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Tout commence dans une église, une femme est au piano. Ariane, artiste de renommée mondiale, vient jouer pour les obsèques de Claessens, son père, lui-même mélomane, d'abord pianiste, puis chef d'orchestre de l'Orchestre de la Suisse romande.

Ariane, un quart de siècle et des cheveux de feu, va peu à peu tirer les fils enchevêtrés de cette famille désunie. Une mère chanteuse soprano d'origine israélienne qui s'est murée dans le silence et la folie, un père musicien qui ne pouvant plus jouer est devenu chef d'orchestre, un frère, David, violoniste enfermé dans un bunker qui lui assure un silence total. Chacun a un talent de musicien, mais on dirait que leur plus grande obsession est de le gâcher, de ne pas s'en servir, en dehors d'Ariane qui sort du cadre.

Face à l'image si forte du père, comment peut-on se construire ? Car tout se passe entre ombre et lumière, réussite et échec, espoir et désillusions, travail et abandon. Peu à peu se dessinent les contours d'une famille de prodiges qui ayant toutes les clés en eux pour réussir vont plonger inexorablement dans l'échec et la folie. Avec en trame de fond un silence pesant, celui du bunker, celui de la salle de spectacle, celui de l'église quand l'artiste pose ses mains sur le piano et indique que tout est fini.

Aux obsèques, le fils prodigue est absent, et Ariane l'appelle et lui narre (ou à nous lecteurs ?) cette vie de famille si compliquée, le poids de cet opus sur leurs vies à tous. Tout le roman se déroule au rythme du Concerto pour violon n°1 en La mineur Opus 77, composé par DImitri Chostakovitch. Chaque chapitre commence comme les quatre mouvements du concerto, Nocturne, Scherzo, Passacaglia, Burlesque, au milieu desquels s'insère la cadence. le ton est donné, la musique, sa force et sa passion dévorante vont nous emporter.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/24/opus-77-alexis-ragougneau/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une émotion littéraire. Un roman sur l'âme, la musique du coeur dans la froide, froide et pluvieuse Genève. Un roman psychologique, un thriller, un jeu d'émotions intimes.

Une mise en scène extraordinaire
- A gauche : Haendel, Bach, Mendelssohn, Mozart, Schumann,
- À droite : Wagner, Liszt, Beethoven, Chopin, Berlioz,
- Et au centre l'Opus 77 de Chostakovitch, symbole de la résistance à l'oppression, de l'opposition du fils au père, de David à Classens.

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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✒️Le Pitch
Les Claessens sont une famille de grands musiciens classiques installés en Suisse : le père chef d'orchestre, la fille grande pianiste, la mère soprano à la retraite et le grand frère, violoniste de talent. C'est Ariane, la narratrice qui cherche à expliquer l'histoire de sa famille aux obsèques de son père. En creux, l'absence de la mère et une confrontation père/fils dont on apprendra les détails qu'à la fin.

👍Les plus
Ça va être rapide : j'ai été subjuguée. Comment l'auteur nous fait marquer le tempo d'une musique qui nous est inconnue, ce fameux opus 77 de Chostakovitch ?
Un sans faute pour moi !
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Le chef d'orchestre Claessens est mort, la basilique Notre Dame à Genève est pleine pour un dernier hommage. Sa fille, Ariane, pianiste de renommée internationale, seule représentante de la famille s'apprête à jouer l'Opus 77, composé par Chostakovich. Assise à son piano, ses doigts effleurent les touches et elle entame au gré des notes un chassé-croisé temporel où les souvenirs s'éveillent, affluent attirés par cette partition indissociable de cette famille hors norme, toute au service de la musique classique et de la figure tutélaire du père. le romancier nous happe et nous jette dans une symphonie familiale tragique où les excès de la passion artistique au service de l'excellence de l'interprétation musicale brisent et blessent des âmes fragiles aux atouts de génies. Chacun se perdra dans l'exigence et dans des silences infranchissables. Une plume élégante, musicale rythme avec justesse et force le parcours torturé du frère aîné, David, violoniste d'exception, toujours près du gouffre émotionnel dans son jeu musical où pointent ses conflits et contradictions face à un père trop charismatique et peu affectueux. Avec la précision d'un métronome, Ariane jette au vent ses réminiscences, sans artifices et ni pudeurs. Comme dans un refrain, elle s'épanche sur l'amour absolu qui la liait à son frère, David. Une relation entre parenthèses depuis le drame d'une compétition en Belgique où tout a été remis en question. Flamboyante jeune femme, elle s'arme et travaille sans relâche ses gammes sous des apparences de beauté froide et glaciale. Une armure, qu'elle revêt face à une célébrité étouffante, un monde aux accords trop élitistes, aux concerts et aux rivalités furieuses. Contre toute attente, la jeune femme s'impose comme la gardienne de l'histoire de sa famille qu'elle égrène à coups d'accords et d'octaves. Quant à son frère, il baisse les armes, incapable de s'assumer, il choisira la fuite et une vie de silences et de reclus. A chacun ses excès. Yaël, la mère, prodigieuse cantatrice s'oublie dans le chant et peu à peu se laisse sombrer dans une silencieuse démence. Claessens, virtuose du piano, dirigera d'une main de maître un orchestre et il cachera ses fêlures sous un masque narcissique et despote. Krikorian enseigne le violon à David et libère quelques arpèges d'un génie torturé et introverti. L'esprit créatif du compositeur Chostakovitch n'est jamais bien loin et survole ces moments de grâce et de douleurs.
Une partition fictionnelle très forte, révélatrice d'un chaos émotionnel familial où s'exacerbent les sentiments, les peurs sans la possibilité de communication, de gestes tendres qui pourraient réchauffer les coeurs ou soulager les peines. Seule, la musique enchaîne, irrite, blesse dans un huis clos infernal. Les émotions vibrent, les silences assourdissent. Chaque mouvement de l'Opus 77 en raconte un peu plus ou nous jette dans l'incertitude.
Aucune fausse note, à écouter et à lire comme à une première à l'opéra …
Longtemps après la dernière page tournée, ce concerto à fleur de peau nous hantera comme la petite sonate de Vinteuil de Proust
Sélection mars - Prix des lecteurs 2021 - le Livre de Poche.

