AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,31

sur 223 notes
5
44 avis
4
19 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne sais pas si ce roman a été écrit avant l'affaire Weinstein mais il est bien dans l'air du temps car l'intrigue se concentre sur le harcèlement insidieux que mènent quelques garçons en toute impunité dans un lycée. Quand Grace emménage dans sa nouvelle maison, elle trouve des mots laissés par la précédente locataire Lucy. Et quand elle apprend l'histoire de Lucy, elle décide d'agir avec l'aide des deux seules jeunes filles qui acceptent de lui parler, Rosina et Erin. Que peuvent faire trois jeunes filles, mal intégrées dans le lycée, contre le sexisme ambiant et la misogynie qui suinte du blog « Les vrais mecs de Prescott ». ? Elles se lancent alors dans l'idée folle d'organiser une réunion pour les filles. Et contre toute attente, quelques filles vont venir et, à partir de là, un air nouveau va souffler sur le lycée.
J'ai beaucoup aimé ce roman d'abord par sa construction : les chapitres font entendre principalement les voix de Grace, d'Erin et de Rosina qui nous permettent de suivre l'histoire. Mais de temps en temps, l'auteur introduit un chapitre intitulé « Nous » : ce sont toutes les filles du lycée qui s'expriment, voix d'abord anonymes qui évoquent leurs peurs, leur honte, leurs désirs. Et puis, au fur et à mesure que la protestation grandit, ces voix anonymes deviennent des visages puis des noms. Ces noms viennent s'ajouter au trio initial. Les trois personnages féminins sont attachants, je pense à celui d'Erin qui souffre du syndrome d'Asperger et qui, en plus de participer à cette lutte contre le sexisme, doit lutter contre son propre handicap.
C'est donc un roman beaucoup plus percutant que « La liste », lu auparavant car il aborde des thèmes forts comme la violence faite aux femmes, le sexisme mais aussi l'amitié qui, bientôt rassemble les filles de Prescott, ainsi que le courage de s'opposer à cette misogynie ambiante. A découvrir !
Je mets 4 chats
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
Commenter  J’apprécie          183
À la lumière de la campagne #MeToo qui a récemment été diffusée sur Twitter et partout ailleurs, je pense que des livres comme celui-ci sont encore plus importants. Ils sont révélateurs et déclencheurs. Je dirais même qu'ils sont vitaux pour cette génération en "mutation", les adolescents.
le roman suit trois jeunes femmes - Grâce, Rosina et Erin - qui créent un club féministe clandestin pour protester contre le viol d'une ancienne élève de leur lycée, ainsi que, contre la vague d'agressions sexuelles qui ont lieu un peu partout dans les lycées. Alors que le livre se concentre sur les actions entreprises par "les filles de nulle part" et les conséquences auxquelles elles sont confrontées, on suit en parallèle le quotidien de chacun des trois personnages principaux.
Grâce est la nouvelle fille du lycée et de la ville, après que sa mère, prédicatrice baptiste du sud se soit convertie et choisie un chemin différent, en faisant déménager toute sa famille, la "coupant" ainsi de leur ancienne communauté. Rosina a du mal à se faire une place pour elle-même et sa passion pour la musique, au sein de sa famille d'immigrants Mexicains conservateurs qui veut qu'elle travaille tout le temps. Erin, qui souffre des troubles autistiques, essaie de maintenir ses nouvelles relations tout en faisant face à un traumatisme qu'elle a subi par le passé.
Ces trois-là s'unissent pour changer la culture profondément sexiste de leur école, une culture qui est restée trop longtemps silencieuse sur la question de la violence sexuelle.
Je pense que je me suis le plus attaché à Erin et j'étais très touchée par le lien qu'elle avait avec son chien et comment il pouvait vraiment l'aider à se calmer. Je pense aussi qu'elle a tellement grandi tout au long de l'histoire, je me sentais vraiment fière qu'elle se sentît en confiance pour parler de tout à la fin. J'aimais que Rosina soit à la fois une femme très forte, indépendante mais aussi très sensible et parfois effrayée de ce qui allait se passer. Grâce était très "féroce" et courageuse et j'ai beaucoup apprécié sa détermination.
C'est une histoire tellement inspirante que tout le monde devrait la lire. Je n'ai jamais lu de livre YA sur la culture du viol auparavant et c'est un sujet très difficile mais c'était en quelque sorte représenté d'une manière forte et sensible en même temps.
Ce livre aborde tant de sujets importants comme le viol, la misogynie, le harcèlement sexuel, le blâme des victimes, le fait d'être sexuellement positif vs ne pas être prêt pour des comportements sexuels, le consentement vs ne pas dire non, le sexisme, le racisme, l'administration du système scolaire et bien d'autres.
Globalement ce fut une lecture enrichissante et qui pousse à réfléchir. Si j'ai quelque chose à "reprocher" c'est peut-être la fin que j'ai trouvé un peu précipitée. J'aurais aimé avoir encore plus des détails sur ce qui allait changer dans la vie de nos jeunes femmes, ainsi qu'un petit aperçu de leur vie après "les filles de nulle part" ...
Commenter  J’apprécie          90
Grace, Erin & Rosina fréquentent toutes les trois le lycée de Prescott, dans l'Oregon. La première est forte, la deuxième autiste et la dernière lesbienne. Grace a des parents qui ne vivent que pour leur foi religieuse, ceux d'Erin veulent contribuer au bonheur de leur fille mais sans succès et Rosina, d'origine mexicaine, doit toujours travailler dans le resto de son oncle et garder les petit(e)s cousins et cousines. En bref, chacune à leur manière, elles sont un peu lasses et seules nos ados...

