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3,5

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
« Meaume, le graveur, citoyen de la ville de Rome, apprit à dessiner chez Follin. Il apprit les rudiments du métier de cartier et les ombres auprès de Rhuys le Réformé à Toulouse. Il apprit la taille-douce et la technique de l'eau-forte chez Johann Heemkers à Bruges. Il apprit à graver les paysages de la nature après son arrivée à Rome dans l'atelier de Claude Gellée. »


Le reste de Terrasse à Rome est à l'image de ce court passage. L'écriture sèche et l'énumération des évènements marquants de la vie de Meaume, graveur français du XVIIe siècle, donnent l'impression de lire une histoire de l'art. Mais parce que l'auteur du livre est Pascal Quignard, et parce que certains passages s'introduisent dans la vie privée du personnage et de ses relations au-delà de ce qu'un simple biographe pourrait rapporter, on devine que Terrasse à Rome n'est pas seulement une histoire de l'art.


Tout de même, Pascal Quignard réussit à nous faire douter. Non seulement la description des faits artistiques du personnage se fait avec une précision rigoureuse, mais une grande majorité des pages de ce court roman s'immiscent dans les oeuvres de Meaume le graveur comme si elles étaient réelles. Personnages, paysages, situations, lumières, couleurs et techniques employées subissent une analyse minutieuse qui nous ferait presque croire qu'elles existent vraiment. Mais non. On aura beau chercher, ces oeuvres existent seulement dans l'imagination de Pascal Quignard. Elles sont le moyen d'expression d'un homme touché par de multiples crises existentielles au cours de son existence. En accéléré, nous suivons donc le rapport concomitant liant l'évolution de l'artiste et de son art.


La recherche est ascétique. le regard est synthétique. Pascal Quignard élimine de la narration tout ce qui ne se rapporte ni à Meaume le graveur, ni à son art. Ce qui reste, il le rapporte froidement. Les émotions se balbutient en quelques phrases énigmatiques. Les sensations se condensent dans des atmosphères lourdes et pesantes, figées à la manière de l'expression artistique d'un siècle qui ne connaît pas encore la furie ni le déferlement d'informations des siècles qui suivront.


« le ciel pyrénéen a déjà envahi, non pas le ciel qui était toujours aussi bleu au-dessus des crêtes, mais la vallée. le hameau la route, le pont, toutes les fermes et les étables sont sur cette gravure à la manière noire presque absorbée dans la ténèbre. Car l'ombre de la montagne projette une véritable ténèbre qui paraît presque cramoisie à force d'être noire. Sauf un bout de route qui grimpe sur le flanc du pic d'en face. Un bout de route rose qui échappe à la couleur noire. »


Exceptés ces quelques beaux passages, Terrasse à Rome est un roman austère au sein duquel il est difficile de s'immiscer. Peut-être ne peut-il révéler sa saveur qu'aux lecteurs qui, semblables à Meaume, forgent l'acuité de leur regard à certaines prédispositions de leur caractère :


« Je pense que toute ma vie j'ai été jaloux. La jalousie précède l'imagination. La jalousie, c'est la vision plus forte que la vue. »


Mais si l'on manque d'imagination, et si la vision n'est pas plus forte que la vue, Terrasse à Rome ne restera qu'un objet littéraire inaccessible, que Pascal Quignard ne cherche absolument pas à rendre affable…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Je crois que je suis passé à côté de cette histoire... je n'ai absolument pas saisi le sens. On suit la vie de Meaune par son occupation professionnelle et ses histoires de sexe. On le suit dans ses voyages de l'Italie jusqu'en Angleterre... Je reconnais une certaine qualité d'écriture à Quignard, dont je lisais la plume pour la première fois.... mais bon, dire que j'ai compris le but, ça serait être prétentieuse... Les mots m'ont guidés jusqu'à la fin du roman, mais un moment, je dois bien avouer que je ne savais plus du tout ce que je lisais !!! Quelqu'un peut m'expliquer ?
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Une amie très attirée par toutes les belles choses qui se disent autour de cet auteur, et particulièrement ce titre, a au final renoncé à le lire en entier. Quelques pages ont eu raison de cette (pourtant) grande lectrice. Puis elle m'a donné ce livre ; restait pour moi à découvrir à mon tour cet écrivain.
Pour ma part, je n'ai pas calé, mais dois avouer que la langue de Pascal Quignard est très belle , très particulière mais pas toujours évidente à suivre pour le commun des mortels non initié, dont je fais partie.
L'histoire......
Nous sommes à Bruges en 1639. Meaume exerce la profession d'aquafortiste, mais son histoire d'amour tournera à l'horreur et le précipitera dans la pire des solitudes.
Situation et langues un peu alambiquées, mais là se trouvent les plaisirs de lecteurs avertis.
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Pascal Quignard nous conte la vie de Meaume, eau-fortier d'origine lorraine, défiguré par le prétendant jaloux de sa maitresse. on y croise Claude gelée, dit le Lorrain, Sainte Colombe sujet d'un précédent livre "Tous les matins du monde"... Pascal Quignard aime ce XVIIème sièle et s'y complait. Il aime émailler son texte de citations latines non explicitées ou traduites. Il aime nous perdre aussi et c'est le gros reproche que je lui ferais. Sa langue est poétique, riche mais très souvent absconse. le résultat est que l'on continue la lecture mais que l'on est content d'avoir fini et d'enfin lacher , tout en se demandant ce qu'il en restera!
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Faut-il être initié pour comprendre et apprécier à sa juste valeur ce grand prix du roman de l'Académie française ? C'est la question que je me suis posée en arrêtant ma lecture avant la fin. A la deuxième tentative de lecture, le début me semblait prometteur, l'atmosphère que je ressentais les premières dizaines de pages était très palpable, belle et enveloppante. Mais je me suis ensuite perdue dans l'entrelacement des oeuvres de Meaume, de ses amours impossibles, de ses rencontres empreintes de violence...
Je n'aime pas abandonner la lecture d'un ouvrage. J'ai même un peu honte de n'être pas parvenue à finir ce livre dont le bandeau rouge "Grand Prix........2000" m'avait attirée.
Je me croyais une lectrice d'un niveau correct...Je me dis que j'ai encore des progrès à faire !
Ps: ce roman m'aura fait connaître la technique de l'eau forte. Désormais, je regarderai ces oeuvres d'un oeil plus avisé.
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Une oeuvre singulière tant par l'écriture un peu précieuse que par le style fait de flash-back et de descriptions d'estampes racontant le destin de Meaume le graveur. Un livre d'un autre temps, austère, obscur, difficile d'accès et un peu ennuyeux. Ce livre a obtenu la Grand prix du roman de l'Académie Française en 2000.
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