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sur 243 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Claire, Simon, Paul, Juliette et la voix sur la lande comme autant de personnages pour exprimer les liens sourds, puissants, mystérieux qui relient une femme à son amant, une soeur à un frère ou encore deux femmes libérées du rôle de mère.
Au départ, tout parait simple Claire revient vivre en Bretagne sur les lieux de son enfance. Au fil des jours, elle se confronte à ses habitants, aux éléments et surtout à ses souvenirs. Ces rencontres amènent insidieusement troubles et désordres.
Pour l'exprimer, Pascal Quignard s'attache aux faits, aux sens, pour mieux écarter une psychologie de bazar et des explications trop évidentes. La confusion grandit alors qu'on change de point de vue à chaque partie, une manière de bousculer un peu la logique linéaire du récit. Son écriture singulière constituée d'un vocabulaire simple, de phrases courtes et de répétitions, un sens pointu de la rupture et du rythme concourt à installer une atmosphère étrange, presque irréelle et au final poétique. Ce dispositif sophistiqué permet de faire vivre au lecteur des faits et sentiments dramatiques avec des mots les plus modestes qu'il soit. Impressionnant.
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Il y a Claire ou Marie Claire ou.. ses attachements à la voix de Madame Ladon, à son frère Paul, le petit frère - cette solidarité mystérieuse, compagnonnage qui se fait plus fort avec le temps, cette paire où c'est elle qui décide toujours, et même de se laisser soutenir, porter quand la faiblesse est trop grande – à Simon aimé, obsession, attachement qui se confond avec son lien avec la lande, le village, la petite ville à laquelle elle finit par s'identifier.
À plusieurs voix, en plusieurs actes, portant le nom d'un des personnages, mais où elle, et la région, sont toujours le point central, déclencheur.
Il y a le récit où on ne suit qu'elle, le chapitre de Paul, qui est chemin vers les retrouvailles dans la ferme, le chapitre de Simon qui porte presque exclusivement sur les moments qui lui sont consacrés à elle, le chapitre de Juliette sa fille, le chapitre polyphonique avec la voix de Paul, celle du prêtre quand se reforme le couple qu'il fait avec Paul, celle de l'amie d'enfance qui la comprend mal mais devine ce qu'elle va faire, celle de la fille venue se réfugier après son divorce, celle du fermier voisin – cet accord simple qu'elle trouve avec lui comme avec la Madame Andrée de Madame Ladon.
Il y a les histoires de famille, et la personnalité de leur mère, étrangère à la Bretagne, grecque, les histoires d'héritage, les regards de la petite communauté – elle, un peu étrange, un peu folle, pas très propre, mais respectée pour son allure.
Il y a surtout peut-être la mer, le granit, les plantes, ses retrouvailles avec cela jusqu'à, peu à peu, s'y fondre.
Il y a le roman, très construit, de ce désordre qu'elle est – un récit classique, des descriptions sensuelles, mais il y a à travers cela cet accord mystérieux avec les forces de la nature, la vie et bien entendu la mort, les correspondances, le chant.
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L'oeuvre de Pascal Quignard est considérée comme l'une des plus importantes de la littérature française contemporaine; cette oeuvre est complexe : les thèmes sont souvent ressassés, les découpages très fragmentaires, et cela déroute. Ces thèmes tournent autour de la mort, la lecture, le silence, les lieux, la musique, la sexualité, sur un fond empreint de dépression. Il réalise un travail sur la mémoire et l'inéluctable métamorphose des souvenirs, l'amitié, les amours contingentes.

Pascal Quignard travaille entre fiction et réalité, entre philo et psychologie, entre musique et littérature.

Son style si particulier lui a valu un épithète, celui de quignardien, une écriture coq-à-l'âne quignardienne, répétitive.

Sa consécration est arrivée avec le salon de Wurtemberg et la notoriété avec le suivant, Les Escaliers de Chambord (1989).

Les solidarités mystérieuses est un roman choral qui se lit facilement et qui correspond très bien au style découpé et à l'ambiance sombre de l'écrivain.

Le fil de l'histoire est mené par Claire, une femme polyglotte qui travaille comme traductrice et qui revient s'installer en Bretagne d'où elle est originaire. Elle a eu une vie triste, a perdu ses parents et sa petite soeur de 3 ans, tôt dans sa vie. Il lui reste un frère, Paul, mais les deux enfants ont été élevés séparément et se connaissent mal.

