Je tourne à peine la dernière page de ce tome 6 des aventures de la fratrie Bridgerton avec une certitude (encore ne suis-je pas certaine que je ne l'avais pas avant),
Julia Quinn a un talent fou ! Comment est-il possible d'écrire six romans sur la même époque, dans le même but narratif et de faire des ouvrages aussi différents ?
Bien sûr, il s'agit là encore de marier les enfants de Violet Bridgerton. Et c'est le tour, dans ce tome, d'Eloïse et Francesca. Si j'étais déjà très attachée à la première, la seconde héroïne de ce tome est plus discrète, moins connue. Pourtant, elles se ressemblent étrangement. Bien qu'Eloise soit forte, indépendante, résolument moderne et un peu rebelle, elle est aussi curieuse, fine et intelligente que sa petite soeur, plus distante et introvertie.
Deux histoires complètement différentes des précédentes pour beaucoup de raisons. La première c'est que Lady Whistledown a disparu du paysage, ceux qui ont lu le tome 4 savent pourquoi. Néanmoins, les deux héroïnes maniant avec une grande dextérité l'ironie et le sarcasme, le ton plaisant de la « dévouée chroniqueuse » n'a pas été abandonné. La deuxième raison, c'est que ces deux aventures sont liées par le thème du veuvage, qui confère à l'ensemble une gravité plus accentuée. Les enjeux sont bien supérieurs aux simples commérages que la vie de débutante inclut. Il y a une forme de reconstruction, de connaissance de soi dont les autres tomes étaient plus dépourvus selon moi.
J'ai tout simplement adoré voir le combat moral se dérouler en ces deux jeunes femmes, plus fortes de leur vécu, l'une étant plus âgée, l'autre ayant déjà été mariée. Nous avons ici affaire à deux femmes qui n'ont pas besoin d'un homme, mais qui le rencontrent toutefois, poussées par des raisons qu'elles refusent de s'avouer.
En outre, ces deux livres sont beaucoup plus érotico-sensuels que les précédents, a fortiori celui de Francesca. Les hommes sont ici, en effet, différents. On quitte Londres, ce qui est étonnant au vu du reste de la saga, pour l'Ecosse ou pour le Gloucestershire, et avec cet éloignement, on rejette les gentlemen, les clubs et les réputations, enfin pas tout à fait et heureusement… Les histoires personnelles ne sont plus aussi briguées par les bonnes moeurs, même si ces dernières résonnent toujours.
Bref, vous l'aurez compris. Je ne suis pas lassée, je ne suis pas déçue, loin de là. Il me tarde de découvrir, en juillet, les histoires de Grégory et Hyacinthe qui ne sont pour l'instant que des enfants et dont il me tarde de découvrir le caractère et l'évolution.
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