AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 43 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jack Burn est un solitaire, épris de liberté et vivant comme bon lui semble. Il vit de petits boulots, dort le plus souvent à la belle étoile, chasse parfois pour se nourrir et ne se déplace qu'à cheval. Alors qu'il traverse le Nouveau-Mexique, il atteint bientôt une ville qu'il traverse sous les regards éberlués de ses habitants. Plus loin se dresse la maison de Jerry et Paul. Elle est ravie de le revoir et l'accueille à bras ouverts. Mais ce n'est pas une simple visite de courtoisie. Jack, ayant appris que son ami avait écopé de deux ans de prison pour avoir manqué à ses obligations militaires, est bien décidé à lui venir en aide. Et quoi de plus naturel, alors, que de se retrouver derrière les barreaux ?

Max de Radiguès s'empare du récit d'Edward Abbey et nous offre une adaptation plutôt fidèle du roman éponyme. Divisé en deux parties bien distinctes, la première on l'on suit Jack Burn dans sa tentative de sortir son ami de la prison de Duke City, la seconde où se déroule une véritable chasse à l'homme, l'auteur a finalement bien réussi à véhiculer les notions si chères à Edward Abbey, à savoir la liberté, le refus à la soumission et au monde moderne. Il manque cependant ces vastes étendues sauvages si magnifiquement dépeintes dans le roman ainsi que la densité des mots. En effet, Max de Radiguès est quelque peu avare en mots et en dialogues. Graphiquement, les planches de Hugo Piette vont à l'essentiel : un trait simple, des couleurs tranchées.
Une adaptation plutôt réussie dans l'ensemble...
Commenter  J’apprécie          544
Jack Burns est un cow-boy solitaire. Il aime vivre dans les grands espaces américains. C'est un marginal qui vit de petits boulots et se déplace en fonction de sa volonté et de son plaisir.

L'histoire débute dans ce qui pourrait être le désert de l'Ouest américain. Un cow-boy solitaire, un bivouac, une poêle avec le repas du soir, un cheval en contre-jour avec le soleil couchant en arrière-plan. On pourrait se croire au XIXème siècle au moment de la conquête de l'Ouest. mais la magie est rompue quand un avion supersonique déchire le ciel et le silence. Nous sommes en 1950.

Jack Burns est un marginal en décalage avec son époque. il était fait pour vivre au siècle précédent et il n'est pas prêt à s'adapter à son époque. Il veut vivre sa liberté.

Mais Jack est un homme au grand coeur et fidèle en amitié. Son meilleur ami est emprisonné pour deux ans pour avoir refusé la conscription. C'est sa femme qu doit assurer le quotidien et l'éducation de leur fils. L'arrivée de Jack va mettre un peu d'animation dans la maison et améliorer l'ordinaire avec les tâches ménagères qu'il peut accomplir.

Jack ne supporte pas que son ami soit emprisonné alors il imagine un stratagème pour le faire sortir de prison comme au bon vieux temps des cow-boy : semer la pagaille pour être mis en prison avec son copain avant son transfert en pénitencier. Jack a même réussi à introduire des limes pour scier les barreaux. Mais Paul ne voudra pas le suivre préférant purger sa peine d'objecteur de conscience.

Va alors commencer une chasse à l'homme pour rattraper Jack Burns, ce marginal qui ne veut pas respecter les règles. Pour certains représentants de l'ordre et leurs assesseurs, c'est une véritable mission. On a l'impression qu'ils vont traquer l'ennemi public numéro 1. Tous les moyens seront bons, chacun ayant vocation à être celui qui arrêtera le dangereux fugitif.

On est plongé en plein dans la démesure américaine puisqu'un hélicoptère de l'armée va prêter main forte aux chasseurs. Jack Burns va mobiliser toutes ses connaissances de la nature, il joue à cache-cache avec les traqueurs.

J'ai eu l'impression à certains moments de revivre certaines scènes du premier Rambo, rebaptisé First Blood. Il faut attraper le marginal qui met en danger l'équilibre d'une région, il faut empêcher le marginal de laisser penser qu'un autre mode de vie est possible.

Nous sommes dans l'Amérique des années cinquante, au moment de la guerre froide où les communistes et leurs sympathisants sont de redoutables fauteurs de troubles réels ou potentiels. Nous sommes aussi dans l'Amérique profonde, rurale et très frustre.

