animaux. Je redoutais des descriptions vomitives, culpabilisantes (je mange encore de la viande, même si j'ai réduit la dose et suis devenue plus sélective). Bref, je suis rentrée dans ce roman ? témoignage? exutoire ? sur la pointe des yeux, prête à faire cerveau arrière à toute berzingue. Et j'ai continué, continué, hypnotisée, fascinée, emportée par ces mots qui vous entraînent dans leur rythme lancinant et si beau, qui vous racontent un quotidien si dur avec des intonations magnifiques, qui vous immergent dans des tonnes de bulots à trier tout en évoquant La Bruyère ou Homère...
J'en ai bavé avec Joseph, nous avons charrié ensemble les carcasses et vidé les abats, j'ai senti mon épaule hurler de douleur (vraiment !) quand il fallait remplir les camions, et soupiré de soulagement à la débauche. Je me suis souvenu avec presque de la tendresse de cette époque lointaine où, enceinte, je travaillais chez un équipementier automobile au "four", à sortir à la chaîne des portières de R25 brûlantes pour en enlever la mousse excédentaire pendant 8 ou 16H D affilée (on avait le droit de doubler les équipes en ce temps-là, j'avais comme l'auteur besoin d'argent). Nous avions cette même solidarité entre nous, quand un est débordé, l'autre vient donner un coup de main en douce, faut pas que le chef nous voie...
Il y a des choses qui perdurent, l'entraide en est une, la souffrance au travail aussi. Nous chantions nous aussi, quand le bruit nous le permettait.
J'avais envie de mettre plein de citations, mais il y en a déjà 15 pages...je garderai le souvenir de tous ces paragraphes qui m'ont touchée, et je vais rendre ce livre à regret à la bibliothèque, j'aurais aimé le garder...petit Papa Noël, si tu passes dans le coin, offre-moi ce livre s'il te plait !
Commenter  J’apprécie          7529



Autres livres de Joseph Ponthus (1) Voir plus

Lecteurs (3782) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}