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3,03

sur 137 notes
Alors, je dirai que ce roman est bien un roman de Yves Ravey !

J'avais précédemment lu mon premier Yves Ravey, Adultère et spécifiais qu'il faudrait lire plusieurs Yves Ravey pour percevoir ou s'assurer de l'idée générale de ses romans. Et bien, après ce deuxième, La fille de mon meilleur ami, je dirais que en effet j'ai déjà une idée plus précise de ce que l'auteur souhaite partager avec nous.

Vous pourriez reprendre mon retour sur le précédent roman, il s'applique à nouveau.
Dans un format court, avec des phrases incisives sans superflu, ce roman décrit des gens des plus ordinaires dans des situations ordinaires essayant de s'en sortir avec des solutions un peu moins ordinaires mais tellement représentatives de ce qu'ils sont. Ecrit à la première personne, dans un lexique trivial sans s'attarder sur les émotions ou les détails mais en distillant parfois certains sans véritable intérêt, une couleur, une forme, le type de cocktail, l'auteur donne bien le ton, une banale histoire.
C'est une tranche de vie dans une banlieue provinciale dans un décor de seconde zone.

Un étrange duo s'est formé entre Mathilde et William de l'âge de son père, depuis que ce dernier a promis à son meilleur ami mourant de retrouver et veiller sur sa fille. Une mission dont William s'acquitte même s'il a fallu d'abord la trouver, le père l'ayant perdu de vue, puis la suivre au gré de ses décisions.
Cet étrange duo va donc débarquer dans une ville éloignée de chez eux pour tenter de prendre contact avec le fils de Mathilde dont la garde lui a été retirée.

L'auteur arrive judicieusement à mettre en place au fur et à mesure du récit tous les éléments qui font que oui c'est certain la bombe va exploser. Ce qui est astucieux est que justement le lecteur le perçoit, sent s'alourdir l'atmosphère qui ne tend que vers une catastrophe inexorable. La force de ces récits ne se trouve donc pas dans les effets de surprise ou de rebondissements mais dans les pièces qui s'ajoutent les unes aux autres pour atteindre le sommet dramatique avec le jeu de savoir laquelle sera la dernière et fera tout basculer.

Je pense vraiment que Yves Ravey, au travers de ces différents romans, souhaite nous dépeindre le côté pathétique de l'être humain. Sur ces deux romans, aucun personnage n'en rattrape un autre, oh non, ils sont tous plus pathétiques les uns que les autres.
L'auteur souhaite nous mettre bien devant les yeux le côté immuable de la bêtise humaine. Certains, beaucoup, essayent de changer, se débattent avec eux-mêmes, mais rien n'y fait, à la première embûche, la facilité les pousse à agir comme ils l'ont toujours fait. Tels les sables mouvants, plus ils se débattent, plus leur bêtise les englue et les avale.

Mais justement, tout ce noir dans un format de nouvelle, c'est ce qui fait que lire du Yves Ravey est si agréable si vous n'êtes pas trop fleur bleue !
Bien sûr, selon la règle scientifique, il faudrait avoir lu au moins un autre roman de Yves Ravey pour pouvoir confirmer cette hypothèse. Ce que je vais bien évidemment faire !

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Au moins un point positif: le livre est court. Ça tombe bien,abandonnant en général vers la page 100 si l'ennui est au rendez-vous, je suis allée au bout. Parce que là, pour de l'ennui... Sur son lit de mort, Louis demande à William de retrouver Mathilde, sa fille. C'est chose faite dès la page suivante (pourquoi diantre Louis ne l'a t-il pas cherchée?). Ladite Mathilde veut voir son fils que la justice lui a retiré. Ni elle ni William ne sont vraiment ce qu'ils prétendent. Péripéties invraisemblables, personnages fades, intrigue inexistante.
Voilà, sitôt fermé, sitôt oublié.
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N°943– Juillet 2015

LA FILLE DE MON MEILLEUR AMI – Yves Ravey – Les éditions de Minuit.

