AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 48 notes
5
5 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Me voilà à quai, rentré chez moi, tout juste de retour de mon grand voyage, cette incroyable et fantastique croisière à travers l'Archipel du Rêve. Ne me demandez pas combien d'îles j'ai visité, et combien de temps j'ai passé en mer et sur terre car je serai bien incapable de vous le dire. Tout ce que je peux, par contre, vous affimer c'est que j'ai vu, j'ai vécu, j'ai entendu, j'ai senti, j'ai ressenti des choses absolument extraordinaires, magnifiques et intemporelles.... souvent même atemporelles, selon que l'on utilise le référentiel de temps absolu, relatif, celui de la terre ferme ou du bâteau... au choix !

Christopher Priest nous propose une véritable ode à la beauté du monde, à la contemplation, source d'inspiration, par toujours rationnelle. Tout dépend de comment l'on ressent les événements et les éléments. Réel ou irréel ? Comment percevons-nous les choses ? Comment pensons-nous les percevoir finalement ? Est-ce que nous avons une maîtrise sur l'imaginaire ou sommes-nous simple spectateur de celui-ci ?

Le personnage principal, compositeur, a soif d'évasion, de parcourir l'inconnu afin de trouver de quoi s'abreuver. Souvent lui-même dans l'incompréhension de ce qui lui arrive, il préfère souvent se laisser aller et bercer par les flots, les vents, les courants, plutôt que de chercher par tous les moyens une explication logique à sa vie. Il accepte son destin, essaye tout de même de se guider lui-même vers un but imprécis, mais sans tumulte et en prenant tout le temps nécessaire. de toute façon, celui-ci n'a pas réelle emprise sur lui. Mais que dire du monde qui l'entoure, impacté de manière bien diverse.

Vit-il son avenir, ou l'invente-t-il ?
Ou finalement est-ce que tout cela n'était pas juste une grande symphonie qui s'achève en tournant la dernière page du livre ? Priest n'a-t'il tout simplement retranscrit les notes qu'il avait en tête par des mots, des phrases, des couplets et des refrains ?

Oui vous l'aurez compris, il est difficile d'analyser et de chroniquer ce roman. Mais je puis vous assurer que j'ai été gagné par la poésie et la musique qui s'en dégagent. Il y a beaucoup d'images, de symboles, d'interprétations différentes à voir et à comprendre.

Par contre, je conseillerais L'inclinaison uniquement à des lecteurs déjà conquis par le style de Priest. Et je conseillerais à tous ceux qui n'en ont jamais lu de débuter plutôt par un autre titre comme le monde inverti qui sera beaucoup plus facile d'accès.
Commenter  J’apprécie          4013
L'inclinaison, ou comment je me suis laissé porter par la mélodie.

Difficile de chroniquer ce Priest. Donc je vais faire comme tout "bon" journaliste : faire du plagiat pur et simple pour écrire mon article (entre parenthèses le nom des blogs auxquels j'ai emprunté des passages) :

"Le héros annonce dès le départ qu'un évènement a ruiné sa vie. Nous allons donc le suivre dans son récit, avec cette idée en tête, dans l'attente du dit évènement et de la ruine à venir. Mais en fait, c'est tout autre chose que nous propose Christopher Priest."(Les lectures de Mariejuliet). "un étrange phénomène spatio-temporel baigne les îles, rendant impossible l'établissement d'une cartographie fiable. du "vortex" ou "gradient temporel", on ne savait jusqu'ici pas grand-chose, autant dire rien. Alesandro Sussken y est directement confronté au cours de son voyage dans l'Archipel, et le lecteur avec lui voit enfin se lever le voile sur un des mystères mythiques de l'oeuvre de Christopher Priest." (Le fictionaute).

"Le problème du temps, dans cet univers, avait déjà été abordé par Priest, mais cette fois, il est au coeur du roman, et d'une façon vertigineuse. Au fond, Priest transpose le paradoxe des jumeaux de Langevin en dehors du voyage spatial, sans nécessité de vitesses relativistes, dans un monde (l'Archipel du rêve) dont la physique semble complètement déréglée par rapport au nôtre." (Le Journal Extime de Cyrille). "Rêve ou vérité, chaque lecteur se fera son propre avis, mais on plonge clairement dans un roman totalement ouvert, où l'absence d'explications sur certains points rend l'ensemble, je trouve, plus captivant, offrant à chaque lecteur la possibilité de s'approprier le récit, où chacun y construira ses propres explications.""Ce n'est pas le genre de récit qu'il faut tenter de comprendre de bout en bout, mais plus se laisser porter par cette ambiance perturbante, fascinante et envoutante."(Blog-O-Livre). La technologie ne le concerne pas, il n'écrit pas pour expliquer par quel mécanisme le temps s'écoule différemment d'une île à l'autre, mais ce n'est pas grave, nous ne sommes pas là pour cela, nous sommes là pour voir ces personnages malmenés par le temps vivre malgré tout, pour nous perdre avec eux dans ce monde incompréhensible. (Noosfere).