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Voila un livre bien écrit , bien mené , bien rythmé! acheté grâce aux critiques et recommandations de vous, lecteurs de Babelio et merci pour cela!. J'aime la musique , suis toujours épaté par les virtuoses et au delà de l'histoire, on découvre ce monde bien particulier fait d'efforts, de jeux de roles,de compétition et de solitude ...
Difficile de trouver aucun des 3 personnages clés vraiment sympathiques ,mais ce n'était pas le but , je crois!
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Ni musicienne ni vraiment mélomane, j'ai pourtant beaucoup aimé ce roman où l'opus 77 de Chostakovitch tient un rôle essentiel.
Le roman commence avec la messe funèbre de Claessens, le chef d'orchestre reconnu internationalement (ancien pianiste virtuose mais dont les mains se sont dégradées); c'est sa fille, pianiste de renommée mondiale) qui joue l'opus 77 au lieu de Funérailles de Liszt; elle met en avant l'absence de son violoniste de frère...et toute l'histoire remonte...sa mère virtuose Yaël, perd sa voix et s'enferme dans le mutisme, la gloire d'Ariane au piano et les failles incroyables de David, grand violoniste: il va se terrer dans un blockhaus aménager où il vivra en ermite...
Une amitié intense lie Ariane à son frère depuis l'enfance...
Un livre très agréable à lire même pour les non-amateurs de musique classique; David est un être bien mystérieux, Ariane se bat contre vents et marées; il y a aussi les dessous de la musique: la jalousie notamment.
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Basilique de Genève: l'Orchestre de Suisse romande, et tout qui compte dans le cercle de la musique classique, s'apprête à enterrer le chef Claessens, musicien à la réputation internationale.

Pour l'occasion, Ariane sa fille, pianiste de renom s'apprête à jouer pour l'assistance et l'Opus 77, un morceau fortement chargé émotionnellement pour la famille Claessens.

Tout en jouant, elle revient sur l'histoire familiale depuis la rencontre de ses parents, à Tel-Aviv, à la faveur d'une visite de l'Académie de musique.

Le récit suit les cinq temps du concerto, dévoilant des liens très forts et autant de secrets, d'émotions, suivant comme fil rouge la participation du fils David au Concours Reine Elisabeth.

Rythmé par la musique classique, le texte est d'une grande sensibilité, d'une tension extrême également: il ne cache rien des non-dits de la famille Claessens et de cette imposante figure de père. Un roman très touchant, passionnant à suivre.


Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Le livre commence au décès de Claessens, un célèbre chef d'orchestre. C'est sa fille Ariane qui joue au piano, pendant l'enterrement. Elle déroule ses souvenirs, au rythme des cinq mouvements de l'Opus 77 de Chostakovitch. Mais pour quelle raison a-t-elle choisi ce morceau à la place de la marche funèbre ? L'assistance est déroutée.


Ariane raconte l'histoire familiale. Elle s'adresse à son frère David, un être torturé, à qui elle tend la main. Celui-ci vit dans un bunker, au sens propre et au sens figuré. La jeune femme décrypte le fonctionnement de sa famille, dont le noyau est la musique. La mère est une cantatrice qui se tait, Ariane est pianiste, comme son père avant qu'il ne devienne chef d'orchestre et le fils, David est violoniste, comme un défi lancé à l'autorité paternelle. La musique les rapproche, mais c'est aussi elle qui provoque des éloignements déchirants.


Un parallèle entre la vie de Chostakovitch et la cellule familiale des Claessens peut être fait. le compositeur était le jouet de Staline : alternativement, adulé et menacé par le régime autoritaire.


Ce livre m'a apprivoisée. Au départ, le texte m'a semblé exigeant. Mon intérêt est monté crescendo. le récit est intimiste, mais parfois violent par les blessures profondes que les membres de la famille Claessens ressentent dans leur âme. Ariane analyse la manière dont son frère et elle se sont construits. Leur relation est très forte et s'exprime à travers leurs instruments. La rousse flamboyante décortique les raisons qui les ont amenés à une des scènes finales.