Au départ, on le trouve plutôt sympathique ce William Bonnet à qui son meilleur ami a demandé, sur son lit de mort, de veiller sur sa fille Mathilde, à la santé mentale précaire et qu'il n'a pas revue depuis longtemps. C'est le genre de promesse qu'on fait, contraint et forcé à cause des circonstances, qu'on regrette peut-être ensuite mais qu'on a l’obligation morale de tenir. Il s'acquitte donc de cette tâche un peu à contre-cœur mais découvre vite que Mathilde est perturbée et imprévisible, qu'elle a eu un fils, Roméo, qui lui a été enlevé par décision de justice et qu'elle souhaite revoir grâce à lui. Cet enfant vit chez son père, Anthony, marié à Sheila qui considère Roméo comme son fils.

Même quand il commence à exhiber de fausses cartes pour manéger une entrevue entre Mathilde et Roméo, on se dit que, même si c'est un peu cavalier et à la limite de la légalité, la fin justifie les moyens et qu'après tout William est un type bien, fidèle en amitié et à la parole donnée.
Quand il commence à coucher avec Mathilde, profitant ainsi de sa beauté et peut-être de ses failles et de sa position dans cette affaire, quand sa carte de crédit refuse de fonctionner et qu'il se révèle être un maître-chanteur, un manipulateur, un escroc, un voleur et un être parfaitement cynique, on se dit que la sympathie du départ était peut-être mal placée.

Je ne sais pas pourquoi, l'action a beau se dérouler dans l'Essonne, les descriptions dépouillées qui sont faites du décor, la narration un peu sèche et linéaire, le drugstore, le snack-bar, les milk-shakes, le serveur fatigué, la station-service, le motel avec derrière un terrain vague, l'orage qui gronde et ce qui arrive a cet homme et de cette femme qui me semblent cernés par l'ennui, m'ont évoqué les tableaux du peintre américain Edward Hopper. J'ai même eu de la compassion pour eux, surtout pour la fragilité de Mathilde. Pourtant, quand l'action se précipite, je suis sortis précipitamment du tableau, surtout à cause de ce William, dangereusement séducteur... Mais on sent quand même venir l'épilogue même si celui-ci satisfait la morale, heureusement...

L'auteur procède par petites touches qui distillent une atmosphère tendue tout en dévoilant l'intrigue petit à petit. Elles entretiennent le suspense jusqu'à la fin dans ce court roman écrit à la première personne.

Le style, qui au départ m'a paru impersonnel, sobre, économe en mots, un peu comme celui qu'on rencontre dans un roman noir en me semble pas déplacé dans ce contexte et caractérise l'auteur.

Je ne connaissais pas les romans d'Yves avant que le hasard ne mette celui-ci sous mes yeux. Sans être vraiment conquis, je pense que je poursuivrai ma découverte de cet écrivain.

Hervé GAUTIER – Juillet 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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le néant absolu. Pas de style, pas d'enjeu, pas de personnages. Pas de sujet. Comment cette nullité a-t-elle pu figurer dans la sélection du Prix Inter ?
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Un auteur que je découvre et dont j'ai particulièrement aimé l'écriture pour une histoire à la fois banale mais qui au fil des pages surprend.
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William Bonnet a promis. Il a promis à son meilleur ami Louis, qui est sur le point de mourir, de retrouver sa fille Mathilde : elle est divorcée, on lui a retiré la garde de son fils et elle a été internée en asile psychiatrique. Un tableau bien sombre !
Mathilde est une fille perturbée, quelque peu déjantée et elle a décidé de revoir Roméo, son fils, et ce malgré la décision du juge. William n'a pas oublié la promesse faite à Louis et accepte, malgré tout, de coopérer. Mais tout ne se déroule pas comme il l'avait imaginé…
L'auteur nous a concocté une histoire qui exhale la malhonnêteté. Dans une intrigue sous-jacente agrémentée de sous-entendus, le lecteur a l'impression d'être sur le qui-vive. du bon suspense !
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Sur son lit de mort, Louis a fait promettre à son ami de s'occuper de sa fille Mathilde qui a passé plusieurs années en hôpital psychiatrique et qui, de ce fait, a perdu la garde de son fils. L'homme promet et, au nom de cette amitié, s'engage dans une relation pour le moins ambiguë avec Mathilde…

