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3,4

sur 1125 notes
Quelle déception !
Je suis à contre courant de l'avis général, et du ressenti de la personne qui m'a recommandé ce livre.
C'est aussi la magie de l'art : on est touché, ou pas.
Je n'ai pas du tout aimé la tournure de l'écriture concernant les chapitres de Laure. Et le contenu de ceux se Clément ne peuvent d'amener à détester ce personnage qui compile tous les défauts : égoïste, intolérant..
Si l'amour doit nous faire ressentir le FEU, pitié que ce soit pour une histoire plus belle ! La leur est si plate, fade.
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Laure, prof de fac, 41 ans, mariée, deux filles (dont une ado rebelle, radicale même – « ta fille est du monde du non » -), mène une vie en apparence normale, en réalité insatisfaisante. Laure veut être encore désirée. La rencontre avec Clément et la relation charnelle qui s'en suit lui donne l'impression de renaître. Va-t-elle tout quitter, tout détruire pour cette passion devenue obsessionnelle ?

Lui, c'est Clement, 50 ans, cadre fort bien rémunéré de la « Banquise » – centre parisien de la finance. C'est un célibataire qui s'ennuie. Il a un chien qu'il appelle Papa, « pour faire crever de rage sa très sainte mère. » Cynique et résigné il veut bien retrouver Laure de temps en temps mais pour lui « être amoureux c'est ordinaire et casse-gueule. »

La passion physique qu'ils vivent durant deux ans est faite donc d'hésitations, de reculades et de mensonges. « On ne partage rien… On ne se comprend pas… Ses idées c'est vivre, les miennes c'est attendre« , pense Clément. Dans cette histoire on aime trop ou bien on n'ose pas aimer.

La famille est très présente autour des deux personnages. Surtout la mère et la mère de la mère de Laure, imposantes et bavardes. Depuis l'au-delà elles donnent fréquemment leur avis. Leurs réflexions sont hilarantes : « La mère de ta mère qui servait debout ses fils attablés, rigole de là-haut. »

Les chapitres, courts, alternent entre les monologues de Laure qui se parle à elle-même à la 2e personne du singulier et ceux de Clément qui s'adresse à Papa. Ils proposent ainsi deux points de vue de la même situation. En guise de titres, les constantes médicales de Clément sont une trouvaille originale. Il y a énormément d'humour dans ce livre détonant, voire explosif. le texte est dense, riche, puissant. Il est une photo fidèle d'une certaine France d'aujourd'hui souvent livrée à la solitude. L'écriture est audacieuse, implacable, caustique et le débit très nerveux. le suspense agrippe jusqu'aux dernières pages, déchirantes. Car peut-il y a avoir une fin heureuse à une histoire incandescente ?
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Si l'adultère est sans doute un des thèmes les plus anciens dans l'histoire de la littérature, il ne fait aucun doute que la version dynamitée et trash de Maria Pourchet est tout à fait novatrice.

L'autrice nous conte ici la relation entre Laure, professeur d'université, deux filles, un mari médecin, et Clément, célibataire, qui travaille dans la finance. Une relation fondée sur le hasard d'une rencontre, entre deux êtres qui n'ont rien en commun et ne se sont pas choisis.

Extérieurement, Laure a une vie qui devrait la satisfaire, un métier intéressant et une cellule familiale dite normale. Secrètement, elle vit dans le fantasme d'une aventure qui lui fera connaître de grandes émotions, comblera la platitude de sa vie conjugale auprès d'un homme gentil mais plutôt terne et l'aidera à supporter les provocations de sa fille aînée en pleine adolescence contestataire. Ses attentes sont immenses.
A l'inverse Clément ne demande rien et n'espère rien. C'est un homme passif, sans désirs, désabusé et cynique. Cherchez l'enfance... Un père absent et une mère castratrice, qui n'a eu de cesse de lui enseigner qu'une vie réussie sur terre ne doit être que "douleur et manque" ( Voir le magnifique portrait au vitriol de cette femme pp.180-182 Ed Livre de Poche). Il n'a pas d'amis, pas de vie sociale, et n'exprime ses pensées qu'en monologuant avec son chien, qu'il appelle papa -ce qui en dit long sur sa névrose.

