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3,4

sur 1125 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Laure est professeure, mariée, mère de deux filles. Clément est célibataire endurci, ponte aigri d'une grosse banque, seul avec son chien. Ces deux là se rencontrent pour l'organisation d'un colloque universitaire. Cela va changer leurs vies, leurs visions du couple, mais pas leurs caractères ni leurs attentes inassouvissables.

J'ai débuté le roman sur les chapeaux de roues : lecture à flot, d'une traite pour les 90 premières pages. Et puis je me suis lassée des personnages, au point de frôler l'abandon. Je n'ai pas réussi à trouver de richesse ou de tendresse particulière auprès de Laure, et encore moins de Clément. La première m'a semblé terne, le second imbuvable ; aucun sentiment d'attachement donc... Mis à part un intérêt fragile pour Véra, l'aînée de Laure, née de "père inconnu" bien avant son mariage. Ces trois personnages permettent à Marie Pourchet d'aborder des thèmes tels que : parentalité, solitude, sexe, rapports à son ascendance, rebellion adolescente, questionnements de société (exaltés et véhéments pour Véra, désoeuvrés et plats pour Laure, acrimonieux et dédaigneux pour Clément).

Tandis qu'une narratrice floue s'adresse à Laure pour décrire sa situation, Clément s'adresse à "Papa", son chien... On alterne entre les deux visions de cette relation charnelle interdite, sentimentalement dangereuse, nocive, entre sincérité et mensonges, entre authenticité et faux-semblants.

Ce qui m'a maintenu en éveil, c'est sans conteste la plume acérée, travaillée, emportée de Marie Pourchet. Son style particulier est tantôt factuel à l'extrême, tantôt poétique (surtout lorsque la narratrice s'adresse aux aïeules de Laure). Marie Pourchet a tendance à jeter les mots sur la page, ce qui m'a parfois lassée, mais la curiosité a pris le dessus. Et heureusement car j'ai apprécié la dernière partie et la conclusion qui clôt définitivement les relations.
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A l'heure où tout le monde parle du "Western" primé, j'en lis quelques lignes et m'aperçois que 1- le style me plait, mais que 2-le thème non pas du tout. Je commande donc le précédent, "Feu".
Alors le style, oui c'est vrai, me plait...sur quelques pages : comme le disent si bien les autres critiques, il est vif (ah ça pour être vif !), marqué par des références plurielles et diverses (littérature, faits d'actualité, bourse etc), par un humour corrosif, par une pluralité de dialogues intérieurs où l'un (Clément) parle avec son chien Papa, sa mère envahissante, lui-même, où l'autre (Laure) parle avec sa tripotée d'ancêtres maternelles, mère et grand-mère en particulier, et qu'en même temps les chapitres très courts (vifs !) alternent l'un et puis l'autre. Alors c'est fatigant, épuisant même, la lecture est hachée, abrupte, et puis on n'a pas une once de compassion pour ces deux-là qui n'inspirent aucune sympathie, qu'on a parfois envie de baffer pour les réveiller un peu, et en même temps, on ne le lâche pas, le livre... Ce n'est pas une histoire d'amour, non, loin de là, c'est une histoire de perdition, une histoire de deux gens qui sont passés à côté de leur vie, l'un qui le sait et qui se préfèrerait mort, l'autre qui a encore l'espoir de se sentir vivante, quitte à tout perdre (qui se sent vivante dans la souffrance). Oui, ça ressemble à la vraie vie, ou presque, je crois, à ces individualités égoïstes, à part que dans la vraie vie, je suppose qu'on prend un amant/une maîtresse pour au moins s'éclater au lit, ce qui n'est assurément pas le cas dans ce roman-là. Et que dire de la fille ainée de Laure, Véra, qui se traine quand même de sacrées casseroles. Bref, dérangeant est l'adjectif qui me semble le mieux convenir à cette lecture... Mais rien à dire, intéressant tant le style est hors norme ;-)
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J'ai bien aimé ce roman, mais je m'attendais à bien plus par rapport à la critique générale. le personnage de Laure me semble plus finement écrit que celui de Clément, qui sont les deux narrateurs de l'histoire. L'écriture est plutôt originale, mais je n'ai pas trouvé ce roman particulièrement drôle, ou à de rares moments.

