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Quelle claque !! J'ai absolument adoré Nous les filles de nulle part, roman qui trace le parcours d'adolescentes en lutte contre les violeurs et le sexisme qui pourrissent leur lycée, leur ville et leur société. Si le côté descriptif m'a fait un peu peur au début, je me suis très vite attaché à ces personnages, et notamment à Erin, Grace et Rosina qui, au-delà de leur combat féministe, doivent se confronter au harcèlement, au poids de la famille et de la religion et aux regards inquisiteurs que les membres de leur entourage posent sur elles. L'écriture est très fluide et on monte de plus en plus en intensité, si bien que j'ai fini ce petit pavé en à peine deux jours. Un vrai coup de coeur pour moi !
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Par Gribouille

J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour Nous les filles de nulle part ! Je le trouve fort, poignant et débordant de réalité !
Il existe de nombreux romans sur le sexisme du point de vue des adolescents, mais celui-là est selon le moi le meilleur (du moins, de ceux que j'ai lus) ! La force de Nous les filles de nulle part, c'est que ce n'est pas l'histoire d'UNE fille violée, c'est l'histoire de NOUS les filles violées, discriminées, jugées, infériorisées, fières d'être des filles, des femmes. C'est un roman à multiples points de vue, mais mon préféré reste celui de « Nous ». C'est un point de vue où s'enchaînent des scènes à différents endroits, ce que vivent les femmes chacune de leur côté (ou à plusieurs d'ailleurs), mais ce qui fait d'elles un tout, un nous.

Bien sûr, le roman a ses trois personnages principaux : Grace, Erin et Rosina. J'avoue que Grace ne m'a pas plu tant que ça. Après avoir lu des dizaines et des dizaines de roman, il faut dire que le personnage de Grace n'est pas très original : une « grosse » mal dans sa peau, qui veut faire changer les choses mais qui ne peut rien faire à cause de son physique, c'est un classique. En revanche, Rosina et Erin sont des pépites ! Rosina, c'est l'impulsivité et le dynamisme qui cachent beaucoup de choses. Elle est aussi porteuse de la cause LGBT+, très présente dans le roman, grâce à l'homosexualité et la transidentité ! Et Erin est une Aspie. Les passages de son point de vue sont extrêmement riches en détails, en émotions, en pensées intérieures. On est vraiment à l'intérieur d'Erin, et c'est fascinant.

Les articles du blog « Les Vrais Mecs de Prescott » (site dédié au sexisme pur qui a la fâcheuse tendance à considérer les femmes comme des objets) rythment la lecture, et rappellent constamment ce contre quoi se battent les Filles de Nulle Part.

Enfin, il faut savoir que l'amour se glisse entre les pages, crée un peu de lumière dans le combat que mènent les lycéennes.

Je vous le conseille très fortement, dès 13 ans !! Bonne lecture ! ❤
Lien : https://griboulire.home.blog..
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J'ai terminé ce livre il y a une semaine et il me trotte encore dans la tête. Cette lecture a été tellement puissante ! Je ne trouve pas les mots pour décrire les sensations qui m'ont traversée. Colère, dégoût, nausée, peur, soulagement, joie, tristesse...

À mon humble avis, c'est un roman indispensable qu'il faut partager (tout en prévenant du caractère cru et quelques fois violent de cet ouvrage) !

Alors mesdames et messieurs, si vous vous sentez prêts à prendre une claque, allez dévorer Nous les filles de nulle part !
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Lucy a été violé et personne ne l'a cru. On lui a tourné le dos et on a préféré taire ses paroles. Nous les filles de nulle part sont présentes pour rétablir la vérité et dénoncer les agresseurs.

Nous suivons trois personnages, Rosina, Grace et Erin. La première est une jeune fille débordée par son contexte familial. La seconde est nouvelle dans l'enceinte de l'école mais elle a déjà entendu parler de l'affaire Lucy, c'est une adolescente déterminée. Quant à Erin, elle m'a parfois fait rire. Cette jeune fille est autiste asperger et cache un secret. Je ne me suis attachée à aucun des personnages, j'ai trouvé que tout le récit manquait d'émotions pour que je puisse m'identifier à quelqu'un.

