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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Maria vient d'accoucher : sa fille s'appellera Adèle, pour rompre avec la tradition familiale qui veut que toutes les filles se prénomment Marie depuis des générations.
A la suite de cet accouchement, Marie adresse une sorte de longue lettre à sa fille. C'est un monologue dans lequel elle se dévoile, elle évoque son enfance, la froideur de sa mère, la façon dont elle l'a élevée, elle parle avec plus d'amour de sa grand-mère. C'est un récit intime mais qui a une portée plus universelle car elle évoque aussi la domination des hommes dans nos sociétés, la soumission des femmes qui doivent élever leurs enfants, s'occuper de leur mari et ne pas avoir de vie personnelle. Elle essaie de briser ce schéma. Elle a la chance d'avoir pu lire beaucoup pendant son enfance et maintenant elle écrit, ce qui lui donne force et un petit pouvoir, la réflexion et le recul que les autres femmes de sa famille n'avaient pas.
Pas une lecture facile car il s'agit presque d'un cri de colère de l'auteur. Intéressant, mais sans plus, pour moi.
Mais c'est juste mon avis !
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Voilà une jeune femme qui découvre sa fille après un accouchement comme il y en a des milliers d'autres. Toutes les femmes qui travaillent autour d'elle sont bonnes à jeter, il est bien connu que les femmes sont les ennemies des autres femmes.
Et là, M .Pourchet déverse toute une enfance gâchée par les femmes de sa famille, par sa mère en particulier. Tout d'abord, le bébé se prénommera Adèle pour casser la chaîne des Marie( oui, normal) Puis toutes les rebuffades, les humiliations remontent à la surface, sa fille sera libre(on ne sait pas trop de quelle manière elle préparera sa fille aux dangers qu'elle risque de rencontrer) .En fait elle réagit comme une ado en plein déréglement hormonal.
Et quelle fille qui a eu la chance d'avoir une mère n'a pas eu un jour envie de l'envoyer ad patres, les mères des copines étant tellement mieux et plus aimantes. Ce n'est pas facile d'être « une bonne mère », et Maria n'est pas tombée sur le bon numéro, peut-être.
Enfin si elle a pu écrire ainsi et être publiée, c'est aussi parce que son enfance a baigné dans la lecture, et parce qu'elle a été emmenée partout par sa génitrice là ou l'art pouvait la nourrir.
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Petite déception…

Ce livre exorcise la douleur et la souffrance d'une jeune femme devenue récemment mère. C'est une lettre confession à sa petite Adèle, relatant simultanément son accouchement douloureux et émotionnellement compliqué, ainsi que les réminiscences d'une autre douleur : le manque d'amour et de reconnaissance maternels, l'héritage familial des lignées de femmes avant elle.

Ce roman démarre fort, et de mon enthousiasme initial, je l'ai terminé perplexe, gênée.

Outre la condescendance de la narratrice envers des générations de femmes qui ont fait ce qu'elles ont pu, (j'attendais plus de nuances, plus de hauteur), c'est surtout son attitude envers le personnel soignant qui m'a fait honte à lire : l'auteure semble ignorer que les métiers d'infirmière, sage-femme et aide-soignante ne sont pas assez considérés et que la réduction du personnel les oblige à ne pas trainer dans les chambres des patientes, et qu'une clinique privée n'est pas non plus un hôtel. Alors quand la narratrice les appelle par leur couleur « la rose », « la verte » pour les distinguer de leur statut, qu'elle renvoie ses plateaux-repas du revers de la main pour manger ses graines en pleurant, non je suis désolée, la douleur n'excuse pas tout, c'est un privilège d'être nourrie et blanchie pendant quatre jours quand dans d'autres pays des mères économisent des mois pour se payer une bassine et un rasoir stérile qui servira à couper leur cordon elles-mêmes. Alors oui, il y a des moments forts, oui accoucher « c'est se faire rouler dessus », oui la relation compliquée entre la mère et la fille est intéressante, oui ce livre est très prenant, bien écrit, mais j'ai vraiment eu l'impression de tourner en rond. Que la haine et le ressentiment menaient au ressentiment et à la haine. Dans ses précédents romans que j'ai adorés, encensés, Maria Pourchet avait laissé mûrir sa colère pour en faire de l'humour acide, le travail de rétrospection avait oeuvré en sa faveur. Pour moi, ce livre n'est pas un beau message d'amour maternel et d'espoir féministe que l'on peut laisser à sa fille mais plutôt une plainte martyr et une purge à chaud, sous le fameux alibi littéraire de briser des tabous.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Une femme, à la maternité, se penche sur le berceau de sa fille qui vient de naître. L'accouchement a été difficile, elle est épuisée, physiquement blessée, mais aussi terrifiée et bouleversée par ce petit être dont la vie vient de lui être confiée. On comprend qu'elle est seule. Qu'elle a peu envie d'être mère.

Et qu'elle est en colère. Contre le personnel médical, contre sa propre mère, contre toutes les femmes de sa lignée et même de son village, contre elle-même.

