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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis contente d'avoir des amis qui me conseillent régulièrement des lectures qui me permettent de sortir des sentiers battus. En effet, même si je suis une lectrice très dispersée, j'ai tout de même tendance à revenir vers les mêmes auteurs.
Merci à P, sans qui il se serait surement encore déroulé beaucoup de temps avant que je n'entame le premier tome de cette trilogie de Cay Rademacher.
Basé sur des faits réels, comme l'indique l'auteur à la fin de ce livre, l'histoire se déroule entièrement à Hambourg en 1947. Nous sommes en janvier, et la ville n'est qu'un immense champ de ruines. Ce sont ces dernières qui servent d ‘ailleurs de décor à toute cette histoire et dans lesquelles on va découvrir le cadavre d'une jeune femme. D'autres meurtres vont se succéder et personne ne semble connaitre les victimes.
L'auteur, à travers son enquêteur l'inspecteur Stave, a su faire revivre cette période de l'histoire dans une ville qui survit difficilement et dont les habitants meurent de froid. La fin de la deuxième guerre mondiale est encore très proche et l'armée d'occupation britannique est bien présente pour contribuer au maintien de l'ordre.
Difficile de ne pas faire le parallèle avec un autre écrivain, anglais celui-ci, c'est-à-dire Philip Kerr et son héros récurrent Berni Gunther. Alors certes, les enquêtes se déroulent à la même période, mais je trouve, pour ma part, que la ressemblance s'arrête là. J'ai beaucoup aimé, et franchement, rien que pour la plongée dans cet univers de ruines quasi apocalyptique, cette lecture mérite le détour. Et puis mon petit coeur tendre de lectrice s'est attaché à Stave, il faut le dire.
Trop hâte d'attaquer le deuxième tome !


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Le titre français, L'assassin des ruines, résume parfaitement ce roman. Une intrigue policière un peu bancale mais surtout une description saisissante et incroyablement réaliste de l'Allemagne de l'immédiat après guerre.
1947, à Hambourg, ville en ruine s'il en est, une femme est retrouvée nue au milieu des ruines, assassinée. L'inspecteur Stave mène l'enquête avec ses deux partenaires, Maschke des moeurs et McDonald de la police britannique. le Nord ouest de l'Allemagne étant zone d'occupation de ces derniers.
Cet ouvrage renferme deux livres en vérité. le premier qui prend les deux tiers des 450 pages (format poche) est surtout centré sur la vie quotidienne des hambourgeois au milieu des ruines de leur ville et de l'idéologie nazie. L'enquête sur les morts, car le cadavre de la femme sera suivie d'autres corps retrouvés au milieu des décombres, n'avance pas, piétine même, car l'auteur prend son temps pour nous décrire le froid, la faim, l'attente des êtres chers de retour de Sibérie et en même temps quelques touches d'espoirs et de renouveau (toutes petites touches). L'inspecteur Stave est suivi comme dans un documentaire dans ses déambulations à travers la ville à la recherche de l'assassin et il ne rencontre que la misère et la mort.
Cette partie est certes très intéressante, mais si vous êtes habitués des romans policier, la lenteur de l'enquête est un petite peu énervante.
Et puis, après presque 300 pages de néoréalisme, le deuxième livre commence et la résolution de l'énigme avance enfin mais pour le coup très (trop ?) vite. On se rend compte que nombre d'indices étaient habilement dispatchés par l'auteur tout au long de la première partie et en dehors du sentiment d'urgence à boucler l'affaire, celle-ci demeure toutefois à la hauteur des romans noirs dont elle s'inspire.
L'ouvrage terminé, je me retrouve avec un sentiment mitigé. Pourquoi diantre, me suis-je dit (oui, je me parle beaucoup à moi-même !) l'auteur n'a-t-il pas choisi un dosage un peu plus savant entre le contexte et l'intrigue policière tout au long du roman ? Mais ce défaut (à mon humble goût) est souvent celui des romans policiers historiques partagé entre description d'une époque et enquête criminelle.
Ceci mis à part, l'assassin des Ruines se lit avec beaucoup d'aisance Cay Rademacher (et son traducteur) a une plume assez dynamique, qui fait que même lors des descriptions de la misère humaine, on ne sombre pas, nous lecteurs, dans la dépression.
J'ai donc plutôt accroché au roman car, je suis à la fois un passionné de cette période de l'histoire en plus d'être amateur de polar. Mais, ce roman serait plus à recommander pour les premiers que pour les seconds.
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Ceux qui suivent mes avis le savent, je ne suis pas très friande de roman policier à énigme. le côté whodunit ne m'intéresse pas. Il est d'ailleurs certain que sans une lecture commune des trolls je n'aurais jamais lu cet « assassin des ruines ». Cela aurait été bien dommage car malgré certaines choses qui ne m'ont pas plu, j'ai globalement apprécié cette lecture.