Parallèlement à ça, une fille du lycée, Lucy, a été violée l'année dernière, que tout le monde sait qui est coupable mais comme viol= honte, personne ne dit rien. Elle a déménagé et Grace, en emménageant dans sa maison a retrouvé des mots de souffrances gravés dans les murs de la chambre.

Dont acte : les filles de nulle part voient le jour grâce à Grace (trop facile le jeu de mots !), Erin & Rosina, qui après maintes hésitations, décident d'unir leurs forces pour rendre justice aux victimes de viol.

C'est un roman ado très bien, féministe, avec une dimension psychologique (je l'ai d'ailleurs « étiqueté » en tant que tel), de l'amour, de la haine et des personnages charismatiques. J'aime également lorsque les points de vue changent d'un chapitre à l'autre.
Je conseille ce roman à tous ceux qui soutiennent l'égalité hommes/femmes.
Commenter  J’apprécie          60
Trigger warning : il est questions de viols, il y a une touche de racisme… Un roman qui n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, et l'éditeur conseille d'ailleurs « à partir de 15 ans ».

J'ai lu ce roman parce qu'il entre dans le cadre du Feminibooks Challenge : courant avril, il faut lire un livre jeunesse engagé. Je l'ai également lu car j'en avais entendu parlé et il me tentait bien. Mais si je savais que Nous les filles de nulle part aborderait des sujets difficiles, je ne me doutais pas à quel point ce serait violent à lire. Certes, c'est un point de vue très subjectif, mais j'ai trouvé que certains passages étaient vraiment durs à lire – et je ne parle pas des viols en eux-mêmes, c'est pour dire…
Grace vient d'emménager à Prescott et, dans sa nouvelle chambre, elle découvre des messages de désespoir et de détresse. Elle va découvrir que ce sont les mots de Lucy, une fille qui a accusé l'année passée trois garçons de viol. Mais elle n'a pas été écoutée, elle a été moquée, et elle a fini par fuir la ville avec sa famille. Ce drame bouleverse Grace qui, devant une telle injustice, se décide alors à agir. A ses côtés, il y a Erin, qui est atteinte du syndrome d'Asperger et qui est probablement le personnage qui m'a le plus touchée, et Rosina, d'origines latines qui subit le racisme et des avances sexuelles au restaurant familiale où elle travaille. de plus, ce que sa famille ne sait pas, c'est qu'elle est lesbienne. Les trois copines lancent le mouvement « Nous les filles de nulle part » consistant en des réunions, des prises de paroles, et des actions. Autour d'elles gravitent tout un tas de jeunes femmes et de filles aux profils très différents, et c'est leur rencontre qui va enfin faire bouger les choses. Sauf que rien n'est simple… C'est là que le récit est bon : il ne tombe pas dans la facilité et nos héroïnes vont devoir se battre, ne rien lâcher. Et je dois dire que je n'ai pas vu la fin venir – malheureusement je ne peux pas vous en parler ici car ça pourrait vous la gâcher.
J'ai bien aimé que chaque chapitre se concentre sur un personnage différent à chaque fois. Il y a bien sûr des chapitres axés sur Grace, d'autres sur Erin et d'autres encore sur Rosina, mais il y en a aussi qui présentent plusieurs protagonistes, sans citer leur nom mais nous finissons par deviner de qui il s'agit au fur et à mesure que l'intrigue avance. Il y a également des extraits de l'horrible blog « Les vrais mecs de Prescott » qui dénigre les femmes (c'est un euphémisme) ; c'est très désagréable à lire mais l'autrice, Amy Reed, a eu raison d'inclure de tels propos dans son roman déjà parce que ce genre de site existe, malheureusement, et parce que ça renforce la détermination des Filles de nulle part.
