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3,56

sur 131 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La guerre est à peine finie, Londres se relève tout doucement de ses ruines…grâce aux femmes remarquables. Vous savez, ces femmes tout entières dévouées à leur paroisse, leurs bonnes oeuvres, leurs ventes de charité, leurs hommes (du pasteur au bedeau).

Mildred en est une. Célibataire, ayant déjà dépassé de peu la trentaine, on peut donc l'appeler « vieille fille ». Dévouée, elle l'est, quitte à négliger sa propre vie. Toujours à préparer une bonne tasse de thé bouillant, ou de faire la médiatrice entre les membres d'un couple en dérive, ou encore de recueillir des bonnes âmes en déroute.

Voilà. Ma patience a été mise à rude épreuve, j'ai trouvé cette vie insipide, ou du moins les personnes entourant Mildred insipides. Car je ne pense pas que Mildred le soit, elle est même spirituelle et pleine d'humour à certains moments. Mais bon, ceci n'excuse pas l'ennui abyssal que j'ai ressenti face aux conversations nombreuses émaillant ce livre, dont je ne pourrais même plus donner les sujets. Ah si : la prochaine vente de charité, les petits-fours sur lesquels les hommes se jettent les premiers, le pasteur qui va se fiancer, les voisins qui se disputent, les humeurs du pasteur…

Une petite tasse de thé, peut-être ? Ce n'est pas moi qui vous l'offrirai, je ne suis pas une femme remarquable, moi.
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Mildred a toujours une tasse de thé à offrir, un conseil à donner à ses voisins, amis, un commérage à échanger avec les dames de charité qui entourent le vicaire du presbytère. Ses après-midi sont consacrées aux dames nécessiteuses qu'un coup du sort a fait tomber dans le besoin. Elle vit simplement, commence à dépasser l'âge où une femme songe au mariage, la trentaine bien sonnée...

Un couple en crise vient s'installer en dessous de chez elle, elle s'active à les réconcilier, s'occupe du mari Rocky quand sa femme Héléna le quitte, puis de l'ami anthropologue, Everard qui vient de quitter sa mère. Sans compter les amies qui viennent dormir chez elle, tout ce petit monde qui fourmille autour de l'église, les veuves qui cherchent des pasteurs à épouser...

Un roman très anglais, plein d'humour sur la condition des femmes de cette époque - les années 50 - au service des hommes, qu'elles soient mariées ou non, ayant toujours un frère, un père, un voisin esseulé ayant besoin de l'épaule rassurante d'une de ces femmes remarquables...entièrement dévouées au service des autres. Ambiance ventes de charité, parfum d'encens, tasses de thé et vieux jupons garantie !
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J'ai découvert Barbara Pym dans le cadre du challenge solidaire.
Côté plume, j'ai été plutôt charmée. C'est un peu vieillot, avec un petit côté très british, une narratrice, Mildred, un peu coincée et en même temps non dénuée d'humour. Il y a un bon équilibre entre narration et dialogues.
Cette écriture est très efficace pour recréer l'atmosphère du Londres d'après-guerre. le milieu dans lequel évolue Mildred, vieille fille, cernée de femmes vivant dans l'entourage de pasteurs, est tout à fait bien rendu : train-train quotidien, ventes de charité, nombreuses tasses de thé … C'est souvent un peu tristounet, guindé, d'autant que Mildred, au demeurant assez attachante, est elle-même fille de pasteur.
Le gros problème, c'est que tout cela est aussi insipide et linéaire que le journal intime d'une ado lambda. L'écriture a du rythme mais le roman n'en a aucun, il ne se passe rien, ou si peu : de minuscules événements tiennent lieu d'actions et de rebondissements. Aucune intrigue digne de ce nom, une histoire plate, oubliée aussitôt lue.
Une lecture pas désagréable sur le moment, une jolie plume, mais ça m'étonnerait que je relise du Barbara Pym, sauf peut-être si elle a aussi écrit des nouvelles.
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Barbara Pym est souvent vue comme une écrivaine n'ayant pas été considérée à sa juste valeur. En effet, alors qu'elle connaissait un certain succès, elle ne trouva plus d'éditeur pour ses histoires jugées probablement comme peu dignes d'intérêt. Ben oui, des histoires de « bonnes femmes » écrites pour des femmes, cela ne fait pas se déplacer les foules. Et ce roman ne déroge certainement pas à la règle.

Mildred est une de ces « bonnes femmes » de la middle-class britannique de l'après-guerre. Fille de pasteur, elle a été élevée avec certaines valeurs, et, surtout, une certaine idée de la place de la femme dans la société. Trentenaire, célibataire, elle est déjà classée comme « vieille fille », son rôle principal étant de participer aux bonnes oeuvres, d'aider son prochain et de réconforter les uns et les autres avec une bonne tasse de thé. L'arrivée de nouveaux voisins, un couple non conventionnel, pour ne pas dire excentrique, va peu à peu bousculer la pauvre Mildred.