Ah ! Cette scène, elle est grandiose ! L'auteur a utilisé la musicalité de l'Opus 77 pour la retranscrire. En finale d'un des concours les plus prestigieux au monde, le Concours Reine Elizabeth, David joue sous la direction de son père et tous les sentiments, les rancoeurs, les manquements, les non-dits, l'amour et la haine sont dans cette partition. Les émotions montent, le suspense grandit, puis… le silence. Cette scène est l'apothéose du roman, du morceau. Tout ce qui la précède est une préparation à la recevoir, à la lire, à la vivre et à la ressentir. J'ai été tendue, essoufflée et la descente a été douloureuse. Cette partie du récit est majestueuse et magnifique.


L'écriture d'Alexis Ragougneau est puissante et vibrante, flamboyante et écorchée. Chaque mot exprime une souffrance, une tension ou de l'exaltation. L'auteur décrit l'intériorité d'un soliste. Ce n'est pas un roman sur la musique, mais sur ceux qui vivent pour elle et par elle.


Bien sûr, je me suis empressée d'écouter l'Opus 77, que je ne connaissais pas.


Je remercie sincèrement Babelio les Éditions Viviane Hamy pour cette masse critique privilégiée.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Très agréablement surprise par ce service presse envoyé par Babelio. Je connaissais l'écriture de l'auteur avec "Évangile pour un gueux" que j'ai lu en 2016. C'est ici dans un tout autre registre qu'il excelle. de la littérature blanche au son de musique classique. J'ai eu un peu peur car je n'adhère pas à cette musique et je suis complètement inculte dans ce domaine. Mes frayeurs se sont bien vite dissipées car c'est ici d'une famille de musicien que l'histoire est écrite. Et c'est Ariane, prodigieuse pianiste, fille de la famille Claessens, qui nous raconte leur vie d'artistes et de famille. le récit démarre à la mort du père et Ariane fait défiler ses souvenirs.
- "Vous voyez soit dit en passant, que l'on m'attend sans cesse au tournant; même lorsque j'ouvre le couvercle d'un clavier à l'enterrement de mon père, il faut que les critiques présents dans la salle sortent leur stylo et leur calepin."
Un passé douloureux ou aucune indulgence n'est accordée. Un frère reclus qui pour s'affirmer devra se confronter au père, une mère effacée qui dérive, un père qui a tout sacrifié pour son métier, Ariane tient les liens qui s'effilochent entre eux. Les émotions sont vives malgré la froideur des personnages. Ce que nous livre Ariane m'a fait frissonner par moment…
L'auteur cite tout au long du livre des références à la musique classique très intéressantes (encore faut-il s'y connaître un peu). Ariane, personnage principale, dialogue avec le lecteur. Son frère à toute son attention, son amour de soeur. J'ai trouvé intéressant aussi la façon de nous expliquer comment apprécier un musicien, peu importe l'instrument.
- "Si les gens pensent que je suis de glace, c'est parce qu'ils fixent obstinément mon visage, qu'ils trouvent gracieux, harmonieux, et qu'ils oublient de regarder mes mains. Mes mains sont deux braises incandescentes qui s'obstinent à luire quand bien même il ferait froid et noir au-dehors.
On a aussi cette petit impression de lire le roman comme une partition de musique, rapide, lente, un silence, et hop on repart, peu importe l'ordre, c'est assez rythmé. Voilà dans ce roman on découvre effectivement les coulisses du monde de la musique, et ce fut pour moi une très belle expérience.

Lien : https://passionlecturedannic..
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Chef d'oeuvre.
Voici ce qu'est ce livre.
Un chef-d'oeuvre.
Ouvrez-le, fermez les yeux (oui je sais lire les yeux fermés c'est difficile) et laissez-vous emporter par sa musique.
C'est à l'occasion des obsèques de son père qu'Ariane Claessens nous livre l'histoire de sa famille.
Et dans la famille Claessens qu'y trouve-t-on ? Des virtuoses.
Il y a le père, Claessens (dont au passage on ignore le prénom puisque sa fille ne l'appelle que Claessens) pianiste virtuose devenu chef d'orchestre à la tête de l'OSR (Orchestre de la Suisse romande)
Il y a la mère, Yaël, une artiste lyrique, que son mari de 20 ans son ainé, a modelé à sa façon
Il y a le fils, David, enfant mutique et jeune violoniste au talent exceptionnel
Il y a la fille Ariane, pianiste, star internationale qui se produit sur toutes les plus grandes scènes du monde.
Oui fermez les yeux, pour écouter l'Opus 77 de Chostakovitch joué de manière grandiose par le fils, joué par la fille aux obsèques de son père auxquelles ni son épouse ni son fils ne sont présents.
Fermez les yeux, pour ne pas voir la famille Claessens brisée par un père tyrannique, pour ne pas voir Yaël réduite au silence par son mari, pour ne pas voir la vengeance de David fils prodige humiliant son père en public, pour ne pas voir Ariane dérouler peu à peu son fil de souvenirs si terribles.
Fermez les yeux et écoutez l'Opus 77.
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