L'option légère

Après La Grande Aventure, Victor Pouchet change de maison, puisqu'on le retrouve dans la Blanche de Gallimard, mais poursuit son travail mêlant roman et forme poétique. Avec L'Option Légère, des petits poèmes du quotidien, agencés bout-à-bout, forment la chronique de quelques semaines estivales durant lesquelles l'auteur, séparé de la femme qu'il aime car celle-ci est en déplacements professionnels, tente de conjurer sa tendance à l'angoisse et à la gravité et se met en quête de « l'option légère », soit une façon de voir la vie plus positive. On retrouve les éléments chers à l'auteur, une forme de regard un peu décalé sur le quotidien prosaïque, quelque chose comme un reliquat de l'enfance, ne serait-ce que dans le fait de nommer la capitale la Grande Ville avec des majuscules, une poétique de la répétition, comme d'autres font du comique de répétition, l'importance des lieux et des déplacements dans les états d'âme intérieurs, et des touches d'un érotisme candide. le texte en lui-même est léger, il ne raconte au fond pas grand-chose, on pourrait presque se dire en le refermant « tout ça pour ça », et en même temps c'est une façon de transposer en littérature l'art de la petite chronique qui fonctionne bien au cinéma. Victor Pouchet devient une sorte de Bruno Podalydès de l'écriture, son avatar littéraire oscillant entre confort et quête d'aventure ne déparerait pas dans Comme un avion. Et parfois, ce genre de petites choses charmantes en disent pas mal sur l'existence.