« La fille de mon meilleur ami » est un court roman noir d'Yves Ravey.
Au long de l'intrigue, nous marchons dans les pas et les pensées de l'ami, dépositaire d'une promesse faite à un défunt. de ce fait, on ne peut que le tenir en bonne estime, celui-ci s'occupant de Mathilde et donc, restant fidèle à son engagement. Mais au fur et à mesure, l'aura brillante s'estompe, l'image se fissure et vient révéler une autre nature : celle d'un escroc et d'un manipulateur. de son côté, Mathilde apparaît comme une femme instable, insaisissable et fragile, qui profite du soutien que lui offre l'ami de son père.
Dès lors, l'intrigue prend un autre tournant, les deux protagonistes se servant de leur relation pour poursuivre chacun leurs desseins. le suspens croît au fur et à mesure jusqu'à l'ultime rebondissement qui laissent les possibles ouverts sur bien des fins… « Ils annonçaient une forte chaleur cette nuit. A n'en pas douter, la route du retour serait agréable, même si ça devait tourner à l'orage ».
Portée par une écriture sèche, précise, quasi-clinique, laissant filtrer peu d'émotions, l'histoire épouse des méandres tortueux et obscurs, ceux d'esprits perturbés et mus par leurs propres intérêts. Un récit court, dérangeant, dont l'écriture chirurgicale sert et nourrit la noirceur. Bouleversant !
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Sur son lit de mort à l'hôpital militaire de Montauban, Louis confie sa fille Mathilde à William son meilleur ami. Ça ne vous rappelle rien ? Louis ? Montauban ? Une jeune fille à surveiller par un "tonton" ? Oui, le début du roman d'Yves Ravey reprend celui du film-culte "Les Tontons Flingueurs" ! On s'attend donc à ce que la suite soit aussi loufoque que le film de Georges Lautner et c'est là qu'Yves Ravey fait montre d'une habileté et d'un talent épatants car il prend le lecteur à contrepied et le plonge dans une intrigue proche de celle des romans noirs américains. Mathilde, habituée des hôpitaux psychiatriques, est imprévisible, caractérielle mais veut à n'importe quel prix revoir Roméo, son fils qui a été confié à la garde d'Anthony, ex-mari de la jeune femme. William en ami sincère et dévoué à sa promesse accepte de l'aider. Il l'emmène, prend contact avec Sheila, la belle-mère de l'enfant, et tente de la convaincre... par tous les moyens. Et ce personnage que le début du livre nous faisait envisager sous les traits de Lino Ventura-Fernand Naudin devient progressivement beaucoup plus mystérieux et sombre que ce que l'on attendait. Son passé qu'il nous révèle par bribes garde des secrets que l'on devine ténébreux. Son "amitié" avec Mathilde apparaît tout à coup beaucoup moins désintéressée que sa promesse initiale laissait présager.
Yves Ravey sait faire monter la tension très progressivement, à doses homéopathiques mais extrêmement efficaces. Les moindres détails deviennent potentiellement sources de danger et le lecteur, à l'affût, voudrait inverser le cours de l'histoire, de cette fatalité qui paraît peser sur William et ses projets. Un grain de sable, un souffle de vent, un brusque éclat de lumière, un petit rien... risquent à tout moment de faire capoter les plans des personnages. de la joyeuse parodie des films de gangsters on passe à l'ambiance glauque des meilleurs films noirs hollywoodiens. Femmes fatales, tueur sans merci, magot insaisissable, personnages énigmatiques... tous les éléments sont en place pour un suspense qui nous tient captifs et que l'écriture contribue à rendre encore plus saisissant. Un roman vraiment surprenant !
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C'est une source d'ennuis, Mathilde.
On ne connaissait pas encore le franc-comtois Yves Ravey, apparemment réputé pour s'intéresser à ce qui n'intéresse habituellement personne : les petites gens, les banlieues provinciales, les choses ordinaires.
