Lu l'année de la sortie du roman (2019), d'une seule traite, n'ayant pas pu le lâcher. Un récit prégnant et magnifiquement écrit !
À la ligne, c'est à la fois une voix intérieure, un écho, un monologue, une complainte, un chant, une ode, un hommage, un éternel retour (à la ligne), un "cauchemar" éveillé, une déclaration, le tout sans point final.
Happée de la première à la dernière "sentence", quasiment en apnée (absence de ponctuation). Happée par le rythme infernal et la cadence effrénée des machines, des chaînes de production. Happée par les heures "encore à tirer" , le bruit, les odeurs, la fatigue, la souffrance physique, mentale, le manque de lumière.
Happée par l'infiniment humain, la pénibilité, la précarité, l'incertitude, la capacité de résistance, la solidarité, la colère, le découragement, la fierté, la dignité, la résignation, la révolte, l'humour.
Happée par les mots, leur poésie, leur histoire, leur musicalité. À travers
Apollinaire, Dumas,
Trenet, Marx, les collègues, l'épouse aimée, le chien, la grand-mère, la mère, ces belles échappées.