Passons maintenant à ce que j'ai moins apprécié : la narration. En effet, j'ai trouvé que cela donnait un sentiment très distant avec les protagonistes. La raison est que le récit est à la troisième personne, au présent et que les phrases sont très courtes. Cela donne des phrases de ce genre : « Elle se lève, fait trois pas, s'assoit. le téléphone sonne, elle le décroche, écoute son interlocuteur. La nouvelle la bouleverse. » (j'ai volontairement inventé l'exemple pour ne rien dévoiler du roman). Et, pour être honnête, il est rare que j'accroche à ce genre de narration.
Alors voilà, je ne suis pas fan de l'écriture et le récit est très dur, surtout au début de l'histoire. Parfois, c'était tellement horrible que je me demandais comment je pouvais continuer à lire Nous les filles de nulle part – vous savez, quand on lit ou voit quelque chose de terrible se produire, qu'on a envie de détourner le regard, de partir, mais qu'on est comme tétanisé ? C'était exactement ça. Et quand j'arrivais à poser le livre, je ne savais pas pourquoi je le reprenais ensuite – pour poursuivre ma lecture, bien sûr, mais il arrive qu'on n'ait pas envie de continuer une histoire. J'ai fini par comprendre : petit à petit, je m'attachais à Erin, Rosina et Grace ; je voulais connaître la finalité de leur lutte, je voulais qu'elles réussissent. Finalement, ce qui est dur à lire dans ce roman, c'est qu'il s'agit d'un miroir de la réalité et qu'elle est horrible. Vous savez, ces affaires où un violeur va prendre deux ans ferme alors qu'un voleur va prendre vingt ans ferme ? Eh bien, sans que ce soit ça le propos du roman d'Amy Reed, ça s'en rapproche. Et en même temps, il est porteur d'espoir, il invite les filles et les femmes à ne plus de laisser faire, à s'unir afin de combattre les oppresseurs.

Nous les filles de nulle part n'est pas un roman à mettre entre toutes les mains. Si j'ai aimé le message et la solidarité qui se met en place petit à petit, je n'encenserai toutefois pas ce roman pour les raisons évoquées ci-dessus. Un livre à découvrir si vous voulez lire un livre jeunesse engagé.
Lien : https://malecturotheque.word..
Commenter  J’apprécie          40
Dans ce livre nous allons suivre trois filles aux profils très différents. Nous avons tout d'abord Grace. Grace, qui à cause d'un évènement qui l'a entraînée, sa famille et elle dans l'embarras, a dû tout quitter, sa ville, son lycée et ses "amies". Elle se retrouve dans un nouveau lycée à essayer de trouver sa place, elle la fille "banale" que personne ne remarque.
Ensuite, dans un tout autre genre il y a Rosina. Rosina issue d'une famille nombreuse mexicaine, qui doit jongler entre les baby-sittings 7j/7 de ses cousins, le service du soir dans le restaurant de son oncle sans oublier le lycée. Rosina qui, commence à en avoir marre de se faire dicter sa vie, elle qui ne rentre pas dans la case dans laquelle on l'avait prédestinée.
Et puis nous suivons également Erin, atteint du syndrome d'Asperger, qui peine à rentrer dans les codes que la société lui impose. Ces trois filles toutes touchées par un ancien évènement regrettable, décident de former un club pour prendre leur revanche mais surtout pour exprimer ce que tout le monde semble normaliser. Les agressions sexuelles, le regard des hommes sur les femmes, et la difficulté de se remettre d'un viol.

