George Lefèvre, architecte qui vient tout juste de prendre sa retraite, vient de perdre ses parents. Il débarque dans son village natal du Nord, après 30 ans à bourlinguer de par le monde, pour régler les obsèques et la succession. Il rend visite à Augusta, une ancienne collègue de l'atelier de couture de sa mère, qui lui révèle que ses parents se sont suicidés. Augusta lui raconte la rencontre de Valentine et de Paul lors d'un bal, sous l'occupation, et l'arrivée de Robert Neveux, un espion anglais chargé de préparer le débarquement, qu'ils font transformer en véritable paysan du coin, tandis que rôde Fred Rainer, un Allemand qui risque de saboter la couverture de l'Anglais…
Belle écriture que celle de
Michel Quint, ciselée, précise, littéraire et parfois familière. Etrange récit que nous conte George, avec ou sans s selon qu'il se revendique fils caché
De Robert, construit à partir des bribes d'histoire que lui narre Augusta, tous deux assis dans sa vieille voiture au fond du garage, auquel s'ajoute la propre imagination du narrateur. Où est le vrai dans cette histoire d'amours contrariées, de jalousie et de vengeance ? Augusta dit-elle toute la vérité, à l'aune de ses souvenirs, et quelle est la part des fantasmes de George, qui se voudrait tant fils du Lord anglais et mêle ses confessions intimes à ce qu'il imagine de la vie de ses parents ? Histoire dévoyée par le prisme du souvenir ? Pure invention ? le dénouement n'apporte pas de réponse, bien au contraire, et donne l'impression au lecteur d'avoir été mené en bateau tout au long de ce récit sur fond de guerre et d'espionnage.
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