En préambule, je tiens à préciser là encore que, même si cet opus de Pendergast peut se lire sans contrainte, il serait préférable de lire ses aventures dans l'ordre. En effet, pour ma part, je n'ai pas vraiment saisi la référence au personnage de Constance Greene. L'épilogue m'a d'ailleurs laissé dans l'expectative car cela n'a pas beaucoup plus éclairé ma lanterne voire l'a obscurcie.
Hormis cela, il faut reconnaître que ce roman est globalement assez agréable à lire.
Plus que la recherche du criminel, c'est surtout la personnalité des enquêteurs qui a retenu mon attention. le duo d'Agosta/Pendergast, totalement improbable, est une véritable réussite littéraire. Au traditionnel flic incarné par le lieutenant du NYPD, Pengergast oppose l'image d'un dandy d'un calme déconcertant et privilégiant la réflexion au corps à corps. On verrait en lui une sorte de Sherlock Holmes moderne, proche de celui incarné par Benedict Cumberbatch à l'écran, donnant l'impression de jouer dans la cour des grands quand d'Agosta alias Watson se perd dans des considérations de petit joueur.
L'idée de ce début de révolte des pauvres face aux riches évoquée dans le roman, même si elle repose sur un malentendu habilement orchestré par notre coupeur de tête, ne laisse pas non plus indifférent. En effet, le fait que la société finisse par soutenir d'une certaine façon ce nouveau pseudo-Robin des Bois sanguinaire me semble révélateur du désespoir inhérent à toute société capitaliste actuelle. A bon entendeur, salut !
La longueur relativement courte des chapitres donne au roman un rythme soutenu et confère à l'intrigue un suspens continu tout au long du roman. Cela s'avérera d'autant plus important que la fin du roman s'apparente véritablement à une chasse à l'homme qui, sans cette écriture efficace, aurait perdu en intérêt. On regrettera, toutefois, que cette chasse se termine un peu « à la vite » et réduise en vulgaire feu de paille la perversité du chasseur (une sorte de Moriarty sadique) comme par un tour de magie. Je m'attendais à une fin plus sanguinolente à l'image des crimes perpétrés tout au long de l'histoire. Je ne suis sans doute pas assez sensible aux puissances de l'esprit mais il faut reconnaître que cette fin est effectivement plus à l'image du flegmatique Pendergast.
Mon chouchou
Bien entendu, je retiens le personnage de Pendergast dont le côté esthète et complètement décalé s'avère non seulement comique mais aussi plutôt séduisant. Un accessit également pour le journaliste Harriman. Certes, il donne parfois plus l'impression de vouloir chercher des poux à notre duo d'enquêteurs mais son face à face avec Ozmian et ce qui va en découler est assez jubilatoire et nous donne envie de le voir triompher devant la morgue insupportable de l'homme d'affaires.
Un bon roman que je recommande (à condition, toutefois, d'avoir déjà lu d'autres aventures de Pendergast pour mieux cerner sa psychologie).
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