J'ai adoré le graphisme de Hugo Piette, la mise en case très classique mais s'intégrant parfaitement à l'histoire. Il en de même pour le jeu avec les couleurs. Hugo Piette jongle entre les scènes semi-nocturnes et celles en pleine lumière dans le désert.

je ne connaissais pas le roman d'Edward Abbey ni le film de David Miller de 1962 avec Kirk Douglas. Ce roman graphique m'a donné envie de découvrir les deux. Merci aux critiques de Umezzu et Erik_ pour les informations données.
Commenter  J’apprécie          121
Adaptation très réussie d'un roman d'Edward Abbey. Je n'ai pas (encore) lu le roman, mais j'avais vu le film avec Kirk Douglas, ado, et le souvenir en était plutôt marquant. A la lecture de cet album de plus de 150 pages (1 bonne heure de lecture), je suis passé par différentes émotions.
Une première partie nous présente le personnage de Jack Burns, sorte de cow boy solitaire anachronique dans l'Amérique des années 50, épris du "je ne me mêle pas des affaires des autres" ou du "chacun est libre de ses idées". Bref, la soif de liberté à l'américaine portée à son paroxysme. Un bon personnage de roman ou de film (ou de BD), dans la vraie vie, j'ai plus de mal avec ce genre de personne. Bref, dans la première partie, il a la volonté de délivrer un ami emprisonné pour "crime de conscience", en quelque sorte, puisqu'aux Etats-Unis, à cette époque, refuser la conscription est puni de prison.
La deuxième partie raconte la chasse à l'homme qui suit dans les paysages sauvages de l'Ouest américain.
La narration est fluide, les dessins magnifiques, si on aime le dessin non réaliste.
Au départ, je n'ai pas beaucoup de sympathie pour le personnage de Jack Burns. Individualiste, misanthrope. Donneur de leçon sans en avoir l'air. Et puis, l'histoire se déroulant, l'abnégation du personnage, l'acharnement de la chasse à l'homme contre lui, sa volonté de ne pas vivre selon les codes de la société moderne, sans pour autant se révolter contre elle, me l'on rendu de plus en plus, non pas sympathique (ce n'est certes pas le mot) mais admirable, iconique.
On sort éreinté de cette lecture, on en sort songeur sur les valeurs du monde moderne.
Si vous aimez les grands romans américains et les romans graphiques, je recommande.
Commenter  J’apprécie          111
Seuls sont les indomptés d'Edward Abbey est paru en 1956. Il fut adapté pour le cinéma en 1962 par David Miller avec Kirk Douglas dans le rôle de Jack Burns. La bande dessinée est sortie en 2015, Max Radigues et Hugo Piette nous livrant une version graphique réussie.

Jack Burns est un cow-boy solitaire à l'ancienne. Son univers : les grands espaces de l'ouest américain qu'il traverse avec sa fidèle et parfois traîtresse monture Whisky, refusant tout accès à la modernité.

Quand il apprend que son ami Paul est emprisonné pour avoir refusé de se soumettre aux obligations militaires, et hop ! Il déclenche une bonne bagarre, passe par la case prison, retrouve son ami et décide de le faire évader. Mais pas de chance ! Son ami assume sa décision et veut purger toute sa peine. Burns s'évade seul et de là part une longue chasse à l'homme entre les autorités et ce cavalier solitaire.

Ce livre a dû quand même faire l'effet d'un brûlot à l'époque : le refus de la conscription, nous sommes en 1956, et c'est le début de l'engagement américain au Vietnam. D'ailleurs, le film ne reprend pas ce motif, mais celui d'immigrants mexicains clandestins indûment enfermés.

On retrouve toute la plume de l'auteur : le refus du mode de vie contemporain, être et seulement être dans ce Far West minéral qui lui est si cher.

La BD est un bon album fidèle à l'esprit d'Abbey, mais il n'y a pas assez de magie dans la représentation graphique de ce merveilleux ouest américain.
Commenter  J’apprécie          100
Je ne chronique pas souvent de bande-dessinées alors que je prends tellement de plaisir à en lire. Comment traduire avec des mots des bonheurs de lecture qui passent de tant de manières à la fois ? Un titre déjà qui m'intrigue : "Seuls sont les indomptés". Une intrigue à la hauteur quand je découvre qu'il s'agit dans les années 50 aux USA d'aller en prison lorsqu'on refuse le service militaire. Pour moi, le héros était déjà plus qu'un cowboy : un frère, un camarade qui aime vivre dans la nature sauvage qu'il traverse sur son cheval, qui vole au secours d'un ami parce qu'il l'estime victime d'une injustice, un grand enfant encore et un grand coeur. Je ne connaissais pas le roman d'Edward Abbey dont s'inspire le scénario mais les auteurs ont su s'en emparer pour livrer une BD à la fois dense et poétique, intime et épique. Tous les personnages ont de l'espace pour livrer un peu de leurs fragilités, de leurs espoirs, de leurs résignations ou de leurs colères. Tous m'ont touché. le format de l'album y contribue. En 172 pages, l'histoire a le temps de se déployer et d'exploiter les petits riens, les détails qui disent tout, les pauses qui permettent de respirer la poussière et le grand air américain. Et les planches épurées au nombre de cases réduit, instaurent un rythme à la fois contemplatif, nostalgique d'une époque révolue, et à la fois dynamique et actuel dans son propos. Est-ce que nous ne sommes pas nombreux à nous sentir seuls face à la question de notre liberté ? Est-ce qu'il ne suffit pas d'un seul indompté pour que les rouages de la société de l'aliénation se grippent ? Je continue à mes poser des questions bien après ma lecture alors que celle-ci ne m'a jamais pris la tête, parce que j'y ai plongé la tête la première, attiré par ce que j'aime le plus : un magnifique travail sur les couleurs. Voilà ce que j'apprécie le plus dans une bande-dessinée, une atmosphère singulière, une cohérence des couleurs qui me transporte dans un autre univers, qui parle d'abord à mes pupilles. Et là je tire mon chapeau (de cowboy et d'indien) à Hugo Piette, j'en ai pris plein mes yeux indomptés ! Merci !
Commenter  J’apprécie          100
Nouveau Mexique. Jack Burns se prépare un repas: feu, steack, conserve, café et cigarette, tout proche son cheval Whisky. A regarder comme ça on situerait l'action en plein Western, sauf que quelque case plus loin on aperçoit un avion; la réalité rattrape le lecteur: nous sommes bien dans le présent et cet homme est l'incarnation d'un monde révolu. Réfractaire à toute modernité Jack vit comme il l'entend c'est à dire libre, pourtant il avance à travers les plaines et les canyons direction le monde moderne et la maison de Jerry afin de venir en aide à Paul emprisonné pour s'être opposé à la conscription obligatoire due à la guerre du Vietnam.  