Pour ma part, je n'avais jamais entendu parler de Barbara Pym avant le challenge solidaire, Barbara Pym qui est une auteure ayant eu apparemment son petit succès de ce côté de la Manche. D'autant plus étonnant puisque j'aime assez la littérature britannique.
Je suis contente d'avoir découvert sa plume même si mon avis, au final, sera en demi-teinte.

Commençons déjà par l'écriture. Elle est datée, un peu surannée, on peut dire qu'elle s'inscrit bien dans son époque. J'ai trouvé la narration très linéaire et manquant de rythme. L'histoire en elle-même n'est pas en reste. Je me suis ennuyée à certains moments, trouvant ce quotidien de la femme célibataire des années 50 morne et triste. Mais, heureusement, il y a ce personnage de Mildred auquel, j'en suis la première surprise, je me suis attachée au fil de ma lecture. Alors que je la voyais comme une femme rigide, sans folie, prompte à juger rapidement, j'ai beaucoup aimé l'évolution que lui donnait l'auteure, soit une femme de son temps, certes, mais faisant preuve d'empathie et, surtout, capable d'évoluer et d'acquérir une forme de modernité. Car si elle peut désapprouver certains comportements de ses semblables, elle sait aussi balayer devant sa porte, ce qui fait, au final, que je la trouvais plutôt dure envers elle-même. Quant aux personnages secondaires, dont certains sont détestables, je ne peux qu'imaginer Barbara Pym en train de sourire en les dépeignant, sachant bien que son lectorat saurait y déceler une pointe d'ironie.

En bref, un roman qui offre un portrait de femme emprisonnée dans le carcan de la société de l'époque mais qui réussit peu à peu à s'en détacher. Un roman-témoignage de l'immédiat après-guerre, à travers le regard d'une femme célibataire. Une lecture qui m'a quelque peu rebutée dans sa première moitié mais qui gagne en profondeur et en intérêt dans la seconde grâce à une narration un peu plus enlevée. Une auteure à découvrir pour ce qu'elle est, soit un témoin contemporain de la société anglaise des années 50.
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Mildred Lathbury, fille de pasteur, vit seule, travaille à mi-temps dans un centre d'aide aux femmes en difficultés, et oeuvre pour sa paroisse. Vous la voyez déjà vieille et aigrie ? Pas du tout elle n'a que trente an Mildred mais faute de mari c'est déjà aux yeux de tous une vieille fille. Elle visite les vieilles dames, elle s'occupe de fleurir l'église et organise thés et ventes de charité et s'intéresse de près au Révérend Julian Mallory.

Ce qui va bousculer sa vie c'est l'arrivée de nouveaux voisins.
Imaginez un peu, lui, Rockingham Napier est officier de marine et sa femme est une belle et élégante anthropologue, de quoi faire rêver Mildred.

A partir de là je dirais que tout dérape un peu, Mildred va être le témoin des joies et problèmes de la vie de couple. Or le quotidien des époux n'est pas vraiment réjouissant et fait douter Mildred, le célibat n'aurait-il pas du bon en fait ?
Comme toujours avec Barbara Pym, il y a dans ce roman à la fois un humour grinçant mais aussi beaucoup de tendresse pour les personnages et une belle dose de mélancolie.

La lucidité l'emporte dans les portraits, la dérision et le burlesque ne sont jamais absents. Les analyses de situations sont sans concession et très méchamment ironiques.
Un roman de Barbara Pym comme je les aime.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Lecture dans le cadre du challenge solidaire, une auteur méconnue pour une description de la vie douce amère d'une de ces femmes remarquables, ces femmes célibataires dans l'Angleterre d'après guerre.
Ce roman ne plaira pas à tout le monde. Exit les rebondissements, une histoire prenante. Ici il s'agit plus d'un portrait de la vie de femmes toute ordinaires, dévouées à autrui. Mildred, fille de pasteur, a un emploi à mi temps pour aider les défavorisés et consacre le reste de son temps aux bonnes oeuvres de sa communauté religieuse. Elle fait partie de ces femmes effacées, que personne ne remarque mais confidente incontestable des petits malheurs de chacun. Au détour d'une sempiternelle tasse de thé, elle propose une oreille attentive et complaisante sans attendre ou n'avoir aucun retour. L'arrivée d'un couple atypique dont elle devra partager la salle de bains vient perturber sa vie très routinière. Helena est anthropologue et semble bien attirée par un de ses collègues, jugé arrogant par notre Mildred. Rocky est un militaire beau gosse, usant de son charme à chaque occasion.
Le roman est purement vintage et offre une image très surannée d'une époque très guindée , de la condition de la femme anglaise dans les années 50, dévouée et sans réel espoir pour elle. C'est une autre époque, transposée actuellement on aurait envie de la secouer. Autre époque autres moeurs. Vous prendrez bien une tasse de thé ?