Résumé de cette façon, cet adultère bourgeois entre une femme en demande assoiffée d'amour et un homme incapable d'en donner pourrait paraître classique, voire banal. Il n'en est rien parce que Maria Pourchet a ce double talent d'incarner des personnages d'une densité et d'une originalité remarquables, et celui de mettre une langue moderne et pétaradante au service d une histoire d'un pessimisme incroyable (Exemple : le morceau d'anthologie qu'est Andromaque en version ado rebelle pp. 162-164)

Sachez donc que la lecture de Feu ne vous épargnera pas. Parce que Maria Pourchet écrit comme on boxe, ça secoue, ça percute et ça cogne.
Je n'ai pourtant qu'un conseil à vous donner: n'ayez pas peur, bondissez sur le ring et colletez-vous à ce style dévastateur . Vous en sortirez étourdi, peut-être même amoché, mais qui s'en plaindra quand les coups procurent un tel plaisir.
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J'ai pas aimé. le style est affreux, notamment les passages correspondant à l'homme (Clément), ceux qui correspondent à la femme sont légèrement plus compréhensibles, mais tout aussi médiocres. Tout est extrêmement convenu et prévisible, dans un monde parisien, bourgeois et décadent. C'est encore moins bien que Houellebecq. J'en déconseille vivement la lecture, mais tout lecteur pourvu d'une once de sensibilité est incapable de passer les premières pages. Moi je me suis forcé et je le regrette.
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Quel livre ! Maria Pourchet s'empare du sujet le plus rebattu de la littérature, à savoir l'adultère entre deux personnes que tout oppose, qui n'auraient pas dû se rencontrer. Elle raconte le coup de foudre, puis la lente descente de cette relation, ses ravages, les désillusions, les humiliations que subissent les amants mais aussi leur entourage. Banal, vu et revu. le chagrin d'amour et l'adultère hantent tous les romans de gare, mais aussi la littérature, la grande. C'était donc un projet très risqué.
Maria Pourchet s'en sort magnifiquement je trouve. Parce que la banalité, elle l'a traîne par les cheveux, elle la secoue au moyen d'une langue époustouflante, inventive, incisive, péchue. Elle fait parler alternativement l'homme, qui dit "je" et la femme qui dit "tu", comme si elle se regardait vivre, se jaugeait, se jugeait. Les deux amants n'ont de cesse de convoquer leurs mères, qu'ils ont toutes les peines du monde à tenir à distance, et qui les entravent. En revanche, la fille adolescente de la femme, véritable bombe incendiaire, est magnifique de colère, de révolte et de lucidité. Elle coupe dans le vif. Elle ne laissera rien passer. Nouvelle génération, nouveaux codes. Pour sa mère, elle fera un résumé ahurissant de Andromaque de Racine, un morceau de très haute voltige.
L'autrice dégomme à tout va, les masques tombent, et avec la manière. Monde du travail, amitiés, amour, famille, il ne reste plus grand chose debout à la fin.
Soyons francs, le chaos l'emporte. Mais Maria Pourchet n'utilise pas le scalpel clinique de l'analyse froide pour disséquer le monde. Son outil serait plutôt la rage, les ongles, le sang ; une vitalité qui ne cesse de vouloir s'exprimer. Et qui secoue tout ce qui l'en empêche. Et c'est pour cela que j'ai beaucoup aimé ce roman.
Un petit bémol cependant ; je trouve que la partie du roman relative à la passion amoureuse, le moment du coup de foudre, est un peu faiblarde. Je n'ai pas ressenti pour ma part le désir brûlant qui devrait se dégager de la situation. Ce qui brouille un peu la compréhension de la suite, à savoir la phase du retour de manivelle, qui elle est très bien écrite, mais qui du coup apparaît surinvestie.



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Laure est professeure, mariée, mère de deux filles. Clément est célibataire endurci, ponte aigri d'une grosse banque, seul avec son chien. Ces deux là se rencontrent pour l'organisation d'un colloque universitaire. Cela va changer leurs vies, leurs visions du couple, mais pas leurs caractères ni leurs attentes inassouvissables.

J'ai débuté le roman sur les chapeaux de roues : lecture à flot, d'une traite pour les 90 premières pages. Et puis je me suis lassée des personnages, au point de frôler l'abandon. Je n'ai pas réussi à trouver de richesse ou de tendresse particulière auprès de Laure, et encore moins de Clément. La première m'a semblé terne, le second imbuvable ; aucun sentiment d'attachement donc... Mis à part un intérêt fragile pour Véra, l'aînée de Laure, née de "père inconnu" bien avant son mariage. Ces trois personnages permettent à Marie Pourchet d'aborder des thèmes tels que : parentalité, solitude, sexe, rapports à son ascendance, rebellion adolescente, questionnements de société (exaltés et véhéments pour Véra, désoeuvrés et plats pour Laure, acrimonieux et dédaigneux pour Clément).

Tandis qu'une narratrice floue s'adresse à Laure pour décrire sa situation, Clément s'adresse à "Papa", son chien... On alterne entre les deux visions de cette relation charnelle interdite, sentimentalement dangereuse, nocive, entre sincérité et mensonges, entre authenticité et faux-semblants.

