Je dois avouer que c'est assez plaisant de suivre les aventures de l'inspecteur Pendergast, puisque ces livres se suivent dans le temps – «
Les croassements de la nuit » fait suite direct au précédent opus («
La chambre des curiosités ») – avec une nouvelle intrigue. Fini la claustrophobie engendré par la mégapole New-York, ici, nous faisons face à l'Amérique profonde aux vastes étendues de champs de maïs.
Outre l'intrigue policière, le récit tourne autour de l'agriculture intensive et nous montre sans censure la cruauté de l'être humain qu'a envers la nature. Un abattoir de dindes donnent certes des emplois et permettent à de nombreuses familles de vivre, mais en contre patrie, reste un endroit de morts. Quiconque parmi-vous n'a-t-il pas détourné les yeux lorsque vous avez croisez l'un de ces camions chargés de malheureuses bêtes ? de la naissance à leur mort, la vie d'un animal d'élevage de masse n'est que pure cruauté.
En sus, il est question de cultures céréalières avec le questionnement de l'OGM, mais aussi des bio-carburants. Sur le papier ces modifications du génome est idyllique : + de rendement, + de résistances aux ravageurs = - d'utilisation de produits phytosanitaires (le terme “pesticide” est un mot vulgarisé par les journaleux, qui ne veut absolument rien dire). Ça, c'est la théorie. En pratique, le risque de croisement entre les végétaux est très élevé. Certes, Monsanto a trouvé la solution en rendant des plants stériles, mais cela rend les agriculteurs dépendant de cette société. Comme évoqué dans ce livre, ce sont les insectes qui sont les victimes ; les papillons monarques voient leur population chuté au risque d'une disparition. Or, ces lépidoptères sont la base de la chaîne alimentaire et risque d'entraîner à leur tour l'extinction de toute un faune hétéroclite, sans parler que ce sont des insectes pollinisateurs.
Notre duo
Douglas Preston et
Lincoln Child ne se sont pas trop foulés. Bien que la petite bourgade soit agréable, nous retrouvons un journaliste fougueux à l'instar de Smithback (voir les précédents opus), un shérif qui n'en fait qu'à sa tête (un peu comme dans «
La chambre des curiosités ») ainsi qu'une femme qui deviendra une personnage centrale tout comme Nora Kelly. On pourrait même rajouter le milliardaire, mais ici, il n'a qu'un rôle insignifiant. Allons plus loin dans les ressemblances avec les sous-terrains (les cavernes / le métro de New-york). Et puis, on va carrément la fin arriver à 200 pages du point final,
où le rejetons est le tueur et la logeuse en est sa mère. Ceci dit les deux derniers chapitres m'ont un peu surpris et on éprouve de l'empathie pour le monstre. Par ailleurs, on notera le clin d'oeil (peut-être qu'il y en a d'autres) où l'un des personnages lit «
Ice limit ».
Au final, il s'agit d'un tome très plaisant, facile à lire qui raviront les fans d'horreur avec ces scènes bien gore à souhait, un brin d'humour et beaucoup d'action. En revanche, je ne suis pas fan du “pouvoir” de Pendergast que l'on avait déjà vu dans le précédent volet. Je compte bien poursuivre mes aventures, bien que cette série, à l'heure où je tapote sur mon clavier, comporte 21 tomes.