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Emmanuelle Ghez (Traducteur)
EAN : 9782375021972
487 pages
Editions Paulsen (11/05/2023)
4.28/5   18 notes
Résumé :
Une immersion dans la vie nomade du grand Nord.
Laponie, 1851. Dans le village de Gárasavvon, les Samis élèvent des rennes depuis des générations, et mènent une existence nomade soumise aux seules lois de la nature. L’arrivée de Laestadius, pasteur luthérien, sème la discorde au sein de la communauté. Après la conversion spectaculaire de l’ancien chamane, son fils, Ivvár, doit s’occuper seul du troupeau. Lorsqu’elle s’éprend du jeune homme, la fille du pasteu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Si je devais décrire en une phrase ce roman, je pourrais dire qu'il est à l'image de son titre et de sa très belle couverture. Et pour cause Hanna Pylväinen avec le silence des tambours nous offre une véritable immersion en Laponie suédoise du milieu du XVIIIème siècle.

En commençant la lecture de ce texte, vous découvrirez un roman d'ambiance très visuel où vous serez rapidement plongé.
Ayant eu la chance d'exaucer l'un de mes voeux il y a quelques années en allant en Laponie, cette lecture a réveillé en moi de nombreux souvenirs et il suffisait finalement que je ferme les yeux pour me représenter les scènes et les paysages décrits par l'auteure.

En passant plusieurs mois parmi les Samis, Hanna Pylväinen a su s'immerger de leurs coutumes et, il est né de cette expérience ce magnifique ouvrage où finalement s'affrontent deux cultures, celle des nomades qui parcourent des kilomètres avec leurs rennes et celle des colons installés depuis peu sur les terres lapones.

Passionnée par l'histoire de cette région, j'ai vraiment apprécié ce roman qui fut pour moi un véritable plongeon culturel dans lequel j'ai vraiment été pris. Cette impression a été renforcée par mon attachement aux personnages, en particulier celui de Willa, fille de pasteur luthérien vivant dans village de Gárasavvon dont la détermination risque de la mener droit à sa perte.

En refermant cet ouvrage, je ne m'attendais pas à ressentir un tel pincement au coeur et avoir une sensation de manque aussi présente. Je ne peux que vous en remercier Hanna Pylväinen et vous féliciter pour cet incroyable roman...
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Willa est la fille de Lars Levi Læstadius. Ce dernier, pasteur luthérien ultra-conservateur, a réellement existé.
Willa vit, avec sa famille, à Gàrasavvon, un village au fin fond du Grand Nord en 1851. le but : amener l'ordre et la religion aux habitants de ce territoire.
Les Sami, peuple autochtone, doivent cohabiter avec ces arrivants aux coutumes bien réglées et aux passe-temps différents : la prière, le commerce avec de l'argent, l'alcool pour se réchauffer, Suède ? Finlande ? Russie ? Des pays pour délimiter les activités des hommes et pas seulement...

Le choc des cultures est exceptionnellement bien retranscrit dans ce roman. Surtout lorsque Willa tombe amoureuse d'un jeune Sami, quelque peu à la dérive, Ivvàr.

L'Autrice nous emporte dans un tourbillon de rebondissements. La vie des troupeaux de rennes rythme le récit. Eux ne connaissent pas les frontières. Pourquoi les Sami devraient-ils s'en voir imposer ?
Le climat et le mode de vie rudes des habitants sont des éléments essentiels de ce récit qui montre à quel point des coutumes inconnues peuvent effrayer et entraîner le pire... Sans rien dévoiler, la fin est un peu rapide par rapport au reste du récit et j'aurais aimé en savoir plus sur ce qu'il advient de ces personnages très riches.

