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sur 357 notes
A Elizondo, une petite fille meurt dans son berceau. Un drame pour la famille mais la mort subite du nourrisson reste malheureusement aussi inexplicable qu'inévitable. Pourtant, la grand-mère de l'enfant a remarqué une petite marque sur le front du bébé, et le légiste confirme, la petite a bel et bien été étouffée dans son sommeil. Désigné par sa belle-mère, le père de l'enfant est arrêté alors qu'il tentait de s'enfuir avec le corps du bébé...
L'inspectrice Amaia Salazar est chargée de l'affaire et en vient à s'intéresser à ces ''morts au berceau'' qui semblent un peu trop fréquentes dans la vallée du Baztan. Pour certains, ces décès seraient l'oeuvre d'Inguma, une créature mythologique qui étouffe ses victimes en aspirant leur souffle de vie. Mais Amaia sait que la vérité est ailleurs, peut-être dans le retour d'une secte satanique très active dans la région il y a une trentaine d'années. Son mari et son fils absents, la policière peut se consacrer totalement à son enquête, soutenue par le beau juge Markina, épris d'elle et qui ne la laisse pas indifférente. Saura-t-elle résister à la tentation ?

Troisième et dernier tome de la Trilogie du Baztan, l'heure est donc venue de faire le bilan de ces enquêtes où se mêlent les vieux mythes basques, les crimes les plus odieux et la vie privée de la jeune inspectrice Amaia Salazar, chef de la brigade des homicides de la police forale de Navarre. Grâce à Dolores Redondo, profondément attachée à sa région et à sa culture, cette région méconnue d'Espagne est devenue un endroit mystérieux et attachant pour un lecteur de plus en plus enclin à s'y rendre, voir de ses propres yeux cette nature sauvage, ces forêts séculaires et la fougueuse Baztan dont les eaux grondent sous les ponts de pierre. Enclavée, isolée, la population s'est crée des légendes, des mythes qui perdurent depuis la nuit des temps. Cette culture ancestrale, toujours présente, est le terreau idéal pour les sectes païennes, voire sataniques, qui fleurissent dans un pays où la religion catholique a perdu de son prestige. Au fil des tomes, Amaia a eu maille à partir avec le Basajaun, le Tarrtalo et, ici, l'Inguma qui aspire le souffle des bébés dans leur berceau. Mère depuis peu, l'inspectrice est particulièrement sensible à ces morts d'enfants qui ne sont que le début d'une terrible affaire où disparitions, crimes et suicides semblent empêcher la résolution de l'enquête. Sans oublier qu'Amaia se débat toujours avec les sombres souvenirs de son enfance. Sa mère vient d'être déclarée morte par les autorités mais la jeune femme est sûre que sa machiavélique génitrice rôde toujours, vivante et plus que jamais décidée à la dévorer. A ce passé trouble qu'elle tente par tous les moyens de tenir éloigné s'ajoute sa propre maternité et son obsession d'être une bonne mère quand son métier la garde souvent loin de son foyer. Personnage ambigu, pas toujours sympathique, Amaia Salazar est tout de même le pivot de ces romans qui tournent autour de sa famille très implantée dans la région, mais aussi de ses failles, ses peurs, sa détermination. Elle a encore beaucoup a à donner et pourrait bien revenir pour de nouvelles enquêtes.
Sombre et cruel, ce dernier épisode clôt magnifiquement cette excellente trilogie, voyage dans le pays basque espagnol et dans la noirceur de l'âme humaine. Une auteure et une région à découvrir absolument.
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Pas fâchée de terminer la lecture fastidieuse de la "Trilogie du Baztan", inaugurée avec le gardien invisible et poursuivie avec de chair et d'os. Ofrenda a la tormenta met enfin un terme aux enquêtes d'Amaia Salazar... Succès surprise en Espagne et dans le monde, 400 000 lecteurs, 32 pays ont acheté les droits, l'adaptation cinématographique du premier opus est en préparation... le cadre du roman est inhabituel. Dolores Redondo a choisi la Navarre pour mettre en scène une série de meurtres sordides touchants des femmes et des enfants.
Soyons honnête, je n'ai que peu de goût pour les histoires de tueurs en série, de crimes rituels, d'amputations et autres messes noires, mais le lieu et la culture locale ont eu raison de mes réticences. Donc, nous avons tous les éléments du thriller psychologique qui combleront les amateurs du genre, dans une région inusitée, une inspectrice jeune et belle connectée avec les victimes mais peu sympathique, on la comprend vu le passé et la famille qu'elle se trimballe, un mentor cajun du FBI qui donne des conseils au téléphone, les affres de la maternité qui la renvoient à une douloureuse histoire personnelle...
Le gardien invisible aurait sans doute suffi, certains personnages devraient parfois se retirer de la scène en pleine gloire comme Greta Garbo. Je voyais clignoter les signaux Fajlilbacka, Erica, Patrik, et ça me faisait un peu peur. Quand on aime le polar social ou foutraque, la gentrification du genre a parfois du mal à passer.
Donc, avec des sacrifices de bébés, Ofrenda a la tormenta apporte toutes les révélations que l'on avait vu arriver à la vitesse d'un cheval au galop.
J'aurais sans doute limité ma lecture au premier volume si l'action s'était déroulée ailleurs que dans le valle de Baztan y de Roncal, région isolée et fort belle qui se prête aux mystères. Dolores Redondo tire de l'oubli les mythologies basques et navarraises, les meurtres s'inspirant d'anciennes légendes (le Basajaun, le Tarttalo et autres Ingumas). Elle dépeint avec talent une nature angoissante, la forêt des contes de Grimm - on s'y promène tant que les monstres n'y sont pas- nimbée d'un halo onirique, une population vivant en vase clos et dont l'isolement exacerbe les sentiments.
L'auteur révèle à la fin du volume le sordide fait divers qui inspira sa trilogie, trilogie qui fait miraculeusement revivre les villages d'Elizondo ou d'Arizkun, depuis le succès international des romans. Un bon prétexte pour s'arrêter quand auparavant on filait droit sur Pamplona.