Nous alternons le récit avec les points de vue des trois personnages cités ci-dessus. Cela m'a un peu troublé car je m'attendais à suivre une seule et même personne. le rythme quant à lui est assez lent, il se passe très peu de choses dans ce roman et c'est là où est mon regret. En effet, la dénonciation du viol est un thème qui me touche mais je n'ai ressenti aucune émotion, le récit était froid et quelconque. La culture du viol est abordée en surface mais pas en détail, ce que j'ai trouvé dommage.

J'aurai aimé que cette lecture me transporte, j'aurai aimé pleurer et être en colère. le seul élément vraiment bien fait est la manière dont les garçons de ce livre parlent des filles, j'ai trouvé cela vraiment machiste et cela apportait un côté réel. Bien entendu, tous les hommes ne sont pas comme cela mais nous parlons ici d'un roman où les garçons d'un lycée traite les filles avec un non-respect intense.

Cette lecture est une déception. J'en ai entendu tellement de bien que j'idéalisais ce livre. Redescendue sur Terre, je pense que les émotions sont importantes pour un tel sujet. Sans sentiment, il est difficile pour le lecteur de se sentir concerné. Vraiment dommage.
Lien : https://lademoiselleauxcerfs..
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Dernièrement, j'ai enchaîné des lectures assez puissantes pour les émotions. Des romans qui vous font passer par tout un tas d'émotions. C'était parfois beau, mais surtout très difficile. Et puis je viens de terminer celui-ci. Une petite pépite.

Qui sont ces « filles de nulle part » ? Et surtout: que revendiquent-elles ? Au départ, elles sont 2, 3, puis une cinquantaine. Toutes s'accrochent à leurs rêves et essayent par tous les moyens de montrer au monde qui les entoure ce qu'elles valent. Et par dessus tout, elles vont tout faire sauver les autres filles. Sauver leur génération face aux prédateurs qui ne cessent de leur gâcher la vie. Qui ne cessent de vouloir montrer ce qu'ils valent, alors qu'ils ne sont, ni plus ni moins, que des violeurs compulsifs.

Et parmi ces filles là, il y a Grace. Nouvellement arrivée à Prescott, elle se retrouve au milieu de nulle part, dans une ville qu'elle ne connaît pas. Chez elle, tout prend place. Jusqu'à ce jour où elle découvre des écritures et des griffures près sa fenêtre. « Aidez-moi ». Il suffit de peu de mots pour que Grace commence à se poser des questions. Qui est l'auteur.e de ces mots ? Pourquoi ces mots ? Et c'est en rencontrant Rosina et Erin qu'elle va comprendre ce qu'il se passe. Viols à répétition dans au lycée, lors de soirées et surtout: un blog créé par une bande de garçons. Un blog répertoriant les viols, les actes déplacés envers des filles, des femmes, des mères. Un blog où les hommes sont des prédateurs impitoyables, pensant tout connaître de la vie et des femmes. Et c'est à ce moment précis que Grace va tout faire pour que ces actes là cessent. Elle va être une des chef de file d'un mouvement féministe qui va bousculer les petites habitudes et tous les secrets de Prescott. Elle va lancer une révolution qui risque de faire des dommages collatéraux. Et c'est en se comportant comme telle que j'ai littéralement adoré Grace. Elle est discrète, mais lorsqu'elle prend la parole, ce n'est jamais pour rien. Elle parle la tête haute et avec beaucoup de bienveillance. Et avec ses deux amies, Rosina et Erin, elle se sent plus forte.

Parce que Rosina fait aussi partie de ces « filles de nulle part ». Cette jeune mexicaine n'a rien à envier aux autres, si ce n'est que de vivre une vie normale. En effet, elle partage la maison familiale avec un bon nombres de personnes de sa famille. Niveau intimité, on a déjà fait mieux. Et pour couronner le coup, Rosina est lesbienne. Chose qui risque de lui valoir de gros problèmes avec sa famille. Rosina est aussi un peu grande gueule. Elle n'a pas sa langue dans la poche et c'est ce qui fait tout son charme. le plan des « filles de nulle part » c'est avec Grace qu'elle y a pensé. Et dès le début, elle sait qu'il va falloir s'accrocher pour que tout ne tourne pas au vinaigre. Malheureusement, Rosina va devoir faire face à des hauts et à des bas avec ce nouveau mouvement. Et elle va pleinement prendre conscience de tout ça une fois qu'elle et sa famille seront mis en danger après une lourde menace. Rosina est un personnage que j'ai aussi beaucoup apprécié. Parce qu'on voit que, même si elle a une sexualité différente, elle aussi doit faire face aux agressions de ces prédateurs et aux menaces constantes.