"Lire un roman de Christopher Priest, c'est aussi (re)découvrir une écriture qui possède sa propre petite musique, son rythme particulier. Derrière un style riche et faussement simple, l'auteur de "L'inclinaison" nous invite à voyager à travers un récit porté par des ambiances posées, envoûtantes par instant, lancinantes et traînantes à d'autres créant un sentiment langoureux qui convient bien au sentiment de perte de contrôle et d'errance du personnage central." (Naufragés volontaires).
"Tout comme le pouvoir des îles, l'écriture de Priest est douce, lente et impitoyable, car jamais elle ne vous lâche. Depuis ses débuts Christopher Priest s'est illustré par sa plume redoutable qui sert toujours à merveille son propos. Ici, -comme dans tout l'univers de l'archipel du rêve- elle joue encore plus le jeu de la nonchalance insulaire et des voyages maritimes, allant jusqu'à se faire complètement oublier au profit de la narration. Et en artisan conteur, le grand Priest transfigure ce roman nonchalant en une aventure dramatique et tumultueuse."(Space fictions)

"Je dois dire que j'ai beaucoup apprécié cette lecture. le rythme m'a plu, tout comme l'intrigue. J'ai eu l'impression de naviguer dans l'Archipel du Rêve, de sentir le soleil des îles ou le froid glacial de la Glaund. J'ai tremblé devant la Generalissima et questionné la réalité comme Sandro : comment peut-on perdre du temps objectif de sa vie juste en voyageant entre des îles ?" (Un papillon dans la lune)
"Je suis pourtant assez cartésien, et j'aime bien avoir des explications aux phénomènes étranges que l'on rencontre dans les romans SFFF. Mais avec « L'inclinaison », je ne sais pas par quel miracle, j'ai passé un pacte avec Christopher Priest, j'ai accepté (et ce dès le début) de ne pas comprendre ce qu'il se passe. Il ne faut pas chercher d'explication. le voyage est plus important que la destination." (Lorhkan et les mauvais genre). "Comme pour chaque roman de l'auteur, le lecteur s'approprie le récit ; et ce dernier parlera différemment à chaque lecteur." (Livrement)

Ce que j'ajouterai, c'est que j'ai trouvé ce roman politique aussi, ce qui est rare chez l'auteur. Difficile dans dire plus sans dévoiler une partie de l'intrigue, mais l'auteur s'interroge notamment sur le rapport Etat / Individu. Ce n'est pas le coeur du roman, juste une des pistes, possible, de compréhension du roman.

Bravo au traducteur Jacques Collin, garder la musicalité du texte original n'a pas dû être une sinécure.

Merci aux blogueurs de m'avoir amplement simplifier la tâche.
Commenter  J’apprécie          90
Un livre qui nous parle d'inspiration.

L'histoire principale de ce roman, et du moins ce que j'en ai retenu, c'est quelque part la recherche d'une inspiration pour une grande oeuvre musicale. Alesandro est un musicien dans un pays en guerre. Son frère, Jacj, lui, doit s'engager alors qu'il est musicien lui aussi. Alesandro et sa famille ne savent pas où se trouve ce frère perdu. Alors qu'il part en tournée dans des îles un peu mystérieuses, Alesandro se retrouve en présence de phénomènes bizarres. Sur le coup, on rationalise. On se dit que la construction même du roman est ainsi.

En effet, la plupart du roman se passe en croisière, sur des bâteaux, dans des îles. C'est extrêmement propice, en fait, au fait de perdre totalement la notion du temps. le temps s'étire, se contracte, on le ressent bien différemment. Et j'ai l'impression que quelque part, ce roman est une recherche d'une musique qui s'inspire du temps.


Un livre qui nous inspire.

C'est aussi l'histoire d'une personne qui approche de la cinquantaine. Et il s'aperçoit qu'il a perdu son frère. Aussi, en le recherchant, il rattrape le temps perdu tout en s'approchant de son but. Et tout au long se présente bien entendu la musique de toute une vie. de plus, en procédant à ce voyage initiatique, Alesandro devient un adepte et il arrive à maîtriser quelques petites choses. C'est donc tout un livre initiatique qui se présente à nous.

En bref : on s'y perd comme on se perd dans un morceau de musique (et ceux qui en écoute beaucoup me comprendront de suite). Christopher Priest essaie de toucher à une notion somme toute très subjective qui est le temps perçu, le temps réel, le temps passé..... Lorsque vous reposerai l'inclinaison, vous vous amènerai à réfléchir sur la notion de temps sur votre vie. C'est un livre littéralement propice à la réflexion voire à la méditation. Merci les Editions Denoël pour cette sélection d'Octobre !

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
Commenter  J’apprécie          80
L'Inclinaison raconte l'histoire d'un jeune compositeur de musique contemporaine vivant dans un pays totalitaire. Un compositeur, qui va s'embarquer pour une tournée de huit semaines avec un orchestre dans un archipel possédant un parfum de rêve.

L'Inclinaison parle de musique, des îles, de la mer, la vie, du temps qui passe, de l'inspiration, des voyages, de la liberté. Un roman hors du commun, un livre qui prend le temps de raconter.