Seule la maison d'édition Paulsen pouvait nous offrir un nouveau récit d'aventures dans un froid polaire. La culture Sami racontée par Hannah Pylvainen est sublimée. L'Autrice est finlandaise, née dans une famille læstadienne, et a passé plusieurs mois parmi le peuple Sami.
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« - Sais-tu, continua Lars Levi, qu'en same du Nord il existe plus de deux cents mots pour désigner la neige et la glace?
Il ne laissa à personne une chance de répondre.
- Par exemple, poursuivit-il, il y a un mot magnifique, dans le dialecte du Nord, pour désigner le moment où la neige tombe si fort qu'on ne voit plus la limite entre ciel et terre. Pour parler de la neige à ce moment très précis.
- Borga, dit Willa, avec la prononciation douce des Lapons. Et quand la neige est fraîche et posée sur les petites branches des arbres, on appelle ça rikvit. »

Le silence des tambours, Hanna Pylväinen @editionspaulsen @hannapyl #paldhiver

Il y a d'abord ce son tenu, qui enfle, gonfle, se déploie, à travers la vallée, contre les montagnes… le son s'envole comme un joik, il vient se réverbérer contre les façades des maisons, continu, profond, dense… et puis plus rien, le son recule, se dissout, le silence s'installe… le silence des tambours!

Ce roman, c'est l'histoire du Grand Nord, le choc des cultures entre les samis et les colons, la vie rangée du troupeau mené par le pasteur et celle, nomade, des éleveurs qui mènent leur troupeaux de rennes. C'est une belle présentation du peuple Sami, comme une immersion dans leur mode de vie, leurs us et coutumes…

« Quand on chante, c'est pour raconter quelque chose, expliqua Biettar d'une voix douce en regardant la fillette qui avait imité le chant sámi. le joik, c'est pareil. Ça peut parter d'une montagne, d'une personne. Certains joik existent depuis des siècles. On peut continuer à faire vivre une personne à travers le joik des siècles plus tard. »

C'est aussi une plongée historique dans la Laponie du XIXe siècle, à la rencontre du pasteur Laestadius, instigateur d'un mouvement de renouveau luthérien, du roi Oskar Ier qui s'oppose au Tsar de Russie, des frontières et territoires de l'époque…

« Les relation ente éleveurs de rennes et colons étaient gérées par la Couronne, qui suivait tous ses citoyens par l'intermédiaire de l'Eglise d'Etat, c'est-à-dire de toutes les églises, de sorte que chaque personne, Sámi comme colon, était enregistrée à sa naissance et à sa mort comme paroissien de l'Église, et que tout mariage en dehors de l'Église était proscrit. L'Église était indissociable de la Couronne, et ses pasteurs ne représentaient pas seulement les bras de Dieu mais aussi les bras de la loi. L'alliance de l'Église et de la loi était d'autant plus sensible que la collecte des impôts avait lieu les jours saints. Venir à l'église était alors une obligation sous peine de recevoir une amende pour absentéisme. »

Dans ce roman, la nature est belle, sauvage et libre, et l'on rêve de s'y plonger à corps perdu comme les Samis…

« Son seul désir, à ce moment-là, avait été de galoper avec les rennes, de voir battre leurs longs cils blancs. de sentir le pas furtif du renard, de regarder le furet pêcher sur le rivage. Et les huîtriers aux pattes orange, toujours en groupe, se chamaillant, inclinant le bec. Il avait eu envie de fumer, de boire du café, sans personne autour; rien que le silence d'une cascade ou le babil d'un ruisseau de montagne. »

… ou comme Willa, fille du pasteur, qui cache une âme farouche et intrépide derrière son apparence sage et rangée, Willa qui aime aussi s'immerger dans la nature, marcher dans le froid, s'aventurer au-delà du village…

Willa, c'est l'héroïne de ce roman, non pas un point de rupture mais un point de suspension… à vous de découvrir comment à travers ce roman dont l'intrigue gonfle enfle, tourbillonne, comme le son du tambour, jusqu'à l'explosion!

« Même de la neige, des flammes peuvent surgir.»

