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La tête dans le sac » est un album sensible sur un personnage très timide.
Jusqu'à ce qu'elle décide d'affronter le monde, d'y trouver une belle surprise de fin d'album, nous ne verrons pas son minois.
Adèle travaille dans une usine à coin coin, un petit boulot sans prétentions, avec un terrible patron qui houspille et n'a pas de pitié pour les jouets ratés.
Sensible à la faille, Adèle n'a jamais le coeur de jeter les jouets défectueux aussi les recueille t-elle chez elle.
La passion manque à l'existence d'Adèle et c'est en s'en désespérant un peu que la graine sera planté, avec quelques larmes tombées au fond du sac, les petites pousses d'un jardin secret tournés vers les autres joliment se profileront...
Le texte et les illustrations sont baignés de drôlerie et de poésie.
Comme l'amitié ne se lie pas par hasard, Adèle a des amis un peu comme elle, avec des tics et des tocs comme le personnage qui met ses habits à l'envers de peur que l'on dise des choses dans son dos.
Les lecteurs s'en amuseront et constateront que l'histoire est un vraie théâtre vivant d'expressions courantes ou de caractères mis en scène.
En y regardant bien, les lecteurs réaliseront que
Marjorie Pourchet a développé au final un univers entier du même tonneau, une société où l'auteure se plaît à y mettre en scène des jeux de mots.
En se promenant, Adèle croisera l'orgueilleuse dont un miroir pend à son chignon pour être toujours impeccable, celui qui est garni de montres pour ne pas perdre de temps.
Au milieu de cette société obnubilée, Adèle va trouver des raisons de sortir la tête du sac.
Délicieux.