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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un trés beau roman illuminé, traversé, irradié par un amour exceptionnel, tellement intense qu'il atténue la douleur de l'exil,l'arrachement à la terre, la perte des racines et nombre de rêves anciens devenus inaccessibles en ces temps de guerre d'Espagne, et son cortège d'épreuves de la victoire du dictateur Franco à l'occupation allemande......Oú Aïta, chef de famille, ancien patron céramiste en Espagne, à Aranjuez, travaille maintenant dans une usine d'armement à Hendaye, puis paysan à l'ombre des pins dans les Landes , en France.....Ama, sa femme , son amoureuse, leurs trois enfants, leurs parents, leurs oncles célibataires Basques activistes qui ont connu le camp d'internement de Gurs l'accompagnent ...... Ils tentent de reconstruire leur bonheur!
La description des relations familiales est fouillée, superbe, Ama raconte leur quotidien et confie ses pensées à son carnet intime à l'aide de phrases simples fort belles, émouvantes, notamment dans les dernières pages qui réservent une ultime épreuve à son couple......Otzan, l'aîné des enfants, tourmenté , asthmatique, ses mains aux rêves oubliés de pianiste.....est artiste dans l'âme.Zantzu,le cadet vif et intelligent a soif de tout comprendre même les secrets de guerre de ses oncles.....Irudi, le benjamin, enfant radieux et rieur enchanté par la beauté du monde, ne vit que par le dessin .Ama s'êpuise dans les tâches quotidiennes au milieu de tant d'hommes peu conscients de leur lourdeur...
Une écriture aérienne, délicate,sensible, retenue, sans emphase qui donne à ce court roman une pureté et une douceur qui touchent au coeur,, un petit bijou de narration, superbe, empreinte d'une grande pudeur qui laisse deviner la profondeur des sentiments, une luminosité et une paix qui font du bien dans ce contexte de bruit de guerre, de dictature et de temps troublé....des pages pleines de tendresse, d'amour et de nostalgie, une devise: "Etre ensemble c'est tout ce qui compte"...."Combien d'amours volées dans cette guerre?" Troisième ouvrage lu de cette auteure musicienne.....que du bonheur....merci à ma libraire de "la taverne du livre".
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La grâce à l'état pur ! A travers l'histoire douloureuse d'une famille partie s'exiler d'abord à Irun, puis à Hendaye et enfin dans une ferme près de Dax à cause du franquisme, Léonor de Récondo cisèle un petit bijou fait de narration dans un style pur et sobre, et de moments plus lyriques à la poésie délicate et précise. C'est un beau travail d'écriture que ce livre, qui met en valeur une histoire touchante en lui donnant force et émotion sans rien de larmoyant, qui effleure les sentiments des personnages avec pudeur et discrétion, selon leur âge et leur rôle dans le récit.
Léonor de Récondo est une musicienne accomplie qui s'affirme aussi bien dans l'écriture que dans la musique. Elle sait susciter l'émotion du silence et laisse respirer les phrases. Chaque mot semble devenir une note qui porte son poids de réflexion et de présence et l'ensemble s'apparent à un chant qui résonne longtemps après que l'on ait refermé le livre, comme s'il demeurait hors des atteintes du temps.
Très beau, et très profond. Merci aux amies de Babelio qui m'ont donné envie de lire ce livre.
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Avril 1936 à Aranjuez, près de Madrid, Aïta dirigeant d'une fabrique de céramique, menacé par deux types éméchés qui veulent sa peau, quitte la ville et se précipite à Irún pour y rejoindre Ama sa femme, leurs 3 enfants partis chez les parents de sa femme en pays basque.

Quand il arrive dans la maison familiale, c'est pour la trouver vide, le gâteau d'anniversaire de Zantzu, intact sur la table. Prévenus de leur arrestation imminente, au vu des activités des fils de la maison, ils sont tous partis à pied pour Hendaye, empruntant le pont qui surplombe la Bidassoa ce petit fleuve côtier qui sépare la France de l'Espagne. Ils se rejoindront tous à Hendaye chez une amie proche Mademoiselle Eglantine qui va leur offrir l'hospitalité.
Cette période troublée marque l'avancée des troupes franquistes et après la reprise progressive de plusieurs régions par les phalangistes, le pays basque vient de tomber entre leurs mains et « sus aux républicains » est alors le mot d'ordre.

Nous allons accompagner Aïta et les siens dans leur exil. Ils seront rattrapés par la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne, il leur faudra alors quitter Hendaye pour aller s'installer dans une ferme isolée près de Dax. Les conditions de vie y sont certes très difficiles mais ils sont isolés et à l'abri des regards.