Et puis enfin, dans ce trio de choc, il y a Erin. Cette jeune adolescente vit dans son monde. Rêveuse et très intelligente, elle analyse tout et tout le temps. Erin est autiste. Et ça, elle ne le dit pas. Elle ne veut pas. Mais c'est aussi parce que sa maladie est une force pour elle. Parce qu'en passant par toutes les émotions, elle tente aussi de s'accrocher à un passé qui l'a brisé. Elle est tout le temps très discrète, mais lorsqu'elle ouvre la bouche, c'est toujours pour dire quelque chose de réfléchi et de posé. Erin est aussi une victime. Et, à sa façon, elle va également tenté de se battre pour que les « filles de nulle part » sortent la tête haute et disent haut et fort « moi aussi ». Erin est un personnage qui m'a brisé le coeur, mais qui m'a aussi attendri. Elle est adorable. Et sa manière de parler et d'interagir avec les autres est assez unique.

Nous les filles de nulle part est un roman qui ouvre des portes. le trio que forme Grace, Rosina et Erin est plus fort que tout. Elles sont les dirigeantes d'un mouvement qui va changer l'avenir. Ce roman m'a fait passer par toutes les émotions. D'abord de l'incompréhension, puis le questionnement, la colère et puis part une certaine forme de joie. Amy Reed nous met face à une histoire bien trop semblable à la vérité. le mouvement des « filles de nulle part » n'est pas sans rappelé le mouvement « Me Too ». On peut aussi parler de l'affaire Weinstein. Puisque parmi tout ces prédateurs, il y a un chef. Celui qui se croit tout permis. C'est parfois cru. Parfois violent. Mais toujours juste. J'ai littéralement adoré ces filles à la force mentale incroyable. Elles en ont une sacré paire, croyez moi. Et ça fait du bien des personnages aussi réaliste et si peu niant niant. Nous les filles de nulle part est un livre à lire. Un livre sur le féminisme, le dépassement de soi, le jugement et la culture du viol qui prend bien trop place dans notre société.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
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En ce moment je lis pas mal de lectures coup de poing et celle ci en fait clairement partie.

Grace emménage à Prescott une petite ville des états unis et dans sa chambre elle va découvrir des gravures dans le mur, des appels à l'aide muets laissé là comme des fantômes de la douleur de l'ancienne propriétaire de cette chambre.
Elle va vite comprendre que d'horribles choses arrivent aux jeunes filles de son lycée et que beaucoup de gens ferment les yeux sur ces actes immondes. Grace va donc décider de prendre les choses en main avec ses amis et de créer Les filles de nulle part
Ce livre est révoltant, j'ai eu envie de crier et de frapper dans le mur à plusieurs reprises. Je sais que ce n'est qu'une fiction mais malheureusement je me doute que ce genre de choses arrivent réellement. Je ne comprends pas comment on peut rabaisser les femmes à ce point, comment les adultes, le corps enseignant ou même les autorités peuvent détourner le regard lorsque quelqu'un leur demande de l'aide .
Entre féminisme, machisme, racisme, acceptation de soi, regard de l'autre, amitié, famille ou encore religion, les thèmes évoqués dans ce romans sont très vastes et tous plus importants les uns que les autres.
Une lecture dont je ne suis pas sortie indemne.
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TW : viol, harcelement.
Une histoire très puissante qui mérite d'êre lue. Trois filles considérées 'différentes' (Grace, en surpoids et catholique; Rosina, mexicaine et lesbienne; Erin, atteinte par la syndrome d'Asperger) parviennent à organiser un mouvement contre le sexisme et les agressions de leurs camarades d'école. Dans ce roman choral, Amy Reed nous fait partie des points de vue non seulement des trois protagonistes, mais de beaucoup d'autres filles,en nous montrant qu'on est toutes similaires avec nos insécurités et surtout que, ensemble, on peut se battre.
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Dans ce livre nous allons suivre trois filles aux profils très différents. Nous avons tout d'abord Grace. Grace, qui à cause d'un évènement qui l'a entraînée, sa famille et elle dans l'embarras, a dû tout quitter, sa ville, son lycée et ses "amies". Elle se retrouve dans un nouveau lycée à essayer de trouver sa place, elle la fille "banale" que personne ne remarque.
Ensuite, dans un tout autre genre il y a Rosina. Rosina issue d'une famille nombreuse mexicaine, qui doit jongler entre les baby-sittings 7j/7 de ses cousins, le service du soir dans le restaurant de son oncle sans oublier le lycée. Rosina qui, commence à en avoir marre de se faire dicter sa vie, elle qui ne rentre pas dans la case dans laquelle on l'avait prédestinée.
Et puis nous suivons également Erin, atteint du syndrome d'Asperger, qui peine à rentrer dans les codes que la société lui impose. Ces trois filles toutes touchées par un ancien évènement regrettable, décident de former un club pour prendre leur revanche mais surtout pour exprimer ce que tout le monde semble normaliser. Les agressions sexuelles, le regard des hommes sur les femmes, et la difficulté de se remettre d'un viol.

