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Et oui, déjà le tome 5, et pourtant j'ai l'impression d'avoir commencé cet excellent polar historique l'année dernière! Je retrouve avec plaisir Victor Dauterive, ce jeune enquêteur qui a refusé de suivre son célèbre mécène La Fayette et est donc resté à Paris. Deux semaines qu'il s'est échappé de l'enfer de Dossonville mais pour découvrir l'enlèvement de son petit protégé, Joseph. Mettant tout en oeuvre pour le rechercher, il plongera dans un autre enfer, celui de Bicètre...

Dès les premières pages, je me suis demandée si j'allais continuer tellement j'étais triste pour le petit Joseph, Dauterive était inconsolable, de même que ses amis les plus proches. Mais ils vont mettre le doigt, par le biais d'une autre enquête que lui confiera Dappier, député, sur un trafic inhumain et malfaisant.

Jean Christophe Portes, par ses mots, nous plonge littéralement au coeur de la vie quotidienne parisienne de l'été 1792, j'en ai ressenti les odeurs affreuses, nauséabondes, vu la condition de ces gens, petits et grands, à la limite de l'entendable. Et pourtant, bien que le thème dans cet opus soit particulièrement répugnant, le trafic d'enfants, je me suis accrochée telle une sangsue, à ces images projetées, à cette vie de misère pour certains.

Le contexte historique et politique est relatée jour après jour, presque heure par heure. La vindicte du Peuple, les accointances de certains, tel Danton avec la royauté, les non décisions de l'Assemblée... cette Révolution de 1789 a semé un embrouillamini dans les idées de chacun. Dauterive d'ailleurs se sent tiraillé, à la fois pro-révolutionnaire, avant-gardiste, mais également sentant le côté rassurant de ne pas aller à l'extrême ...

Ici pas besoin d'avoir des lunettes 3D pour s'immerger complément dans les rues de Paris et ses bas-fonds, le mots de l'auteur vous percutent de plein fouet, vous enrobent d'odeurs et de viscosités. La scène finale est magistrale, faisant fi de retenue, elle est contée avec ces horreurs dont peuvent être capables les êtres humains, en pleine liesse, quand ils perdent foi en l'humanité.

C'était fort et dérangeant, c'était génial et hallucinant de vérités. Whaou!

Enjoy!
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La Trahison des Jacobins est la cinquième enquête de Victor Dauterive, jeune officier de gendarmerie, qui vit à Paris depuis 1791. Jean-Christophe Portes approfondit son exploration de la capitale au moment du bouleversement révolutionnaire.
Le récit s'étend entre le 10 juillet et le 14 août 1792. Deux ans après la prise de la Bastille, treize mois après l'arrestation de la famille royale à Varennes. La France est menacée par la Prusse et l'Autriche qui voient d'un mauvais oeil une République en gestation à leurs frontières, tandis qu'à l'intérieur les sections parisiennes poussent les députés à prononcer la déchéance de Louis XVI. Ces menaces poussent les Parisiens à envahir les Tuileries le 10 août. Les gardes suisses sont massacrés et la famille royale emprisonnée.
Ballotté entre la violence ambiante, sa fidélité au marquis De La Fayette et l'attachement qu'il porte à Olympe de Gouges, Victor Dauterive est surtout à la recherche de son jeune ami Joseph, enlevé par un affidé de Danton. C'est l'occasion de faire entrer le jeune gendarme dans l'Hôpital général de Paris, où il découvre des conditions de détention inhumaines pour des jeunes enfants, victimes de pratiques pédophiles de la part des responsables dudit Hôpital.
Avec La Trahison des Jacobins, Jean-Christophe Portes a trouvé son rythme de croisière. le contexte et présenté avec toute la précision nécessaire à la compréhension d'une situation confuse. Les personnages fictifs sont placés au coeur des événements historiques et leurs interrogations, leurs actions donnent au lecteur les clés pour prendre conscience du chaos ambiant. Les dix années de la « Révolution françaises » sont parmi les plus difficiles à enseigner de l'histoire de France (j'en sais quelque chose !). On en a retenu la prise de la Bastille, l'exécution de Louis XVI, la Terreur et Robespierre, puis, le « Sauveur » Bonaparte.
Jean-Christophe montre que l'Histoire ne peut se satisfaire de manichéisme, qu'elle n'a pas de « sens, » et que les décisions des hommes politiques leur ont été dictées par la pression « populaire » violente et incontrôlable.
La Trahison des Jacobins est le résultat de longues et pertinentes recherches historiques, et il suffit de lire la note au lecteur pour prendre conscience que l'écriture d'un roman historique digne de ce nom est aussi ardue que la préparation d'une thèse (j'en sais quelques chose – bis !), avec, suprême gratification, le sentiment d'avoir aidé les lecteurs à aimer l'Histoire.