Je tiens d'abord à préciser que le viol et les agressions sont les thèmes clés du livre donc cela peut toucher.
J'aime énormément aimé ce livre, qui met en avant un problème d'actualité souvent trop minimiser. En plus de traiter du viol en général, l'auteur nous parle aussi de la mention de consentement, de l'importance de l'ascendance jeune homme plus âgé par rapport à de plus jeunes filles mais aussi du viol dans les couples. L'histoire est très bien amené et l'écriture fluide, nous fait tout de suite accrocher au récit. Certes de petits clichés accompagnent l'histoire mais le livre nous touche réellement et nous fait ouvrir les yeux sur ces différents faits de société.
Commenter  J’apprécie          20
Une adolescente dont la famille a dû quitter leur petite ville à cause de l'intégrisme religieux de la congrégation principale, Grace, arrive dans la ville de Prescott. Dans sa nouvelle chambre, elle trouve des phrases gravées sur le mur qui lui semble être autant d'appel à l'aide. Elle se renseigne auprès de ses nouvelles camarades et apprend qu'une jeune fille nommée Lucy a dû quitter la ville avec ses parents après avoir accusé trois garçons populaires de viol et n'avoir pas été cru.
L'affaire semble avoir été oubliée par tous, d'autant plus que l'attitude agressive des garçons envers les filles parait être la norme dans cette ville. Rosina, une amie de Grace, en veut pour preuve un blog internet : Les vrais mecs de Prescott, qui est une litanie d'attaques contre la population féminine. le blogueur, qui porte le pseudo révélateur de MâleAlpha451 (Enfin, selon leur définition d'Alpha) y détaille ses « conquêtes » ou plutôt ses agressions, ses opinions bien tranchées sur les filles et femmes et enfin ses conseils pour que les jeunes hommes moins bien informés que lui puisse devenir les saloparts parfaits.
Grace décide de se battre contre cette situation. On se doute bien que son combat va faire des émules et que les filles vont, avec plus ou moins de difficultés pour s'entendre, s'allier contre les garçons.
Et même si ce combat semé d'embûches est édifiant et devrait être mené par toutes celles qui sont victimes ou témoins de ce genre de situations, ce n'est pas ce qui m'a le plus marquée dans ce livre.
En premier lieu, j'ai été choquée par la violence des rapports existant entre Rosina et sa mère. Comment devenir une femme épanouie quand on vous serine à longueur de journée que si vous n'êtes pas la boniche de la famille, vous êtes une sous-merde ?
Et puis surtout, j'ai eu de la peine pour les garçons. Oui, ne me lapidez pas ! Je m'explique. Bien sûr, ils semblent avoir la vie parfaite, dénuée de toute conséquence et dédiée uniquement à leur plaisir. Mais ça, c'est à Prescott. Une petite ville qu'ils voudront peut-être quitter un jour pour aller dans des villes comme New York, Boston, Philadelphie… Bref des villes où le chef de la police n'a pas tous les pouvoirs.
Ce que je veux dire, c'est que ces garçons ont toujours vécu ici, dans cette ville qui vit quasiment en autarcie. Il a une scène, dans le restaurant où travaille Rosina, qui est assez édifiante à ce sujet. Quand toutes les figures d'autorité : parents, pasteur, chef de la police, proviseur (qui est une femme, c'est à noter), coach, journalistes, et j'en passe, vous disent, depuis que vous êtes en culottes courtes, que vous avez tous les droits, que l'autre sexe est à votre service, comment voulez-vous développer un respect pour autrui ?
Je ne dis pas que ces garçons ne méritent pas la sanction qui leur pend au nez, je dis juste qu'ils ne devraient pas être les seuls sur le banc des accusés. Parce qu'on les a conditionné à devenir des violeurs en puissance.
Bon après, rien qu'à cause de l'existence du blog, je me suis demandé pourquoi personne n'avait contacté le FBI, puisque les attaques sur internet relèvent de leur compétence, ou pourquoi personne, devant l'attitude du chef de la police de Prescott n'est pas allé voir le sheriff du comté ou la police d'Etat.
Bon, évidement, pendant tout le livre, j'ai enragé contre les garçons, j'aurais aimé qu'ils se prennent une bonne rouste maison pour leur remettre les idées en place ; mais je crois que j'ai encore davantage enragé contre ces adultes, pas seulement inutiles, pas seulement complaisants, mais carrément complices.
Amy Reed n'a pas commis l'erreur de faire du combat de ces filles un truc facile, au contraire. Elles en bavent mais elles ne lâchent rien
Commenter  J’apprécie          20
« Puissant » est un mot approprié pour décrire ce roman. Il m'a fait vraiment l'effet d'un roman « coup de poing ». Je savais qu'il traitait d'un sujet difficile et c'est pour cette raison que je me suis intéressée à lui. Je n'ai que rarement lu d'ouvrages traitant de ce sujet. C'est pourquoi ce roman est important. Vraiment important. Avec le recul, je pense que j'aurais beaucoup apprécié l'avoir entre les mains quand j'étais plus jeune. Heureusement, il n'est jamais trop tard : ce roman m'a impactée de toute manière.