Je tiens d'abord à préciser que le viol et les agressions sont les thèmes clés du livre donc cela peut toucher.
J'aime énormément aimé ce livre, qui met en avant un problème d'actualité souvent trop minimiser. En plus de traiter du viol en général, l'auteur nous parle aussi de la mention de consentement, de l'importance de l'ascendance jeune homme plus âgé par rapport à de plus jeunes filles mais aussi du viol dans les couples. L'histoire est très bien amené et l'écriture fluide, nous fait tout de suite accrocher au récit. Certes de petits clichés accompagnent l'histoire mais le livre nous touche réellement et nous fait ouvrir les yeux sur ces différents faits de société.
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Grace déménage et en s'installant dans sa nouvelle chambre elle découvre les messages laissés par Lucy, la précédente locataire, violée et humiliée au lycée.

Immersion addictive au sein de cet établissement, ultra stéréotypé : les mecs tout puissants d'un côté et les filles aguicheuses ou niaises de l'autre. Et si on faisait tomber les codes et si une fille venue de nulle part portait la voix d'une autre, disgraciée alors qu'elle avait juste osé parler. J'ai ADORE ce roman, j'ai aimé chacun des personnages, elles ont toutes leurs importances, elles ont toutes une bonne raison même si ce n'est pas la meilleure, j'ai aimé le message derrière les actes, j'ai aimé le parcours souvent à contre courant mais pourtant les filles continus de parler, d'oser, un non est un non, un oui est un oui, une jupe ne veut pas dire violes-moi ! boire de l'alcool ne veut pas dire violes-moi ! c'était ultra prenant, dur et émouvant, parfois drôle, révoltant et nécessaire. Absolument nécessaire !
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A l'occasion de la parution de son nouveau roman, je me suis enfin décidée à me plonger dans Nous les filles de nulle part d'Amy Reed. Et plus j'avançais dans ma lecture, plus je me demandais ce qui m'avait poussé a attendre si longtemps avant de découvrir ce texte. En fait, je crois que c'est la peur! J'avais peur de ne pas pouvoir gérer toutes les émotions que ce roman allait déclencher en moi, ce qu'il n'a d'ailleurs pas manqué de faire.

Dans la ville de Prescott, personne n'a cru Lucy quand elle a accusé trois garçons de l'avoir violée. Personne sauf Grace qui arrive en ville après les fait, et vient d'emménager dans l'ancienne maison de Lucy. Grace qui découvre les appels à l'aide de Lucy gravés sur les murs de sa chambre, et le sexisme omniprésent à Prescott, notamment sous la forme d'un blog immonde. Mais Grace est bien décidée à faire cesser tout cela, en compagnie d'Erin et Rosina, et de tous ceux et celles qui voudront devenir des « filles de nulle part ».