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Si j'avais su qu'un jour je m'éclaterais à lire un roman avec une couverture aussi moche, et que je cours tête renversée, salières proéminentes et cheveux z'au vent, je ne l'aurais pas cru. Donc, Babeliots et Babeliotes chéris, celui-là, il faut vraiment l'acheter les yeux fermés.
Alors qu'il était si simple d'accrocher le chaland avec le tableau d' Henry Füssli, le célèbre Cauchemar, « où l'on voit un démon au visage mauvais assis sur la poitrine d'une jeune femme endormie sur un divan, qui semble prisonnière d'un mauvais rêve.» le mot cauchemar viendrait peut-être du picard « cauquemaire », la jument qui piétine, d'où la tête de cheval révulsée qui surgit de l'obscurité. Mais ce qui intéresse Redondo, c'est surtout le gnome ricanant qui oppresse la dormeuse, en qui elle voit Inguma, personnage de la mythologie basque réputé pour provoquer les cauchemars, et qui oppresse tant le malheureux qui rêve de lui qu'il peut le tuer. Son oeuvre maléfique expliquerait qu'« en 1917, sept cent vingt-deux personnes sont mortes dans leur sommeil aux Philippines, attaquées par Batibat, littéralement « la vieille grosse ». Ou bien, qu' « en 1959, au Japon, cinq cents jeunes gens en bonne santé sont morts ». « Dans le cas des Hmongs, le mystère médical qui a coûté la vie à deux cent trente garçons en pleine santé n'a toujours pas été élucidé puisque les autopsies n'ont pas permis de connaître les causes des décès. » La mort subite du nourrisson ne serait que le dernier avatar pseudo-scientifique d'Inguma.
Non, la mythologie ne sert pas à Redondo pour se défausser, genre mystère de la chambre du nourrisson qui était fermée de l'intérieur, mais tout s'explique inspecteur si l'on admet qu'une entité monstrueuse est passée par le trou de la serrure. Non. Les créatures fantastiques qui peuplent ses romans, comme dans les tragédies grecques, sont les noms qu'on peut donner aux pulsions humaines, de celles qui justifient le meurtre ou le remord, la cruauté et la vengeance.
Mais ici, Redondo ne se contente pas de la mythologie basque et fait intervenir l'Opus dei, qui traque le Mal, le Veau d'or et le grand Satan.
Pourtant, c'est bien au coeur de l'Ancien Testament que Redondo est allée cette fois (Ah ah) -ci traquer l'inspiration et ses coupables. Abraham, le prophète admiré par les 3 religions monothéistes, a mis le couteau sur la gorge de son fils Isaac, quand Dieu le lui a demandé. Un peu embêté, qu'il était l' Abraham, mais pas au point de renoncer. Si Dieu n'avait pas substitué un animal à l'enfant, c'est Isaac qui mourait sous les coups de son père.
Donc:
- Si l'Opus dei commençait par balayer devant sa porte, les moutons seraient mieux gardés
- Et si la Bible vous paraît une lecture un tantinet austère en ce lendemain de Pâques, osez Redondo. On y massacre aussi les innocents, mais au moins les coupables sont arrêtés.


