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Citations sur Zona Frigida (122)

Toute ma vie je me suis efforcée de rester fidèle à l'individualisme, fuyant tout ce qui ressemble à une forme d'appartenance à un clan ou à une coterie.
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Dire qu’il y avait des gens assez bêtes pour se marier au bout de quelques semaines ! Fallait vraiment être givré…
Je sais de quoi je parle. Les promesses qu’on fait quand on est sur un petit nuage. Les cartons et les valises montés par l’escalier, les commodes et placards vidés pour faire de la place aux affaires d’un nouvel homme. L’espoir, toujours déçu, que cette fois, c’est du sérieux. Enfin un homme qui ne se défilera pas à la première occasion. Qui comprendra qu’il y a des jours avec et des jours sans. Son rasoir dans la salle de bain, son peigne, sa brosse. Ses vêtements à mettre à la machine avec les étiquettes à vérifier pour laver à la bonne température. Les CD inconnus alignés à côté des miens. Les plantes. Les tableaux à accrocher aux murs. En revanche, j’ai toujours refusé les meubles. Un petit bureau à la limite, un ordinateur. Le reste, il fallait le laisser au garde-meuble ou ailleurs.
Et pendant qu’un nouvel homme s’installait chez moi, je lui faisais la fête. Follement amoureuse, une vraie chatte en chaleur. Je bossais moins bien, je perdais le sens des réalités, j’en arrivais même à négliger Andersen. Je trouvais ses CD formidables, ses tableaux magnifiques. Je prétendais que sur le plan sexuel, il me satisfaisait complètement, ce qui était toujours loin, très loin même, de la vérité. J’appréciais soudain des plats que j’avais en horreur auparavant. Je mettais le réveil à sept heures et demie parce que c’était l’heure à laquelle il devait se lever….
Plus jamais ça. Trop, c’est trop.
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Ils ont cligné des yeux un bon moment avant de comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, avec les montagnes dans le lointain, le Wildefjord qui s'ouvrait comme deux cuisses de femme, le ballet aérien des oiseaux, les phoques ici et là sur la banquise.
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-Tu es vraiment un cas à part, a t il chuchoté. Mais tu verras, je t'aurai apprivoisée avant la fin du voyage.
-Essaie, ai je répondu.Essaie, tiens.
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Et j'ai su à cet intant que c'était fini, que j'avais lâché prise. J’étais entière. A l'âge de trente-cinq ans, j'étais enfin en était de faire un choix en toute liberté.
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Seule chez moi, le pied ! Depuis une semaine. J'avais presque oublié quelle tête il avait, le dernier. Quel bonheur de ne voir qu'une seule brosse à dents dans la salle de bains, de savoir que personne ne m'attendait au lit, de ne pas avoir à supporter de commentaires sur tout et n'importe quoi. De lire un journal avant de m'endormir, même plusieurs si j'en avais envie, de me laisser gagner par le sommeil sous l'effet du bon vin, de ne pas avoir à écouter la respiration de quelqu'un à côté de moi... Quel plaisir de ne pas avoir à se disputer pour régler le réveil, moi qui essayais toujours de grappiller une demi-heure. J'étais seule, libre.
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On allait à Barentsburg, pour saluer les pauvres Russes qui crevaient de faim. Mieux valait ne pas arriver ivre mort et en rotant à cause d'un repas copieux. (p78)
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Le succès a dépassé mes attentes. Jean et Philippe ont avalé leur bière de travers quand, tournant le dos au réfrigérateur pour boire au goulot, ils ont aperçu mon croquis: un Norvégien avec un fulmar boréal sur l'épaule et un bonsaï en pleine érection. Je m'étais redonné du courage avec un autre cognac. L'un après l'autre, ils sont entrés dans le mess d'un pas lourd, direction les boissons et les cafetières.Le rire s'est alors répandu comme un feu de brousse.
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Depuis des siècles, la mer avait attiré les hommes et les avait arrachés à leurs terres. En pleurant, des femmes et des enfants avaient dit au revoir à leurs pères, frères, maris et fils. Lors des tempêtes, ceux qui était restés avaient passé des heures à prier. si la mer avait pris tant de vies, elle leur avait malgré tout permis de subsister. Marin un jour, marin toujours. La terre ferme n'était qu'une halte entre deux voyages en mer.
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La mousse était souple sous mes pieds, sentait bon quand j'enfonçais mes doigts dedans. Même si on était en août, et que, d'après l'agence de voyages, la floraison était presque finie, j'ai découvert plein de touffes de fleurs minuscules aux couleurs ravissantes. J'ai arraché une tige qui ne mesurait que deux centimètres. Dans ce pays, visiblement, on ne pouvait pas faire cavalier seul et prendre racine de manière isolée. En groupe, on pouvait à la rigueur survivre. Sinon, c'était la mort assurée.
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