Dans ces décors de seconde zone, il nous concocte ce qui pourrait passer pour des romans noirs de série B. Si l'on n'y prête pas attention.
Sans aucun effet de manche littéraire, il nous plonge sans trop d'explications dans une petite tranche de vie (ses romans ne sont guère épais, à peine plus qu'une nouvelle). Une tranche de quelques heures qui partent en vrille en moins de pages qu'il n'en faut pour l'écrire.
William Bonnet a juré à son meilleur ami (sur son lit de mort) qu'il prendrait soin de sa fille, Mathilde.
Sauf que la vie de Mathilde est partie en vrille depuis longtemps et qu'elle cherche aujourd'hui à revoir le fils que le juge lui a enlevé. William Bonnet semble prendre sa promesse très à coeur, Mathilde aussi peut-être, et se met en peine de ménager une entrevue avec le fiston hébergé par une mère adoptive.
On voit l'ami Bonnet s'enfoncer consciencieusement dans le noir, mettre inexorablement un pas devant l'autre, juste là où il faut pas. C'est clair pour tout le monde, même pour lui aussi sans doute.
Mais Yves Ravey n'entend pas nous laisser tranquillement sur cette seule piste : William Bonnet semble avoir lui aussi des casseroles accrochées aux fesses et l'image du bon copain qui prend soin de la fille de son meilleur ami devient rapidement très floue. Et puis y'a encore d'autres trucs cachés dans le noir qu'un jeu d'éclairage va soudain mettre en lumière.
De ce tout petit bouquin, on retiendra deux ou trois trucs : d'abord une belle écriture, sobre et claire, en parfaite adéquation avec la description minutieuse de ces petites choses qui s'enchaînent de manière désastreuse. Ensuite des tours de passe-passe, un art de la prestidigitation littéraire : oh, regardez donc ma main droite là pendant qu'avec la gauche je prépare le chapitre suivant.
Et puis (mais comment fait-il avec cette économie de mots ?) l'art de planter quelques éléments de décor qui resteront gravés sur nos rétines : un parasol et un gin tonic sur la terrasse désolée d'un motel de province, un vieux cartable fatigué dans le coffre d'une vieille Nissan Sunny, ...
Tout cela dans un concentré de quelques pages qui vous laissent inévitablement un petit goût de revenez-y.
Et donc on va y revenir, c'est certain, nous voici accrochés ...
Pour celles et ceux qui aiment que Mathilde soit revenue.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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L'avantage de prendre une année de plus ce n'est pas d'en avoir une de moins à vivre, évidemment, mais c'est de recevoir des livres qui ont plu à vos proches. Je ne connaissais pas cet auteur, je suis ravie de l'avoir découvert. Je l'ai lu dans le train Saint Malo-Paris, et le plus gros reproche que je puisse faire, c'est qu'il ne m'a permis d'aller que jusqu'à Vitré.

Problème pour vous présenter ce roman sans le « divulgacher » car tout est dans le suspens, j'imagine vos cris d'horreur si je vous raconte un tant soit peu cette histoire. le début : un certain William, promet à son meilleur ami qui va mourir de retrouver sa fille Mathilde, celle-ci a été en hôpital psychiatrique et a eu un enfant qu'elle n'a plus le droit de voir. J'ai donc pensé à un roman sur la misère sociale et sur le dévouement d'un homme fidèle à ses promesses. J'ai eu tout faux et je suis partie dans l'imaginaire de cet écrivain grinçant et irrespectueux en espérant que l'histoire se termine bien.

Voilà, je n'ai rien dévoilé, je vais utiliser les procédés de Krol : lisez-le, puisque je n'ai pas pu l'abandonner, si vous avez deux heures à passer dans les transports, vous oublierez tout.
Lien : http://luocine.fr/?p=4738
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