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Le dernier tome de la trilogie du Baztan. Ce polar se déploie encore dans une atmosphère ésotérique, sur des croyances ancestrales et de la mythologie basque. Amaia Salazar va devoir, une nouvelle fois, affronter la noirceur des légendes et des humains.
J'aime décidément l'écriture de Dolores Redondo, détaillée mais sobre et avec de longs chapitres.
Il est toujours aussi difficile de s'attacher à l'inspectrice si froide, détachée, centrée sur sa douleur mais peut-il en être autrement quand on a vécu ce qu'elle a traversé et que la romancière distille petit à petit à travers l'histoire ?
Malgré l'ambiance étouffante, ce roman se lit d'une traite parfois en retenant son souffle.
Quand on sait que l'auteure s'est inspirée d'un fait divers réel... ; cela fait froid dans le dos.
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Ayant lu en continu la trilogie du Baztan*, mon avis concerne les trois livres, dont je referme le dernier avec plaisir, pour une lecture estivale « page turner » qui s'est avérée peu à peu agréablement addictive (même si l'ensemble ne manque pas de lourdeurs).

Il est indispensable de respecter la chronologie de la série. Car si les enquêtes policières peuvent apparaître distinctes, l'implication personnelle de l'inspectrice se décrit sur les trois romans et les faits relatés s'imbriquent en puzzle pour une compréhension globale la concernant.
Cette manière de mêler vie professionnelle et enquête judiciaire n'est pas sans rappeler certaines séries nordiques, où l'intérêt finit par être plus attaché au principal personnage qu'au thriller proprement dit.

Donc, après un démarrage un peu poussif dans le gardien invisible, je suis rentrée peu à peu dans la noirceur des faits, curieuse de la finalité des enquêtes, et surtout accrochée par l'ambiance pluvieuse et crépusculaire de la vallée du Baztan, dans ce Pays Basque espagnol dépourvu de couleurs. C'est bien le meilleur des livres, sauf par être fasciné par les mythes et légendes, les sorcières et génies bienfaisants, les tueurs en séries et les sociétés occultes.

*Trilogie :
Le gardien invisible
De chair et d'os
Une offrande à la tempête

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Inguma

Ce roman commence un mois après les terribles évènements relatés dans de Chair et d'Os (le deuxième volet de la trilogie du Baztàn, dont les trois ouvrages forment un tout - d'où la nécessité de les lire « dans l'ordre ») lorsqu'une petite fille de quatre mois à peine est retrouvée morte dans son berceau. Mort subite du nourrisson ? En fait elle a été étouffée dans son sommeil, et très vite les soupçons se portent sur le père qui, le jour des obsèques, tente de s'enfuir avec le petit cadavre… Une scène horrible et déchirante pour la police forale et l'équipe de l'inspectrice Amaia Salazar. Mais ce qui va attirer l'attention d'Amaia, ce sont les paroles prononcées par le père du bébé « je l'ai offerte… comme tant d'autres »… offerte à Inguma, «le démon qui boit l'âme des enfants pendant qu'ils dorment ».
Une fois encore, les vieilles légendes basques s'invitent au coeur de l'enquête poignante et passionnante qui va amener Amaia au bord du gouffre.
Ce troisième tome est encore meilleur que les précédents : loin de s'essouffler comme c'est parfois le cas, l'auteure étoffe l'intrigue qui prend une nouvelle ampleur. le personnage d'Amaia, qui est au coeur de cette trilogie, navigue entre son passé et le présent se servant de l'un comme de l'autre pour tenter de résoudre l'énigme des bébés morts au berceau et son histoire familiale qui sont inextricablement liés.
Certains chapitres sont d'une intensité dramatique presque insoutenable, certaines pages m'ont touchée tellement intimement que j'ai pu croire qu'elles avaient été écrites tout spécialement pour moi…
J'ai été totalement happée par ce livre jusqu'aux toutes dernières pages. Une chose est certaine, maintenant que j'ai terminé ce tryptique, Amaia et Elizondo vont me manquer.