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La Feuille Volante n° 1404– Octobre 2019.
LA TRAHISON DES JACOBINS - Jean-Christophe Portes - City Éditions.

Cet été 1792 est étouffant mais aussi et surtout bouleversant pour le lieutenant de gendarmerie Victor Dauterive qui apprend la disparition et peut-être la mort de Joseph, son petit serviteur orphelin qu'il espérait adopter et éduquer. Il n'a pu voir le corps et des rumeurs courent sur le trafic d'enfants qui serviraient à la prostitution. Il va donc s'employer à le retrouver. D'autre part, le député Charpier, un Jacobin, va le charger d'élucider la mort étrange d'un policier qui s'intéressait à un juge corrompu, Dossonville, proche de Danton et probablement actif dans le trafic des assignats en vue de détruire financièrement la Révolution. Victor qui le soupçonne d'être responsable de la mort de Joseph accepte donc d'autant plus facilement cette mission. Pour cela, il sait qu'il devra prendre ses distances et éventuellement trahir La Fayette à qui pourtant il doit tout. Mais cette époque est celle des trahisons, celle du roi qui a fui à Varennes et dont on demande la déchéance mais que l'Assemblée dominée par la Jacobins refuse, celle De La Fayette qu'on soupçonne d'attendre les troupes autrichiennes venues envahir Paris, celle des révolutionnaires eux-mêmes, celle de Danton, personnage populaire mais ambigu qui se dit du côté du peuple mais qu'on suspecte d'être aussi favorable à la Couronne, celles des partis politiques pour la conquête du pouvoir, le tout dans une atmosphère de guerre civile, d'un monde qui bascule et déchire les familles, où chacun complote et surveille son voisin, où la mort rôde à chaque coin de rue... Les investigations et les pérégrinations périlleuses de Victor permettront au lecteur d'arpenter les vieilles rues de Paris, mais aussi les bas-fonds, révélant que la Révolution n'a rien changé à la corruption de la société de l'Ancien Régime. Ces temps troublés ont favorisé l'émergence de tous les travers et des folles ambitions parfois meurtrières de l'espèce humaine, au point que les idées philosophiques qui avaient présidé à l'avènement de la Révolution ont été vite oubliées. Cette prise de conscience est d'autant plus douloureuses pour lui qui, enthousiaste et confiant face à ce changement de société, avait renié ses origines nobles. Il sait que L Histoire s'écrit sous ses yeux, que les luttes politiques réclament chaque jour davantage leur lot de morts, que la vie ne tient qu'à un fil dans la confusion et la cruauté des combats et dans la recherche de documents secrets et compromettants, que l'idéal qui l'avait habité se dissout petit à petit mais qu'il doit y resté fidèle malgré les atermoiements, les trahisons, les lâchetés, les bouleversements de situations.
J'aime lire les romans de Jean-Christophe Portes parce que, non seulement il replace son lecteur dans le contexte mouvementé de l'époque, place des personnages fictifs, souvent inspirés d'authentiques révolutionnaires, au sein de l'Histoire que cependant il respecte, les fait se rencontrer et parfois s'affronter, évoque notamment la belle Olympe de Gouges dont Victor est secrètement amoureux (il n'est pas indifférent à la beauté des femmes) et qui met sa fougue et son courage au service de son ami, brosse le portait de l'énigmatique et inquiétant Rétif de la Bretonne. A travers la figure d'Olympe de Gouges qui eut une vie faite de combats et de libertés, l'auteur rappelle son rôle dans la lutte des femmes pour la reconnaissance de leurs droits. Tout cela ne viendra que bien plus tard. Son roman est très documenté (il cite et commente ses sources en fin d'ouvrage), émaillé de descriptions poétiques, de détails sur le mode de vie, de recettes de cuisine et se fait le miroir de la nature humaine. Je remercie des Éditions City de m'avoir fait découvrir ce nouveau roman que le style de Jean-Christophe Portes et ses recherches historiques ont rendu, comme toujours, passionnant. Il s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre de notre auteur.
La mort de Jean-François Parot a laissé un vide dans le domaine du roman policier historique. Sans vouloir faire la moindre comparaison entre ces deux auteurs, la période n'étant pas exactement la même, mais avec, depuis quelques années déjà, la création du lieutenant Dauterive et ses investigations menées au temps de la Révolution, Jean-Christophe Portes s'impose comme son successeur naturel et j'ai personnellement toujours plaisir à lire ses romans.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Cinquième enquête menée par Victor et ses amis, car il faut bien citer ici les personnages importants pour lui comme l'archiviste Duperrier, l'écrivaine -et bien plus que cela- Olympe de Gouges et un nouveau venu Restif de la Bretonne, fin connaisseur des bas-fonds parisiens de l'époque, sans oublier le docteur Mariette. Et évidemment le petit Joseph, omniprésent parce qu'on le recherche partout. Je l'aime bien Victor, même si parfois il m'agace à s'emporter trop vite quitte à s'en mordre les doigts plus tard. Son impétuosité lui vaut quelques mésaventures, heureusement qu'il est cette fois-ci secondé par un policer flegmatique, d'humeur calme et égale, le dénommé Lacour qui le sauve de bien des tracas.

