AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,17

sur 27 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Naissance d'un Goncourt
Yann Queffélec
récit, 2018, Calmann-Lévy, 226p

C'est un récit autobiographique qui rend hommage à Françoise Verny: elle, alors chez Gallimard, a fait de Yann Queffélec un écrivain, il égale son père enfin ! La mère de Yann avait raison, le garçon avait du talent. Yann a perdu sa mère, rongée par un cancer, quand il avait un peu plus de 18 ans. Elle a compensé, si c'est possible, l'absence d'amour paternel. Son père, qu'il admire, ne l'aime pas. C'est ce qu'il croit. Sa mère, Yvonne Queffélec, les mêmes initiales que lui, lui a aussi donné l'amour de la vie.
A 28 ans, Yann est en deuil. Il fuit, sur son bateau avec deux copains. Mais le bateau, les copains, Yann, sont des bras cassés. La tempête les ramène à Belle-Ile, où un être « corpulent, coiffé d'un zigzag de vinyle ruisselant », lui dit, avec ses yeux « ronds » et « noyés », cette phrase devenue célèbre et assurément le deuxième titre du livre, moins classique, plus percutant : Toi, chéri, tu as une gueule d'écrivain ! A l'époque, l'écrivain écrit de l'inachevé, en fait il n'est pas encore né, c'est Françoise Verny qui va l'accoucher, c'est une deuxième mère. Et une mère brutasse, vulgaire, « dionysiaque », dit Yann conquis, délaissant son fils Jean-Pierre , qui offrira un oeuf peint à l'écrivain en devenir, au profit de la littérature. Un personnage haut en couleurs et en clameurs, complètement romanesque, qu'on pourrait croire inventé. Elle est « Soit un éditeur soit une prostituée », et, comme toutes les femmes, elle a des couilles, elle(s) ! le réel déborde la fiction.
On voit alors le monde littéraire, qui n'est pas sympathique ; on côtoie Brigitte Engerer, la femme de Yann, qui prend souvent les avions pour donner des récitals à l'étranger, et l'avion est la phobie de Françoise Verny qui a peur qu'il lui brise son écrivain. Il s'en est fallu d'un rien. le Concorde n°6 de secours pris un jour de grève a le feu dans les circuits, et Yann son manuscrit des Noces sous sa chemise en sueur. On tient compagnie à Yann, dont l'âme est « en haillons », mais qui raconte avec verve, et autodérision, du fond du coeur et « toujours au service de la vérité dont il sait qu'elle ne ment pas d'une virgule », et dans un style plutôt, trop, facile, sa deuxième naissance. le fait est là : Françoise Verny tient, mine de rien, même de loin, Yann en laisse, et trouve les mots qu'il faut pour le guider et le stimuler. C'est ainsi qu'il commet un premier roman reconnu, et obtient le prix Goncourt ; et si le père Queffélec est maussade, c'est qu'il est jaloux, dit-elle, qui plus est catho, à la différence de Françoise qui, elle, est catholique. Qui est cette papesse capable de flairer le talent malgré les orgies répétées, et qui ne s'endort pas sans avoir lu la Bible ?

Yann Queffélec offre une galerie de portraits, la mère de Brigitte Engerer, sa première femme, Brigitte Engerer elle-même, le pilote du Concorde. Il peint aussi les salons, décor, ambiance, invités. On se dit alors que la mer, elle, ne triche pas. Yann Queffélec fait parfois du remplissage, qui a quelque intérêt certes, avec les frères Goncourt, le Concorde, et qui n'en a aucun, avec les passagers de l'avion. Mais cela fait partie de la vie aussi.
Les trois ingrédients de Queffélec sont la violence, la tendresse, et la drôlerie. La violence y est, avec le personnage extraordinaire de Françoise Verny et le deuil de Queffélec ; la tendresse est là, tout au long du livre. Je ne sais pas si je parlerais de drôlerie : je dirais raillerie plutôt Ca grince, chéri !
Ce n'est pas un grand livre. Mais il découvre un personnage hors-norme et donne envie de lire ses livres ; et la personne de l'écrivain, avec ses fêlures. Et cet écrivain est attachant.
Commenter  J’apprécie          30
Je voulais depuis longtemps lire Quéffélec j'avoue e^tre déçue.
J'ai eu beaucoup de mal à adhérer au style d'écriture .
Il en faut pour tout le monde.
Le récit de la vie de deux personnages connus de notre société est toutefois très intéressante.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai lu avec beaucoup de plaisir « les noces barbares » - Prix Goncourt 1985. Son récit qui retrace la naissance d'un Goncourt, Goncourt qui était à l'époque son deuxième roman, m'a hélé de sa couleur.
Dans un récit on y trouve toujours des éléments intéressants. Puis, d'autres, plus ennuyeux – forcément, la vie vécue des uns, peut être bien loin de la nôtre, et l'intérêt d'apprendre certains éléments devient des futilités qui peut vite nous endormir.
On y retrouve son mea culpa avec Yvonne Lefebure ; sa rencontre avec Françoise Sagan et la famille Gallimard ; un court passage de son mariage avec Brigitte Engerer.

Il nous fait part également dans son récit de l'indigestion sur une phrase de Josée Dayan qui le trouvait « un peu trop en soie ».

Mais la grande partie du livre parle bien de Françoise Verny qui a prédit le Goncourt à Queffélec

Françoise Verny entre, en 1964, chez Grasset où elle reste dix-huit ans. En 1982, elle rejoint Gallimard, en tant qu'adjointe du PDG Claude Gallimard, un transfert qui fait beaucoup de bruit dans le milieu de l'édition. Mais elle n'y reste que quatre ans et, en 1986, devient directrice éditoriale et du développement audiovisuel chez Flammarion.

Du franc-parler de Françoise Verny elle s'est se faire respecter et, avec sa grande expérience, s'est reconnaître le bon et le mauvais roman. Peut-être a-t'elle surjouée et tirée des ficelles…Une femme très dure à sa manière qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense – même si c'est aberrant ! C'est d'autant plus étonnant qu'elle a travaillé entre autres, aux Informations catholiques internationales.

Je peux comprendre, peut-être, pourquoi la publication de se livre n'a pas été faire chez Gallimard, Grasset voire même chez Flammarion.

P.S. j'ai relevé une coquille sur le mot « ambage » qui est un nom féminin pluriel
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur ce livre

{* *}