Le féminisme tient une part importante dans mon éducation et mes convictions, et les violences bien trop souvent banalisées que subissent les femmes au quotidien de manière plus ou moins poussée font partie des choses qui me révoltent le plus dans ce monde. Aussi, j'ai été à la fois admirative et furieuse de la manière dont Amy Reed parvient parfaitement à rendre compte de ces violences et de l'impunité qui les accompagne trop souvent. Admirative, parce que la justesse du ton est telle qu'elle rend l'histoire criante de vérité et de réalisme. Furieuse, parce que, bien trop souvent, j'ai reconnu des sentiments que j'ai moi même ressentis face au sexisme et à l'injustice.

Ce que j'ai aimé également dans ce roman, c'est l'absence de manichéisme. Ce ne sont pas les « gentilles filles » contre les « méchants garçons ». Ce sont des adolescents et des adultes qui décident de se battre contre des systèmes sociétaires archaïques et injustes, de choisir de fermer les yeux ou encore d'en prendre pleinement conscience. Il y a donc des garçons révoltés par la situation, des filles qui préfèrent se taire, des adultes dépassés ou complices, des filles qui veulent se battre et des garçons persuadés d'être au-dessus des lois. Ce panel de personnages met en scène les réalités d'un combat difficile, car il n'est pas seulement question de punir un acte isolé, mais de réformer une manière de fonctionner dans son ensemble.

J'ai beaucoup aimé le fait que de très nombreux sujets sont évoqués dans ce roman, de nombreuses réflexions proposées par rapport à ce que sont vraiment les violences sexistes et les différences d'éducation, notamment sur le plan sexuel, qui peuvent exister entre hommes et femmes. Il est question de viol, bien sûr, l'acte de violence sexuelle suprême, mais aussi de masturbation, de plaisir, de désir, de peur d'être traité de puceau, de prude, de pute, selon qu'on se sente prêt ou pas à « passer à l'acte ». Il est question des mots, des regards, des attouchements, de la responsabilité qu'on fait peser sur les filles lorsqu'elles se font agresser, si elle ne se protègent pas pendant l'acte, de la pression qu'on met sur les garçons pour être performants. C'est un roman complexe et complet, qui prouve une fois de plus qu'il n'est pas seulement question de viol, mais bien d'une société terriblement sexiste qu'il faut réformer.

Le roman est principalement porté par trois voix, mais d'autres se font également entendre. On a le plus souvent le point de vue de Grace, jeune fille qui cherche sa voix et sa voie, de Rosina, coincée entre les attentes de sa famille et ses désirs (aussi bien sexuels que concernant ses choix de vie), et de Erin, autiste Asperger que les sentiments terrifient. Mais il y en a d'autres, dans les chapitres intitulés « nous » : des voix de filles et de garçons qui s'interrogent sur leur place dans une société clivante, sur leurs orientations sexuelles, et leur sexualité en général, nous rappelant que, quelles que soient nos vies et nos origines sociales, ces questions nous concernent tous.

Par rapport à ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman, je ne vais pas vous mentir, ça a été plutôt violent. J'ai été prise d'une rage folle par moment face aux injustices subites, à l'impunité dont bénéficient certains actes, à la fermeture d'esprit de certains. Mais j'ai également été touchée par les moments de grâce, de solidarité, par les petites et les grandes victoires. Et plus que tout, j'ai été bluffé par la fin, qui nous rappelle que le combat est loin d'être terminé, que pour une bataille remportée dix sont perdues mais que cela vaut malgré tout la peine de continuer à se battre parce que, petit à petit, les choses changeront, une victoire à la fois.

C'est un roman très fort, très puissant et très juste que nous offre Amy Reed. Un roman réaliste et dur dans un monde où les femmes sont encore bien trop souvent traitées comme des objets, et les hommes jugés selon leurs performances sexuelles. Mais c'est également un roman qui traite de la force du collectif, de l'entre-aide, entre filles bien entendu, mais intersexe également. de mon point de vue, ce roman s'adresse aussi bien aux filles qu'aux garçons, pour débattre, réagir, prendre conscience et permettre au monde de changer un peu plus chaque jour.

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