S'il y a bien une enquête au sens classique du terme, avec indices et déductions, elle n'est finalement qu'un prétexte pour raconter autre chose. En effet, l'auteur semble presque plus intéressé par le contexte historique que par l'enquête elle-même, en tout cas pendant la plus grande partie du roman. Et c'est vraiment cet aspect du récit qui m'a vivement intéressée. La peinture du Hambourg d'après-guerre est saisissante. J'ai trouvé passionnante cette plongée dans la vie quotidienne des habitants d'une ville du clan des « vaincus ». Les descriptions sont précises, la peinture est fouillée, il est évident que l'auteur s'est documenté sur le sujet. du coup, cet aspect du récit est très immersif. On déambule dans les ruines, on partage le quotidien fait de tickets de rationnement et de marché noir… On imagine également l'ambivalence des sentiments du peuple allemand qui doit surmonter ses plaies tout en admettant sa culpabilité et qui est contraint de vivre sous la domination d'un vainqueur.

Si ce contexte m'a beaucoup intéressée, en revanche, comme prévu, l'enquête m'a laissée de marbre. J'exagère un peu, l'intrigue est bien ficelée et nul doute qu'elle satisfera les amateurs de roman policier classique. Ceci dit, malgré son efficacité, l'enquête a des défauts qui ont nettement amoindri mon plaisir de lecture. Tout d'abord, je préférais quand l'enquête n'était qu'un prétexte et que l'auteur s'attardait davantage sur la peinture du Hambourg de 47 que sur les investigations et c'est le cas pendant la plus grande partie du roman mais dans les derniers chapitres, sans doute pour clore son histoire, l'auteur met plus l'accent sur l'enquête. le décor s'efface au profit du classique indice-témoin-déduction.
En plus, j'ai trouvé la résolution plutôt décevante. Si le fait que Globalement, le quasi happy-end m'est apparu comme un peu forcé :


Malgré les réserves évoquées, je suis tout de même très contente d'avoir lu ce roman qui propose une immersion dans un contexte historique intéressant et, à ma connaissance, pas souvent exploité.
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L'éditeur ose une comparaison entre ce polar et ceux de Philip Kerr. Effectivement Kerr a situé certains ouvrages de sa série policière mettant en scène Bernie Gunther dans l'immédiat après guerre, dans cette période où l'Allemagne n'est que ruines, marché noir et chasse aux anciens nazis. Effectivement les deux héros, Bernie d'un côté et Frank Stave de l'autre ont été opposants au nazisme (un plus discret que l'autre malgré tout). Mais, globalement, la comparaison s'arrête là.

Rademacher propose une vraie enquête criminelle à Hambourg durant l'hiver 1947. Des quartiers entiers ne sont que des champs de ruines, où rôdent des pilleurs tentant de glaner quelques objets à revendre. C'est au milieu de ces décombres qu'un premier cadavre, celui d'une femme nue, étranglée, est découvert. Que faisait-elle là ? Qui est-elle ? Pourquoi ne figure t-elle pas dans la liste des disparus ?

Il est vrai que la période est confuse : des familles entières ont péri sous les bombes, les déportés des camps nazis essaient de trouver des navires vers la Palestine, les prisonniers allemands reviennent des camps soviétiques… le tout dans un froid glacial qui interrompt les quelques mouvements de trains. L'électricité est souvent coupée. le charbon manque. le rationnement ne permet pas de survivre.

L'inspecteur en chef Frank Stave, promu par les nouvelles autorités, car il avait été mis à l'écart sous le nazisme, est chargé de cette enquête. On lui adjoint un flic issu des moeurs, Lothar Maschke, et McDonald, un lieutenant des forces d'occupation anglaises, pour lui faciliter les relations avec les militaires britanniques qui patrouillent en ville.