Les points forts sont pour moi les personnages qui sont fouillés et bien dépeints, et l'histoire qui donne une impression d'étau, d'étouffement au fur et à mesure qu'on tourne les pages. J'ai trouve la fin cependant attendue.
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J'ai apprécié le style d'écriture de l'auteur, la forme était sympa mais le fond était insipide. Avec un titre si prometteur que "feu" on s'attend à le ressentir en même temps que les personnages, qui au final ne sont que deux parisiens à la vie monotone et vide de sens qui se consomment comme on achète des conneries, des emporte-pièces en forme de fleurs dans un magasin de de déstockage pour le plaisir de les ramener à la maison et les revendre sur une brocante. L'écriture est au service de cette sensation, c'est là où on comprend que l'auteure mérite ce titre mais je m'en serais bien passé.
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Tout à fait le genre de roman qui me laisse perplexe.
J'aime ou j'aime pas ? Les deux mon capitaine !
Mais "j'aime" un peu plus que "j'aime pas".
Des personnages assez détestables, mais au détour d'une page, un détail nous les rend attachants (un peu, faut pas exagérer).
Laure, amoureuse de celui qui se fout de tout : l'épisode de la poupée de laine.
Clément, celui qui se fout de tout : il lui reste l'amour de son chien (prénommé Papa...) , un bouvier bernois, gros nounours affectueux, malheureusement à l'espérance de vie assez courte (que j'aime ces chiens !).
Véra l'adolescente insolente, en colère et révoltée (comme il se doit) : ses hurlements dans le jardin.
Anton le père, sorte de dernière roue du carrosse, peu considéré.
Et que la chair est triste !
Chacun dans son coin, grattant ses plaies.
Chamboule-tout dans la famille.
Et les mères (de Laure et Clément) toxiques et constamment dévalorisantes !
Il faut relire "La conscience" de Victor Hugo, c'est un peu ça, l'oeil accusateur de la mère (qui remplace celui de dieu), toujours là, en surplomb.
Un style particulier (écrire "comme tout le monde", c'est d'un banal...) auquel on s'habitue et qu'on se prend même à apprécier.
Une même relation qu'Annie Ernaux aux rapports de classe, complexe de classe d'un côté, transfuge de l'autre, malaise des deux côtés.
La fin, un peu grand-guignolesque, mais finalement assez logique, clin d'oeil grinçant à la très chère mère de Clément, toujours vivante.
PS. Page 7 : Je serais curieuse de savoir où l'auteure situe la malléole, moi, je crois (je suis sûre) qu'elle se situe au niveau de la cheville, mais cela ne semble pas être l'avis de l'auteure !!!
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Au sortir du livre, on ne sait plus à quelle saint se vouer.
Ai-je lu un livre à part, une histoire à cent à l'heure ou un projet bâclé ?
J'en sors, pour ma part, un peu essoré, déstabilisé malgré une fin que je juge "improbable" et décevante.
toutefois, une expérience intéressante qui donne l'envie de découvrir un peu mieux cette auteure.
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L'histoire d'un adultère, d'une passion, d'une obsession.
J'ai lu ce roman sans déplaisir mais sans plaisir non plus.
J'ai peu accroché au style qui "s'écoute" trop à mon goût.
Il y a quelques passages intéressants mais trop peu finalement.
Trop caricaturaux, je n'ai pu m'attacher aux personnages.
Un avis en demi-teinte.

Lu dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche 2023
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Il y a des auteurs et autrices dont je reconnais les qualités littéraires même si je n'accroche pas avec leur style. C'est le cas de Maria Pourchet dont l'écriture est originale mais ses romans ne me touchent pas plus que ça.

Avec "Feu" elle fait parler Laure et Clément alternativement.
Elle est professeure d'université et mère de deux filles dont une adolescente rebelle et lui est célibataire, travaille dans la finance et vit conjointement avec son chien qu'il appelle papa.
Laure et Clément se rencontrent à un colloque, deviennent amants et cela semble leur compliquer beaucoup la vie. Elle est amoureuse, lui prend sa température et ses constantes chaque jour.
Il y a donc le feu, le feu aux fesses mais aussi celui de la passion inaboutie et l'urgence d'échapper à la déception. On croise des fantômes, une adolescente qui jette des flammes sur ce et ceux qui l'entourent et une image de l'époque bien triste.

