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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes au milieu des années 2000 en Espagne. Un professeur d'université de Madrid apprend soudainement que son père n'est pas son géniteur. Celui-ci est un Français, héros de la résistance qui a abandonné sa femme enceinte pour des motifs opaques.
Commence alors un vertigineux retour dans le temps. le narrateur, Julio, entend de la bouche d'un ancien ami de ses parents naturels, l'inclassable biographie de son père.
On se retrouve tout d'abord à Madrid, au début des années 50. Franco a finalement réussi à annihiler toute la fierté et la noblesse du peuple espagnol pour le transformer en un troupeau affamé, craintif et ultraconservateur.
Pourtant, on comprend que le noeud de l'intrigue se situe en réalité dix ans plus tôt dans les catacombes du Paris résistant...
Sous prétexte de raconter la vie tumultueuse d'un résistant de la première heure, Juan Manuel de Prada nous livre une superbe fresque historique qui débouchera sur un épilogue inattendu !
Le ton juste à travers lequel il dépeint ses personnages et l'éblouissante peinture du contexte délétère des années 1940-1960 (des deux côtés des Pyrénées !) donne un magnifique roman, basé sur des faits réels.
En effet, pour rédiger cette saga de 700 pages, l'auteur s'est intensément documenté et cela se sent, tant les descriptions sont précises et sonnent juste. Un authentique régal.
J'ai été particulièrement impressionné par le sort peu enviable des « collaboratrices horizontales » des nazis, professionnelles ou simples jeunes filles françaises amoureuses de « bons Aryens » de leur âge : « La file des femmes, cortèges de spectres ou procession de pénitentes, passa à côté d'elle. Sur leurs chairs épicées par le vice, les traces de torture semblaient particulièrement cuisantes. Elles avaient été violées, marquées, au fer rouge comme des bêtes, soumises à des décharges électriques, brûlées au thermocautère ; on avait même arraché les mamelons à l'une d'entre elles... »
Le fait d'être espagnol permet à l'écrivain de livrer un reflet sans fard de l'Hexagone durant et après l'occupation. La glorieuse histoire de France en prend pour son grade, mais qu'on ne s'y trompe pas : c'est uniquement par souci de véracité historique que de Prada brosse ce tableau vitriolé de la Grande Nation. Un Français de souche n'aurait peut-être pas osé s'y risquer...
Si vous n'y croyez pas, lisez ce roman exceptionnel et vous découvrirez un pays que vous ne connaissiez vraisemblablement pas. L'amnésie collective a parfois du bon, à moins qu'elle ne soit carrément une nécessité. Ça n'est pas l'une de ses victimes, en l'occurrence le psychanalyste Boris Cyrulnik, qui dira le contraire.
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C'est le jour du décès de sa mère, à laquelle il était très attaché, que Julio apprend que son père n'était pas son géniteur. Sa mère, en effet a aimé un autre homme que celui qui l'a élevé. Julio part alors à la recherche de ses origines. Un prêtre, un psychiatre, puis la fille d'un ancien rival vont révéler à Julio différentes facettes de cet homme.
Arrivera-t-il à soulever le septième voile de la vérité, l'ultime ? Celui que nous gardons pour nous même, de peur de ce que l'on peut y découvrir. Car les trois intervenants ne semblent pas vraiment avoir connu le même homme. Héros de la résistance durant la Seconde guerre mondiale, l'homme est devenu amnésique suite à un accident, embauché dans un cirque, il y devient un prestidigitateur de talent, mais l'homme est hanté par son passé absent au point de devenir fou. Et de quitter la femme de sa vie.
Dans une langue précise et riche, Juan Manuel de Prada dévoile le parcours complexe et accidenté d'un homme bousculé par les soubresauts de l'histoire, toutes les ambiguïtés d'une époque chahutée. Comme dans ses autres ouvrages, l'auteur prend son temps et détaille avec luxe la complexité du monde et des hommes. Un roman qui demande de la concentration au fil de ses 800 pages, mais qui grâce finalement à ses nombreux rebondissements se lit avec grand plaisir.
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Vers la fin de la deuxième guerre mondiale Jules est trouvé à demi mort dans un cimetière. Une opération réalisée dans des conditions précaires le ramène à la vie mais il lui est alors difficile de recomposer son parcours. Hébergé dans un cirque, il entreprend de se reconstruire aidé par la fille du patron. Cette reconstruction aura raison de leur relation qui les a menés en Espagne après avoir abandonné le cirque. Mais que devient-il ? Ce sera la difficile tâche de Julio son fils.
Nous voici plongés dans la période trouble de la seconde guerre mondiale avec les collabos, les miliciens, les résistants. Et bien entendu s'en suivent des alliances, des trahisons, des mensonges.
Bien sûr cela peut sembler bien classique mais l'écriture est telle que l'on est plongé au coeur de l'action et l'on est tout aussi impatient que Julio de connaître les tenants et les aboutissants.
A titre tout à fait personnel j'ai été un peu déçue de la fin qui n'a pas été celle que j'attendais mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier pleinement la lecture de ce livre.
Un bon moment de lecture
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Julio part au chevet de sa mère agonisante mais arrive trop tard pour entendre sa confession. C'est l'homme qui la élevé qui va lui révéler qu'il n'est pas son vrai père. Bouleversé par ce secret de famille, Julio part sur les traces de Jules Tillon, son père biologique pour lever le septième voile sur son histoire.
A travers sa rencontre avec le Père Lucas puis avec Portabella médecin spécialiste de la mémoire et de l'hypnose, nous allons découvrir le parcours hors du commun de cet homme, héros de la résistance française.