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"Cher Journal,
J'ai décidé de commencer à te tenir parce qu'il est temps que je prenne ma vie en main. (Non, ça ne va pas !) J'ai décidé de commencer ce journal parce que je voulais tenir quelqu'un au courant de ma vie palpitante. Non pas qu'il m'arrive quoi que ce soit digne d'être mentionné, mais après tout, j'ai aussi le droit de considérer ma vie d'un point de vue nombriliste. Sur ce, j'en ai déjà assez avec tes insinuations pernicieuses, je n'ai pas encore lu la note que m'a laissée Maisie et je ne sais toujours pas comment elle réussit cet extraordinaire crumble aux fruits rouges ! Bonne nuit !

Le jour suivant.

Aujourd'hui j'ai fait les courses. (Non, sans intérêt) Aujourd'hui je suis allée voir Julian Malory, notre pasteur. (Affreusement banal)."


Un peu plus par ici : http://myloubook.hautetfort.com/archive/2007/07/11/journal-d-une-femme-desesperee.html
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Un charme suranné mais le roman date de 1952 et décrit fabuleusement bien l'atmosphère so british de cette époque encore vraiment guindée un peu ridicule des milieux de la classe moyenne et supérieure. de plus notre héroïne est fille de pasteur, évoluant depuis son enfance dans ce milieu très austère et effectivement porté sur l'aide à son prochain. Elle a peur des hommes, se préoccupe peu de son apparence car cela est inconvenant et à force de se négliger, elle se condamne au célibat tout en réalisant que les femmes mariées de son époque ne sont guère plus épanouies. Elle est "remarquable" malgré elle en quelque sorte.
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La finesse et la malice de l'humour anglais dans les livres de Barbara Pym ! Délicieusement "vintage" comme le dit la couverture, ce texte se lit un sourire aux lèvres...

Miss Mildred Lathbury, "vieille fille" d'une bonne trentaine d'années et grande coupeuse de cheveux en quatre, partage sa vie entre la paroisse dont le pasteur Julian Mallory et sa soeur sont ses amis, quelques connaissances et un petit travail au centre d'aide sociale le matin. Elle s'occupe beaucoup des autres, mariages et autres problèmes de couple ou de famille semblent être de son ressort ; elle est pleine de bonté, rend service et sert des tasses de thé pour réconforter son prochain.
Fille de pasteur, de son propre avis physiquement plutôt quelconque, cette femme "ordinaire" a ce regard distancié sur les choses de la vie quotidienne qui donne du sel à leur description ; c'est piquant, amusant, plein de petites remarques qui tapent dans le mille !

L'histoire se déroule sur quelques mois, entre l'arrivée et le départ des voisins de Mildred, les Napier ; Mrs Napier est anthropologue, tient mal sa maison et n'a pas le temps de faire à manger à son mari, au grand étonnement de Mildred. D'autre part, une femme encore assez jeune, veuve de pasteur, va venir séduire Julian Mallory et toute la paroisse craint alors que Mildred ne se sente mal à l'annonce de leurs fiançailles. Mais, en fait, il semble qu'elle aime être spectatrice plutôt qu'actrice, et qu'elle ait elle aussi, comme Barbara Pym des dons pour les études anthropologiques...

A lire entre deux bouquins très (trop ?) sérieux, pour un bon moment de détente avec une littérature subtile et charmante.

Extrait (p 275) : "... Je sais combien vous aimez résoudre les problèmes, remarqua-t-il en souriant. Les naissances, les mariages, et tout le reste. Peut-être était-ce vrai puisque je me retrouvais en permanence dans de telles situations, pensai-je, résignée. Se pouvait-il que la vie des autres m'intéressât plus que la mienne ?"
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La lecture de ce roman de Barbara Pym (1e lecture de cette auteure pour ma part) me laisse une impression mitigée. Commençons par le positif. J'ai globalement apprécié la narratrice Mildred Lathbury et son côté pince-sans-rire, son sens de l'autocritique, son empathie même si elle la porte parfois comme un fardeau. J'ai également aimé cette immersion dans cette communauté de Londres (l'action se passant après-guerre), où tout est prétexte à une tasse de thé. J'ai moins aimé l'intrigue, ou plutôt le manque d'intrigue. C'est plutôt plat et, sans vouloir dévoiler quoi que ce soit, ça tourne autour de la séparation d'un couple, de la non concrétisation d'un mariage, et de la place des "femmes remarquables" (excellent women) dans cette société : femmes remarquables car toujours disposées à aider les autres et à ne pas faire de vagues. J'ai moins aimé également certaines attitudes d'un autre siècle, telles que Mildred qui nettoie la vaisselle de son voisin alors que celui-ci est présent mais que ce n'est pas son rôle, Mildred qui est invitée à dîner chez un homme mais s'imagine devoir faire cuire la viande, préparer les accompagnements, en gros gérer tout le dîner chez cet homme, Mildred qui se blâme de ne pas avoir de collants pour aller dîner chez quelqu'un... L'action se passe vraiment à une autre époque, et tant mieux !
Néanmoins je me replongerai peut-être dans un autre roman de Barbara Pym lorsque je sentirai le besoin intense d'une tasse de thé :-)
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