Né dans un pays en guerre, froid, industriel et pollué où une dictatrice règne sans partage d'une poigne de fer, le compositeur Alessandro Sussken embarque pour les îles paradisiaques qu'il a toujours rêvé de visiter. Pendant huit semaines, il voyage insouciant, d'îles en îles, donnant quelques récitals, dormant dans les bateaux, se livrant à l'étrange rituel des formalités administratives à chaque débarquement, découvrant l'apparente insouciance des insulaires, le plaisir de la vie au soleil. Mais après huit semaines au paradis, il revient sur le continent et une surprise de taille l'y attend.

Si L'Inclinaison parle beaucoup de musique, du processus de composition, des artistes, il s'agit également d'un récit fantastique, abordant de manière très orignale, un thème pourtant maintes fois exploité par les écrivains, celui du voyage dans le temps. le roman est tout sauf dans l'action, certains chapitres semblent même un copier coller du précédent, à se demander si Christopher Priest ne cherche pas à faire du remplissage, jusqu'à ce que le lecteur comprenne la démarche de l'auteur. Ce qui semblait répétitif devient alors indispensable au récit.

Le roman est beau, bien écrit, différent. Les mélomanes aimeront son approche de la musique, les voyageurs voudront repartir en mer, les passionnés de paradoxes temporels pourront se creuser les méninges et les lecteurs de Priest adoreront son nouveau roman.
Lien : http://www.blog.neoprog.eu/i..
Commenter  J’apprécie          40
Alessandro Sussken a toujours connu la guerre. Celle-ci a commencé quelques années avant sa naissance et semblait ne jamais devoir finir. Son pays, la République de Glaund dirigée par une junte militaire s'affrontait avec son voisin le Faierland. A part ces deux pays, personne ne parlait jamais du reste du monde. Il n'existait aucunes photos, aucune carte d'autres continents et il était pratiquement impossible de quitter le Glaund. Pourtant, de la fenêtre du grenier de sa maison, Alessandro voyait deux îles perdues dans la brume. Alessandro est un musicien particulièrement doué depuis la petite enfance et quand il a vraiment commencé à composer, ce sont ces deux îles qui inspiraient sa composition. A force de recherches, il va apprendre qu'elles ne sont pas seules mais qu'elles appartiennent à un Archipel : l'Archipel du Rêve. de manière providentielle, il va être invité avec d'autres musiciens à faire une tournée dans ces îles. L'occasion est trop belle à la fois de faire de nouvelles découvertes, mais aussi de peut-être pouvoir rencontrer And Ante l'homme qui a plagié certaines de ses compositions, et aussi de savoir ce qui est arrivé à son frère Jacj parti à l'armée depuis de nombreuses années et dont personne n'a jamais eu aucune nouvelles. Mais ce voyage va complètement bouleverser sa vie...

Car sur ces îles, à l'écart de la guerre, le temps ne s'écoule pas de la même manière. En passant de l'une à l'autre, toujours en bateau, le voyageur en subit les conséquences et gagne ou perd des minutes ou même des heures par rapport au temps qui s'écoule sur le continent. A chaque escale il doit avoir recours à un Adepte pour récupérer ou supprimer cet écart. En cas d'absence de régularisation, il risque d'arriver à destination avant même d'avoir quitté son point de départ, ou alors après une traversée de quelques heures avoir perdu plusieurs années de sa vie.

Il va lui falloir accepter de tout perdre : ses amis, sa fiancée, ses parents et même une partie de sa musique, sans aucune explication, de se retrouver seul, plongé dans un univers qui lui parait complètement incohérent pour enfin avancer et finalement se trouver lui-même au bout du voyage. Il avait entrepris ce périple avec des idées bien précises : retrouver la piste de son frère Jacj et le plagiaire de ses oeuvres, sans doute aussi comprendre pourquoi ces îles inspiraient autant sa musique. Mais au bout de ce voyage, s'il a obtenu des réponse à ses questions, finalement elles n'ont plus beaucoup d'importance. Tout ce qu'il a découvert lors de ce périple va lui permettre de comprendre qui il est réellement et de se libérer des chaînes qui l'empêchaient de vivre vraiment.

Outre celui du voyage - extérieur comme intérieur -le récit aborde aussi les thèmes de la guerre, de la liberté individuelle et du processus de la création musicale. J'ai tout de suite accroché à ce roman original au style simple et fluide. Dès la magnifique couverture d'Adrien Police et jusqu'à la dernière page j'ai voyagé comme dans un rêve au rythme de la musique des îles et de celle d'Alessandro. J'ai adoré l'univers de Christopher PRIEST, irrationnel, mais fascinant.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (142) Voir plus



Quiz Voir plus

Les héros de SF : Christopher Priest

« J’avais atteint l’âge de 1000 Km ». De quelle oeuvre, cette citation..?

eXistenZ
Futur Intérieur
Le Glamour
Le Monde Inverti
Le Don
Le Prestige
La Fontaine pétrifiante
La Séparation
L'Archipel du rêve
La machine à explorer l'espace

10 questions
48 lecteurs ont répondu
Thème : Christopher PriestCréer un quiz sur ce livre

{* *}