La force de ce roman réside également dans ses personnages. L'histoire se concentre essentiellement sur trois points de vue : celui d'une jeune femme en surpoids pour qui la religion tient une place particulière dans sa vie, une autre jeune femme lesbienne et mexicaine ainsi qu'une adolescente atteinte du syndrome d'Asperger. La diversité des personnages est extrêmement appréciable. On peut vraiment s'attacher à elles et être confrontées à certaines problématiques dont on parle peu. Je pense surtout au personnage d'Erin, en l'occurrence. Je dois avouer que de mon côté, il y avait une inégalité au niveau des personnages : si j'ai réellement adoré Erin et apprécié Rosina, je n'avais que peu d'intérêt pour Grace. Sûrement à cause de l'importance de la religion dans sa vie, qui a fait que je ne me suis pas sentie proche du personnage, ni même intéressée par ce qui lui arrivait. Par contre, j'ai vraiment eu un coup de coeur pour le personnage d'Erin. Celle-ci se révèle tellement attachante et adorable. J'ai eu le coeur serré à maintes reprises pour elle. Fort heureusement, elle peut compter sur son amie Rosina. J'ai grandement apprécié sa force de caractère et son authenticité. Leurs deux points de vue se sont révélés particulièrement intéressants à suivre.
L'autrice insère également des chapitres intitulés « Nous », avec des paragraphes consacrés à d'autres jeunes femmes. Ces choix narratifs nous permettent d'avoir un point de vue d'ensemble des plus intéressants. A travers cette panoplie de personnages variés et humanisés, l'autrice aborde tout un tas de sujets importants, essentiels et intéressants.

Il y a une véritable force dans ce roman, dans cette solidarité qui se créé entre tous ces personnages féminins. Je regrette toutefois que les personnages masculins n'aient pas de véritable place. Evidemment, on s'intéresse à certains personnages masculins car on traite de la culture du viol et du patriarcat. Seulement, l'ouvrage ne parle pas suffisamment des personnages masculins alliés, qui veulent voir les choses changer et apporter leur soutien. On ne garde en tête que les passages cités du blog « Les vrais mecs de Prescott ». Tant et si bien qu'on en vient à oublier l'existence des autres personnages masculins, ils sont totalement éclipsés au profit de ceux qui tiennent le fameux blog. Ce manque m'a gênée au cours de ma lecture. C'est le seul point négatif que je peux faire.