Stave, qui a perdu sa femme dans un bombardement, et dont le fils engagé dans la Wehrmacht à la fin de la guerre a disparu, s'engage à fond dans la recherche du ou des tueurs. Sans résultats. Un deuxième cadavre apparaît dans les mêmes conditions que le premier, sans doute tué au même moment : un vieil homme. Deux cadavres que personne ne réclame.

Le début du livre – environ les cent premières pages – est assez désespérant. le lecteur est confronté à la misère de l'après guerre, au vague sentiment de culpabilité d'une partie de la population allemande, au froid qui saisit tout, et à l'absence de tout indice utile aux investigations. Un surplace qui s'éternise.
La suite s'améliore. le contexte étant (largement) posé, Stave va suivre les fausses pistes qui se présentent à lui. Un travail de vérification, qui n'aboutit pas, mais qui permet d'écarter certaines hypothèses. Malgré les affiches des portraits des victimes placardées partout, nul ne réclame les corps.
La pression va monter avec une troisième victime. La presse s'en mêle. le nouveau bourgmestre veut des résultats. Pourtant que sont ces trois morts dans une ville où chaque jour des malheureux meurent de dénutrition ou du froid ? Et que dire de ces trois victimes face aux millions de morts liés au nazisme ?
Le rythme de l'intrigue s'accélère et, petit à petit, un lien avec la seconde guerre mondiale se fait jour. Rademacher a su utiliser un vrai fait divers qui s'est produit à Hambourg à cette époque (et dont les auteurs n'ont jamais été identifiés) pour le relier habilement avec un épisode terrible de l'Histoire.
Ce final est réussi, même si l'auteur des faits se devine assez tôt dans le roman.

Ce premier tome d'une série criminelle, bien documenté et ancré à Hambourg, est de qualité et incite à en poursuivre la lecture.
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Direction Hambourg en 1947 la guerre n'a pas laissé grand chose de la ville, si ce n'est des ruines, la misère et un vainqueur anglais.

C'est dans ce décor sordide et un froid sibérien que l'on découvre un cadavre de femme dans les ruines. L'inspecteur Stave est chargé de l'enquête et se voit accompagné de deux collaborateurs, le commandant MacDonald et Maschke des moeurs. le cadavre ne reste pas seul longtemps, trois autres vont apparaître. Stave est assez désemparé face à ces cadavres que personne ne recherche. Peu d'indices, pas de témoin, pas d'identité, une enquête complexe qui se déroule lentement, Hambourg est littéralement gelée, qui nous promène dans une ville fantôme.

Tout est encore là dans l'Allemagne post-guerre, les nazis, les morts, la rancune envers les vainqueurs, la misère, la famine, la honte, un pays dévasté , ce roman est l'occasion de voir l'Allemagne d'après-guerre et de se réjouir du chemin parcouru en Europe depuis.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Un bouquin qui, selon moi, coche toutes les cases pour approcher l'excellence.
Cay Rademacher nous plonge magistralement dans l'atmosphère de l'après-guerre à Hambourg. Les personnages sont consistants, notamment l'enquêteur principal dont la personnalité, qui m'a rappelé celle de Kurt Wallander, est très fouillée sans phagocyter l'intrigue.
C'est le chao post-cataclysmique des hommes et des pierres que nous révèle l'inspecteur Stave au fil de son enquête dans les ruines de la ville portuaire.
On pourrait regretter une résolution trop prédictible dans le contexte historique mais ce détail reste accessoire.

Je reviendrai vers cet auteur.
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Excellent polar ! J'aime les polars s'ils me font découvrir un autre pays ou une autre époque. Ici direction Hambourg en 1947. L'immédiat après-guerre, la faim, le froid et l'occupation anglaise.... et 4 meurtres....