Les deux premières parties de cette aventure, bien qu'instructives m'ont paru un peu longues, rien de rédhibitoire cependant car on y apprend plein de choses sur l'Hôpital Bicêtre qui recueillait tout ce que Paris avait de malheureux, malades psychiatriques et autres, enfants des rues. Tous ces gens étaient maltraités, souffraient de la faim, de la vermine, des traitements inhumains des autorités de l'hôpital. Les enfants particulièrement qui pouvaient être la proie de pédophiles ; il arrivait même qu'ils soient vendus à des réseaux de prostitution. Bref, du sordide. Tout cela ayant existé, JC Portes est documenté.

Puis arrivent les trois dernières parties et le rythme s'accélère, Victor reprend un peu le dessus et s'active enfin. On est quelques jours avant le 10 août 1792 et ce qui a été appelé la seconde révolution, celle qui marque la vraie fin de la monarchie. Les événements s'enchaînent et Victor tente de surnager dans cette période terrible et troublée. Il prend des coups tant physiques que psychiques, il se pose beaucoup de questions, hésite, tergiverse puis se lance.

La série de JC Portes est convaincante, instructive et passionnante malgré mes quelques réserves du départ. le contexte est fort bien décrit et extrêmement documenté -la bibliographie finale est impressionnante-, trouble et violent à souhait. Les personnages sont bien dans leur époque, jamais simplement bons ou mauvais, ils ont leurs travers et leurs qualités -même si pour certains il faut les chercher profondément. Les aventures sont haletantes. Tout cela pour une série que je conseille très fortement. Si vous avez le courage ou l'envie, commencez par le premier tome, vous aurez la joie de mieux connaître Victor et de le voir évoluer.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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C'est avec beaucoup d'impatience que j'attendais la suite des aventures de Victor Dauterive, l'Espion des Tuileries se terminant sur la disparition du petit Joseph
Celle-ci va occuper une bonne partie et avec de nombreux rebondissements de ce nouvel opus ou l'ont retrouvera aussi entre autres protagoniste le terrible Dossonville et où l'on assistera à la prise des Tuileries
Comme chacun j'ai trouvé moi aussi que c'était le meilleur de la série, les événements s'enchaînent avec maitrise et on ne peut lâcher le livre avant la fin tant chaque chapitre est haletant
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Paris - 1792 - Victor Dauterive est préoccupé par la disparition de Joseph, son petit protégé.
Il craint que celui-ci ait été enlevé et conduit au "Bicêtre", prison infâme où fous et enfants sont détenus.
Malgré son inquiétude, une autre affaire va monopoliser son temps et son attention. Un policier proche de Danton est retrouvé assassiné et le jeune enquêteur est réquisitionné.