Magistral.
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Dernier volet de la trilogie du Baztan et nous sommes bien dans la continuité et dans la cohérence avec les 2 tomes précédents soit: le gardien invisible et de chair et d'os. On y retrouve les mêmes personnages, l'inspectrice Amaia est encore entourée de sa famille, ses soeurs, sa tante, son fils, son mari James et de ses collègues de la Police florale.
Ici, la mort d'un tout petit bébé au berceau devient suspecte et prétexte à s'interroger sur toutes les morts subites du nourrisson qui auraient eu lieu dans la vallée. Amaia et ses collègues souleveront des pierres révélant des secrets tous plus laids les uns que les autres.
Dolores Redondo nous parle toujours de femmes d'exception, des femmes fortes, des femmes faisant face et ici encore c'est le cas. Que ce soit sa tante, ses soeurs ou les mères ayant perdu un enfant, elles nous sont moins présentées comme des vicitimes que comme des survivantes/battantes.
Et elle, Amaia, sera totalement "possédée" -disons ainsi- par cette affaire plus que troublante.
Le pays basque espagnol, la Navarre. Ses légendes, ses mythes et ses malédictions. Ses croyances et sa foi. Ses coutumes ancestrales et son histoire. Envoutant.
Amaia, devra faire la part des choses entre mythes et réalités et changer sa façon d'analyser le monde si elle veut parvenir à y voir clair.
"Si vous voulez y comprendre quelque chose, arrêtez de vous demandez si c'est logique et commencez à admettre que c'est réel, que la foi a des conséquences dans la réalité et qu'il y a des gens prêts à mourir et à tuer au nom de ce qu'ils croient. " (P.92)
Sans parler de ce climat d'un hiver qui n'en finit plus, de cette pluie et de ses orages qui ajoutent à l'ambiance.
L'auteur raconte avec sincérité et nous capte entièrement grâce à ce ton honnête. Pas de népotisme, personne n'est épargné.
Une clôture qui comme les deux autres ouvrages nous plante les deux pieds dans une terre riche d'imperfections humaines, d'impuissances fatales mais jamais d'insignifiance.
Si le coeur vous en dit, une trilogie à lire.
PS: Ne passez pas outre la Note de l'auteur à la fin du volume. Dolores Redondo nous révèle que son idée de départ vient d'un fait divers de la presse révélant que quelqu'un avait participé au meurtre rituel d'un bébé d'à peine quatorze mois. Affaire jamais résolue...
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Malgré de sacrés défauts, rien à faire, la trilogie du Baztan est addictive. Alors, je vais lister défauts et qualités.
Les qualités :
* l'idée, l'intrigue, d'autant qu'à la fin, dans une postface l'auteur nous révèle qu'elle s'est inspiré d'un fait divers, et qu'une partie de ce qui nous semblerait invraisemblable repose sur du réel
* les paysages, la nature et l'atmosphère qu'ils permettent de créer, à la fois angoissante et réaliste
* la découverte de la mythologie basque
* un début excellent avec l'impression que l'enquête est mal barrée, au début le manque de chance est crédible, puis peu à peu, le lecteur comme Amaia comprend que quelqu'un met des bâtons dans les roues de la police.
Les moins :
* les coups de fil répétés entre l'agent Dupree (agent du FBI mentor de l'héroïne) n'ont aucun intérêt pour l'intrigue
* l'héroïne est à mon goût trop porté sur le surnaturel, qu'elle s'intéresse aux croyances locales et y prête soigneusement attention dans son enquête, d'accord, mais qu'elle sente réellement la présence d'êtres mythologiques (l'Inguma, les lamies) ou qu'elle se fasse tirer les cartes à tout bout de champ, là, c'est exagéré et encore une fois sans intérêt pour l'histoire. Dans le même ordre d'idée, pourquoi nous présenter deux fois une liste quasi identique des différentes versions de l'Inguma à travers le monde
* l'Eglise n'est guère mise en cause au final alors qu'il est clair qu'un prêtre a bel et bien fait au minimum obstruction à l'enquête
* une fin qui donne l'impression d'être bâclée et qui en fait est délayée : on sent venir le retournement dès les deux tiers du livre et Amaia, avec tous les éléments sous son nez, ne voit désespérément rien.
Il faut croire que, quand même, malgré le nombre d'éléments qui m'ont passablement irritée, les plus l'emportent puisque j'ai été au bout de la trilogie et que l'intrigue m'a totalement captivée.
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J'ai lu les autres critiques publiées sur Babelio avant de rédiger la mienne. Je vais tout de même faire dans le dithyrambique : pour moi, cette série est tout simplement remarquable ! J'ai déjà écrit pour les deux premiers tomes, mais le troisième, "Une offrande à la tempête" est dans la droite ligne et, toujours pour moi, de meilleure qualité.