Pendant la centaine de pages de ce court roman, dont on se demande à quel point il est autobiographique, Marie/Maria Pourchet crache sa colère, revient sur son enfance et son adolescence "ratées", exorcise une à une toutes les petites phrases assassines que sa mère lui a léguées et qui l'ont empêchée de s'épanouir en tant que femme.

J'avoue que je suis ressortie mitigée de ce texte très lourd. J'ai eu l'impression d'assister à une psychanalyse plus qu'à un objet littéraire abouti. La narratrice semble n'avoir rien réglé ni digéré de son passé au moment où elle écrit.

Même si elle dit souhaiter à sa fille d'échapper à tout ça, elle lui lègue un sacré sac de noeuds dès les premières minutes de sa vie, à commencer par son refus catégorique de l'allaitement.
J'ai trouvé ce leg à un petit enfant qui vient de naître et n'a rien demandé très triste, même si je comprends bien que ça fait partie du propos.

La narratrice se place en victime tout le long de ce récit/règlement de compte. On se dit qu'elle n'a vraiment pas eu de chance d'avoir une mère et un entourage pareil, mais bizarrement j'ai peu réussi à développer d'empathie pour elle. Peut-être parce que j'ai moi-même dépassé depuis un moment le stade de cette colère à vif qu'on peut avoir envers ses parents, et n'arrive pas/plus à m'y identifier?

Les dernières pages, sur la visite tardive de sa mère, étaient très belles et ont valu la peine de tenir jusqu'au bout. Ailleurs dans le récit j'ai trouvé l'écriture plutôt inégale, parfois très fine et percutante, parfois un peu attendue et répétitive. Je suis donc mitigée, mais je lirai sûrement un ou deux autres livres de l'auteure dont j'ai lu de très bonnes critiques, car pour le moment je n'ai pas l'impression d'avoir bien réussi à la cerner.
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Comme dans un souffle, Maria Pourchet écrit un court récit à forte teneur autobiographique sur la maternité. de l'avant accouchement à l'arrivée de sa fille, l'autrice écrit sur tout ce que peut renvoyer ces instants. Cela remue des choses par rapport à elle mais aussi par rapport à sa famille et à son passé, notamment son enfance. Des douleurs, des souvenirs marquants, la maternité est vécue comme un évènement qui remet en question la narratrice. Elle s'adresse à sa fille tout au long du texte et constate dans quelles conditions elle est prise en charge à l'hôpital. Ces passages sont plein de lucidité sur les conditions de travail des soignants et des soignantes qui se dégradent et qui se répercutent sur les patients. Ce petit récit réaliste permet de rendre compte de l'expérience de la maternité sans s'arrêter aux nombreuses images idéalistes qui circulent. On retrouve avec plaisir l'écriture sans filtre et sans détour de Maria Pourchet.
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A lire ? Certainement !
Tous et toutes ne se retrouveront pas forcément dans cette explosion de fureurs, de déprimes, de brutalités mais aussi de silences et de sentiments refoulés ou pas.
Une “matriligne“ de femmes qui se jalousent et qui se reportent entre elles leurs misères, réelles ou pas.
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"Qu'est-ce-qu'être mère ?", telle est la question que pose,en filigrane, ce livre. Que transmettre à cet enfant surgit de nos entrailles et qui est déjà un être à devenir, un prolongement de soi ? Faut-il se libérer du poids de son passé pour ne lui laisser que la légèreté dont il pourra se saisir pour voler de ses propres ailes et construire son propre chemin ?
La parole comme l'écriture semble libératrice mais ici n'est-ce pas avant tout pour soi que pour l'autre qu'elle est utilisée ? L'autre étant ce miroir qui me renvoie ma propre image, me poussant sans cesse à savoir qui je suis.
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Je n'ai pas d'enfant mais il est facile d'imaginer que la maternité est le moment de revenir sur son enfance, sur ce que l'on nous a transmis, ce que nous aimerions transmettre, ce que nous aimerions éviter.
Ce livre est dérangeant. Bien écrit, avec un style particulier qui rend tangible la fatigue de la narratrice, son alternance entre écrit, parlécrit, souvenirs, analyse, moment présent.
Il est dérangeant pour parce que on ne peut s'empêcher de se dire qu'elle voit le verre à moitié vide, ne retient que le négatif.
Il est dérangeant parce que ces petites phrases, je les ai entendues, certaines. Que certaines m'ont fait aussi mal qu'à elle, d'autres ne m'ont qu'effleurée. Parce que je lui reproche de ne voir que le verre à moitié vide, c'est un reproche que je m'adresse à moi et que je sais bien qu'il est quasiment impossible de les surmonter.
Il est dérangeant parce que ce règlement de compte peut sembler vain, et pourtant ce défoulement reste indispensable à certains moments de la vie.
Il est dérangeant parce que l'on aimerait que Adèle sache parler, écrire, que l'on voudrait qu'elle ait déjà 30 ans à son tour, pour pouvoir lire les reproches qu'elle adressera à sa mère, parce que l'on aimerait vérifier que cette mère décriée reste aussi sourde et aveugle à ces critiques. L'expérience personnelle prouve que oui, mais la lectrice aimerait que non, montrer que ce cri n'est pas vain.
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Dans un style assez cru, l'auteure charcute toutes les idées reçues sur les joies de la maternité.
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