Léonor de Récondo, violoniste virtuose, déjà remarquée pour son premier roman La grâce du cygne, signe là un petit bijou.

Dans ce texte à plusieurs voix, celle du père qui se tait peu à peu, celle de la mère et de son petit carnet intime, celles des enfants Otzan l'aîné, musicien, poète, Zantzu l'éternel assoiffé de connaissance, et Iduri le dernier rêveur avec ses qualités de dessinateur, chacun nous parle de cet exil, de la guerre, de la résistance à l'horreur.

Avec un art maîtrisé une écriture d'une musicalité extraordinaire, c'est l'histoire d'une famille, de son déchirement à l'idée de quitter leur pays, puis de leur résignation quand les frontières se ferment définitivement pour eux. Mais c'est surtout l'histoire de l'amour qui les unit, cet amour de plus en plus fort. Être ensemble, c'est tout ce qui compte est le leïtmotiv d'Aïta.

Les mots s'enchaînent, les phrases coulent de source, un pur bonheur de lecture

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Certains livres s'effritent, s'usent à la relecture. Pas celui-là. Au contraire.

Je l'avais déjà trouvé magnifique en 2013. L'émotion est toujours aussi forte.

J'ai passionnément renoué avec Aïta, Ama et leurs trois fils. J'ai repris avec eux ce douloureux chemin de l'exil forcé,pour fuir le franquisme.

Arrachés à l'Espagne, comment vont-ils se reconstruire ? Comme un mantra, Aïta répète " Etre ensemble, c'est tout ce qui compte". Mais dans son journal, qui ponctue le récit, sa femme Ama confie: " J'abandonne une partie de moi-même là-bas, au pied des orangers." D'Hendaye aux Landes, il faudra se résoudre aux adieux à la terre natale, oublier les rêves d'un retour.

L'écriture me subjugue toujours autant: limpide, sobre, poétique.

Et chaque personnage est tellement attachant: Aïta, réservé et pudique, mais qui brûle d'un amour pur pour Ama, âme forte et fragile à la fois.Si beaux aussi les enfants: Otzan et sa douce sensibilité, son coeur ouvert au vent, Zantzu, porté par son désir enfiévré de savoir, de comprendre, Iduri, le tendre somnambule doué pour le dessin.

La France sera le refuge pour cette famille mais leur coeur battra à jamais au rythme du sang espagnol...

Je garde en moi ces vers lancinants d'Ama, reflets mélancoliques de ses désarrois:

"Le silence de mes nuits
Transporte mon corps engourdi
Vers l'aube incertaine"

Bouleversant.
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Un auteur que je découvre, attirée par le titre, la photo de couverture et toujours en quête d'une rencontre avec un écrivain... J'ai beaucoup aimé ce livre sans prétention, qui raconte avec justesse ce qui devient le quotidien d'une famille chassée d'Espagne par le franquisme. Il y a la narration de l'écrivain, doublée de la lecture d'un petit carnet tenu par une des protagonistes du roman, de 1936 à 1941. Simplement beau et vrai et rempli de personnages attachants. Je relirai Léonor de Recondo.
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Aïta, son épouse Ama, leurs fils Otzan, Zantzu et Iduri, ainsi que les grands-parents et les oncles, ont fui Irún pour Hendaye pour échapper aux soldats franquistes. Quitter l'Espagne est douloureux, mais Aïta n'a qu'une obsession : « Être ensemble, c'est tout ce qui compte. » Pendant plusieurs années, la famille vit dans la maison de Mademoiselle Églantine, une femme généreuse qui leur a ouvert ses portes. Mais la menace de la Seconde Guerre mondiale gronde déjà et la famille préfère quitter Hendaye, s'éloigner un peu plus de l'Espagne et chercher la tranquillité au coeur des Landes. « En se frayant un chemin d'une allée à l'autre, il s'est demandé en quoi le sol sur lequel il marchait était si différent de celui qui était de l'autre côté de la Bidassoa. C'est le même peuple qui vit ici et là-bas, c'est la même langue, et pourtant sa vie, ses pensées, ses racines à lui sont dans le sol espagnol. » (p. 31)

Le récit de l'exil fait par le narrateur extérieur est associé au carnet que tient secrètement Ama. Cette sorte de journal de guerre n'est pas une introspection vaine. Ama écrit ses peines, ses peurs et ses haines. Mais elle ne cède pas au désespoir. En toutes choses, elle sait pouvoir compter sur l'amour de son époux, sur le lien extraordinaire qui les garde unis. Aïta est un homme de la terre, de celle qui fait pousser la vie et de celle que l'on pétrit pour en tirer des formes. « Aïta m'a dit que ce n'était pas un bol pour boire, mais un récipient à rêves, où ce ne sont pas les lèvres qui se posent, mais les yeux qui se perdent. » (p. 41) Comme les poteries inachevées de son mari, Ama fait de son carnet un récipient pour l'espoir. Et qu'importe si le bol se fend, l'espoir qui s'en échappe n'en est pas moins puissant.