Une recommandation essentielle, qui pourrait être prise pour un point négatif, mais ce n'est pas le cas : il faut absolument lire les 3 livres dans l'ordre. Et là, en gros, on se trouve devant 1500 pages tout bonnement excellentes !

Sans dévoiler l'intrigue, ce n'est pas mon genre, je n'en vois pas l'intérêt, et ce n'est donc pas seulement parce que je ne maîtrise pas les masques de caractères, la série se bâtit sur de nombreux piliers :
- la géographie et l'histoire de la Navarre jusqu'au Pays Basque
- l'histoire de la famille d'Amaia Salazar, ses parents, sa sororité, sa tante
- sa formation personnelle, et son passage par Quantico
- son mariage
- de nombreux décès

A partir de là, avec une cohérence et une écriture très fouillées, j'ai le sentiment d'avoir passé d'excellents moments. D'habitude, il m'arrive de lire un peu en diagonale certains passages, mais pas pour cette oeuvre, dont j'ai dévoré la fin avec une avidité rarement ressentie. Et quand je dis la fin, c'est en gros les 300 dernières pages. J'ai particulièrement apprécié, outre les aspects "polars" de la série, la manière à la fois simple et précise d'aborder les rapports familiaux et conjugaux, les faiblesses, les forces. Les côtés un peu "fantastiques" ne m'ont pas gêné, mais m'ont plutôt aidé à dépasser les moments les plus sombres du récit.

J'espère que Dolores Redondo est en train de préparer une suite, avec d'autres aventures. Il y a quelques personnages secondaires, un peu flous, un peu bizarres, qui peuvent servir d'appui pour poursuivre. J'espère ne pas me tromper.

Et comme je vais être professionnellement amené à faire des déplacements à Pampelune, je regarderai la Navarre et la ville avec un tout autre regard.
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Une vallée de Navarre, au nord de Pampelune, où les traditions et les croyances ont la vie dure. Dans ses précédentes enquêtes, la jeune inspectrice Amaia Salazar a déjà affronté Basajaun, le seigneur hirsute qui vit dans la forêt, et Tarttalo le cyclope des légendes basques. Amaia est forte, aguerrie, professionnelle et cartésienne. Mais pour résoudre cette nouvelle enquête, une série de mort subite du nourrisson inexpliquée dans la vallée de Baztan, cette région qui l'a vue grandir, elle devra cette fois défier Inguma une créature maléfique qui étouffe les gens dans leur sommeil et, comme dans ses enquêtes précédentes, combattre aussi ses propres démons, ses secrets de famille et ses peurs.

La formidable trilogie de Baztàn se clôt. « le gardien invisible » « de chair et d'os » « une offrande à la tempête », crimes violents, suicides, mutilations, folie, secrets enfouis, et un pays Basque sombre, pluvieux, marqué par une mythologie sylvestre inquiétante, Dolores Redondo connait et aime sa région. Elle entraine le lecteur dans des aventures policières et chamaniques où la tradition affronte le monde moderne, où le rationnel sera toujours mis en doute par l'irrationnel.

La romancière, très à l'aise, puise dans les forces telluriques et la puissance des lieux de ses intriques et nous donne une série de romans qui vont très rapidement devenir de sacrés films.
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