En terminant la lecture de ce dernier tome de cette longue trilogie policière espagnole, j'ai d'abord éprouvé un sentiment de soulagement, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, ces histoires de sorcellerie et de magie noire ne sont pas ma tasse de thé. Or, dans ce troisième opus plus que dans nul autre, l'auteure s'appesantit sur le sujet, parfois jusqu'à l'indigestion.
Ensuite, même si la trame de la première moitié de « l'Offrande à la tempête » renoue avec la vigueur et la qualité du premier volume, le cadre romanesque (lieux, protagonistes, thématiques...) peine à se renouveler.
On reste principalement dans le bourg basque navarrais d'Elizondo où l'hiver ne s'achève jamais comme si
Dolores Redondo craignait qu'en été son histoire perde son atmosphère confinée et chargée de menaces... Quant au premier cercle des personnages qui entourent l'héroïne, on n'observe aucune vraie évolution au point qu'on se dit que cette trilogie aurait gagné en intensité sur mille feuillets plutôt que sur mille cinq cents !
Mais, le clou négatif de ce roman est hélas! atteint au cours des cinquante dernières pages. Au lieu de la fin en apothéose qu'on pense mériter après un tel marathon livresque, on assiste à l'explosion d'un pétard mouillé... Bâcler pareillement une si longue intrigue est un acte de sabordage incompréhensible et une trahison dont on peine à se remettre. Au point d'envisager un moratoire avant d'oser plonger à nouveau dans les fictions de cette intellectuelle formée par les Jésuites qui, décidément, allie le meilleur et le pire dans la même oeuvre.
Mais, une petite voix me souffle qu'il faut peut-être faire preuve d'un peu plus d'indulgence avec un récit qui m'aura malgré tout fait passer de bons moments de lecture. Car, comme le dit si bien
Dolores Redondo dans cet ouvrage, « de tous les droits qu'à un être humain, le plus important est celui de se tromper, de le savoir, de le revendiquer et de ne pas le payer toute sa vie. » Rien que pour tomber sur une telle phrase, voyager quelques dizaines d'heures en compagnie de l'Offrande en valait la peine.