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4,3

sur 2072 notes
J'ose l'écrire... ce livre est un régal. Beaucoup d'humanité dans un monde que l'on qualifie souvent de "brutes", une fin (parce qu'il faut bien finir) bouleversante. Bravo.
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Le narrateur est un homme lettré qui, faute d'emplois dans sa région (la Bretagne), enchaîne les petits boulots dans les usines de poissons et les abattoirs locaux. Il est persévérant et courageux, prêt à se lever à l'aube, soumis aux heures supp' de rigueur pour mettre du beurre dans les épinards. Et ce texte, il le livre tel un poème en forme libre. Il n'y a pas de ponctuation et, bien que déstabilisant au départ, le lecteur oublie la rigueur et se laisse prendre par ce rythme si particulier.

Entre quotidien de galériens, anecdotes de vie qui file à se rompre le dos, c'est tout à la fois (in)juste et brûlant d'actualité. le parcours de l'auteur est a priori proche de son anti-héros : un parcours littéraire et une vie à la dure en Bretagne. Mais est-ce bien l'important ?

Ce livre a été une gigantesque claque et, si je vous dis que c'est un premier roman, c'est déjà d'une telle conviction et d'un tel achèvement que je signe d'emblée pour lire les prochains. Rien que de me repencher dessus pour la critique, j'en suis encore toute ébaubie…

Il a en plus obtenu le Grand prix RTL-Lire 2019 ce qui lui apportera assurément un plus large lectorat et c'est tant mieux !
Lien : https://chezmelopee.wordpres..
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Par amour, Joseph Ponthus s'installe en Bretagne. Comme il ne retourne pas de travail comme éducateur, il embauche en tant qu'intérimaire dans l'industrie agroalimentaire. Et travaille à l'usine, d'abord de poisson - crustacé, puis à l'abattoir. En rentrant à la maison, il consigne le travail, l'ambiance dans des feuillets, à la ligne.
Concis, il décrit la pénibilité des tâches, l'engrenage, l'abrutissement. le besoin de gagner sa vie et de vendre sa force de travail. Les difficultés, (horaires, rythmes). La solidarité. La dignité.
Remarquable.
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Si j'ai aimé A la ligne de Joseph Ponthus ?J'ai même fait pire : je me suis identifiée à l'auteur.

Ce livre m'a rappelé une période de mon existence où je me suis sentie en exil dans ma propre vie. J'étais à l'étranger, je faisais un travail pour lequel je n'étais pas faite, j'avais rompu avec mon mec d'alors et j'étais triste. Je me suis alors plongée dans la lecture de la Recherche du temps perdu, m'y suis accrochée comme à un radeau. J'ai ri, pleuré, ce livre illuminait mes journées, me soutenait dans les moments terribles : j'étais sauvée.

A la Ligne, c'est un éloge de ces camarades fidèles, de ces auteurs passés ou vivants avec lesquels on entretient une communauté d'esprit. Leurs livres nous accompagnent dans notre vie, nous éclairent, et créent un véritable cortège d'amis qui colorent nos joies et allègent nos peines.

De la peine, Joseph Ponthus en a eu beaucoup. Après des études littéraire, et poussé par les vicissitudes de l'existence, Joseph Ponthus est allé travailler à l'usine. Il découvre la vie précaire des ouvriers intérimaires embauchés dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Dans son livre, il documente la répétition infinie du travail à la ligne, l'absurdité infernale des tâches, la souffrance du corps qui en résulte.

Ce qui le sauve, c'est la littérature. Au fil des jours, il se remémore ses souvenirs de lecture, comme un rempart à la cruauté de l'usine. Il convoque Apollinaire, La Bruyère, Dumas, mais aussi les chansons de Trenet et Barbara. Ces auteurs, ces compositeurs sont autant d'anges gardiens qui le protègent de l'aliénation des machines, de la mort obscène des animaux et du pouvoir infâme des petits chefs.

De Joseph Ponthus, on peut louer la force documentaire de son récit, la beauté de son écriture. Je retiens ces souvenirs de lectures, ces airs de chansons ou bribes de vers éparpillés dans son texte, me faisant signe de la main comme de vieux amis.