Ce qui m'a maintenu en éveil, c'est sans conteste la plume acérée, travaillée, emportée de Marie Pourchet. Son style particulier est tantôt factuel à l'extrême, tantôt poétique (surtout lorsque la narratrice s'adresse aux aïeules de Laure). Marie Pourchet a tendance à jeter les mots sur la page, ce qui m'a parfois lassée, mais la curiosité a pris le dessus. Et heureusement car j'ai apprécié la dernière partie et la conclusion qui clôt définitivement les relations.
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Rien de neuf au pays de l'amour, lecteur : Laure couche avec Clément, elle est mariée, lui pas, il a du fric, elle pas. Elle a des enfants, lui, un chien…

Ennui rébarbatif, quand tu nous tiens, tu te dis qu'on n'invente décidément plus rien chez les lettrés et t'as bien tort de penser ça parce que cette histoire, c'est de la lave en fusion qui va te décaper vite fait tes premiers pré-clichés.

La plume de Maria Pourchet s'insinue en toi comme le ferait une langue audacieuse dans un palais incandescent :

- Rythme narratif décousu, brutal, onirique : j'aime quand l'auteur prend des risques et te raconte ce que tous les auteurs te racontent depuis la nuit des temps dans un verbe fracassé.
- Personnages à fleur de peau, brulants, brûlés, vifs et hurlant leur envie de vivre : j'aime quand l'auteur me renvoie un miroir, même déformé, même inexact, tant qu'il me tenaille le corps et l'esprit
- Écriture minimaliste, déstructurée, cabossée, à l'image de cette histoire d'amour qui n'aurait jamais dû naître : j'aime quand ça me marque au fer rouge et que ça me brûle longtemps après.

C'est un cynisme parfois dérangeant mais piqueté de flèches réalistes qui t'atteignent tout du long jusqu'au final, que tu n'attendras pas, pour sûr lecteur, et qui te laissera un goût un peu amer en bouche… de quoi juste porter un regard en biais sur la pâleur fade de ta petite vie bien rangée.
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Un livre puissant, une écriture âpre, juste. Grosse émotion.
Une histoire tristement banale d'un amour raté, un rendez-vous manqué avec le bonheur peut-être.
Un questionnement sur la vie, notre rôle, notre place, notre devoir, notre désir.
J'ai été chamboulée.
Un livre sincère
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Une critique du Monde qualifie ce livre de “drôle”. On ne doit pas avoir le même sens de l'humour.
Ce livre est triste et déprimant.
Les personnages ne sont absolument pas attachants et plutôt antipathiques.
On a du mal à se passionner pour le parcours de Clément : son existence n'a pour lui même que peu d'intérêt et il finira d'ailleurs par mettre fin à ses jours.
Le style télégraphique ne m'a pas plus et on s'en lasse assez vite.
Du Houellebecq en moin bien…
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A l'heure où tout le monde parle du "Western" primé, j'en lis quelques lignes et m'aperçois que 1- le style me plait, mais que 2-le thème non pas du tout. Je commande donc le précédent, "Feu".
Alors le style, oui c'est vrai, me plait...sur quelques pages : comme le disent si bien les autres critiques, il est vif (ah ça pour être vif !), marqué par des références plurielles et diverses (littérature, faits d'actualité, bourse etc), par un humour corrosif, par une pluralité de dialogues intérieurs où l'un (Clément) parle avec son chien Papa, sa mère envahissante, lui-même, où l'autre (Laure) parle avec sa tripotée d'ancêtres maternelles, mère et grand-mère en particulier, et qu'en même temps les chapitres très courts (vifs !) alternent l'un et puis l'autre. Alors c'est fatigant, épuisant même, la lecture est hachée, abrupte, et puis on n'a pas une once de compassion pour ces deux-là qui n'inspirent aucune sympathie, qu'on a parfois envie de baffer pour les réveiller un peu, et en même temps, on ne le lâche pas, le livre... Ce n'est pas une histoire d'amour, non, loin de là, c'est une histoire de perdition, une histoire de deux gens qui sont passés à côté de leur vie, l'un qui le sait et qui se préfèrerait mort, l'autre qui a encore l'espoir de se sentir vivante, quitte à tout perdre (qui se sent vivante dans la souffrance). Oui, ça ressemble à la vraie vie, ou presque, je crois, à ces individualités égoïstes, à part que dans la vraie vie, je suppose qu'on prend un amant/une maîtresse pour au moins s'éclater au lit, ce qui n'est assurément pas le cas dans ce roman-là. Et que dire de la fille ainée de Laure, Véra, qui se traine quand même de sacrées casseroles. Bref, dérangeant est l'adjectif qui me semble le mieux convenir à cette lecture... Mais rien à dire, intéressant tant le style est hors norme ;-)
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