Ce n'est pas vraiment mon genre car je ne trouve pas ces personnages en mal d'amour très intéressants même s'il y a du rythme dans ce texte nerveux.


Challenge Coeur d'artichaut 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Gourmand 2023-2024
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C'est un livre que j'ai offert à une amie sans l'avoir lu, convaincue de ses qualités par les nombreux éloges dont il a fait l'objet. Je l'avais aussi acheté, avec l'intention de le lire plus tard. Mais quand ladite amie m'a avoué, parvenue à la moitié de l'ouvrage, son incapacité à comprendre l'histoire et les personnages, je lui ai promis d'en prioriser la lecture pour que nous puissions échanger à son sujet lors de notre prochaine rencontre.

J'ai ainsi lu "Feu" en une après-midi. Et une semaine après l'avoir terminé, j'en avais quasiment déjà tout oublié.

(Attendez, je reprends mes notes)


Deux parties jouent l'alternance.
La première s'adresse à un "tu" derrière lequel nous trouvons Laure, prof d'université, mariée à un médecin, et mère de deux enfants. Elle est arrivée à l'âge des regrets, s'invente des renoncements à des états qu'elle n'a en réalité jamais tenté d'atteindre. Sa vie a été régie par la facilité, l'engouffrement dans un confort petit-bourgeois dénué de tout esprit de transgression. La routine l'a éteinte, mais elle s'y raccroche pourtant, car ce qui tient sa vie, c'est sa place et son rôle dans le microcosme familial.

La seconde est portée par le "je" de Clément, cadre dans une banque qui lui verse un salaire indécent, misanthrope aigri qui ne tolère que la compagnie de son chien, qu'il appelle Papa. Conscient de la cruauté d'un système dont est l'un des rouages, il le fustige avec autant de férocité que de pessimisme, histoire de cracher dans la soupe pour montrer que lui n'est pas si mauvais que ça, tout en continuant à la boire. C'est un homme qui a perdu toute illusion, qui semble même avoir perdu toute substance, et qui n'attend plus rien de l'existence.

Ils se rencontrent pour organiser son intervention à lui dans le cadre d'une conférence qu'elle prévoit de donner à l'université. Ils entament une liaison.

Elle apprend la tromperie, a des pensées obscènes, des désirs soudains et irrépressibles. Lui semble complètement perdu, ne pas savoir que faire de celle relation qui le terrorise : il était presque mort, s'était résigné à ne plus éprouvé de flamme… il en devient désagréable…

Quelque chose cloche. Je repense à mon amie, et je dois me rendre à l'évidence, je suis moi aussi hermétique à ce ballet qui ne semble ni vraiment amoureux, ni complètement sexuel. On se demande ce qui s'y joue. Les deux amants n'ont rien en commun hormis l'évidence ne pas se comprendre, constat sur lequel les rejoint allègrement le lecteur dubitatif. La lectrice cherchera par ailleurs longtemps ce que Laure peut bien trouver à ce triste malotru qui n'est même pas beau, et ne bande qu'une fois sur deux…

Alors oui, l'écriture de Maria Pourchet a une certaine tenue, un style sec et percutant, et c'est vrai qu'en relisant les passages retenus, j'y ai retrouvé quelques fulgurances. Mais la dimension hachée de l'ensemble, associée au cynisme d'un Clément qui ne sait s'exprimer que dans la dépréciation systématique de lui-même et des autres, finit par lasser.

C'est pour conclure assez déprimant, ça ressemble à un chant du cygne sans flamboyance, celui de deux êtres incapables de se libérer de leurs carcans respectifs pour s'ouvrir à la nouveauté d'un amour, et qui, en quête d'on ne sait trop quoi, sont tombés sur la mauvaise personne au mauvais moment.

Bof bof.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Une écriture électrique, éclectique aussi. Entre les voix des mères, la personnification du chien, l'emploi du “tu”, le registre très soutenu voire technique qui contraste avec le familier du langage parlé… ce livre est un petit bijou d'écriture. le récit de la dépendance amoureuse d'un côté et de la déchéance d'un homme de l'autre… bémol : très frustrant, car si Maria Pourchet avait tous les éléments pour, le livre n'est pas assez politique!
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