A Buffalo, Tasha, une lycéenne de 15 ans, tombe enceinte suite un viol. Par honte, elle le tait et garde l'enfant qu'elle prénomme Imani. Elle l'élève donc tout en poursuivant ses études, elle la dépose à la garderie de lycée (où les mères-enfants sont nombreuses), suit les cours de Mme Poole pour apprendre à l'élever avant de la récupérer le soir.
L'histoire est plutôt touchante par la dévotion que cette jeune fille voue à son joli bébé, elle qui, depuis longtemps, ne se sent plus aimée par sa mère. Tasha fait tout pour pouvoir sortir sa fille de ce ghetto noir, monde de violence et de misère où les dealers campent à tous les coins de rue. Imani est une gamine mignonne comme peuvent l'être certains enfants en grandissant et j'ai été indignée par la manière dont Earlene, la mère de Tasha, finit par utiliser le bébé, prétendant qu'il est le sien.
La fin m'a surprise. Je ne m'attendais pas à cette violence. Donc si je n'ai pas trouvé le livre excellent, la fin a le mérite d'être inattendue et bouleversante.
Le viol, qui n'est avoué au lecteur qu'au bout d'un certain temps, n'est pas dénoncé par Tasha alors qu'elle connaît son agresseur et se retrouve même face à lui plus tard. J'ai eu la désagréable impression que cela encourageait à se taire, validait la honte du viol. Mais l'histoire ne se focalise pas sur le viol, mais sur l'enfant. On le laisse ainsi de côté.
L'écriture très oralisée m'a rebutée au début, puis je me suis habituée avant de me lasser à nouveau. C'est parfois excellemment fait, mais cette fois, ce n'est pas passé. C'était pourtant approprié, mais c'était peut-être trop marqué. Trop lancinante parfois, cette manière de répéter Imani, Imani, Imani.
Un livre réaliste, qui oscille entre ténèbres et lumières, qui offre un portrait psychologique relativement fin d'une jeune adolescente luttant pour offrir une vie meilleure à sa fille.
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