Toute sa vie Claire pense avoir été amoureuse de Simon, chez les parents duquel elle a fait un séjour étant petite fille. Et Simon, devenu pharmacien et maire de son petit village, est un personnage public, marié et père de un enfant.

Claire s'installe en Bretagne et très vite elle sera aidée et soutenue par son ancienne professeur de piano qui finira par l'adopter.

La vie de Claire dans ces parages est un peu spéciale, elle se lie peu, elle a encore des connaissances de son enfance, mais c'est une sauvageonne qui rôde en permanence dans ces landes venteuses qu'elle connait si bien.

Son frère Paul, viendra la rejoindre et l'aidera à s'organiser sur le plan matériel car Claire ne s'intéresse pas à cela, ni à son intérieur; elle est obsédée par Simon qu'elle guette en permanence.

L'histoire est joliment racontée en 5 parties, chacune avec un narrateur différent, ce qui va nuancer un peu cette histoire. C'est Claire qui commence, suivie de Simon, et chacun apportera des points de vue et des informations différents. Ensuite ce sera à Paul de compléter l'écheveau jusqu'à l'apparition de Juliette au quatrième chapitre et c'est une surprise car jusque là Juliette qui est la fille abandonnée de Claire, n'intervenait pas dans le récit.

La cinquième partie les réunit tous, plus l'apparition du Père Jean, un prêtre très proche de Paul, du voisin le plus proche de Claire, Calève, et quelques autres connaissances. Et justement, entre tous ces personnages nous retrouvons le titre du livre : les solidarités mystérieuses qui les unissent.

Très bonne lecture pour moi avec un texte de qualité qui nous livre des personnages particuliers ayant une épaisseur, des situations assez psychologiques et une nature dépeignant la Bretagne que j'aime, farouche et sauvage par endroits. le langage par moments a une belle envolée poétique.
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Les personnages et le lieu, dont le caractère est omniprésent, m'ont fait plonger dans ce livre dont l'atmosphère est particulière. J'ai eu de l'empathie et du plaisir à livre ce livre. Ete 2014.
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Les solidarités mystérieuses est un beau roman de Pascal Quignard qui rentre dans l'intimité d'une femme, Claire 37 ans. Un roman qui évoque le retour sur soi, la redecouverte de son passé mais aussi sur l'envie d'un retour à la simplicité.

Les relations entre Claire et son frère, Claire et la vieille Mme Ladon, son ancienne professeur de piano, sont très bien rendues. Un très bon moment.
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Un livre tout en non-dits, en liens tenus et mystérieux entre les protagonistes, lesquels sont tout à la fois égoïstes et solidaires, chacun à leur façon prisonniers de leur passé. Des relations fortes et muettes, le tout sur fond de lande et de mer bretonne. La vision de chacun des personnages sur les évènements donne encore plus de profondeur au récit.
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Roman assez intrigant, très mystérieux comme l'évoque sa couverture. Il n'est pas aisé de suivre l'héroïne Claire, et ce d'autant que l'auteur ne nous aide guère, restant très souvent dans le descriptif. et ne cherchant pas à rendre son personnage spécialement sympathique. J'ai eu du mal à avancer dans le roman jusqu'au chapitre sur Paul, et ces merveilleux passages sur "les solidarités mystérieuses". Et il est vrai que ça et là se cachent quelques belles pépites dans ce roman aussi mystique que pouvait l'être "Tous les matins du monde" du même auteur.
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J'ai trouvé ce livre magnifique et j'étais triste de le refermer. Un personnage magnifique, de très belles descriptions de la Bretagne (on sent l'odeur de l'iode, le vent qui fouette le visage..), et l'histoire d'un amour infini et insensé.
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J'aime ce livre « brouillon », à l'air pas fini (même impression pour Villa Amalia), pour sa Bretagne, ses landes, mer, oiseaux, ciels, vents, coques, noms, parcourue en tous sens par cette femme obsédée d'un homme qu'elle refuse pourtant, en quête toute sa vie d'un amour absolu sinon rien, sinon juste cette nature bretonne qui me redonne envie de partir là-bas quand les enfants…
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Les histoires d'amours ne sont pas toujours heureuses. Celle que nous décrit Pascal Quignard. Dans les solidarités mystérieuses est compliquée. L'auteur nous fait partager la vie de cet homme et de cette femme qui se sont connus adolescents et qui n'arrivent pas à oublier leur amours de jeunesse. Avec leur histoire vue sous des angles différents, par les membres de la famille, les voisins ou les simples spectateurs. Cela apporte un plus à ce roman que j'ai apprécié. G.
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