Le plus intéressant dans ce roman reste la description de la vie à cette période, ses difficultés, mais aussi la dénazification, la question des cerveaux allemands qui intéressent les alliés, l'étonnante présence juive dans cette ville (une découverte historique pour moi). Et bien sûr l'enquête, le flic ravagé par la mort violente de sa femme et la disparition de son fils sur le front russe. Un beau personnage qui m'a donné envie de lire le roman suivant.
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Ce roman d'un auteur allemand est une très belle découverte ! Je me suis laissée encore guider par les critiques élogieuses de babéliotes enthousiastes pour ce roman que je qualifierai à la fois de policier et d'historique.
L'auteur Cay Rademacher s'est beaucoup documenté pour nous livrer un roman marquant et captivant, inspiré d'une histoire vraie, malheureusement non élucidée à ce jour. Je vous avouerais que l'atmosphère et le côté historique m'ont fortement séduite.
*
Cette fois, mon voyage m'a immergé dans l'Allemagne d'après-guerre, plus exactement, à Hambourg pendant le terrible hiver 1947. Sous domination anglaise, la ville, ravagée par les bombardements, offre une ambiance glaciale dans un paysage de désolation. Imaginez des montagnes de décombres, des rats trottinant parmi les restes de maisons éventrées, branlantes, pouvant s'effondrer à tout instant.
A cela s'ajoute un froid mordant qui paralyse la ville, des réfugiés qui hantent les ruines à la recherche d'un abri et de maigres moyens de subsistance, des hambourgeois qui survivent dans la misère et le dénuement le plus total : bons d'achats, rationnement, marché noir, presque pas d'électricité, logements insalubres, figés par le froid, où l'intimité est quasi inexistante.
*
C'est dans cette ambiance lugubre que le corps d'une jeune femme est découvert dans les décombres. Sous la pression des autorités britanniques, l'inspecteur Franck Stave chargé de l'enquête se voit déléguer un officier de liaison anglais agréable et plutôt charmeur, et un collègue des moeurs moqueur et méprisant.
Suite à ce premier meurtre, plusieurs autres corps seront retrouvés, nus et étranglés, suivant le même mode opératoire.
L'enquête s'avère très compliquée et s'enlise très rapidement : les enquêteurs ont très peu d'indices, mais ne ménagent pas leurs efforts.
L'intrigue s'installe lentement, mais le contexte politique et le personnage de Stave rendent la traque du meurtrier prenante et addictive. On s'attache à ce policier morose, marqué autant physiquement que psychologiquement par le décès de sa femme et par la disparition de son fils unique dans les combats sur le front de l'est. Ce personnage prend de plus en plus de consistance au fur et à mesure de la lecture.
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Cay Rademacher décrit de manière saisissante et passionnante l'Allemagne d'après-guerre et témoigne de l'absurdité de la guerre. « L'assassin des ruines » s'inscrit dans une trilogie que je poursuivrai avec beaucoup de plaisir. Amateurs de romans policiers ou d'histoire, j'espère que ces quelques lignes vous auront donné envie de lire ce roman.
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L'inspecteur Stave officie à Hambourg au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Un cadavre nu est retrouvé au coeur de l'hiver 1947, un des plus froids du siècle, dans les ruines des bombardements de la reddition. Assisté notamment d'un officier britannique, il va se lancer dans une enquête improbable, hanté par la mort de sa femme et la disparition de son fils.
Roman policier historique passionnant. La vie des Allemands aux lendemains de la guerre est celle des perdants, tickets de rationnements comme partout mais avec l'occupation des forces alliées en plus et surtout une perplexité sur les actions menées par le Reich les années précédentes. La dénazification est également abordée avec ses failles et le sentiment de défiance qui s'est installé entre chacun des concitoyens. Sans parler cet hiver-là de la froidure intense et de la vie précaire de ceux qui n'ont plus de logement.
Un roman remarquable qui dose subtilement l'intrigue à la situation historique.
Une belle découverte
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Peut-on et a t'on envie de s'imaginer Hambourg un après la fin de la guerre ? Ça nous ne viendrait pas à l'idée spontanément. Cay Rademacher réussit le tour de force de nous promener dans les quartiers bombardés, en ruines sous un joug anglais, une occupation dure pendant cet hiver polaire. Tout suinte le froid et la misère, la survie, la réorganisation. Les pénuries, le rationnement dictent la vie quotidienne. La police se remet en marche, et une série de meurtres met le monde judiciaire en ébullition. Un enquêteur assidu et tenace, "Stave", martyrisé par la guerre, isolé socialement s'acharne sur cette enquête pour ne pas penser à sa situation. Un bon polar qui nous mène dans une période peu connue de l'histoire d'Hambourg.
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