Dans ce roman poème, ou bien ce poème roman, - on ne sait pas très bien où le situer mais qu'importe !
Victor Pouchet parle de son amoureuse, qui le quitte puis revient, dans cette maison « au bout du monde, derrière la montagne ». C'est une tragi-comédie, nous dit-il dès le début, car il ne faut rien prendre au tragique.
Et puis il y a l'écriture d'un poème par jour, c'est elle qui le lui a demandé ; Pourquoi pas ? C'est lui qui le dit
« Peut-être que chaque jour
il y a une chose qui
mérite un poème,
un non-évènement
qui laissera une trace. »
De ce huis-clos où il ne se passe pas grand-chose, l'auteur a tiré une petite histoire du quotidien, il a raconté la banalité en vers. On mange des chips en buvant du vin et en pensant à la mort si proche.
Le récit est tissé de questionnements et d'incertitude. Dehors, on vit au ralenti. Dedans, il y a l'attente et l'espoir.
Un poème par jour, pas si facile à tenir. Au fil de ces fragments de récit, on suit l'évolution du narrateur, son sentiment amoureux, sa solitude, ses inquiétudes, sa tristesse parfois. Lui-même ne sait plus trop ce qu'il ressent.
« Je ne saurais pas vraiment dire
si je suis heureux ou bien triste »
C'est aussi un roman sur la création. Ecrire tous les jours, pas si facile. Parfois, on manque d'envie, ou d'idées. « Parfois, c'est plus dur d'écrire des choses simples » Alors, on se contente de regarder la guêpe qui cherche à sortir.
Vite lu, ce roman poème s'adresse à toutes et tous en toute modestie. Et ce recueil se feuillette et se relit pour prolonger ce plaisir de partager des choses simples.