AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B01N8XZO3O
editions du carrefour (30/11/-1)
3.5/5   1 notes
Résumé :
petit in-4, broché, 189 pp., nombreuses photographies hors-texte en héliogravure par André Kertesz, Moholy Nagy, Germaine Krull, Tabard, etc. Textes de B. Cendrars (Pompon), H. Michaux (Ecuador), P. Soupault (Sport & Cie), Tzara (Poème), C.-A. Cingria (Petit labyrinthe symphonique), etc. Numéro de mai 1929. Tirage limité sur alfa Lafuma-Navarre. Très belle condition.
Que lire après Bifur, n°1Voir plus
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Poème


Extrait 11

frileux avenir – lent à venir
un écumant sursaut m’a mis sur la trace de regard
là-haut où tout n’est que pierre et nappe de temps
voisin des crêtes argileuses où les jamais s’enflent sous
  robe d’allusions
je chante l’incalculable aumône d’amertume
qu’un ciel de pierre nous jette – nourriture de honte et de râle –
en nous rit l’abîme
que nulle mesure n’entame
que nulle voix ne s’aventure à éclairer
in saisissable se tend son réseau de risque et d’orgueil le pouls
  de la nuit
là où l’on ne peut plus
où se perd le règne le silence plat
ainsi se rangent les jours au nombre des désinvoltures
et les sommeils vivent aux crochets du jour sous leur joug
jour après jour se range la queue et danse autour
et là-haut tout n’est que pierre et danse autour


// Tristan Tzara (1896 – 1963)
Commenter  J’apprécie          70
Poème


Extrait 5

ramasseuse de mégots dans les brousses d’extases
et d’astres délabrés tombés loin dans la fosse aux secrets
tronçons de pays de lourdeurs déchiquetés segments
  d’invraisemblables soupçons
de trébuchantes fluidités de ressac
distraite convalescence de flammes de casoars
là-haut où tout n’est que pierre
les cuves mystérieuses de la fascination
fermentent le blé illusoire des voix
sur les branchages des cataractes le soir les araignées des
  yeux se muent en peine
sauvage espoir projeté avec les boomerangs et les comètes
dans l’obscure humidité de jais que nul retour n’effleure d’ailes
pensantes ni de tisons d’amour

et la dormeuse – incrédule aux vagabondes caresses –
ceinte des galères où se pétrit l’esprit
où nulle avance ne fêle d’un infidèle reflet l’étoilée paresse
du mystère
se fraye un essor dans le sentier de tessons de proverbes que
   le bruit dissimule
vers la chair infiniment mobile du rêve
et s’en détourne avec indifférence



// Tristan Tzara (1896 – 1963)
Commenter  J’apprécie          10
Poème


Extrait 9

et dans l’alambic des jeux où nous versons les larmes et là-haut tout
  n’est que pierre
l’alarme celle qui sonne une seule fois sonne tirée du haut d’une
  larme au hauban
suspendue au gosier crachat du vent lente à ne pas pouvoir dormir
déchirée du soleil visitée des soleils lourde à la mer
tant que l’ombre grignote des bords poreux de la nuit
tant que les feux se rangent du côté des amis sur les bancs
et s’en détournent avec indifférence
l’oiseleur de quartz peut abreuver la lumière naine d’abside
au chuchotement qui perle le déclic de son élytre
mais de quel irréel désordre de cryptes et de paupières
de quelle âpre couleur du fond des refrains
avons-nous puisé l’ancien dégoût couvert sous feuille morte de
  boucliers
et entourés d’invisible boucliers
repoussant toute vie sur le passage
l’ennui – infernal moyen - les vilebrequins furetant le bled –
leur bourdonnant magnétisme cernant les alligators dans le
  marcher sans pas –
avons-nous atteint - là-haut où tout n’est que pierre – la
  fraternelle pierre
là-haut où tout n’est que pierre
et contagion dans le hâvre des talismans et des instincts



// Tristan Tzara (1896 – 1963)
Commenter  J’apprécie          00
Poème


Extrait 7

tant d’heures m’ont bâti de leur ciment friable de tibias en croix
tant d’hommes m’ont précédé dans l’auguste sillon d’exaltation
tant d’âme s’est dispersé à édifier la chance que je joue
dans la geôle sans compagnon où rode un sang épais de remords
tant de douces frénésies ont charrié des paysages vers mes yeux
et d’amères consciences ont retenu les lames de fond dans leur
  tamis d’anxiété
tant d’invisibles voyages ont trempé dans mes sens
tant d’alcalins miracles nous ont lié
à la flottille de paroles – sédiment des divines insinuations
et déposé de fugitives hypothèses dans les creusets des minuits
  de l’esprit
où se brisent les lames de fond et celles de l’amour se brisent
et tant d’autres s’enflent et se dénouent
et tant d’autres se brisent secrètement



// Tristan Tzara (1896 – 1963)
Commenter  J’apprécie          00
Poème


Extrait 4

des chants voraces ont embrouillé les plumes de leurs mesures
  mourantes
au pupitre du navire où le vent a ramassé le déluge de toutes les
  directions que les faunes ont suivies et délaissées
tant ils tournoyaient de lents printemps dans l’œil clément de
  l’embouchure
que les écueils s’étaient mis à frémir des oreilles de radeaux
que les insectes durcis à la lune mijotaient dans l’impuissance
  des rêveries
c’était des cloches des immémoriaux bastingages que les giboulées
  des siècles giflaient les voûtes
le fruit du sable blême gisait auprès du mamelon d’effroi
et la rude falaise assise en elle-même les genoux au menton
mastiquait son étoile et la paisible lumière qui la gouvernait



// Tristan Tzara (1896 – 1963)
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : labyrintheVoir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1227 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}