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé, dans ce 5ème tome, Victor, aristocrate devenu policier, Joseph, petit garçon débrouillard et Olympe, féministe au caractère bien trempé.
Jean-Christophe Portes est parvenu à ce que je m'intéresse à l'Histoire de France en mélangeant subtilement faits réels et enquêtes fictives.
Il nous transporte dans cette période tourmentée avec un vocabulaire adéquat sans que ce soit fastidieux et pompeux.
De volume en volume, les protagonistes gagnent en épaisseur et évoluent. Victor, si froid dans le 1er, est devenu plus humain et empathique et se tracasse pour ce petit garçon qu'il considère comme son fils.
L'auteur décrit les bas-fonds de Paris sans fard où corruption, manigances, prostitution et pédophilie règnent en maître au vu et au su de tous.
En mélangeant action, suspens et émotion, Jean-Christophe Portes a mis la barre très haute avec ce roman captivant qui est mon préféré......pour le moment.
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Nous sommes le 10 juillet 1792. Victor Dauterive, 20 ans, courageux aristocrate converti aux idées nouvelles mais respectueux du Roi et de la Constitution, lieutenant de Gendarmerie, cherche partout son petit protégé, Joseph, enlevé par son ennemi, Dossonville, un proche de Danton. Joseph, mendiant illettré, boiteux, orphelin mais plein de malice, qui sert Victor en tant que valet d’écurie et porteur de messages. Sous ses yeux, on a brisé son bras et on l’a emmené Dieu sait où … Ce sera pire qu’en enfer. Victor se sent responsable de l’avoir entraîné dans ses combats politiques dangereux. Il se lance avec opiniâtreté à sa recherche, dans un Paris nauséabond et encombré, où une deuxième Révolution se prépare.
La quête de Joseph va monopoliser l’action du jeune héros, qui vient de s’affranchir de sa fidélité au Marquis de La Fayette. Son patron est à présent un député membre du Comité de surveillance de l’Assemblée nationale, commissaire de police, membre des Cordeliers et aussi des Jacobins, Antoine-Louis Charpier. Celui-ci charge Victor d’enquêter sur la mort suspecte d’un policier chargé d’investiguer sur une affaire de contrefaçon massive d’assignats.
Alors que la révolte enfle, en particulier à l’annonce du manifeste de Brunswick qui menace l’envahissement du territoire par les Autrichiens et les Emigrés, chacun se méfie de son voisin, même au sein de son propre parti, des trahisons, les complots se préparent, échouent, les corruptions s’étalent, les scandales immondes affleurent. C’est le chaos qui va aboutir à la journée sanglante du 10 août, à l’attaque des Tuileries, au massacre des gardes suisses et à l’arrestation de la famille royale.
Une fois tournée la première page de cette histoire qui suit la trame des événements authentiques et met en scène des personnages historiques (c’est tout le charme des polars du genre !), on ne peut littéralement plus la lâcher.
Les descriptions des combats de rues, de la violence du peuple, de l’ambiance des assemblées captivent immédiatement. Le héros à l’âme torturée, plein de scrupules et horrifié par les turpitudes qu’il découvre, sa bravoure le rendent attachant, lui et ses comparses.
Comme j’aurais aimé lire cette série – je suis accro comme à telle ou telle série policière américaine – lorsque j’étais plus jeune, qui m’aurait ainsi permis de mieux comprendre les ressorts de la Révolution française ! Hélas, et comme le déclare l’un des personnages : « Le peuple s’abuse de croire qu’il trouvera mieux en renversant tout. Ce sera pire. » Car après le 10 août 1792, viendra en effet la Terreur.
Une nouvelle fois, Jean-Christophe Portes nous ravit. Chaque nouvelle aventure de Victor Dauterive est encore plus enthousiasmante que la précédente.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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