Genetiks, tome 3

Suite et fin de ce thriller scientifique signé Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio ("Le complexe du chimpanzé" chez Dargaud).

Tout en conservant l'aspect feuilleton de la Collection 32 grâce à un découpage en chapitres de 32 pages, à chaque fois précédés de quelques lignes de personnages connus afin de placer le lecteur dans la bonne ambiance, les auteurs dévoilent enfin tous les secrets de cette intrigue qui s'aventure dans les méandres de la génétique.

Comme depuis le début de cette saga, le lecteur continue de suivre les pas et pensées de Thomas Hale. le chemin emprunté est toujours aussi confus et l'histoire ne réserve que peu de certitudes. Les auteurs continuent de brouiller les pistes afin d'entretenir le mystère jusqu'à la fin. C'est parfois frustrant, mais je jeu du chat et de la souris entre la société Genetiks et ses détracteurs permet cependant d'entretenir un certain suspense, tout en rythmant le récit. le comportement étrange du personnage principal continue d'intriguer, mais finit également par agacer à la longue.

Puis arrive le face-à-face avec Mathusalem et cette fin qui donne enfin un sens à tout ce qu'on vient de lire. Cela permet de voir les choses sous une nouvelle lumière et d'apprécier pleinement ce scénario concocté par Richard Marazano. Et malgré une construction un peu trop confuse, au final, on apprécie le regard critique que porte cette saga sur l'industrie pharmaceutique et sur le monde de demain. le fait de suivre cet homme dont le patrimoine génétique est entièrement décodé, permet également une réflexion sur la génétique et sur l'être humain. La chute de l'histoire permet d'ailleurs de pousser cette réflexion un peu plus loin et apporte une touche fantastique à ce thriller scientifique.

Je n'accroche cependant toujours pas au dessin photo-réaliste de Jean-Michel Ponzio. Si la technique parvient à créer une ambiance cinématographique prenante, elle fait tout de même souvent défaut au niveau des expressions faciales souvent exagérées et donne aux personnages un aspect figé assez dérangeant. Je n'ai jamais été trop fan de ce style qui donne parfois l'impression de lire un 'roman photo', même s'il y a quelques exceptions comme les oeuvres d'Alex Ross. Néanmoins, ce style glacial parvient tout de même à plonger ce thriller d'anticipation dans l'ambiance adéquate.