Adaptation du roman éponyme d'Edward Abbey paru initialement en 1956 avant d'être réédité par les éditions Gallmeister en 2015, Seuls sont les indomptés est une ode à la liberté et à l'indépendance vis à vis de notre société moderne mais ce qui aurait pu être un joli conte fini en chasse à l'homme insensée. La BD se découpe en deux récit, d'abord la personnalité de Jack est expliquée à travers son approche et sa vision de la société, puis vient la traque de cet anticonformiste qui aux yeux des autres sera anarchiste puis communiste avant de finir assassin. La différence rend fou celui qui la vit.

Une histoire très prenante tant on se rend compte de l'absurdité de la situation qui ira jusqu'à devenir accablante. Les dessins me renvoient aux années 50 avec ces couleurs vives et les nombreuses cases sans textes m'ont un peu déroutée mais l'ensemble montre combien la nature humaine s'enferme dans un cadre où toute différence devient suspecte. 
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          80
Depuis 1948, chaque citoyen est obligé de s'enrôler sur les listes de conscription aux États-Unis, sous peine d'emprisonnement.

Un champ de bataille pour tous les objecteurs de conscience, dont fait partie Paul.

Pour Jack Burns, son meilleur ami, c'est une autre histoire.

Quelque peu déconnecté de la vie moderne, il en est encore à effectuer de petits boulots, dont le plus notable est... gardien de moutons.
Il se déplace toujours à cheval, chapeau de cowboy rivé sur la tête, une carabine attachée à sa selle et une guitare dans le dos.
L'image est pittoresque, et ne manque pas son effet, surtout quand Jack est amené à traverser, en l'état, une ville ou grouillent les voitures.

Paul a été arrêté et emprisonné comme le veut la loi.
Pour Jack, la suite est claire... il se fait également arrêter et incarcérer dans la même prison avant de s'en évader avec son ami.

Le plan est simple... non ?
Commenter  J’apprécie          60
Je me suis rendu compte à l'ouverture que cette BD est une adaptation du roman éponyme d'Edward Abbey.

Zut de flûte, d'ordinaire je préfère m'attaquer à la source avant de regarder les déclinaisons.

L'histoire d'un cowboy anachronique, qui, dans les années 50, résiste au nouveau monde et à la modernité. La volonté de l'homme farouche, ce mythe américain de l'esprit libre, dur au mal et à la peine dont seul le ciel peut contenir la fougue.

L'individu contre le système, contre l'administration qui broie les hommes. Une ode à la désobéissance civile et à la fraternité qui devrait unir les honnêtes gens contre l'autorité désincarnée.

Une sacrée épopée dérisoire compte tenu des enjeux mais tellement romantique à sa manière.

Le style aux couleurs franches et dessin taillé à la serpe participe à la rugosité de l'ensemble. Tout est tranché, des positions à leur représentation.

Et tout ça ne me donne que plus envie de plonger dans le roman.
Commenter  J’apprécie          50
Un cow-boy, une chasse à l'homme, une prison... tous les ingrédients d'un western mais dans les années 1950 aux Etats-Unis.
L'histoire de cet indompté, refusant les codes de la société, épris de liberté est sublimé par un texte épuré et un dessin aux couleurs crépusculaires.

Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

L'ile du disparu

A quel âge les enfants doivent-ils partir sur le lac ?

dès 12 ans
dès 14 ans
dès 16 ans

5 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Stig & Tilde, tome 1 : L'île du disparu de Max de RadiguèsCréer un quiz sur ce livre

{* *}