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Une poésie accessible et engagée, à la Prévert. Un témoignage précis et concret sur le quotidien des intérimaires de l'industrie agro-alimentaire... c'est-à-dire sur des gens dont personne ne parle jamais, ou presque. Et l'auteur écrit si bien qu'on a l'impression de ressentir dans son propre corps la violence du travail à la chaîne, l'attente de la débauche, la difficulté à ne pas se faire happer tout entier, corps et esprit, par le travail répétitif. Ce témoignage est aussi très personnel, bien éloigné d'une simple description sociologique, ce qui fait aussi son intérêt. Seul bémol : le récit est très introspectif et décrit peu d'échanges avec les autres ouvriers, même si l'auteur semble avoir du respect et de l'affection pou eux.
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Intense, à vif, brut.
Fascinant et repoussant, parfois violent mais surtout magistral.
Ce livre nous transforme et nous transperce.
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Joseph Ponthus est l'homme d'un livre unique : son autobiographie. Autant prévenir tout de suite, malgré les nombreux prix, c'est une catastrophe. Joseph Ponthus diplômé universitaire en hypokhâgne et khâgne comme tant d'autres intellectuels avant lui, a voulu se fondre pour un temps dans le monde ouvrier. Mais à la différence des autres, lui peut en sortir et écrire sur ce qu'il en a vu. Rien de nouveau sous le soleil dans ce qu'il rédige, on connaît l'aberration et la violence du capitalisme, même au fin fond de la Bretagne. Ce qui est curieux c'est que derrière la description crue des faits arrive une morale gauchiste. Comme si son expérience n'était qu'un prétexte à la valorisation de la mouvance d'extrême gauche. le pire ? Et bien il a travaillé dans un enfer confiné , à l'abattage en chaîne de pauvres animaux qui n'ont rien demandés à personne. Les cris, la sueur, le sang, les animaux qui font sous eux, plongés dans la terreur. Quelle en est la réaction de Joseph Ponthus ? Il le dit lui même : après que la tuerie et le travail sur les cadavres de ces bêtes l'aient épuisé physiquement, loin d'être écoeuré, il lui fallait un bon steak, le soir en récompense de ce dur labeur.
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Un livre dans lequel on est invité comme dans une conversation a sens unique, une confession de phrases inachevées, de petits bouts de pensées à voix haute. Une lecture que l'on ne prend pas tout de suite au sérieux mais qui, par le talent de son auteur, s'applique à des sujets sérieux et traité du grave tout étant léger. Les pages défilent comme des suites de mots alignés, on ne pose pas ce livre on en suit le texte à la trace, à la ligne, jusqu'au point final.
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On m'a offert ce livre il y a déjà quelques temps, et c'est récemment que j'ai fini par le lire : j'ai tout d'abord été frappée par sa forme, poétique et en quatrains, puis par son contenu, sorte d'hommage et de lutte envers la vie d'un ouvrier à l'usine.

Comme l'ouvrier à la chaîne, l'auteur égrène ses vers, peuplés de crevettes, de bulots, de crabes, puis de carcasses. le travail est répétitif, harassant, aliénant. Aux heures de labeur s'ajoutent les rares pauses clopes, la difficulté à trouver un mode de transport pour rejoindre l'usine, et enfin, le retour à la maison, où le narrateur est trop épuisé pour faire autre chose qu'aller se coucher.

Un récit touchant, poétique, recelant de nombreuses références littéraires et musicales, et surtout sentimental au vu des nombreuses déclarations d'amour du narrateur à son épouse.
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Un souffle de poésie d'une rare puissance. Joseph Ponthus sublime son expérience à l'usine en versifiant la réalité crue et brutale du travail ouvrier aujourd'hui. Il acte le mariage déroutant de deux univers où désormais les cadavres d'animaux côtoient Apollinaire, Trenet accompagne les ouvriers au dos brisé par le labeur et Barbara fait oublier le salaire de misère.
Un incontournable de notre époque qui mêle brillamment beauté et brutalité.
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