Si vous êtes prêts pour l'aventure, dites « cus cus » et les rennes vous emporteront, à bord de votre traîneau, aux confins du monde sami qui mérite la découverte!
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Une fresque historique dans la Laponie du milieu du 19ème siècle, parmi les éleveurs Sami.
La transhumance des rennes nous embarque dans les paysages grandioses du Grand-Nord avec ses aurores Boréales. Des descriptions à couper le souffle qui vous laisse songeur et rêveur. Où l'on ne perçoit que le son des pas dans la neige, le glissement des skis et des luges, au milieu du brame.
Au centre une romance pleine d'amour et de sincérité entre un homme et une femme que tout oppose.
Ivvàr est Sami, un éleveur de rennes qui ne se préoccupe plus de son verre de brännvin que de Dieu.
Willa est la fille du pasteur luthérien, Lars Levi Laestadius, de la petite ville de Gàrasavvon (ou Karesuando) qui n'est autre que le fondateur du mouvement Laestadianisme.
Hanna Pylväinen, née de parents Finlandais adeptes de ce mouvement, nous conte la vie de ces ancêtres d'une bien belle écriture.
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Alors j'étais sur le point de mettre 4,5 étoiles... avant les deux derniers chapitres.
C'est un superbe livre, on est vraiment immergés dans la culture sami, les paysages et la confrontation avec la religion dans les années 1800.
Cependant, on a l'impression, tout le long, qu'on va suivre une histoire avec ses personnages, mais on se retrouve à devoir suivre trop de personnages et trop de points de vues différents.
Le vrai problème pour moi : C'est qu'aucun de tous ces personnages n'a droit à une réelle évolution. On pourrait s'imaginer que ça va être le cas, mais en fait non. C'est vraiment la chose qui n'a pas fonctionné pour moi. J'étais tellement déçue, après avoir lu tout le livre, de la manière dont l'auteure a "terminé" l'histoire de ses personnages principaux. Pourquoi ne pas au moins donner à ses personnages une fin satisfaisante ? Quand le livre se termine, on a juste l'impression que ça a été fini en vitesse, et ça termine clairement en queue de poisson.
Je pense qu'il faut voir ce livre comme une sorte de documentaire, mais pas une histoire.
Enfin, j'ai quand même apprécié ce livre et ses personnages, mais la toute fin a quand même gâché mon expérience.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le pasteur proscrivait toute idolâtrie dans ses sermons, mais il voulait qu'on le vénère, il entretenait l'admiration de ses fidèles avec le même soin qu'un berger veillait sur son troupeau ou qu'un fermier cultivait son champ. Mais pour qu'ils l'idolâtrent, il fallait d'abord qu'ils le croient capable de les sauver, et, pour les sauver, il devait les convaincre de leur vice. Il fallait reconnaître le péché pour éprouver le besoin de miséricorde, de grâce.
Son père était un marchand de plus, mais son commerce était pire que les autres, car il conduisait les gens à se mépriser.

Il conditionnait l'amour de son prochain à la haine de soi, exigeait une vie de constante prosternation pour venir à bout de désirs qui ne vous quittaient jamais. Il fallait implorer le pardon sans relâche au pied de son autel pour espérer être sauvé de ce que lui-même avait fait de vous.(P.220 )
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Il y a un mot merveilleux pour neige dans le dialecte du nord - le moment où la neige tombe si fort qu'on ne peut pas faire la différence entre le ciel et la terre - à ce moment précis, il y a un mot pour ça." « Borga », dit Willa en utilisant la prononciation douce des Lapons. "Et quand vous sortez et que la neige est nouvelle et repose sur les doigts des arbres, cela s'appelle rikvit ." "Et quand la neige est croustillante et supporte votre poids...", a déclaré Lars Levi. "Et quand la neige est croustillante et ne supporte pas votre poids", a déclaré Willa. "Et même les mois portent le nom de l'apparence des rennes", a-t-elle ajouté.
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La mort est la partie la plus importante de la vie, il faut la laisser faire. Personne n'obtient la vie sans la mort
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Personne ne contrôle la nature, avait-il dit amèrement, et je fais partie de cette nature
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