Passionnant roman d'aventures où un fils cherche sa filiation, "le septième voile" nous replonge dans la guerre d'Espagne et surtout dans la France occupée par les allemands. L'auteur n'épargne pas les nazis, comme les communistes. le récit est très documenté et le lecteur ne pourra qu'apprécier le réalisme et l'émotion de cette époque tourmentée.
Il s'agit aussi d'une quête d'identité. le père, comme le fils, sont à la recherche du passé, nécessaire pour pouvoir se reconstruire après des chocs émotionnels.
Les personnages sont extrêmement bien développés, complexes et loin de tout manichéisme.
Jules Tillon, engagé de la première heure dans la résistance cache aussi une part d'ombre. Sa folie passagère, son amnésie, sa trahison font de lui un héros ambigu qui oscille entre le bien et le mal.
On y retrouvera quelques figures ayant réellement existé : Jean Moulin, Henri Laffont,...
L'intrigue, pleine de rebondissements, ménage le suspens à travers les récits successifs des interlocuteurs de Julio.
Enfin, il me faut souligner la très belle histoire d'amour entre Jules et Lucia, les parents de Julio, qui au delà des souffrances ne cesseront jamais de penser l'un à l'autre.

Bref une grande fresque historique qui nous emporte par son ampleur et sa force : un très, très grand livre !
N'ayez pas peur des 700 pages ! le livre ne se lâche plus quand on l'a commencé !

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Ce livre m'a été proposé par ma compagne, qui sait bien que j'aime les pavés (presque 700 pages pour celui-ci, j'aurais préféré le lire sur ma liseuse...) et que je ne déteste pas l'histoire récente.
Julio, le narrateur, à l'occasion du décès de sa mère, découvre que le mari de celle-ci n'était pas son père biologique. Il s'en doutait un peu, à vrai dire, car il était beaucoup plus proche affectivement de sa mère que de son père selon l'état civil. Comme il traverse une phase de grand désarroi consécutif à la mort de sa femme dans un accident automobile dont il se considère responsable, Julio va classiquement partir à la recherche de son géniteur, qui était français et non espagnol. À travers les témoignages de personnes qui l'ont connu directement (un prêtre, un psychothérapeute) ou indirectement (la fille d'un médecin juif), des pans de sa vie hors normes vont se dévoiler, dans le désordre, et parmi ceux-ci il y en aura qui ne seront pas forcément des motifs de fierté pour Julio.
L'essentiel du récit se déroule en France entre la fin des années 30 et l'immédiate après-guerre, de façon non chronologique donc. L'auteur, tout en donnant la parole aux témoins, expose de façon un peu didactique à mon goût le quotidien des ouvriers de l'usine Renault de Billancourt ou des artistes d'un petit cirque, les faits d'armes des résistants mais aussi leurs faiblesses, la vie à Paris sous l'Occupation et au moment de la Libération, les microcosmes argentins des anciens nazis. Les sentiments d'un homme tourmenté, qui plus est amnésique pendant une partie de sa vie, sont bien analysés et donnent du ressort à l'histoire.
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Julio Ballesteros, appelé par sa mère mourante, arrive trop tard pour entendre de sa bouche la vérité sur sa naissance. Son père lui apprend alors qu'il n'est pas son père : il a épousé Lucia alors qu'elle était enceinte d'un français, Jules Tillon.

Sur les conseils de celui qu'il considère toujours comme son père il prend contact avec un prêtre, le Père Lucas. Ce dernier va lui raconter l'histoire de Lucia et de son père Estrada, espagnols ayant fuit l'Espagne après la guerre civile, de leur vie dans un cirque qu'ils dirigent pendant la 2eme guerre en France, façade qui leur permet de sauver des juifs, dont André ancien chirurgien amoureux de Lucia, de l'arrivée au cirque de Jules, blessé à la tête et amnésique. A la libération, Jules apprendra qu'il était résistant sous le nom de Houdini.

A la mort d'Estrada, Lucia et Jules partent en Espagne où il feront la connaissance du père Lucas. Jules sombre doucement dans la folie, il abandonne Lucia enceinte. Elle acceptera alors la demande en mariage d'Antonio Ballesteros, petit entrepreneur de province.

Sur les conseils du père Luca, Julio prend contact avec le Docteur Portabella, psychiatre qui a soigné Jules par hypnose. il découvrira la vie de Jules non seulement après l'abandon de Lucia mais également sa vie de jeune ouvrier chez Renault, entré dans la Résistance avec le parti communiste.

Enfin, sur les conseils cette fois de Portabella il essaie de rencontrer André, l'ancien amoureux de Lucia. Il apprendra son décès par sa fille , Sabine.

Sabine lèvera pour lui le septième voile en lui racontant le rôle de Jules lors des derniers mois de l'occupation au cours desquels manipulé par Olga, son amour de jeunesse, mais maitresse d'Otto Abetz, il trahira la résistance.

A sortie de l'asile, ayant retrouvé la mémoire et notamment sa trahison, il partira pour l'Argentine.

J'ai bien conscience que ce petit résumé ne reflète que très partiellement l'ampleur de ce roman de près de 700 pages.

Ce très beau livre nous plonge dans L Histoire : la guerre d'Espagne, la vie des exilés espagnols en France,

l'occupation , la résistance, la collaboration, l'épuration, l'Argentine...
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un livre fleuve qui m'a fait passer des moments de lecture très divers.
L'amour, la mort, la guerre, la recherche du père.
Une écriture très riche, une construction particulière, des personnages secondaires tout aussi intéressants que Jules le "Héros" de ce livre magnifique.
bravo au traducteur.
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