De 1936 à 1949, le lecteur suit la famille d'Aïta au gré des arrestations, des retrouvailles et des cicatrices laissées par la guerre. Si l'espoir du retour en terre espagnole s'amenuise à chaque jour qui passe, Aïta et les siens se renforcent dans l'adversité, ils relèvent la tête et font face à l'avenir. « J'ai compris, j'accepte maintenant que nos jours soient incertains. J'accepte aussi ce qu'ils recèlent d'inavouable et d'effrayant. » (p. 165) Sans pathos, ni excès, le récit de cet exil familial est un hommage aux peuples déracinés, un chant digne au-delà des frontières.
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Plus que jamais l'exil est d'actualité...Et les faits évoqués ici par Leonor de Récondo ne peuvent que nous toucher précisément dans la zone du coeur. Venue d'Espagne en Pays Basque, la famille de Ama et de Aïta , et leurs trois garçons se retrouve dans une ferme près de Hendaye. "Etre ensemble, c'est tout ce qui compte" les aidera à traverser épreuves et souffrances. Merveilleuse écriture, pudique, poétique, humaine.
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D'une plume sobre et sensible, Léonor de Récondo retrace l'exil d'une famille espagnole, la sienne, dont la vie est menacée par les franquistes. Les enfants, les parents, les grands parents sont obligés de se réfugier en France en abandonnant tous leurs biens. Eux qui menaient une vie confortable se retrouvent réduits à la misère mais pour les trois générations être ensemble, c'est tout ce qui compte. Pour toujours et peu importe les conditions même si la peur, la honte et la douleur les étreint.
Ce récit sombre et mélancolique est absolument captivant. Il fait alterner narration et pages du journal d'Ama la mère, ce qui nous fait mieux entrer dans l'intimité de la famille en ajoutant une note personnelle.
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Mois d'août 1936, l'Espagne s'apprête à vivre une période trouble de son histoire. Une famille du pays basque espagnol décide de fuir. Aïta et Ama sont les parents de trois garçons, ils trouvent refuge à Hendaye avec les grands-parents et les oncles.
Mais quelques années passent, 1939, et les oncles sont déportés dans un camp. Il faut encore fuir. Grâce à l'intervention du directeur de l'usine dans laquelle travaille Aïta, ils partent s'occuper d'une ferme dans la campagne landaise. le répit est de courte durée. Les Allemands occupent le territoire et surveillent de près la centrale électrique proche de leur habitation.

Ama tient un carnet dans lequel elle note ses souvenirs, ses réflexions. Les sentiments ainsi dévoilés sans retenu nous donne la sensation d'une proximité. Sans ces passages de la vie intime de cette femme, de cette famille, le livre n'aurait pas eu le même impact sur notre lecture. Ce carnet semble être là pour transmettre un témoignage poignant, véridique sur une vie d'exil.
Et puis, il y a cette phrase qui revient constamment à l'esprit: "Être ensemble, c'est tout ce qui compte". Une phrase que l'on ne peut oublier et qui revient marquer notre souvenir et nous rappeler que beaucoup de familles ont connu ou connaissent un déracinement dans leur vie.

Pour le couple, les épreuves sont parfois difficiles, le silence s'installe peu à peu, lorsque Aïta doit travailler dans une usine qui fabrique des armes alors que lui est un artiste et que ces mains travaillent la terre d'habitude.
Les enfants ne comprennent pas forcément la situation mais savent s'adapter rapidement au changement de langue.

Un livre d'une rare intensité où les émotions sont au premier plan, où l'écriture poétique de Léonor de Recondo nous transporte au coeur de cette famille.
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Remarquable petit roman consacré à la guerre civile espagnole au travers de ses conséquences sur une famille du pays basque espagnol. Tout cela est décrit sans trémolos, avec des mots simples, et rappelle combien d'espagnols peu concernés par la politique ont du fuir leur pays entre 1936 et 1939 pour poursuivre leur vie en France ou ailleurs.
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