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EAN : 978B088KGRCMY
PUR, Presses universitaires de Rennes (06/05/2020)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Quel rôle les États-Unis ont-ils joué dans les guerres de l’information depuis la guerre froide ? Quelles stratégies d’influence ont-ils mis en œuvre pour favoriser leurs objectifs de politique étrangère ? Cet ouvrage apporte un éclairage inédit sur le rôle de la diplomatie publique au sein de la fabrique de la politique étrangère américaine. Outre la description de son fonctionnement institutionnel à Washington, il propose une analyse de l’évolution des stratégies ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre explique la fabrication de la politique étrangère américaine en s'appuyant sur son fonctionnement institutionnel. En partant de la question : « Quelles stratégies d'influence ont-ils mis en oeuvre pour favoriser leurs objectifs de politique étrangère ? » l'auteure analyse l'évolution des stratégies mises en oeuvre dans ce qu'elle nomme les « zones critiques ». Elle explique la « nouvelle diplomatie publique » associant le secteur privé, la société civile et les grandes entreprises qui promeut le « smart power », subtil (plus ou moins selon le président) dosage de hard et soft power.
Ce livre est donc académique : 35 abréviation : USAID, USICA USIS (United States Information Services) mais surtout USIA (United States Information Agency) en dehors de ceux connus (CIA, FBI...) sont nécessaires à l'auteure pour clarifier, en les définissant avec précision, plusieurs notions : information, propagande, diplomatie publique, diplomatie culturelle, guerre psychologique.
Le point de vue est clairement états-unien, la bibliographie, les renvois de notes en témoignent, mais c'est assumé donc sans ambiguïté.
La première partie questionne l'enjeu européen et le rôle de la diplomatie publique étatsunienne dans les stratégies de la politique de guerre froide. C'est l'URSS qui est au centre des préoccupations ; il faut édifier un outil capable de contrer l'influence de la Pravda et les Izvestiia... D'où l'importance des programmes d'échanges, utiles à la politique étrangère des États-Unis : Valery Giscard d'Estaing, Jean-Jacques Servan Schreiber, directeur du magazine l'Express, Jean Lecanuet sont autant de « cibles » de l'USIA pour tenter de promouvoir, si ce n'est l'américanophilie du moins l'atlantisme au sein des élites politiques françaises
La quatrième partie est la plus en prise directe avec l'actualité. Après l'USIA dissoute en 1999, la politique étrangère américaine de diplomatie culturelle est confiée à de nombreux sous-traitants comme les organisations non gouvernementales (ex : NED, National Endowment for Democracy). En 1999 on dénombrait plus de trois mille organisations non gouvernementales susceptibles de promouvoir des intérêts nationaux en dehors du champ de compétence traditionnel de la politique étrangère, or le plus grand nombre d'entre elles avaient leur siège social aux États-Unis.
C'est le moment de la diplomatie 2.0, mais il manque un peu de substance dans le livre par rapport aux autres parties, plus expliquées. On y croise des choses intéressantes mais plus que connues pour qui s'intéresse un peu à la fabrique de l'opinion publique : par exemple le programme de soutien à de jeunes militants jugés suffisamment crédibles pour influencer favorablement l'opinion dans leurs pays respectifs, réalisé en partenariat avec les réseaux médiatiques 2.0 les plus puissants (Facebook, Google, MTV). Il s'agit de soutenir les jeunes gens identifiés par le département d'État qui cherchent à utiliser les nouvelles technologies pour dénoncer les violences, et influencer les transformations à l'oeuvre ou souhaitées par les Etats-Unis dans leurs pays. Cela repose sur les partenariats avec les acteurs privés de la diplomatie publique américaine (Facebook, Twitter). Après juin 2012 ce « Mouvement », toujours dirigé par Jared Cohen, a été absorbé par Advancing Human Rights (AHR) créé par Robert L. Bernstein, fondateur de Human Rights Watch et ex-PDG de Freedom House (soutien actif des « révolutions oranges »). Les stratégies états-uniennes en matière de désinformation sont donc désormais plurielles, aussi bien civiles (Public Diplomacy) que militaires (Information Officer, Public Affair officer, Psy-Op).
Avec M. Trump, les choses sont rendues apparemment plus difficiles car les relations entre ces services et le locataire de la maison blanche sont moins bien comprises par les uns et les autres et donc moins efficaces.
Bref (en fait non, désolé) un livre très riche, très dense, extrêmement bien documenté qui synthétise une partie de ce qui a constitué les rouages de la machinerie interne de l'endoctrinement culturel états-unien.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Or, loin de concerner uniquement les élites, les stratégies officieuses de « la conquête des esprits » visent tous les milieux sociaux à l’Ouest comme à l’Est ; la culture américaine y est instrumentalisée pour pénétrer aussi bien les organisations de femmes, de jeunesse, les syndicats, les unités de recherche universitaires, les sociétés de production cinématographique, etc. De « la culture de masse » des opérations officielles à « la culture des élites » des opérations officieuses, des programmes de jazz aux peintures de Jackson Pollock, ... toutes les dimensions de la culture ont participé à la grande croisade ... pour « gagner les cœurs et les esprits des hommes ».
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