Hormis cet aspect, le livre reste percutant, intéressant, poignant. En tant que lecteur, on passe par une panoplie d'émotions : que ce soit la joie, la colère, l'indignation, la peine, le dégoût, … Il faut savoir qu'il y a certains passages qui peuvent heurter la sensibilité du lecteur. Ce n'est jamais gratuit et cela permet d'être réellement confronté aux problèmes que dénoncent l'ouvrage.

Il est difficile de ressortir indifférent de cette lecture. Je pense que c'est le genre de lecture qui impacte chaque lecteur, à différents degrés. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une lecture nécessaire, importante et malheureusement réaliste.
Lien : https://le-blog-d-eleanara.b..
Commenter  J’apprécie          10
Je ressors un peu mitigée de cette lecture. D'un côté, je ne m'attendais pas à une telle tournure, mais d'un autre, je ne retiens que du positif !

Le roman parle beaucoup de la sexualité chez la femme, et je dois avouer que ça m'a fait beaucoup réfléchir.

Ces adolescentes construisent un bloc, un soutien, une force incroyable via ce groupe des filles de nulle part. Ca permet aux gens de parler, d'oublier les tabous, et c'est merveilleux !

Je ne peux que vous recommander de lire ce livre qui traite de la sexualité, mais aussi, beaucoup, du viol. Les scènes ne sont pas si difficiles à lire, si je puis dire, n'ayez pas peur de vous lancer.
Lien : https://mimietseslectures.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre aborde le concept du féminisme, avec l'intelligence singulière de ne pas être moralisateur. J'ai trouvé ce roman inclusif, profondément imprégné de l'adage "ensemble on est plus fort"

Pour moi ce récit met en lumière qu'il suffit qu'une personne dise "stop, on se pose et on réfléchit à ce qui se passe" pour mettre en branle la culture du viol, et toutes ces idées reçues qui gravitent autour de la notion de consentement.

Il met en lumière, comment face aux harcèlements, aux agressions sexuelles chacun a un rôle à jouer, une place à avoir.

Il montre que pour faire dérailler une machine, il suffit d'un grain de sable. Il suffit d'une personne qui se lève pour dire "stop, ça ne devrait pas se passer ainsi".

J'ai envie de vous en dire tellement plus, et en même temps je crois que ce roman est un trésor de mot dans lequel il faut se plonger les yeux fermés.

Il est beau, il est vrai, loin des clichés parfois véhiculés dans la littérature youngadult. Il est fédérateur. Il est bien écrit. En bref, tu ne dois pas passer à côté de cette lecture. J'espère avoir réussi à te convaincre, parce que sincèrement il mérite d'être lu par le plus grand nombre.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Les « filles de nulle part » c'est une somme de jeunes filles fréquentant le lycée de Prescott. On en suit principalement trois, à l'initiative du mouvement de ras-le-bol général. Tout d'abord, il y a Rosina, d'origine mexicaine et obligée de trimer pour sa famille, elle aime les filles mais ne le claironne pas sur tous les toits. Ensuite, il y a Erin qui est autiste Asperger et qui a dû déménager suite a un abus sexuel dont elle a été victime. Enfin il y a Grace, fille de pasteure, qui vient elle aussi d'emménager en ville, dans la maison d'une ado violée par trois lycéens l'an dernier. Toutes ont des histoires particulières et une sensibilité propres, que l'auteure laisse bien s'exprimer. Elle entrecoupe leurs histoires en donnant également la parole à d'autres filles anonymes. C'est un lycée où règne la loi du silence, notamment concernant des garçons populaires qui considèrent les filles comme de simples trophées. Les filles ont intériorisé qu'il ne fallait pas se plaindre, que c'était « comme ça », à tel point que quand Lucy a été violée et a dénoncé son viol elle a été ignorée et brimée, personne ne l'a aidée.
C'est un livre nécessaire, mais parfois violent, notamment quand il s'agit d'extraits du blog « Les vrais mecs de Prescott » qui font l'apologie du viol et ont une vision rétrograde des femmes. le roman nous donne au contraire à voir des filles à la vie et au caractère très divers. Mais les garçons ne sont pas complètement oubliés pour autant et surtout tous ne sont pas des « salauds », heureusement ! Un livre coup de poing, émouvant et juste.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (508) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1534 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur ce livre

{* *}