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Citations sur Zona Frigida (122)

En tout cas, pour ce qui était de l’approvisionnement en alcool, j’étais rassurée. L’État norvégien n’allait quand même pas supprimer juste avant mon départ les lois sur les produits hors taxes en vigueur au Spitzberg depuis toujours. Cette pensée me mettait du baume au cœur, et le prix exorbitant du voyage m’a paru, du coup, moins dur à digérer. Je pourrais picoler à mon aise, sans risquer d’avaler de travers en pensant à tout l’argent dépensé. J’ai toujours été très douée pour dissimuler mon taux d’alcoolémie. J’allais donc pouvoir me soûler de manière quasi permanente sans perdre de vue la vraie raison de mon voyage, car j’étais bien décidée à mener mon plan à terme, avec précision et sans aucun laisser-aller. Mon caractère joyeux et insouciant tromperait tout le monde, j’en avais déjà fait maintes fois l’expérience. Une bonne rasade d’alcool hors taxes me procure toujours le bagou nécessaire pour être tout à fait moi-même. Après quelques verres, j’arrive sans problème à convaincre mon entourage que mon attitude dans la vie est foncièrement positive et optimiste.
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Tant d’hommes ont été estampillés courageux, uniquement parce que leur intelligence était rudimentaire.
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La dessinatrice en moi est fascinée par les marques du temps sur les visages. Certains se transforment complètement et deviennent méconnaissables. D'autres gardent les mêmes traits, même si la peau se fripe de partout. Il suffit alors de plisser les yeux pour les retrouver, juste comme floutés par un voile.
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Les experts se chamaillent sur la psychologie de la haine de l'étranger. Ils feraient mieux de passer une journée dans le hall d'un aéroport, et le phénomène leur apparaîtrait clair comme de l'eau de roche.
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La lumière surnaturelle, d'un jaune gris, qui sortait du brouillard, le silence impressionnant, les oiseaux qui dormaient sur la surface paisible de l'eau... je n'avais jamais vu quelque chose de semblable, jamais vu une telle lumière qui écrasait les ombres. Puis au loin, là-bas, j'ai aperçu la terre ferme. Une plage noire et une montagne dont le sommet disparaissait dans les nuages. 
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Je me sens toujours un peu mal à l'aise avec les Japonais et leurs sourires automatiques qui semblent venir de je ne sais où, sans raison apparente. Comment font-ils quand ils sont vraiment heureux?
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Je suis en voyage, me suis-je dit. Je n’ai plus d’identité. Celle-ci disparait quand on est loin de chez soi. On n’a pas de travail, pas de domicile, pas de livres sur des étagères qui permettraient aux gens de savoir ce que vous lisez et qui vous êtes. Personne ne connaît vos amis, ni les gens que vous côtoyez. Personne ne sait ce que vous gagnez, qui vous donne des cadeaux de Noël, si vous vous êtes fait opérer de l’appendicite. On ne voit que votre tenue de voyage, votre bagage à main. Très peu de gens sont capables de tirer des conclusions valables à partir de données aussi floues.
Mais moi, si. Je regarde les chaussures des voyageurs, leurs mains, leurs bijoux, leurs rides au coin des yeux. Je devine s’ils ont l’habitude de se déplacer, de faire la queue au restaurant. Tout le monde n’aime pas voyager, quitter son petit cocon. Leur attitude dévoile le but de leur voyage, s’ils doivent rencontrer quelqu’un ou s’ils partent pour le travail. Pour certains, c’est les deux. Eux, ils boivent du café et fument cigarette sur cigarette.

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De tous côtés, des massifs arrondis se détachaient sur un ciel clair. Les pentes couvertes de végétation semblaient être d'un vert plus cru et les glaciers marbrés de traits noirs descendant vers la mer, avaient un éclat bleu argenté.
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Je m'étais toujours représenté un ruisseau de montagne quand je pensais à de l'eau parfaitement pure. Un ruisseau dont l'eau courant sur les cailloux ferait un doux clapotis. Je m'y serais penchée pour en recueillir dans mes paumes et connaître enfin le goût de la pureté...
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Je n’avais pas beaucoup de temps pour me préparer. Trois jours. Dimanche soir, donc, avec un verre de vin blanc glacé et un cendrier propre à portée de main, j’ai commencé à dresser une liste. Le départ avait lieu tôt mercredi matin. Le vol pour Tromsø étant à sept heures, il me fallait un taxi pour six heures moins le quart. J’ai donc noté ça sur une feuille, tout en haut de laquelle j’ai écrit « Andersen » car il fallait que je le confie à quelqu’un pendant mon absence.
Je l’ai regardé, mon oiseau chéri, ma perruche jaune, et j’ai pris le téléphone. J’ai d’abord appelé deux de mes ex avec qui j’avais gardé le contact. Ils voulaient tout savoir sur mon voyage au Spitzberg et avaient des tas de choses à me raconter sur leur expérience du froid et de l’hiver dans ces régions polaires. Et si je rencontrais un ours ?
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