AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
187 pages
Stock (10/04/1984)
4/5   1 notes
Résumé :
Jean Miguel a l'impression de trouer un paquet mou, alors que son couteau vient d'éventrer un homme. Il était ivre, on l'avait bêtement provoqué, et en un instant, tout bascule, il est devenu un criminel. Commence alors la vie de prison, cette lente mort intérieure, dans l'une des régions les plus déshéritées du Brésil, le Ceara. Santa, la femme qui vivait avec lui va-t-elle lui rester fidèle? Non bien sûr, mais quand elle voudra lui revenir, après sa libération, en... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre offert par une amie au Salon du Livre 1987 !...Lu le 14 août 2022

Un manquement et un délaissement injustifiés ,réparés enfin... par cette lecture et cette chronique... !!

Un roman très étonnant, ne " payant pas de mine" mais qui prend une toute autre dimension, lorsqu'on apprend qu'il a été écrit en 1939 et que son auteure n'avait que 22 ans , lors de sa publication..!

Le personnage central, Jean Miguel, a eu une vie très difficile, une enfance d'enfant orphelin, qui a dû travailler très, très jeune comme une bête de somme....En dehors de l'alcool qui le rend violent, l'homme est un homme sans histoires, vivant paisiblement avec Santa...et puis PATATRAS...un soir un peu alcoolisé, un homme le provoque, et dans un coup de sang, le tue ...accidentellement !...

Jean Miguel se retrouve emprisonné, perdu, ne comprenant rien à cet instant de folie...il n'éprouve qu'un état de sidération...pas vraiment de culpabilité ni de vraie conscience...de la gravité du geste, étant alors dans un état second.

Dans cette prison, il va rencontrer d'autres hommes et femmes, aussi déshérités et accablés que lui par un quotidien misérable et un horizon sans horizon !!

Ce qui ne devait pas être une opinion courante à l'époque, c'est la conviction de cette future célèbre romancière brésilienne que la prison n'est pas la bonne réponse...qu'elle aggrave et empire la nature des hommes au lieu de les mettre au service de la communauté, afin qu'ils réparent positivement et ne soient pas stigmatisés, à
jamais !...

"Il avait cessé d'être un homme, il avait perdu le droit de vivre comme les autres, de marcher, de parler, d'ouvrir une porte.(...)
L'homme d'après le crime était le même que celui d'avant le crime.Et pourtant c'était l'homme ancien qui subissait maintenant le châtiment conçu pour l' "autre" !
Parce que celui qui savait vivre, qui savait rire, qui avait pitié, qui avait de la nostalgie, qui faisait l'aumône, qui priait, n'était pas le criminel que tout le monde insultait et qui faisait peur aux autres, celui qui était en prison.
Lui, il était bien le premier, l'innocent.L'autre n'avait vécu qu'une minute...à l'heure fatale de la mort."

Sa compagne, Santa viendra le voir quotidiennement le soutenir, lui apporter du matériel : de quoi fabriquer des chapeaux en paille...et puis Santa sera attiré par un autre homme et trahira Jean Miguel !
Ce dernier passera par des moments d'intense désespoir ; heureusement , il y a l' "Ymagier", son ami qui sculpte dans le bois des ex- votos, avec lequel il discute
beaucoup ! Il y a aussi le travail manuel qu'il réalise qui le calme et atténue l'atroce monotonie des journées...Une autre personne lui importe : Dona Angelina qui vient rendre visite à son colonel de père ( ayant tué un homme), demandant à Jean Miguel de veiller sur son vieux père...
Jean Miguel se révèle attentif, compatissant avec les chagrins et les épreuves de ses codétenus....

On s'attache spontanément à Jean Miguel, ours bourru , aux manières brusques, mais dont le coeur renferme " des trésors de délicatesse et de fidélité "...

Un récit d'une rare sobriété qui défend les " déshérités " et les êtres écrasés par le "destin", en dénonçant les méfaits de la PRISON...sans autre réflexion constructive pour l'avenir, afin de ne pas mettre les " fautifs" au ban de la société....Réflexions inhabituelles surtout dans un pays où la pauvreté et la violence, sont " légion" !

En plus des reproches que je m'adresse pour avoir tant tardé à lire ce roman, plein d'empathie et de maturité pour une si jeune romancière, à l'époque..je m'étonne dans un même temps d'être la première à rédiger un " billet" sur ce livre !!!??

Commenter  J’apprécie          3310

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il avait cessé d'être un homme, il avait perdu le droit de vivre comme les autres, de marcher, de parler, d'ouvrir une porte.(...)
L'homme d'après le crime était le même que celui d'avant le crime.Et pourtant c'était l'homme ancien qui subissait maintenant le châtiment conçu pour l' "autre" !
Parce que celui qui savait vivre, qui savait rire, qui avait pitié, qui avait de la nostalgie, qui faisait l'aumône, qui priait, n'était pas le criminel que tout le monde insultait et qui faisait peur aux autres, celui qui était en prison.
Lui, il était bien le premier, l'innocent.L'autre n'avait vécu qu'une minute...à l'heure fatale de la mort.
( p.39)
Commenter  J’apprécie          100
Quand on y réfléchit, c'est toi qui es dans le vrai, seu Jean.Y a rien de pire en ce monde pour un homme que de passer sa vie en prison. On dit qu'il n'y a pas de malheur qui ne profite...Mais quel profit peut-on tirer en mettant une créature sous les verrous? Si ce n'est pour venger ceux qu'on a tués...Mais quel intérêt peut-on tirer de cette vengeance ?
(...)
A quoi ça nous sert, la prison ? A nous rendre pires, c'est tout...(...)
En vivant en mauvaise compagnie, ceux qui ne sont pas méchants par nature et qui ont fait une bêtise sans savoir comment, à la fin, ils deviennent comme les pires...
(p.150)
Commenter  J’apprécie          90
Il avait imaginé, au commencement, que , prisonnier, là, tout allait conspirer à le compromettre, à le rendre malheureux, à l'emprisonner davantage.Neanmoins, au fil des jours, grâce à la possibilité d'avoir un travail manuel, sa tension nerveuse s'amenuisait.Et ce qui le calma le plus, ce fût l'indifférence générale qu'on témoigna à son sujet et à l'égard de son crime.
( p.62)
Commenter  J’apprécie          120
La prison semblait échangée, comme une chose morte; et ceux qui étaient là oubliaient le compte des jours et des heures, qui finissaient par tous se brouiller, quand on essayait de classer quelque souvenir.
( p.164)
Commenter  J’apprécie          100
Mais la même impression de vide que le jour du crime lui revenait à la tête. Comme tout à l'heure, il avait seulement la sensation d'un événement prévu, attendu. Quelque chose, en lui-même, lui disait déjà que cela " allait arriver".Et son geste de lion, son geste de vengeance, qui serait sa revanche contre tout, ne venait pas...Comme s'il avait les veines creuses...et que la prison lui avait sucé son courage et sa force d'homme.
( p.89)
Commenter  J’apprécie          30

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2869 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}